Recherches et considérations sur la population de la France, 1778: pub. avec introduction et table analytique

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Page 5 - Relativement aux causes générales qui peuvent influer sur la population, (...) on s'est permis d'avoir des idées indépendantes de la collection des faits; encore at-on cherché à les étayer sur des expériences, autant que l'a permis la nature des questions agitées.
Page 184 - Témoin de la calamité, j'ai vu la dernière période de la misère ; j'ai vu la faim transformée en passion, l'habitant d'un pays sans récolte, errant, égaré par la douleur, et dépouillé de tout, envier le sort des animaux domestiques, se répandre dans les prés pour manger l'herbe, et partager la nourriture des animaux sauvages. Si ces horreurs ont été concentrées dans une petite contrée, la calamité a pourtant été générale : d'un bout du royaume à l'autre, un cri national s'est...
Page xvii - Cette progression, dit l'auteur, est-elle possible? et doit-on supposer que jamais la population s'élève en France jusqu'à ce degré ? Nous avouons que nous n'y trouvons aucun obstacle, et nous croyons, avec M. Franklin, que les limites de la population ne sont fixées que par la quantité d'hommes que la terre peut nourrir et vêtir; ces bornes même, qui sont réelles pour la totalité de l'univers, n'existent pas pour un pays en particulier; et sa population peut être supérieure à la fécondité...
Page 47 - ... se privent des plaisirs vénériens pour conserver toute la force du corps, les hommes qui ne vivent point dans l'intimité des femmes conservent un caractère plus mâle, plus vigoureux, plus capable de grands sacrifices et de grands efforts : on peut dire même que leur esprit est plus nerveux, leurs idées plus hardies, leurs études et leurs méditations plus suivies et plus profondes.
Page 47 - Le premier devoir d'un citoyen est de subir le joug du mariage ; et un des plus grands services qu'il puisse rendre à la société, est d'augmenter le nombre des individus qui la composent.
Page 218 - Presque toutes les jouissances (de la richesse) sont achetées au prix du sang humain. Dans l'état actuel de la société, on ne peut être logé, vêtu, nourri, abreuvé, poudré, éclairé, enterré, sans qu'il en coûte la vie à une multitude d'individus, ou du moins que le ministère dangereux qu'ils prêtent à nos besoins ou à nos goûts ... abrège leurs jours
Page 68 - L'existence des domestiques est vicieuse, en ce que leurs travaux sont consacrés à l'utilité personnelle et à l'agrément de leurs maîtres plutôt qu'à des objets desquels puissent résulter quelque augmentation de richesse pour la société. Cette existence est particulièrement nuisible à la population, en ce que la plupart des maîtres, pour jouir sans partage des services des hommes gagés, préfèrent ceux qui se vouent au célibat. Quant aux femmes, elles sont forcées, par les embarras...
Page 184 - L'émeute menaçante se porte même jusque sous les fenêtres du roi, à Versailles. A Paris, les boutiques des boulangers sont pillées et le marché envahi par une foule furieuse. C'est à cette disette que Moheau fait allusion lorsqu'il dit : « J'ai vu le dernier période de la misère ; j'ai vu la faim transformée en passion ; l'habitant d'un pays sans récolte, errant, égaré par la douleur, et dépouillé de tout, envier le sort des animaux domestiques, se répandre dans les prés pour manger...
Page 33 - De même qu'il existe une relation du nombre des hommes à celui des maisons, des familles, des naissances, des mariages et des morts, il en existe une aussi avec la quotité de la consommation; mais, pour que cette supputation ne soit pas fautive, il faut que le genre de consommation, base de l'estime, soit commun à tous les individus de la nation qu'on veut dénombrer, et que le degré de la consommation soit à peu près le même pour chaque ordre de citoyens »(23).
Page 7 - C'est par exemple, ce qu'écrit Moheau, l'ancêtre des démographes: «S'il est des princes, dont le cœur soit fermé au cri de la nature (...), ils devraient au moins observer que l'homme est tout à la fois le dernier terme et l'instrument de toute espèce de produit; et en ne le considérant que comme un être ayant un prix, c'est le plus précieux trésor d'un souverain (...)»6Ï.

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