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défunte. Ces bijoux sont, les uns romains, comme le coffret, les autres de fabrication franque; la sépulture est certainement mérovingienne. Une même découverte a donc livré, réunies et presque confondues, des œuvres de deux époques et de deux civilisations bien différentes. (Comptes rendus, p. 58.)

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.1887.

Inscriptions

Séance du 28 janvier. M. Le Blant adresse à l'Académie une lettre sur diverses inscriptions romaines trouvées en Italie. romaines en Italie. (Comptes rendus, p. 60.)

Séance du 4 février. Le Ministre de l'instruction publique adresse à l'Académie la liste des archivistes paléographes nommés par un arrêté du 1er février.

M. le marquis d'Hervey de Saint-Denys présente divers objets qui ont été trouvés dans l'intérieur d'une idole d'un temple de Hué, et qui lui ont été communiqués par M. le capitaine Delaunay, de l'artillerie de marine. Ce sont : un morceau d'étoffe de coton; un écheveau de fil de soie; un petit miroir rond; un imprimé bouddhique en langue chinoise.

M. d'Hervey de Saint-Denys ne cherche pas à savoir comment ces objets sont sortis de l'intérieur de l'idole où ils étaient enfermés. Il se contente d'examiner ce qu'ils signifient et l'époque à laquelle pourraient remonter des monuments du même genre. (Comptes rendus, p. 19.)

M. Alexandre Bertrand soumet à l'examen de l'Académie divers bijoux, trouvés par M. Philippe Delamain dans un cimetière mérovingien situé à Courbillac, près de Jarnac (Charente). (Comptes rendus, p. 62.) Cette communication provoque plusieurs observations de M. Deloche. M. Bertrand et M. Deloche s'accordent à reconnaître dans ces bijoux des produits de l'industrie des Francs. On en avait trouvé souvent de pareils

Liste des archivistes paléographes.

Objets

tirés de l'intérieur d'une idole

de Hué.

Bijoux trouvés
dans
un cimetière
mérovingien
à Courbillac
(Dordogne).

1887.

Objets antiques

trouvés

dans la région du nord-est de la Gaule, mais jamais en Aqui

taine.

Séance du 11 février. M. Héron de Villefosse soumet à à Grand (Vosges). l'Académie, au nom de M. L. Maxe-Werly, divers objets antiques de l'époque romaine, trouvés dans un puits à Grand (Vosges). Ce sont des vases de bronze et de terre, différents ustensiles de fer, par exemple une scie à main, serrula manubriata, pièce rare dans les collections, deux cadenas bien conservés et encore pourvus, l'un de sa chaîne, l'autre de son anse, articulée au milieu de l'arc. La pièce la plus importante est un fragment de calendrier ou horologium romain. M. Héron de Villefosse donne lecture d'une note de M. le lieutenant-colonel G. de la Noë, qui décrit en détail la construction et l'emploi de cet instrument. (Comptes rendus, p. 20.)

Mosaiques

et ruines de Lescar, près de Pau.

M. Héron de Villefosse estime que ce calendrier est certainement du temps du Haut-Empire et probablement du second siècle de notre ère.

Séance du 18 février.

M. Schlumberger présente, de la part de la Société des sciences, lettres et arts de Pau, un certain nombre de photographies qui reproduisent d'importantes mosaïques, récemment mises au jour par les soins de cette société aux portes de la ville de Lescar, près de Pau. Ces fouilles, qui font grand bruit en Béarn, ont mis au jour, outre ces mosaïques, un grand nombre de substructions. L'ensemble des constructions, dont un plan joint aux photographies montre la disposition, offre tous les caractères d'une habitation fort importante. Des objets assez nombreux ont été retrouvés dans les fouilles, avec une très grande quantité de squelettes. Un rapport détaillé sur cette découverte sera publié dans le Bulletin

du Comité des travaux historiques du Ministère de l'instruction publique.

Ce qui donne à ces ruines un intérêt très grand, pour les érudits béarnais principalement, c'est qu'elles pourront contribuer à résoudre un problème fort discuté de la géographie ancienne des Gaules. La question de l'emplacement de Beneharnum a été souvent agitée, jamais vidée. Les découvertes faites par la Société de Pau ne lui donnent pas une solution immédiate, mais elles appellent l'attention sur un point qui n'a pas encore été l'objet d'investigations sérieuses et suivies. Le coteau où sont situées les ruines offre de nombreux vestiges de chaussées anciennes, descendant jusque dans la vallée du Gave et se prolongeant sur les coteaux opposés. D'un autre côté, il semble que cette construction romaine devait commander un certain nombre de points fortifiés destinés à garder les issues des vallées secondaires qui aboutissent à celle du Gave de Pau; et l'importance de ces ruines permettrait, peut-être, de fixer là l'habitation d'un chef militaire, à deux pas d'un camp et comme au centre d'un réseau de routes et de communications. C'est parce que la Société des sciences, lettres et arts de Pau considère les fouilles faites à Lescar, comme pouvant être le point de départ de toute une série d'investigations fécondes pour l'histoire du Béarn, qu'elle désire attirer sur ces premiers résultats l'attention des érudits. C'est à cette fin qu'elle a prié M. Schlumberger de faire hommage à l'Académie de ces intéressantes photographies.

Séance du 25 février. Le Ministre de l'instruction publique adresse à l'Académie la copie du rapport du Directeur de l'École française de Rome sur l'état actuel des travaux des membres de cette École.

M. Le Blant, directeur de l'École française de Rome, écrit

TOME XXXV, 1" partie.

7

IMPRIMERIE NATIONALE.

1887.

Rapport du Directeur de l'École de Rome.

Nouvelles archéologiques d'Italie.

1887.

Nouvelle série
des antiquités
orientales
au Louvre.

Travaux en Allemagne et en Angleterre

sur les Hittites.

La grammaire
espagnole
de Lebrija.

au Secrétaire perpétuel une lettre relative à diverses nouvelles archéologiques. (Comptes rendus, p. 86.)

Séance du 4 mars. M. Heuzey annonce que la Conservation des antiquités orientales, au Musée du Louvre, s'est occupée, depuis quelque temps, de commencer une série nouvelle. Cette série est formée de monuments de l'Asie Mineure, provenant des anciennes populations que l'on cherche à grouper aujourd'hui, un peu arbitrairement peut-être, sous le nom de Hittites. C'est comme le fruit nouveau de l'archéologie. (Comptes rendus, p. 29.)

M. Georges Perrot saisit l'occasion que lui fournit la communication de M. Heuzey pour donner à l'Académie deux nouvelles archéologiques qui intéressent, l'une et l'autre, l'étude de la civilisation appelée hittite. En Allemagne, M. Gustave Hirschfeld, professeur à l'Université de Königsberg, a publié un travail important intitulé : Les Rochers sculptés de l'Asie Mineure et le peuple des Hittites (Die Felsenreliefs in Kleinasien und das Volk der Hittiter; Berlin, extrait des Abhandlungen ou Mémoires de l'Académie royale de Prusse, 1887, in-4°). En Angleterre, le journal The Times annonce que l'un des collaborateurs les plus actifs de l'entreprise connue sous le nom de Palestine Exploration Fund, le capitaine Conder, a découvert la clef du déchiffrement des inscriptions hittites et compte publier prochainement un essai de traduction de quelques-uns de ces textes.

M. d'Arbois de Jubainville communique à l'Académie une découverte relative à l'histoire de la philologie romane, qui vient d'être faite par un savant espagnol, M. Sanchez Moguel, professeur à l'Université de Madrid. La plus ancienne grammaire qui ait eu pour objet une langue néo-latine, depuis la grande rénovation des études due à l'invention de l'imprimerie,

est, dit M. d'Arbois de Jubainville, la grammaire espagnole du célèbre humaniste Lebrija. M. Sanchez Moguel a constaté ce fait, et, en même temps, il a établi que le grammairien espagnol a, le premier, connu le mode de formation du futur et du conditionnel des langues néo-latines. On sait que ces temps sont composés à l'aide de l'infinitif et d'un temps du verbe avoir le présent de l'indicatif pour le futur, l'imparfait pour le conditionnel.

:

per

Séance du 25 mars. M. Le Blant adresse au Secrétaire pétuel une lettre dans laquelle, à défaut de renseignements sur les fouilles archéologiques actuellement opérées à Rome, il fait connaître le résultat de ses visites chez les marchands d'antiquités de cette ville et les communications faites dans les dernières séances de l'Institut germanique et de l'Académie des Lincei. (Comptes rendus, p. 112.)

M. Heuzey communique une notice sur la colonne en briques, inventée par les architectes chaldéens. (Comptes rendus, p. 36.)

M. Le Blant adresse au Secrétaire perpétuel la description d'un sarcophage antique, orné de sculptures, qui vient d'être acquis pour le Musée chrétien du Campo santo dei Tedeschi. (Comptes rendus, p. 201.)

1887.

Nouvelles archéologiques d'Italie.

Colonne en briques des architectes chaldéens.

Sarcophage antique.

chrétienne en Italie.

Séance du 15 avril.-M. Le Blant signale à l'Académie divers Objets d'antiquité objets de l'antiquité chrétienne appartenant à des collections particulières, notamment une lampe de bronze, en forme de colombe portant les symboles eucharistiques (ve siècle); une lame de bronze sur laquelle est représentée, au repoussé, la Fuite en Égypte (vro siècle), et plusieurs fragments de verre, ornés de peintures sur fond d'or. (Comptes rendus, p. 210.)

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