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posséder de très-imposant, offre des dispositions originales, et surtout présente deux tours parallèles, dont l'une est surmontée d'une pyramide élégante.

Le frontispice présente à la partie inférieure une large porte centrale à voussure et deux portes latérales très-étroites. Audessus de la porte principale, il y a une fenêtre à divisions qui n'a rien de très-remarquable. Le sommet du frontispice est plus curieux. Les trois roses portent les caractèr archéologiques de la fin du XIe siècle. La disposition de ce frontispice peut assurément fournir un nouvel argument en faveur de la variété qui forme un des traits de l'ornementation du style ogival. Unité et variété, tel est le problème que les artistes du moyen âge semblent s'être posés et qu'ils se sont efforcés de résoudre.

Mais ce qui rend le principal portail de Senlis particulièrement digne d'attention, c'est l'élévation, la légèreté et l'élégance du clocher méridional, regardé comme l'un des plus beaux de France, et digne d'être comparé, dans son genre, au clocher neuf de l'église de Chartres, qui, plus moderne, plus compliqué et plus riche de détails, est peutêtre moins sévère de forme et moins parfaitement beau. Celui de Senlis, qui a 211 pieds de haut, du sol à l'extrémité de la croix qui le surmonte, surpasse en hauteur les coteaux les plus élevés des environs.

Cathédrale de Tarbes. Presque entièrement détruite par un incendie, en 1460, sous l'épiscopat de Roger de Foix-Castelbon, cette modeste cathédrale fut rebâtie, de 1474 à 1479, par l'évêque Menaud d'Aure, fils de Sanche-Garcie, vicomte d'Asté. Moins de cent ans après, elle éprouva un nouveau désastre. Les barons de Castelbajac et de Bénac, envoyés par le comte de Grammont, lieutenant général du roi en Bigorre, concluaient une trève avec le baron d'Arros, commandant des huguenots béarnais; et ce lui-ci, au même instant, donnait à Lizier, l'un de ses capitaines, l'ordre de surprendre Tarbes. Lizier s'empare de la ville le 12 mars 1574; les chanoines se retirent sur la voûte de la cathédrale; Lizier veut y monter pour les faire prisonniers, mais il est renversé par une tuile qu'un chanoine lui lance vigoureusement à la tête. Dans cette désastreuse journée, la cathédrale ne fut qu'endommagée et pillée, et non ruinée; et, en effet, toutes les parties hautes de l'édifice accusent la fin du xv siècle et non la fin du xvi.

Voici quelques notes archéologiques sur Notre-Dame de Tarbes. Croix latine; porte moderne au nord, à l'extrémité du transsept; au-dessus de la porte, une rose enfermée dans une grande archivolte à plusieurs voussures. Abside principale semi-circulaire, à trois fenêtres cintrées qui paraissent du xir siècle, et percée, près du toit, d'une série d'ouvertures carrées du xv. Deux chapelles absidales, en quart de cercle, à droite et à gauche de l'abside principale.

La tour s'élève à l'intersection des bras de la croix; elle est octogone, écrasée et soute

nue, à l'est, par deux énormes contre-forts simples, très-saillants, du xv siècle, qui montent presque jusqu'au toit.

Cathédrale de Toul.-L'ancienne cathédrale de Toul est un des plus beaux édifices religieux qui soient en France; elle a été commencée par l'évêque saint Gérard, mort en 994, et achevée seulement en 1496. Le portail fut bâti à cette dernière époque par Jacquemin de Commercy, l'un des plus habiles architectes du royaume. Sa largeur est de 33 mètres. Le pourtour des trois portes, orné de cordons brodés, est garni de niches nombreuses, à bases et à dômes élégamment sculptés à jour. Au-dessus de la porte principale est une rosace garnie de vitraux de couleur, encadrée dans un vaste triangle; au-dessus et au-dessous, trois galeries à balustres en feuilles de trèfle règnent sur toute la largeur du portail, qui est évidemment postérieur au reste de l'edifice.

La forme intérieure de la cathédrale de Toul est celle de toutes les anciennes basiliques. La nef principale, soutenue par dixhuit piliers, se développe sur une longueur de 80 mètres, et sur une hauteur sous vote de 36 mètres. Elle a deux bas côtés, et à sa gauché est un cloitre formant un promenoir carré-long, destiné originairement aux processions intérieures. Il a six divisions parallèles à l'église, et neuf dans l'autre sens. Le sol des galeries est de onze marches plus bas que celui de l'église, et le préau est plus élevé que les galeries de toute la hauteur du soubassement. Toutes les ouvertures du chœur et de l'église sont en ogives à divisions paires, surmontées de rosaces. Tous les chapiteaux sont à double ou triple rang de feuilles de chou ou de vigne. La voûte de la nef est soutenue de chaque côté par neuf colonnes accompagnées chacune de quatre colonnettes engagées, deux qui supportent les arcs-doubleaux des ogives de la nef, unc pour l'ogive transversale des bas côtés, et enfin la quatrième qui se prolonge jusqu'à la grande voûte, au-dessus du rang des fenêtres qui l'éclairent.

La hauteur de chacune des tours, y compris celle des fleurons ou couronnements, est de 76 mètres environ. On voit encore à l'ancienne cathédrale de Toul une chaire en pierre, communément désignée sous le nom de Saint-Gervais elle est du xir siècle.

Cathédrale de Tréguier. — Malgré son irrégularité, l'ancienne cathédrale de Tréguier offre un aspect noble et imposant. Fondée vers le commencement du 1x siècle, elle fut dévastée ou détruite à plusieurs reprises. L'histoire mentionne une grande restauration qui aurait eu lieu en 1296, mais qui aurait été presque inutile, puisque en 1339 il fallut reconstruire l'église presque entièrement.

Le plan de l'ancienne cathédrale de Tréguier représente une croix latine; le chœur, un peu moins long que la nef, se termine par trois absides à cinq pans. En entrant dans la nef, on est d'abord surpris de son irrégularité. Non-seulement les arcades n'ont point toutes la même hauteur, mais ses piliers

même ne se correspondent nullement; et dans leur variété on ne reconnaît pas plus d'intention que de goût. A côté de piliers cylindriques on en voit d'octogones, d'autres portent des colonnes engagées. L'ouverture des arcades étant irrégulière, et leur hauteur la même, on ne peut assigner de forme générale à leurs ogives. Toutes les arcades ont pourtant ce rapport commun qu'elles se composent de deux ogives en retraite l'une sur l'autre. D'ailleurs aucun ornement n'en marque l'archivolte; seulement les angles saillants de l'ogive intérieure sont épannelés.

Au-dessus des arcades de la nef règne une galerie peu élevée, et, sur la portion du mur entre le sommet des arcades, et le sol de la galerie, s'étend une espèce de frise ou un large cordon orné de rosaces et de menus détails d'une grande variété, je ne dis pas seulement par le choix des motifs, mais surtout par l'exécution. En effet, quelques parties sont sculptées en creux, et d'autres en relief. Il y en a dont le style se rapporterait au XVIe siècle.

Les voûtes de la nef et des bas côtés sont en ožive, garnies de fortes nervures croisées diagonalement d'autres nervures plus saillantes tiennent lieu d'arcs-doubleaux. Dans la nef principale, elles retombent sur un faisceau de trois colonnes engagées, à chapiteaux de feuillages.

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Lorsque de la nef on passe dans le transsept septentrional, on trouve avec surprise, à son extrémité, deux arcades en plein cintre, avec des piliers et des colonnes engagées, dont le style romano-byzantin est bien marqué. Leurs chapiteaux, très-bien travaillés, offrent sur leurs corbeilles des ornements gracieux d'une très-faible saillie; on dirait un réseau de rubans artistement tressé autour de la corbeille. Derrière ces arcades s'élève une tour assez haute, carrée, à fenêtres cintrées.

A l'autre extrémité du transsept on voit une tour plus élevée, de construction gothique. L'étage supérieur semble dater du xv siècle. Au-dessus s'élance une très-haute flèche en pierre. A la forme des ouvertures et au style des ornements on reconnaît l'œuvre du xvr siècle. Une troisième tour carrée assez basse repose sur le centre du transsept, dont elle est, sans doute, contemporaine; quatre énormes piliers, composés de colonnes en faisceaux, lui servent de base. Au lieu de rose, le transsept sud n'a qu'une large fenêtre à meneaux flamboyants; le transsept nord ne reçoit la luraière que par des fenêtres latérales.

Le chœur reproduit la disposition de la nef, mais avec une ornementation plus riche; les galeries surtout présentent un luxe d'archivolte et de moulures d'un effet trèsagréable. Dans la forme des fenêtres on peut observer comme une fusion du style lamboyant français et du style perpendiculaire anglais.

On remarquera dans les chapiteaux du cheur et des chapelles latérales une forme

tout à fait étrangère du véritable style go. thique dans notre pays. Ils se composent de deux tores séparés par une gorge, avec une astragale au-dessous; le tailloir est octogone; cette forme est semblable, ou du moins analogue à celle de beaucoup de chapiteaux du XIV siècle, en Angleterre.

En résumé, l'ancienne cathédrale de Tréguier, sans être dépourvue d'intérêt, ne peut pas être comparée à la plupart des édifices du même genre, båtis dans la province ecclésiastique de Tours.

Cathédrale de Vienne. Depuis l'établissement de la religion chrétienne dans les Gaules, l'église de Vienne a été justement célèbre jusqu'au moment où la révolution française, qui a fait tant de ruines, a causé la suppression de son siége arch épiscopal.

Vers l'an 718, saint Eolde, évêque de Vienne, fit construire une église sur l'emplacement qu'occupait auparavant celle des Machabées, et la dédia à saint Maurice et à ses compagnons, martyrs. Saint Volfère, archevêque de Vienne, obtint de l'empereur Charlemagne des dons nombreux et considérables pour l'église de Saint-Maurice : il ordonna, en 803, qu'elle fût réparée et augmentée. Ce prélat fut un des signataires du testament de Charlemagne.

Ce ne fut que postérieurement à la donation de Rodolphe III, que l'on songea à construire une basilique digne à la fois de l'église archiepiscopale de Vienne et du patron de la ville. Des documents certains nous apprennent que la première p'erre fut posée, en 1052, sous l'archiépiscopat de Léger. Mais, dès l'an 1080, il y eut une suspension dans les travaux, occasionnée par l'espèce d'anarchie qu'entraînèrent les dissensions de l'empereur Henri IV et du pape Grégoire VII.

Gui de Bourgogne, oncle d'Adélaïde, reine de France, épouse de Louis le Gros, fut promu au siége archiépiscopal de Vienne en 1088. Devenu pape en 1119, sous le nom de Calixte II, il n'oublia pas son ancienne église. Il passa à Vienne, en revenant de la Bourgogne, et il y célébra la fête de la Purification en 1120. Les bienfaits du pape Calixte II, et des donations considérables, faites par des seigneurs du voisinage, mirent les archevêques de Vienne et le chapitre de Saint-Maurice dans la possibilité de continuer les travaux commencés par l'évêque Léger. Mais malheureusement les dissensions intérieures de l'église de Vienne et les guerres qu'elle eut à soutenir retardèrent l'achèvement de ce monument. La façade de ce noble édifice ne fut terminée qu'en 1533.

A l'époque désastreuse de guerres de religion, le fameux baron des Adrets arriva à Vienne, avec son corps d'armée, le 2 mai 1562. La fureur des troupes protestantes s'exerça sur la cathédrale. Les soldats casserent une partie des statues qui décoraient la façade et les portails; ils brisèrent les vitraux de l'église à coups de fusil, volèrent les plombs qui couvraient ies clochers et enlevèrent les images et les tableaux qu'ils brù

lèrent avec les titres et les papiers qui tombèrent sous leurs mains. Lorsqu'au mois d'octobre 1567, les protestants revinrent à Vienne, leur rage s'exerça encore sur l'église SaintMaurice. Les protestants ont-ils jamais su faire autre chose que des ruines, en quelque pays que ce soit, sous tous les rapports?

Dimensions de la cathédrale de Vienne : la façade, tournée au couchant, a 90 pieds d'élévation au-dessus du sol de l'église; elle est couronnée de chaque côté par une tour carrée servant de clocher, qui la domine de 28 pieds. La largeur de la façade est de 114 pieds. La voûte de la nef est supportée, à droite et à gauche, par douze piliers: elle a 80 pieds d'élévation, à partir du sol; la longueur totale de l'église dans œuvre, y compris le chœur, est de 288 pieds. La largeur de la nef entre les piliers est de 32 pieds. La largeur des bas côtés de la nef est de 12 pieds. La profondeur des chapelles latérales est de 16 pieds 8 pouces. Ainsi la largeur totale de l'église, prise des parements intérieurs des murs, est de 107 pieds 6 pouces.

La forme de la cathédrale de Vienne est celle d'une basilique terminée par trois absides. Les huit premiers piliers de chaque côté, à partir de l'abside, appartiennent au commencement du x siècle. A l'intérieur de la nef, ces piliers sont décorés de pilastres cannelés et rudentés; des colonnes engagées soutiennent les retombées des arcades, et les chapiteaux des uns et des autres sont historiés et de style byzantin. Les arcades de la nef, en ogive, el entourées de billettes, indiquent une époque de transition par l'emploi d'une forme nouvelle, combinée avec des ornements très-anciens. Ces arcades paraissent être du milieu du xn siècle.

Une galerie percée d'arcades ogivales ègne autour de la nef et du choeur. Les arcades autour du chœur reposent sur des colonnettes gothiques, mais dans le reste de la galerie. les colonnes sont remplacées par des nervures. Ainsi cette portion de la galerie est bien postérieure à la première, qui ellemême l'est évidemment à l'érection des piliers à chapiteaux romans. Au-dessus et au-dessous de la galerie, mais dans le chœur seulement, on observe un cordon ou frise d'ornements rouges formant des dessins bizarres, mais assez gracieux, s mblables à ceux de la cathédrale de Lyon. Des palmettes, des figures d'hommes et d'animaux, une infinité d'arabesques impossibles à décrire, composent cette frise. Le dessin en est grossier, mais l'exécution en est parfaite.

Les voûtes de l'église n'ont été terminées qu'au xvr siècle. La façade tout entière appartient au gothique fleuri. Les voussures dés po.tes sont remplies par de charmantes statues, dont plusieurs portent encore la trace des mutilations du baron des Adrets. Le fronton ou pinacle, qui encadre l'ogive de la porte principale, est interrompu par la première galerie.

Le portail de gauche est orné, à l'intérieur, d'un zodiaque disposé sur une seule ligne droite, commençant au verseau, sans addiDICTIONN. D'ARCHÉOLOGIE SACRÉE. 1.

tion de figures allégoriques, accessoires presque indispensables des zodiaques. On remarque des deux côtés de cette porte el de celle qui lui correspond, des colonnes antiques en marbre blanc, enlevées, sans doute, à des monuments romains.

XI.

cathédrales d'Angleterre,

Dans cette courte description des cathédrales d'Angleterre nous ferons l'analyse du bel ouvrage anglais intitulé: Winkles's ar... chitectural and picturesque illustrations of the cathedral churches of England and Wales (en 3 vol. in-8°). Avant de commencer cette description, nous empruntérons à M. L. Vitet les lignes suivantes :

« Ce qui est étonnant, dit-il (Etud. sur les Beaux-Arts, tom. II, pag. 150), quand on a vu les monuments que construisent aujourd'hui les Anglais, c'est qu'à une époque quelconque de leur histoire, ils aient été capables de construire ces belles et grandes églises qui rivalisent avec les plus nobles créations de l'art chrétien en Europe.

« Certes, s'il était besoin d'une preuve nouvelle pour démontrer la toute-puissance de la foi, le magique ascendant, la suprématie souveraine du catholicisme pendant le moyen âge, on la trouverait dans un tel fait. C'est bien là faire entendre les sourds et marcher les paralytiques! Les Romains y avaient échoué; eux qui fondaient partout des monuments, ils n'en ont pas laissé un de quelque importance en Angleterre. Mais pour le catholicisme, rien ne devait être impossible. Non content de soumettre les intelligences et de dompter les cœurs, il était dans sa mission d'exalter, d'agrandir les imaginations, d'élever par la foi au sentiment du beau les peuples les plus engourdis, et de s'en servir comme d'instruments pour ériger en tous lieux des témoins de sa puissance, et pour apprendre à l'avenir que tout où s'était plantée la foi chrétienne, l'art chrétien avait ileuri.

« C'est du haut de ce point de vue que l'histoire de l'architecture est une riche et belle étude. Vous avez devant les yeux une grande famille de monuments, tous issus de la même pensée, environnés de la même auréole, et témoignant par leur ressemblance de leur communauté d'origine. Puis, sous cette grande unité, que de causes de diversité Vous apparaissent! que de variétés, que de nuances produites par des circonstances plus ou moins visibles, plus ou moins faciles à distinguer ! C'est dans la double appréciation de ces circonstances toutes locales et des lois générales qui les dominent que consiste la véritable histoire de l'art au moyen âge. »

XII.

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saint Grégoire le Grand, qui envoya le pallium au moine saint Augustin. La province ecclésiastique de Cantorbéry fut définitivement constituée par le pape Léon III,

en 803.

2. Rochester. Le siége épiscopal de Rochester est le plus ancien d'Angleterre après celui de Cantorbéry. Justus, le premier évêque de Rochester, fut consacré par saint Augustin en 604, dix ans après son arrivée en Angleterre. L'église cathédrale, érigée par Ethelbert, roi de Kent, fut dédiée à saint André, en souvenir du monastè. e de SaintAndré, à Rome, dont saint Augustin était membre avant de quitter l'Italie.

3. Londres. Melitus, premier évêque de Londres, fut ordonné par saint Augustin, archevêque de Cantorbéry, en 604, et le roi Ethelbert construisit alors la cathédrale de Saint-Paul.

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5. Durham. Le siége épiscopal fut étaEli à Durham, sous le règne d'Oswald, roi anglo-saxon de Northumberland, en 633. Le premier évêque fut Aidan, moine de Icolmkill. Saint Cuthbert, qui est souvent appelé l'apôtre du Nord, reçut la consécration épiscopale de l'archevêque d'York et fut le sixième évêque des Saxons northumbriens.

6. Norwich. Un évêché fut fondé sous le gouvernement de Sigibert, roi des Anglais de l'Est, et placé d'abord à Soham, dans le Cambridgeshire, en 630; mais, peu de temps après, il fut transféré à Dunwich, dans le comté de Suffolk, par saint Félix, le premier évêque des Anglais de l'Est. Cet évêché fut partagé en deux par Bitus, mais il fut rétabli dans ses premières limites, vers l'année 945, lorsque la chaire épiscopale fut placée à Thetford, en 1075, en conséquence d'un décret d'un concile tenu par Lanfranc ce décret ordon ait de placer les siéges épiscopaux dans la ville la plus importante de chaque diocèse.

:

Le siége épiscopal fut transféré à Norwich par l'évêque Herbert de Losing, d'abord abbé de Ramsey, en 1094.

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7. Lincoln. - Un évêché fut établi à Dorchester, dans le comté d'Oxford, en 635, sous le règne du roi Cynegils, par Birinus, envoyé par le pape Honorius pour travailler à la conversion des Saxons de l'Ouest. Le siége épiscopal, après avoir été successivement transféré à Sidnacester ou Stow, dans le comté de Lincoln, à Leicester et à Dorchester, fut établi à Lincoln, en 1070, par l'évêque Remi, un des compagnons de Guillaume le Conquérant.

-

8. Winchester. L'évêché de Winchester L'évêché de Winchester fut fondé sous le règne de Cynegils, en 636:

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12. Salisbury. Le siége épiscopal fut d'abord établi à Sherbourn, dans le Dorsetshire, en 705. Sous le règne de Guillaume le Conquérant, il fut transféré à Old-Sarum. L'évêque Richard Poore l'établit à Salisbury, sous le règne de Henri III, et son successeur dédia la cathédrale à la sainte Vierge.

13. Chichester. Wilfrid, archevêque d'York, ayant été chassé de son diocèse far le roi Egfrid, fut reçu par Edilwach, roi des Saxons du Sud, qui lui donna Selsey, où il bâtit une église qu'il gouverna en qualité d'abbé. Eadbert, son successeur, fut sacré évêque de Selsey, en 711. Stigand, chapelain du roi Guillaume le Conquérant, et le vingttroisième évêque de Selsey, en 1071, transféra le siége épiscopal à Chichester.

14. Exeter. Après plusieurs changements ecclésiastiques assez considérables dans le pays qui devint plus tard le diocèse d'Exeter, le roi Edouard le Confesseur, résolut de fixer le siége épiscopal dans la ville d'Exeter en 1050, et il choisit le monastère dédié à saint Pierre le prince des apôtres.

15. Bath et Wells. Un évêché fut fondé à Wells sous le roi Edouard l'Ancien, en 909. Après l'avénement au trône de Guillaume le Roux, un changement fut fait dans l'état de ce siége par l'évêque Jean de Villula, natif de Tours, en France. Celui-ci avait d'abord professé les sciences avec grand succès à Bath, et lorsqu'il eut été nommé évêque, il y transféra le siége épiscopal.

16. L'abbaye d'Ely, un des monastères les plus riches de l'Angleterre, fut fondée par Etheldreda, fille d'Anna, roi des Anglais de l'Est, en 673. Cette princesse en fut la première abbesse, et plus tard elle fut canonisée. Sous le règne de Heuri 1, un évêché y fut établi du consentement de l'évêque de Lincoln.

17. Carlisle. La juridiction ecclésiastique sur Carlisle et sur son territoire, d'une étendue de quinze milles autour de la ville, fut donnée à saint Cuthbert, évêque de Lindisfarn, et à ses successeurs, sous le règne du roi Egfrid, en 685.

En 1133, sous le règne du roi Henri I", Carlisle fut érigé en siége épiscopal; le premier évêque de Carlisle fut Athelwold, prieur de Saint-Oswald.

18. Dans l'ouvrage anglais, on met au

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nombre des cathédrales pusieurs églises où un siége épiscopal a été établi par Henri VIII, en 1542. La puissance civile n'a évidemment aucun droit pour fonder de pareils établissements, sans le consentement et le concours de la puissance ecclésiastique. Afin de rendre plus complètes les notices que nous donnons ici sur les grands monuments anglais, nous en ferons cependant une trèsbrève description.

Nous ne suivrons pas l'ordre des siéges, quoique cet ordre soit plus logique et plus naturel; nous suivrons celui qui a été adopté par l'auteur du livre anglais. Nous indiquerons toutes les mesures en pieds anglais. Chaque pied anglais équivaut à 30 centimètres 2 millimètres.

XIII.

Cathédrale de Salisbury. La cathédrale de Salisbury, par l'unité de sa construction et les beautés de détail, est un des monuments les plus célèbres de toute l'Angleterre. L'érection de l'édifice date du commencement du règne de Henri III, et porte les caractères d'une époque où l'architecture ogivale était parvenue au terme de la perfection. Excepté l'église de Westminster, bâtie sous le même règne, aucune ne saurait lui être comparée; et les auteurs anglais font un tel éloge de la cathédrale de Salisbury, que l'un d'eux ne craint pas de dire qu'elle occupe, parmi les monuments de la Grande-Bretagne, le même rang que le Parthénon parmi les monuments de la Grèce.

La cathédrale actuelle a été fondée par l'évêque Richard Poore, en 1220, la cinquième année du règne de Henri III. On lit, dans une inscription placée sur le tombeau de cet évêque, que l'église fut quarante ans en construction; elle fut terminée, par conséquent, en 1260. (On voit cette inscription latine dans Antiq. Sarisburiensis, pag. 137.) Au moment de la fondation, les cinq premières pierres furent bénites par Pandulphe, légat du souverain pontife, la première au nom du pape, la seconde an nom du roi, la troisième au non du comte de Salisbury; la quatrième au nom de la comtesse sa femme, Ela, fille de Guillaume d'Evreux; la cinquième au nom de l'évêque. Cinq ans après l'ouverture des travaux, on pouvait célébrer l'office divin dans le chœur, et l'édifice fut consacré par Etienne Langton, archevêque de Cantorbéry, ea 1225. Trois jours après, l'évêque Poore fut transféré sur le siége de Durham. Robert Bingham, son successeur, en 1229, s'appliqua avec zèle à continuer l'oeuvre si bien commencée il mourut en 1246. Guillaume d'York, évêque qui jouissait d'une grande faveur auprès du roi Henri III, fut nommé à l'évêché de Salisbury en 1247: il mourut en 1236, après avoir secondé avec empressement les efforts de ses deux illustres prédécesseurs. L'évêque Giles de Bridport eut la consolation de voir l'achèvement des travaux, la seconde année après son élévation à l'épiscopat. Le 30 septembre, la cathédrale fut dédiée à la bienheureuse vierge Marie, avec les plus

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pompeuses solennités. La cérémonie fut faite par Boniface, archevêque de Cantorbéry, au milieu d'un grand concours, tant du clergé que de la noblesse et du peuple.

Le plan de la cathédrale de Salisbury est en forme de croix grecque, c'est-à-dire à double transsept. La plus grande longueur du monument, hors œuvre de l'ouest à l'est, est de 480 pieds anglais. La longueur hors œuvre du grand transsept est de 232 pieds, et celle du transsept oriental est de 172 pieds. On compte 58 piliers à l'intérieur, outre les colonnes engagées dans les murs. La chapelle de la sainte Vierge, à l'extrémité de l'abside, est de forme carrée, ayant deux travées en longueur. L'édifice est accompagné de cloîtres et d'une salle capitulaire. Les cloitres sont bâtis en carré, de manière à former quatre belles galeries autour du préau : chaque galerie est composée de onze travées et de dix arcades, donnant sur le préau, sur une longueur d'environ 180 pieds; la largeur des galeries est de 18 pieds et celle de la salle capitulaire, qui est octogonale, cst de 58 pieds.

On remarque à l'intérieur, parmi les caractères architectoniques, des ornements qui ont été fréquemment usités en France dans le cours du xir siècle, et que nous rencontrons habituellement sur les monuments de transition. C'est ainsi que plusieurs arcades sont ornées de chevrons brisés et de moulures très-fortes. L'arcade, surmontée de créneaux, qui sépare l'intertranssept des croisillons, ne produit pas un bon effet.

La façade principale est magnifique. Le caractère en est plein de noblesse et de dignité. L'ornementation en est riche, sans être surabondante, et les trois hautes fenêtres qui surmontent la porte centrale sont d'un heureux effet. Nous y reconnaissons, ainsi que dans les arcades aveugles qui décorent les murailles, l'élégance et la pureté des formes du style ogival primitif. Sur le centre de l'église s'é ève une flèche trèshardie; nous en avons parlé à l'article A1

GUILLE.

Cathédrale de Cantorbéry. Le premier siége épiscopal de la Grande-Bretagne fut établi à Cantorbéry par saint Augustin, l'apôtre de l'Angleterre. Le christianisme n'ét it pas alors inconnu en Angleterre, et Ethelbert, cinquième roi de Kent, qui embrassa le christianisme et fut baptisé par saint Augustin, avait épousé une femme chrétienne, Berthe, fille de Cherebert, roi de France. L'église de Cantorbéry eut à souffrir de l'invasion danoise elle fut réparée par l'archevêque Eudes en 938. Mais, en 1011, une flotte nombreuse aborda aux rivages de l'Angleterre, et la ville de Cantorbéry fut détruite par les pirates danois. La cathédrale fut entièrement ruinée: il n'en resta que la partie inférieure des murailles. Elle demeura dans cet état de désolation jusqu'à l'avènement de Kanut au trône; elle fut restaurée en 1017. Un incendie la détruisit vers l'année 1067, et lorsque Lanfranc, abbé de Caen, fut nommé arch vêque de Cantorbéry et primat

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