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inverse, c'est-à-dire qu'il part de Zarou, ou d'après le texte Ouatou-Ḥor, ce qui est la même chose, comme je l'ai montré. Voici maintenant cette liste, toujours d'après la leçon de M. Gardiner :

#

1. [] Ouatou-Hor «les Chemins d'Horus » (Zarou).

2.-1

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la demeure (le fort) de Sesou (Ramsès II)».

3. «la contrée de Houzaîna». Karnak, au lieu du signe donne. Il est évident que cette lecture est fautive, la vraie leçon est celle du papyrus.

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4. C‹† «la contrée, le Bras, de la déesse Quazit de Sesou (Ramsès II)». Puis après on lit ce membre de phrase : NIE (1) avec son avec son château Rá-ouser-mât

(Ramsès II).

5. + ][X\]]^^)«la contrée de Sabairo».

1

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Dans ce document nous constatons tout d'abord que les noms de puits ou de forts sont remplacés par un nom de territoire. Celui-ci étant souvent le même que celui inscrit à Karnak, j'en conclus que la construction portait le nom de la région sur laquelle elle avait été construite. Cette constatation est d'un grand intérêt pour la géographie du territoire syro-égyptien, 1500 ans

avant notre ère.

En outre, nous remarquons que le nombre des lieux énumérés à Karnak est de onze, et celui du papyrus de dix seulement. En réalité, les deux documents sont identiques; je pense qu'il y a erreur dans Anastasi, au no 4.

Il faut séparer le nomy.

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qui correspond au no 7 de Karnak: Xrz

; le groupe est une adjonction explicative introduite dans le texte par le copiste. Le passage doit donc être rétabli ainsi : «Viens donc à Â-n-Ouazít-Sesou, (à) Nekhtou-n-Séti-méri-n-Ptah, (à) Sabaïr et à Absaqabou, etc.".

A remarquer encore dans les listes la double inversion: 1° Karnak donne Åbsaqaba et la khnoumit de Séti; le papyrus Anastasi écrit Sabaïr (correspondant à la khnoumit de Séti; le nom de la forteresse est effacé, peut-être convient-il de remplir la lacune par celui de Sabaïr) et ensuite Åbsaqabou. Plus bas on lit à Karnak : Пlourbatȧ et Na-Khasa, tandis qu'Anastasi porte : Na-Khasa et Hourbatȧ. Quelles sont les véritables leçons? Il est difficile de se prononcer. Le texte du papyrus Anastasi, ainsi que le fait observer M. Gardiner, est sur plusieurs points très défectueux; c'est pour cela que je crois

préférable la leçon de Karnak.

Il reste maintenant à examiner les documents arabes. Ils sont précieux pour l'identification des lieux contenus dans les deux textes égyptiens. D'abord, je dois dire que les propositions de M. Gardiner sont inacceptables. Du reste ses essais d'identification ne vont pas au delà de Qatieh. En outre, je crois que les stations indiquées sont exclusivement sur la route de Syrie, et que par conséquent il ne saurait y avoir d'exception pour Tell el-Her qui se trouve sur la route de Péluse, à 20 kilomètres au nord de la route. J'ai dit à plusieurs reprises que la route moderne de Syrie n'est pas exactement la même qu'elle était dans l'antiquité; son tracé a légèrement fléchi. Autrefois en quittant Zarou, la route passait plus au sud et marchait directement sur Gorabiat, à 15 kilomètres environ. En conséquence, Tell Habouah, sur le passage de la route moderne, ne peut convenir pour une identification; du reste ce site est trop près de Qantarah ou plutôt de l'antique Sélé, soit 6 kilomètres au plus. Je crois que Tell Habouah appartenait à la série des petits postes romains, construits le long de l'isthme, pour renforcer le système primitif défensif de la frontière orientale. Mais eût-il existé au temps de Séti, je répète qu'il était en dehors de la route et trop près de Zarou pour satisfaire aux exigences du problème. On trouvera des indications précieuses, comme on va

le voir, dans les itinéraires arabes. Celui d'Abou'l-Maḥâsin (xve siècle) est le plus intéressant à cet égard. Dans son Itinéraire de la poste, entre Damas et le Caire, il indique, pour la région qui nous intéresse, les relais suivants (Ét. QUATREMÈRE, Histoire des Mamlouks, vol. II, p. 90-91, note) :

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Ces stations existent encore en partie. Rafah est connue. Zakah ne peut être que Cheikh Zouède, que les savants de l'Expédition française appelaient CheikZawi. Le village, autrefois souterrain, existe encore. Kharroubah est le centre actuel de la tribu des Saouarqahs. A côté des huttes et des tentes on trouve les ruines d'une ancienne localité appelée Khirbet el-Bordj. Alarish (El-Arîch) a toujours été un centre important. C'est le point de départ des caravanes pour le Sinaï et pour l'Arabie méridionale. A El-Arîch réside le chef de la province, dont l'autorité s'exerce sur toute la péninsule du Sinaï. Bir-alkâdi répond au Bir el-Mesoudiah des cartes. Ce puits est à deux heures et demie de marche à chameau d'El-Arich. Cette localité étant privée d'eau potable, les habitants vont la chercher à Mesoudiah, malgré la distance. En cet endroit il y a une belle palmeraie, au pied des dunes. Warrâdah est l'ancienne Ostracine, dont j'ai parlé plus haut. Sawadah, Moutaïleb et Maan n'existent plus; je les place dubitativement aux sites modernes de Ratamah, où sont des ruines importantes, el-Breig autre lieu sur l'ancienne route marqué par des ruines romaines et un cimetière arabe, Bîr el-Abd toujours fréquenté par les caravanes. L'eau de ce puits, à revêtement en pierres, est insalubre; elle sert seulement à la nourriture des animaux. Près de là il y a quelques vestiges d'antiquités. Katieh, qui vient ensuite, est bien connu des voyageurs modernes par sa palmeraie, la plus belle et la plus importante de toute la région. C'est un délicieux lieu de repos pour les caravanes. Deux vastes collines de sable, envahies par deux cimetières modernes, recouvrent les ruines d'une ancienne localité. Quelques fragments d'architecture jonchent le sol; d'autres ont été employés dans la construction des tombes; d'autres par les officiers de Bonaparte. Gorabi ou Gorabiat est le nom donné au territoire où commencent les dunes, en venant

d'El-Qantarah. Il y a un puits antique et quelques vestiges de murs anciens. Enfin l'itinéraire mentionne un lieu nommé Mansourah, nom identique à celui de la célèbre ville du Delta, mais qu'il ne faut pas confondre. D'autres textes donnent à la place de Mansourah le nom de Sadié (VOLNEY, Œuvres, État politique de l'Égypte, p. 178). Ce lieu, d'après d'autres itinéraires, semble situé au nord de Salahieh. La Devise des Chemins de Babiloine (édition H. Michelaut et G. Raynaud, p. 242) nomme Cosair après Salahieh et avant Gorabi; elle ajoute que ce lieu est près du lac de Tennîs, et qu'entre Cosair et Salahieh il n'y a point d'aigue, et quand le fleuve est à son amermant, il n'y a lors que VII ligues (au lieu de IX). Et là fini le désert et est l'entrée de Babiloine. Cette note correspond parfaitement à la nature du pays et à la position d'El-Qantarah. M. Daressy, dans un travail (Bull. de l'Inst. franç. du Caire, t. XI, p. 37), a rapproché Cosair de Qaserah de Maqrîzî et fixé sa position à Zarou. Je suis d'accord sur ce point avec M. Daressy, mais l'identité de Qaserah et de Cosair n'est pas soutenable. Seule la ressemblance des noms a pu tromM. Daressy; mais le renseignement fourni par la Devise, sur Cosair, et ceux donnés par Maqrîzî et par les Itinéraires arabes au sujet de Qaserah, ne permettent pas ce rapprochement. Pour moi Qaserah, comme je l'ai dit, s’applique à la vieille ville de Faqous (1).

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Enfin j'ajoute que l'Itinéraire d'Abou'l-Maḥâsin, la Devise, citent depuis Rafah jusqu'à El-Qantarah douze stations, au lieu de onze données par les deux textes égyptiens. Ce poste supplémentaire est probablement Bîr el-Qâdi. Ce lieu n'était pas à proprement parler une station; aussi ne modifie-t-il nullement les données de la route de Palestine.

Le tableau d'ensemble ci-dessous, tout en facilitant l'examen des divers documents que je viens d'analyser, permettra de mieux comprendre les relations de ces documents. La lettre K désigne le tableau de Karnak; An., le papyrus Anastasi; Ar., l'Itinéraire d'Abou'l-Maḥâsin; D, la Devise des Chemins de Babiloine; M, les stations modernes. A côté des forteresses le tableau de Karnak donne le nom du puits ou de la khnoumit qui alimentait la garnison. Dans la plupart des cas, la khnoumit donne le nom du territoire sur lequel elle était située; par conséquent les noms de khnoumit s'accordent mieux avec la

(1) Bull. de l'Inst. franç. du Caire, t. XVIII, p. 173. Bulletin, t. XXII.

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liste du papyrus. Dans le tableau les noms de khnoumit sont mis au-dessous de ceux des forteresses.

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3. K. X

le migdol de Men-mâ-Rå ”.

NEXTela khroumit de Ḥouzana (3).

(1) En réalité Cosair était bâtie sur les ruines de l'ancienne Zarou, où j'ai retrouvé des vestiges de l'époque arabe. El-Qantarah est exactement à 3 kilomètres de distance à l'ouest de Zarou (Tell Abou Seifeh).

(2) J'avais pensé (Annales du Serv. des Antiq., t. XVI, 1916, p. 10) que la forteresse du Lion était située sur l'emplacement d'Ostracine, à cause de sa position à droite de l'étendue d'eau salée, que je suppose être le lac de Baudouin. Dans aucun cas il ne peut désigner le lac Menzaleh, comme on l'a dit; ce lac à cette époque reculée n'existait pas encore, et même il n'était pas en formation. La place étant insuffisante, le graveur, pour plus de commodité, a été obligé de placer ses puits et forteresses à la suite du lac. (3) La leçon est certainement, du moins je le pense, Houzana et non Houpana comme l'ont vu Guieysse et Gardiner. L'erreur provient de ceci :

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