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JULES LEFEVRE PINX & SCULP

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MADELEINE.

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un Intérieur d'atelier. C'est puissant et plein de relief, et il y a là des gris qui ont tous nos suffrages, seulement sa convention n'est guère de mode en un tel sujet, car enfin je me demande si véritablement on pour

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rait peindre dans cet atelier-là; je conçois qu'un sujet tout de fantaisie puisse être rendu dans une tonalité toute de convention pourvu qu'elle soit harmonieuse, mais si M. Munckacsy peint dans cet intérieur, cela explique bien des choses. Avec cela c'est puissant et intéressant pour ceux qui aiment le relief et la vie. M. Dicey est un Anglais de Paris, il a

son studio à Fulham Road, mais il est élève de MM. Laugée et Bonnat, il compte déjà de beaux succès à Royal Academy, il veut se faire une place chez nous, et son sujet de cette année, La Pastourelle, est plein d'intentions charmantes.

M. Joris, dont il faut voir aussi les belles aquarelles après avoir vu ses deux tableaux, La Via Flaminia à Rome et la Rentrée des orphelines, nous semble dans une voie beaucoup plus saine que l'an passé. Il est rentré chez lui, il regarde autour de lui et vit dans son légitime domaine, cela vaut mieux: Fortuny l'avait sensiblement troublé. Il en a troublé bien d'autres le cher enchanteur, notre pauvre compagnon d'armes du Maroc, celui dont aux heures solitaires, côte à côte sous la tente, dans les grandes plaines de l'Atlas, sous les pluies torrentielles de l'hiver ou les ardeurs torrides de l'été, nous avons connu le grand cœur et éprouvé l'âme haute. Il s'en est allé plein de force et de vie, fauché comme une fleur éclatante. Ces yeux pleins de lumière et de scintillements se sont fermés, ce cerveau plein de fantaisie ne conçoit plus, cette main précise, capricieuse, indépendante, qui dispensait la vie, qui semait la lumière, qui distribuait l'harmonie et diaprait une toile comme un riche tapis d'Orient, est aujourd'hui glacée. Son image revient à la pensée, son nom revient aux lèvres, son souvenir remonte au cœur chaque fois qu'on parle de lumière, de soleil et de tons chatoyants; comme on jette, rapide, une fleur sur une tombe au milieu de la fièvre de la vie, l'artiste en passant donne une pensée à celui que la mort a fauché dans sa verte jeunesse.

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J'ai dit que l'impression générale produite par l'ensemble des œuvres des paysagistes n'avait pas été à la hauteur de la réputation de l'École, si, après un plus mûr examen, il n'y a pas à revenir sur ce verdict; il faut cependant constater beaucoup de talent déployé, une grande science de facture, beaucoup d'habileté,-trop peut-être, et, en tout cas, quelques efforts personnels qui ont passé un peu trop inaperçus et devraient, s'ils étaient répétés l'année prochaine, nous donner quelques paysagistes de plus. Les maîtres incontestés sont partis peu à peu; Rousseau nous manquait depuis longtemps déjà, Corot l'a suivi, Dupré et Cabat se reposent, Daubigny et Français restent seuls sur la brèche, et luttent comme aux beaux jours avec des chances diverses. Que manque-t-il aux jeunes qui ont essayé de nous faire oublier leurs devanciers? Il serait utile de le dire simplement et sincèrement, comme on le sent. Ils ont l'instrument, quelques-uns d'entre eux ont la science et possèdent même la gamme harmonieuse sans laquelle toutes les qualités de dessin et la science de

XIV. PÉRIODE.

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ANVERS EN

1875, PAR M. ROBERT MOLS.

(Dessin de l'artiste d'après un fragment de son tableau.)

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