Histoire de France depuis les origines jusqu'à la révolution, Volume 2

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Hachete, 1901

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Popular passages

Page 25 - Il peut être vendu, engagé, donné par son seigneur. Il est considéré comme incapable de comparaître et de témoigner en justice, au moins contre des personnes libres. Pour lui, les protections juridiques n'existent pas. Sa personne même, en cas de délit non amendé, peut être livrée à la brutalité du maître ou de ses agents. Ses enfants peuvent être partagés et dispersés entre les mains de propriétaires différents. Lisons cette charte navrante, prise entre cent autres : « Nous,...
Page 353 - Notre-Dame qui sont maintenant en notre main et n'ont d'autres défenseurs que nous. Vous avez contraint à rançon les sergents de ces chanoines, vous en avez emprisonné plusieurs ; quelques-uns mêmes n'osent sortir de l'église par la peur qu'ils ont de vous ! » Avertissements inutiles! Innocent II poussa le roi de France à user de la force : « Puisque Dieu a voulu que tu fusses élu et sacré roi pour défendre son bien et les libertés de ses ministres, nous te mandons, par cette lettre...
Page 280 - Mais, aujourd'hui, il vaut mieux les massacrer que de laisser la verge des pêcheurs suspendue sur la tête des justes. Allons! que les enfants de la foi tirent les deux glaives contre l'ennemi!... » « Le chevalier du Christ, dit-il ailleurs, tue en conscience et meurt plus tranquille : en mourant, il fait son salut ; en tuant, il travaille pour le Christ. » La seconde croisade fut son ouvrage, et il y introduisit les rois, qui n'avaient pas paru dans la première. Ses apologistes d'aujourd'hui,...
Page 136 - Le concile d'Elne, réuni cette année, confirme les clauses ordinaires sur la protection des clercs, des moines et des femmes, mais il y ajoute la disposition suivante : « Dans tout le comté ou évêché d'Elne, il est interdit à tout habitant d'assaillir son ennemi depuis la neuvième heure du samedi jusqu'à la première heure du lundi...
Page 12 - La loi établit des rapports entre suzerains et vassaux, du haut en bas de la hiérarchie ; elle a oublié d'en créer latéralement entre les pairs. Ces nobles, placés sur le même échelon, vivent étrangers les uns aux autres : ils n'ont entre eux d'autre lien que le rapprochement accidentel amené par la nécessité de remplir un devoir commun auprès du suzerain. Ici l'isolement est le fait habituel, presque la règle.
Page 69 - VII aurait préféré qu'il continuât à administrer son duché. Il tança vertement l'abbé de Cluni pour lui avoir laissé prendre l'habit monastique. « Par là, dit-il, cent mille chrétiens se trouvent sans gardien. On ne voit plus nulle part de bons princes. Nous avons assez de moines, de prêtres, de soldats, et surtout de pauvres qui craignent Dieu; mais, dans tout l'Occident, à peine trouve-t-on quelques princes redoutant et aimant le Seigneur. Je ne vous en écris pas davantage parce...
Page 31 - Nous sommes hommes comme ils sont, Tels membres avons comme ils ont, Et tout aussi grands corps avons, Et tout autant souffrir pouvons. Ne nous faut que cœur seulement : Allions-nous par serment, Nos biens et nous défendons, Et tous ensemble nous tenons.
Page 146 - Mais si l'on examine cette question, on verra que le trône ne s'acquiert point par droit héréditaire, et l'on ne doit mettre à la tête du royaume que celui qui se distingue non seulement par la noblesse corporelle, mais encore par les qualités de l'esprit; celui que l'honneur recommande, qu'appuie la magnanimité.
Page 147 - Hugue, qui dans un instant vais devenir roi des Francs par la faveur divine, au jour de mon sacre, en présence de Dieu et de ses saints, je promets à chacun de vous de lui conserver le privilège canonique, la loi, la justice qui lui sont dus et de vous défendre autant que je le pourrai, avec l'aide du Seigneur, comme il est juste qu'un roi agisse, en son royaume, envers chaque évèque et l'église qui lui est commise. Je promets aussi de faire justice, selon ses droits, au peuple qui nous est...
Page 317 - ... du soldat. Louis le Gros fut avant tout, en effet, un homme de guerre. Son rôle militaire l'absorba tout entier jusqu'au jour où, la victoire lui ayant laissé peu de chose à faire et les infirmités le saisissant, il se vit obligé de prendre enfin le repos qu'il n'avait jamais connu. Encore ne cessa-t-il de combattre que peu de temps avant sa mort : c'est seulement en 1135 qu'il alla brûler son dernier château.

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