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« L'an 1333, l'un des baillis de Sézanne fait élever à ses frais une chapelle en l'honneur de sainte Catherine et la dota de 12 livres de rente.

« ́Dès l'an 1414, vous entendez le son des orgues. Un grand nombre de confréries sont établies: celles de Ste.-Anne, de la Conception, de St.-Maur, de St.-Eloy, de St.-Sébastien, de St.-Claude.

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Jehan, de Bar-sur-Aube, verrier, demeurant sur la paroisse, pose des verres de couleur dès l'an 1439. Je crois qu'il faut regarder la verrière de St.-Louis comme une de

ses œuvres.

<< Plusieurs personnes se cotisent pour faire exécuter lés draps de haute lice sur lesquels est la vie de Madame Marie Magdeleine.

«L'an 1508, les marguillers font une quête pour faire le jubé de pierre. Jehan Gualde ou Gailde, sculpteur, est chargé de présider aux travaux ; il gagne 5 sous par jour en hiver, et quelquefois 7 sous 6 deniers en été. Ses serviteurs sont François Matray, Hugues Beilly, Martin de Vaux, Nicolas Mauvoisin, Jehan Brisset et Nicolas Juliot. Les soudures sont de plomb; la poix blanche, l'encens et la cire vierge entrent dans le mastic. Nicolas Halevin, tailleur d'images, sculpte les trois ymaiges en rondeaux de devant le jubé et reçoit 5 sous. L'an 1514 l'ambon était achevé; trois ans sont employés à la construction des escaliers; Jehan Gualde en taille lui-même les ornements et Simon Mauroy est choisi pour faire les écussons et armoiries, afin de despêcher l'œuvre pour le jour de Noël 1517.

«Gualde demeurait sur la paroisse Ste.-Madeleine; sa femme quête le pain bénit; deux de ses enfants sont inhumés dans l'église, La pierre employée pour la construction du jubé est celle de Tonnerre; le forctaige d'un bloc de 26 sous 3 deniers coûte 27 sous 6 deniers. Anthoine Roy fournit la pierre.

<< Les maçons interrompent quelquefois leurs travaux pour aller à la porte de St.-Jacques et à celle de Gonceaulx. Gualde est appelé pour faire la fortification des portes et murailles de la ville.

« Les verrières sont posées par Jehan Cornuat, Jehan Soudain et Jehan Macadré. Les registres citent celles de l'arbre de Jessé, de l'invention de la croix, de saint Eloy et de l'Ecce-Homo.

<< De grands travaux sont poussés avec activité; Jean Gualde les surveille.

« Le 27 et le 28 juin 1519, Mgr. l'évêque bénit les autels; pour sa peine les paroissiens lui donnent quatre douzaines de serviettes à 70 sous la douzaine; les officiers reçoivent 60

sous.

«Le maître-autel est consacré en l'honneur de sainte Marie Madeleine, les autres autels sont ceux de saint Jean-Baptiste et de saint Christophe, de sainte Catherine, de saint Nicolas, de Notre-Dame, de sainte Barbe, de saint Claude, de saint Thibaut, de saint Thomas, martyr, de saint Antoine, de saint Jean-l'Evangéliste et de saint Michel.

« Des reliques de saint Urse sont déposées sous la pierre supérieure des autels, avec un parchemin indiquant l'année, le jour, le nom du consécrateur et celui de chaque saint ou de chaque sainte. » Monseigneur officie pontificalement et prêche sur le mystère de la consécration. Un an d'indulgences est accordé à ceux qui visiteront les autels le jour même de la consécration, et quarante jours seulement à ceux qui les visiteront chaque année le même jour.

<< Pierre Compain, painctre, rabille le viez saint Blaise et un saint Gengoulx.

<< Guemin Bailly peint les ymaiges de Notre-Dame de pitié, de saint Jean, en la chapelle Notre-Dame, 1512.

<< Jean Gualde ouvre douze jours à ces ymaiges et ne re

coit rien parce qu'il doit estre payé par ceux qui font mettre leurs armes aux pieds des dits ymaiges.

« Jehan Boursonnier, menuysier, fait la chaire à prêcher à six pans à doubles drapperies et reçoit 15 livres, 1521.

« Jean Guérin fait ung ymaige de cuivre représentant saint Urse tenant en sa main le reliquaire du dict saint que donna à l'eglise feu Claude de Salins et pour lequel sa veuve a laissé 20 livres, 1522.

<< Jean de France reçoit 100 livres pour l'horloge, 1536. « Nicole pose les orgues, Louis Pothier les peint et Jacques Passeret les dore, 1540.

« Le maître-autel est doré; Bonnequin, batteur d'or, reçoit 1842 livres, et Cordonnier 350 livres pour appliquer l'or, 1675.

« La clôture du cimetière est faite par Martin de Vaux, ses serviteurs sont Giles Marchant, Pierre Duprey, Jean Deschamps, Alexis Lambert, Jean de Limoges, 1525.

<< Jean Colet, ymaigier, rabille l'ymaige au portail de la rue du Boys et l'ymaige de Marie au portail devers la maison des Ménissons.

«Gervais Picart racoustre la verriere du pignon du portail du costé du cimetière.

« Nicolas Cordonnier, painctre, est chargé de paindre le pourtraict de la tour; il reçoit pour son travail 60 sous.

«Nicolas Mauvoisin commence les travaux en 1535 avec ses serviteurs Nicolas Gobin, Jean Rousseau, Nicolas Pasquier.

« Nicot, peintre, fait dix tableaux au sujet du mystère et vie de sainte Marie Magdeleine, et reçoit 200 livres, 1675. Ces tableaux décoraient les piédestaux du maître-autel; on les voit aujourd'hui aux piliers de la nef et du chœur. »>

J'ai sous les yeux une description archéologique de Ste.Madeleine par un marguillier en 1718.

« Cette église, dit ce marguillier, est bâtie sur une plate

forme; son grand portail et entrée est dans la rue qui porte le nom de la sainte.....

« Au-dessus de la porte et entrée du chœur, vis-à-vis la nef, est un jubé de la largeur du chœur artistement travaillé.... Un grand nombre de saints et de saintes sont représentés garnis chacun d'une niche et diadême au-dessus.... Par dessus, du côté de la nef, sont les images peints et dorés de la Vierge et de saint Jean, un ange et une boîte de sainte Madeleine, au milieu est un Christ en croix hautement élevé.....

« Au-devant du jubé, au-dessus des voûtes, est élevé un clocher d'une hauteur considérable où sont quatre cloches.

« Attenant de l'église, du côté de la rue de la Magdeleine, est aussi une grosse tour et clocher où sont trois grosses cloches. La tour est carrée.

« La dite église est ornée de plusieurs croisées de vitres où sont représentées la Passion de N.-S. J.-C, son crucifiement, plusieurs histoires du Nouveau et de l'Ancien Testament.

« La sacristie est enceinte et joignante à la chapelle St.Blaise, attenant de laquelle est son entrée. Ses voûtes sont de même élévation que la dite chapelle. Elle est partagée en deux parties, la chambre où s'assemblent MM. les conseillers du bailliage et présidial de Troyes et le vestiaire où s'habillent les prêtres et où sont enfermés les ornements.

les

« Le chœur se ferme par trois portes; la grande porte au-dessous du jubé sont en barreaux de fer travaillés, autres sont de bois et de sculptures.

« Attenant des fonts sont des coffres et grandes armoires de bois où sont enfermées les bannières de damas velours, l'une peinte et dorée et l'autre relevée de fleurons où sont représentés Jésus et sainte Madeleine.

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L'église est ornée de tapisseries de hautes lices où sont représentées plusieurs figures du Nouveau et de l'Ancien Testament, que l'on tend au chœur, croisée et nef.

« Dans l'enceinte des chapelles on compte six confes

sionnaux.

« Le dict cimetière a son entrée attenant du costé de la tour, du costé de la rue Sainte-Madeleine, où il y a une image qui est couchée en long et au-dessus de la porte il y a de belles sculptures de pierre; en entrant à main droite sont des charniers et bâtiments de charpente à jour couverts de tuiles, où sont les ossements de ceux qui sont inhumés dans l'église et cimetière qui se trouvent lors des enterrements. « Autels: 1o. l'autel de la communion.

« Au-dessus de l'autel de la communion est une grande croisée de vitres où est représentée la vie de saint Eloy, et à costé deux pareilles vitres, à l'une desquelles est représentée la création d'Adam et d'Eve, et à l'autre l'arbre de Jessé, de belles peintures sur verre. Aux pilliers de part et d'autre sont les ymages de Notre-Dame de pitié et saint Eloy ;

« 2o. L'autel St.-Louis où est la légende du saint sur verre ; « 3°. St.-Blaise, après la sacristie, où se mettent les avocats ; « 4°. St.-Joseph;

«5°. St.-Sébastien ;

« 6°. St.-Anthoine, à costé du jubé, à main gauche;

<«< 7°. Ste.-Anne, au-dessous du jubé, à main droite; «< 8°. St.-Luppien, dans la croisée attenant le portail, du costé du cimetière ;

9°. St.-Thomas, près l'autel St.-Luppien, à main droite, à costé du chœur et du cimetière;

« 10°. Ste.-Barbe, après St. -Thomas, vis-à-vis la porte du chœur, attenant du balustre du grand-autel;

« 11°. St.-Quirin, au bas de l'église, à main gauche en entrant, du costé du grand portail;

« 12°. Notre-Dame, à costé de l'autel de la communion; « 13°. Le maître-autel est élevé selon une muraille qui va jusqu'aux croisées des vitres; pour aller au maître-autel, il

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