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termes dans l'introduction à l'Inventaire des actes du Parlement de Paris: « Si en 1688 on voit encore des grands jours à Poitiers, ils changent de caractère : les commissaires sont des conseillers d'Etat et des maîtres de requêtes; ils furent installés avec un cérémonial solennel; mais ils ne firent ni beaucoup de bruit ni beaucoup de besogne. Ce n'est point une raison pour ne point désirer connaître ce qui s'y passa, et quelle place ils donnèrent aux affaires du Limousin. Nous savons que M. Fray-Fournier possède quelques documents sur ce sujet. Il en trouvera d'autres dans le Journal de Foucault, intendant de Poitou, et dans les inventaires d'archives judiciaires.

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Le Bulletin historique et philologique du Comité des travaux his toriques a publié récemment (1891, p. 32) d'après l'original conservé aux Archives départementales de la Haute-Vienne (1) le règlement donné au collège Saint-Michel de Paris par Geoffroy de Pompadour en 4568. Le collège Saint-Michel, disparu en 1763, était l'un des trois collèges de Paris ouverts aux étudiants limousins.

La liste des archives privées, dressée jadis, ici-même, par M. J. B Champeval (Bulletin, XXXVI, p. 317) s'augmente tous les jours. Il ré sulte de renseignements particuliers que M. Teste, propriétaire du château de Vésigneux, près Saint-Martin-du-Puits (arr. de Clamecy, Nièvre) (2), possède plusieurs répertoires in-folios des archives de la maison de Bourbon-Busset, conservées jadis à Chalus. Il y aurait sans doute beaucoup à en tirer pour l'histoire de cette seigneurie.

D'autre part, le château de La Planche (commune de SaintHilaire-Bonneval, Haute-Vienne), conserve une partie des archives de l'ancien bureau des finances de Limoges, soit une douzaine de grands registres in-folio ou in-quarto, dont nous avons donné le relevé dans notre notice sur la Généralité de Limoges (en tête de l'Inventaire des Archives départementales de la Haute-Vienne, fonds de l'intendance, p. IV). L'un de ces registres est un recueil factice de procédures relatives à diverses familles de Bayonne, de Bordeaux et de Limoges. Nous signalerons ici celles de ces procédures qui intéressent le Limousin :

(1) Le nom du notaire signataire Guiny doit être corrigé en Guivy, si nous en croyons notre confrère Champeval.

(2) Ne point confondre avec Saint-Martin du Puy (Gironde).

Factum par J. B. Moury, bourgeois et marchand de Limoges, contre Marie Virideau, veuve de Joseph Virideau, procureur du roi à Thiviers, 1727. Factum pour Messire Pierre de Petiot, écuyer, seigneur du Masboucher, conseiller du roi, président trésorier de France en la généralité de Limoges, contre dame Marie Petiot, veuve de J.-B. Romanet sa sour, S. d. « Ce procez est une suite du procédé odieux et des entreprises criminelles que la demanderesse et le sieur chevalier de Petiot, son frère, ont fait depuis plusieurs années pour enlever par toute sorte de voyes tous les biens de la famille, tant du chef paternel que du chef maternel.....».

Mémoire pour dame Anne Barry, veuve du Sr Benoit, avocat du roi en la prévôté de Limoges, contre Messire Roger des Essarts, lieutenant général au sénéchal de Limoges, s. d.

Mémoire pour Messire J.-B. de Jumilhac, chevalier, seigneur comte de Saint-Jean-Ligoure, lieutenant de Messieurs les maréchaux de France au département du Haut-Limousin, contre Me Joseph de la Place, prêtre, curé de Saint-Jean-Ligoure, s. d.

Réflexions el mémoires pour Léonard Moury, bourgeois et marchand de Limoges, contre Antoine Maslavergne du Mas-Doumier, s. d.

Mémoire pour André Beaupoil de Saint-Aulaire, évêque de Tulle, contre Guillaume Chabaniel, s. d.

Factum pour les contrôleurs généraux du domaine en la généralité de Limoges contre Messire François Joseph de Beaupoil de Saint-Aulaire appelant d'un jugement rendu au Bureau des trésoriers de Limoges, du 4 juillet 1718 « Le sieur marquis de Saint-Aulaire s'est rendu adjudicataire de la terre de Meillars dans la vicomté de Limoges; le roy l'a gratifié de son droit de prélation et de ce qui devoit lui revenir des lods et ventes. Pour prix de cette grace il a formé contestation aux fermiers et aux officiers du roy et de son domaine sur le pied des lods et ventes qui sont dus à ceux-cy, qu'il voudroit diminuer de par moitié....

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Factum pour dame Marie-Marthe Dufour, veuve et héritière bénéficiaire de feu Messire Pierre Petiot, écuyer, seigneur de Masboucher et de Lachassaigne, président trésorier de France au Bureau des finances de Limoges, contre J.-B. Teraudier, écuyer; seigneur de Nieul, chevalier d'honneur au même bureau. Après 1749.

On trouve au tome X de la nouvelle Histoire du Languedoc (preuves, p. 1701) de curieuses lettres de rémission accordées, en 1385, par le roi à Gouffier de Las Tours, écuyer, seigneur de Saint-Pardoux en Limousin, qui, sept ans auparavant, avait subrepticement enlevé, à titre de saisie-gagère, la mitre de l'évêque d'Albi dans le palais même de ce prélat.

Au tome XII (p. 216) du même ouvrage, figure un projet d'association entre les marchands du royaume pour le commerce d'expor

tation, 1482. Onze villes seulement sont représentées Paris, Toulouse, Lyon, Montpellier, Bourges, Troyes, Orléans, Tours, Angers, Poitiers et Limoges.

M. l'abbé Duchesne, membre de l'Académie des inscriptions, a lu devant la Société des antiquaires de France, le 2 mars 1892, un mémoire sur les textes les plus anciens relatifs à la légende de sainte Valérie. Il croit que cette légende repose sur l'existence réelle du tombeau de la sainte et de son fiancé dans la crypte de l'église Saint-Martial.

Le même savant annonce la publication, dans les Annales du Midi, d'études critiques sur les anciennes Vies de saint Martial.

DOCUMENTS ET COMMUNICATIONS DIVERSES

Lettres de grace faisant mention d'une émeute à Limoges
le 2 octobre 1451 (1).

Charles, etc. Savoir faisons a tous presens et avenir Nous avoir receu l'umble supplicacion des parens et amis de Penot Metadier, aagé de vint deux ans ou environ, chargié de jeune femme grosse, preste de gesir, et de deux petiz enfans, contenant que environ le I jour de ce present mois d'octobre en la ville de Limoges fut faicte certaine assemblée pour avoir conseil du peuple sur le fait du quatriesme, ouquel lieu fut fait commandement general par les sergens de ladicte ville que ung chascun alast audit conseil, ouquel ledit Penot Mestadier ala avecques aucuns autres pour savoir que c'estoit ouquel lieu fut fait grant murmure de pluseurs (sic) disans que c'estoit mal fait que on n'avoit fait assembler le menu peuple comme laboureurs qui estoient aux vignes et autres; et adonc icellui Penot ala avec deux ou trois autres populaires en l'eglise de Saint Michault et la monterent au clocher d'icelle eglise pour sonner le touquesaint afin que le peuple qui estoit dehors se assemblast et venist a la ville, sans ce que ledit Penot pensast que pour ce aucun inconvenient avenist; et depuis ledit Penot doubtant pour ce rigueur de justice se absenta du pays, ouquel il n'oseroit retourner ne converser se nostre grace et misericorde ne lui estoient sur ce imparties... Pour quoy nous ces choses considerans...

Donné à Villedieu de Comble, ou mois d'octobre l'an de grace mil cccc cinquante et ung et de nostre regne le xxx. Ainsi signé : Par le Roy, le sire DE TORCY, messire LoYS DE BEAUMONT, maistres ESTIENNE CHEVALIER, et Jehan DAUVET et autres presens.

J. DE BADOVILLER (sic pour Badonviller).

(Arch. nat., JJ. 185, n° 230).

(1) L'émotion populaire à laquelle se rapportent les deux documents communiqués à la Société par le savant et bienveillant maitre de confé

Charles, etc. Savoir faisons a tous presens et avenir Nous avoir receu l'umble supplicacion de Jehan Dadet, povre homme, laboureur, chargié de femme enceinte et de sept petiz enfans, demourant a Limoges, contenant que environ le commencement du mois d'octobre derrenierement passé, noz amez et feaulx conseilliers l'evesque de Maillezais et le sire de Maupas, seneschal de Limosin, alerent en nostre dite ville de Lymoges pour mettre sus et imposer de par nous au païs de Limosin les imposicions et quatriesmes (sic) ainsi que es autres païs de nostre royaume, a l'occasion desquels quatriesmes et imposicion (sic) fut commun bruyt en la dite ville, mesmement entre povres gens et simples mesnagiers, que devions prendre la quarte partie de tous les biens de chascun des habitans desd. ville et païs de Limosin, dont ledit suppliant, qui est simple et ygnorant, pensant les choses dessus dictes estre vraies, fut moult esbaby et desplaisant, doubtant par ce moien cheoir en mendicité, lui, sesd. femme et enfans; et certains jours apres la venue de nos diz conseilliers audit lieu de Lymoges, les consulz se assemblerent au consulat de ladite ville ung jour de jeudi avec plusieurs des habitans d'icelle qu'ilz y firent venir pour ilec leur dire et remonstrer noz plaisirs (sic) et voulenté et les causes de la venue d'iceulx noz conseilliers en ladicte ville, a l'occasion de laquelle assemblée et aussi que plusieurs d'icelle ville cuidans perdre la quarte partie de leurs diz biens comme gens esmeuz et forsenez sonnoient ce pendant par maniere de toquesaint aucune des cloches de l'eglise parroichial St. Michel des Lyans (sic) de ladite ville de Lymoges; lesqueles choses venues a la cognoissance de nostre dit conseillier l'evesque de Maillezais, doubtant la fureur dudit peuple, se parti de son logis ou il estoit lors pour s'en aler hors ladite ville avec aucuns de ses serviteurs et en soy en alant et passant par la rue des Combes pour tirer a la porte de Montmailler par laquele il entendoit issir, le dit suppliant qui au sont dudit toquessaint venoit de dehors ladite porte, en entrant en ladite ville quant il oyt le bruyt des femmes et enfans crians apres ledit evesque et alans apres, lui dit et profera dudit de Maillezais, nostre conseillier, teles paroles ou semblables : « Maintenant s'en va le larron, traictre, quant il nous a mis et imposé lesd. aides et nous cuidions qu'il les nous eust ostées », en criant : « Fermez-lui la porte », qui est l'une des portes de ladite ville appellée de Montmailler; a l'occasion des

rences de la Sorbonne, n'est pas mentionnée par nos annales manuscrites et nous n'en avons trouvé nulle part la trace. Les deux pièces ci-dessus, qui donnent certains détails très précis, ont donc un véritable intérêt pour notre histoire locale.

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