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La première moitié de la planche XII montre comment l'éclat-pointe déjà incurvé (no 1) a pu donner insensiblement la forme en demi-lune allongée, qui prendra, dès la fin de ce niveau et dans le suivant, un très grand développement.

Nous sommes parfois en présence de véritables lames à dos abattu (no 5)(1) dont l'arête dorsale peut n'être pas totalement retouchée (n° 2, 7, 11). Ce sont plutôt des lames que des éclats qui ont été employées à cet usage; on pourrait même penser que ce sont ces demi-lunes obtenues par la déformation de certains éclats allongés qui ont donné l'idée de lames à dos abattu avec lesquelles plusieurs exemplaires présentent de grandes ressemblances (pl. XII, nos 10 et 11).

Quelques enlèvements provenant des bords de nucléï ont pu être également employés dans ce but. La retouche est quelquefois sur la face inférieure. Quelques-uns ont pu servir de couteaux, ainsi que semblent l'indiquer les traces de service de l'arête tranchante (pl. XII, no 2).

Cette forme ne se rencontre pas dans les premiers temps du II niveau; elle semble n'apparaître que vers la fin de cette époque et préluder aux formes microlithiques demi-lunaires qui seront si nombreuses au début du IIIe niveau (2).

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Ces outils font complètement défaut; sur plusieurs milliers de pièces ou éclats que nous avons manipulés ou récoltés nous n'en avons pas rencontré un seul. Il arrive parfois que certains éclats, emportant une partie latérale du nucléus, peuvent présenter à une de leurs extrémités une apparence de burin

(1) Qui ressemblent un peu à celles de Châtelperron.

(2) Nous avons pensé pouvoir établir une certaine chronologie dans le cours du II' niveau en nous basant autant sur les variations de formes et de matières premières que sur les positions

des différents ateliers sur des terrasses légèrement dénivelées. La superposition sur une même terrasse n'existe pas, il y a tout au plus mélange d'outils aux endroits marqués 1-2 (carte n° 2 et coupe A B, p. 14, qui est la plus nette que nous ayons relevée).

bec de flûte, mais le conchoïde de percussion est absent et ce ne sont véritables burins.

pas de

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Planche XII, no 12 grattoir concave. Les no 13 à 17 sont des grattoirs rectilignes sur éclats; le plan de frappe est tantôt à facettes multiples (nos 14 et 15), tantôt à facette unique (nos 16 et 17).

La forme curieuse no 14, pl. XIII, peut se rapprocher du grattoir rectiligne, mais la retouche très soignée du côté gauche laisse supposer un autre usage; le même outil existe à l'étage suivant (pl. XXII, n° 17).

La forme no 18, pl. XII, sur lame épaisse et allongée, retouchée sur son pourtour, approche beaucoup de certains grattoirs aurignaciens. Le n° 19 est un éclat-pointe qui a dû servir de grattoir ou de racloir, le bulbe est en ab.

Planche XIV, no 1, grattoir sur grand éclat d'épannelage; no 13, sur éclat large à plan de frappe polygonal; no 3, sur bout de lame; n° 2, sur lame retouchée; no 5 et 8, sur éclats; n° 9 et 10, sur éclats circulaires; no 6, très beau grattoir sur lame large finement retouchée à son extrémité, le bord inférieur a dû servir de racloir ainsi le no 1. que

Il existe également de nombreux grattoirs plus grossiers provenant de nucléï inutilisables; on trouve aussi beaucoup de grattoirs de fortune ayant peu servi et qui ont été taillés sur des éclats d'épannelage ou de simples éclats hors

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1° LAMES RETouchées. Dans les premiers temps de ce niveau, les lames sont excessivement rares, pour ne pas dire inconnues; elles n'apparaissent qu'avec l'emploi développé du silex, et les premières en date semblent être de grandes pièces frustes portant quelques traces d'usage qui intéressent le plus souvent la face inférieure.

Elles sont souvent plus ou moins écrasées et offrent quelques ressemblances avec les grandes demi-lunes qui ont probablement donné l'idée de la lame à dos abattu.

Il y a aussi quelques couteaux assez grossiers (pl. XIII, no 8).

Ces lames ont été assez rarement utilisées entières, et celles que nous avons recueillies ont été débitées sans doute à Sébil même, car dans les stations de préparation de l'Est, où elles abondent, nous avons remarqué qu'elles ont été systématiquement ou brisées ou délaissées; elles atteignent 8 à 10 centimètres de longueur et ont 3 à 4 millimètres d'épaisseur. La partie médiane ayant été utilisée séparément, on a remarqué surtout des bases ou des extrémités qui ont pu être utilisées tantôt à l'état d'éclat-pointe (pl. X, no 4), tantôt de trapèze (pl. XI, no 12), tantôt de triangle (pl. XI, no 16).

Vers la fin de ce niveau apparaissent les formes pl. XIII, nos 13, 15 à retouche basilaire, qui sous la forme n° 9 prendront un grand développement à l'étage suivant.

Dans la seconde partie du Ile niveau et surtout dans la période de transition entre cet étage et le suivant, on a trouvé d'assez nombreuses lames entières de 4 à 6 centimètres de longueur environ; souvent de belles pièces ont été utilisées ou délaissées.

peu

Elles n'ont pas les mêmes formes et sont de dimensions plus réduites que celles des stations de préparation.

2o LAMES À ENLÈVEMENTS SUR LA PARTIE Dorsale.

- porte

Nous avons trouvé un certain nombre de lames dont la partie dorsale — plus ou moins écrasée des traces de larges enlèvements; on ne peut les confondre avec les lames à dos abattu ordinaires, car leur tranchant est trop irrégulier et n'aurait rien coupé. Ce sont, à notre avis, les éclats qui emportaient un des côtés épannelés d'un nucléus et sur lesquels on peut suivre le travail préliminaire de dégangage.

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Le véritable tranchet campignien n'existe pas. Certains outils (pl. XI, et 10; pl. XIII, n° 16) ont pu être employés à «trancher" ainsi que quelques éclats-pointes s'acheminant vers les formes trapézoïdales et dont la partie tranchante porte souvent des traces de service. Le n° 16, pl. XIII, est assez courant; les deux parties retouchées pouvaient servir à la préhension. On trouve leur correspondant au Ille niveau (pl. XXII, no 5 et 6).

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Indépendamment des formes triangulaires (pl. XI, nos 13 à 15) dérivant de l'éclat-pointe, nous avons recueilli douze spécimens de triangles absolument semblables, fort bien travaillés et d'allure toute spéciale (pl. XI, no 16). Ils ont été taillés sur base ou extrémité de lame; les retouches sont très abruptes, et l'on remarque quelques traces d'usage sur le troisième côté non retouché; ils datent de la fin du IIe niveau.

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Planche XIII. Les nos 1 et 2 sont des éclats dont le plan de frappe porte plusieurs facettes, les bords ont été retouchés, la partie tranchante est en ab; ce sont probablement des pointes de lance à tranchant transversal et de forme trapézoïdale.

Les nos 3 et 4 sont des triangles à tranchant en arc de cercle plus ou moins régulier, le talon est épais (no 4).

Les nos 6 et 7 sont des formes un peu spéciales de triangles éclats-pointes assez nombreux et parfaitement retouchés; le no 5 porte un pédoncule curieux, la partie tranchante très réduite est en ab.

Les formes no 10 et 1 1 sont le plus souvent des extrémités de lames brisées l'on a retouchées à la fracture; elles prendront un très grand développement à l'étage suivant.

que

Le no 12, à plan de frappe polygonal, est retouché sur tout le pourtour; il porte une encoche terminale et a été brisé en servant probablement de perçoir.

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Il apparaît seulement vers la fin de la première moitié du Ile niveau, nous ne l'avons pas trouvé dans les campements du début; son emploi semble se répandre dans les mêmes proportions que celui du silex, et son plein développement coïncide avec la fin du II niveau, où chaque atelier contient toujours un outillage complet de broyeurs et de meules dormantes; nous verrons que leur emploi a été conservé au niveau à microlithes.

1° BROYEURS. Tous les campements où le silex domine possèdent un ou plusieurs broyeurs souvent brisés; ce sont, en général, des blocs de grès nubien à grains fins, de la grosseur du poing, aplatis et polis par l'usure sur la face inférieure; la face supérieure est souvent convexe pour faciliter la préhension; quelques-uns sont doubles et ont travaillé sur les deux faces. Ils ont dû servir à écraser des céréales ou des colorants et être employés avec les meules catégorie B à cavité arrondie, et non avec celle planche XIV bis, dont les cavités ovales ne correspondaient pas à leur base aplatie.

Diamètre moyen, 8 à 9 centimètres; épaisseur, 3 à 4 centimètres; poids, 300 à 500 grammes.

2° BROYEURS RAPES.

C'est un outil de forme cylindrique aux bases arrondies; ils sont plus rares que les précédents. Ils ont travaillé avec leurs bords ou leurs extrémités.

Diamètre moyen, 8 centimètres; longueur, 10 à 12 centimètres. La périphérie très usée a dû servir de râpe et être employée avec des meules dont la cavité ovale a été probablement creusée par son va-et-vient (pl. XIV bis)(').

3o MEULES DORMANTES. A. A cavité ovale. Nous avons trouvé le superbe spécimen planche XIV bis, entier et bien conservé, enfoui dans la partie basse de la terrasse du Ile niveau, au milieu d'un outillage où le silex dominait.

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On a choisi un bloc de grès à grains fins et réguliers. On l'a parfaitement dressé et régularisé par frottement, puis il a été piqueté pour enlever les dernières aspérités. Les deux cavités sont à peu près semblables et fortement

(1) Ces outils ressemblent beaucoup à ceux signalés au Campigny (voir Revue de l'École d'Anthropologie, 1898, p. 34-35).

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