Page images
PDF
EPUB

la manière suivante : praefecto) Lac] [t] or [ae ubi census]. En conséquence, il voit dans cette inscription une nouvelle preuve de l'existence de la provincia Lactorae, attestée, pour l'année 105 de notre ère, par le cippe donné plus haut (no 1) de Minicius Italus. Rapprochant les deux inscriptions de celle d'Hasparren (v. plus bas, no 87), il déduit, de l'ensemble de ces monuments, que la circonscription financière dite provincia Lactorae, aurait été érigée sous Auguste, comme l'attesterait l'inscription d'Hasparren. Celle de L. Volusénus Clémens, témoignerait de l'exécution des ordres donnés en conséquence par le même empereur.

M. Otto Hirschfed n'est pas du même avis que M. Léon Renier, suivi par quelques érudits français. Cela résulte clairement du passage ci-après, traduit d'un mémoire sur l'Administration de la frontière du Rhin durant les trois premiers siècles de l'Empire Romain, inséré dans les Commentationes in honorem Mommseni. (Berolin. 1877, p. 477 et s.). Voici le passage significatif, p. 440, et p. 9 du tirage à part.

<< Depuis le temps de Néron au moins, le pays (la Gaule) a été divisé en deux districts administratifs. Néanmoins, on ne peut douter qu'une certaine division des revenus des provinces gauloises ait existé déjà dans les premiers temps de l'empire, ce qui est d'ailleurs prouvé par l'inscription d'un disp(ensator) ad fiscum Gallicum provinciae Lugdunensis, du temps de Tibère (Cf. Wilmans, 1. c. n° 386; l'inscr de Fabretti, 37, 179: Cn. Selenio.. Auco... proc. fisc. Galliae Lugdun. est une falsification). De cette inscription, il résulte que le fisc commun gaulois se divisait en différentes sections, dans lesquelles on tenait un compte séparé d'après les trois provinces.

• On peut néanmoins prouver qu'on a déjà réuni deux provinces, probablement Lugdunensis et Aquitania, sous les premiers empereurs (Cf. Mommsen, Inscr. regni Napolitani,

n° 3618.... Vitt] asio C. f. [P]ollioni [procuratori [Imp. Angu]sti Gallia[rum Aquit]aniae et [Narbonens]sis). Il est bien connu que, plus tard, d'un côté la Belgica, et de l'autre la Lugdunensis et l'Aquitanica, c'est-à-dire le nord et le sud de la Gaule, formaient des districts administratifs exactement limités, dont on peut nommer les precurares et fonctionnaires inférieurs, jusqu'au temps d'Alexandre Sévère.

[ocr errors]

L'inscription la plus ancienne qui prouve cette institution (Cf. Inscr. Lat. vol.V, no 875) est celle de Minicius Italus, de l'an 105. Mais la date où il était pourvu de la charge dont s'agit, doit être reculée jusqu'au règne de Domitien (Cf. Unlichs, De vita et honoribus Agricolae, p. 23). La plus récente des inscriptions d'un proc. prov. Lugd. et Aquit., est probablement l'inscription bien connue de Timesitheus (Wilmans, 1. c. n° 1293), qui aura fonctionné là sous Alexandre Sévère. D'ailleurs, l'inscription d'un tabularius provinciae (sic) Lugdunensis et Aquitanicae (C. Inscr. Lat. II, n° 3235), démontre que les fonctionnaires inférieurs soumis à ces procuratores, ne demeuraient pas non plus limités à une seule province.

« Sur la réunion de Lactora, dans l'inscription de Minicius Italus: procurat[or] provinciarum Lugduniensis et Aquitanicae, item Lactorae, on consultera la note de Mommsen, l.c. Quod Lactora Traiani aetate ita nominatur, ut Aquitania non videatur comprehendi, pertinet sine dubio ad originem provinciae qui fuit postea Novempopulanae. D Renier (dans Borghesi, Euvres, VIII, 544, not.), prétend que la formation de ce district Novempopulanae remonte jusqu'au temps d'Auguste, et s'appuie sur une inscription métrique existant à Hasparren (Lot-et-Garonne),' qui a été publiée sur

Inexactitude de détail. Hasparren, dont on verra plus loin l'inscription, n° 87, est dans les Basses-Pyrénées.

un estampage par Léon Renier, 1. c., et par d'autres ailleurs Flamen item duumvir, quaestor pagiq[ue] magister, Verus ad Augustum legato munere functus pro novem optinuit populis seiungere Gallos : urbe redux Genio pagi(sic) hanc dedicat aram. Il est évident que la dénomination d' « Augustus, » surtout dans une inscription métrique, peut s'appliquer à tout autre empereur, et qu'ainsi l'inscription peut être attribuée au second ou au troisième siècle, à moins que la forme des lettres ne s'y oppose.1

« De même, on ne saurait admettre la façon dont Renier a essayé de suppléer l'inscription L. Volusenus Clemens, ligne 7-8: p[raef. Lact]o [rae ubi census] accepit. En effet, l'inscription existe encore à Sestino (en Ombrie), et d'après la copie d'Eugène Bormann, elle est conçue en ces

termes :

L. VOLVSENO

L. F. CLVCLEMENTI (nt liés)

TRIBMIL. PRAEF

EQVIT.PRAEF.TIR

GALL NA

SISII

NO1/

ACCEPIT MISSVSA

DIVO.AVG.HIC.CVM

MITTERETVRATICAESAVG (ET, AV, liés)

INA EGYPTADIVRDICT

DECESSITPROVINC

AQVITANIA

Quand M. Hirschfeld écrivait ceci, il n'avait pas encore reçu la photographie de l'inscription d'Hasparren, d'après laquelle il a rédigé la consultation paléographique imprimée plus bas, à la suite de l'inscription n° 87.

<< La copie de Borghesi donne, 1. 5-7

GALL. NAI

SISPI

ΝΟΙ

« Les lignes 5-7, comme Bormann m'écrit, n'ont jamais été exécutées, ce qui est curieux à noter. Il n'y a non plus aucune trace de lettres destinées pour le lapicide, fait d'autant plus curieux, que l'inscription est terminée dans les autres parties. Peut-être le modèle n'était-il pas précis ; et plus tard on aura oublié l'exécution, ou on aura rejeté la pierre comme non valable. A vrai dirc, il est plus naturel de supposer une relation au census, quoique d'autres suppléments, par exemple, no[m(ina) volon!orio(rum] accepit), ne soient pas entièrement à rejeter. Mais, quoiqu'il y ait eu écrit originellement à cet endroit, assurément le district Lactora n'a pas été nommé, et il est plus qu'arbitraire de changer ou de modifier un texte encore existant. En conséquence, tombent aussi les conjectures que Renier a ajoutées à sa restitution de l'inscription; et jusqu'à de nouvelles découvertes, on devra regarder l'inscription de Minicius Italus comme le témoignage le plus ancien de l'existence du district Lactora. »

Ainsi s'exprime M. Hirschfeld, dans le mémoire que j'utilise,et queje complète par la traduction partielle d'une lettre inédite du même érudit, adressée à M. Alfred Schoene : « Le praefectus tironum Galliae Narbonensis, est une singularité unique. Cf. Borghesi, Euvres, VIII, p. 543 : « ufficio militare ch'è facile à concepire, benchè mi sia da altra parte sconosciuto». Sans doute, c'était un officier sous le commandement duquel étaient mises les recrues levées récemment dans la Gallia Narbonensis. Probablement il s'occupait de leur instruction militaire, jusqu'au moment où elles étaient rangées définitivement dans les cohortes ou légions

auxiliaires régulières. Peut-être aussi était-il employé au recrutement même. L. Volusénus a été præf. tir. sous Auguste. »

Restitution et traduction.

L. Voluseno L. f(ilio) Clu(stumina tribu) Clementi tri(buno) militum) praefecto) equit(um) praefecto) tir(onum) Galliae Nar(bonen)sis (pr(aefecto).................... |accepit missus a divo Aug(sto) hic cum mitteretur a Tiberio) Caes(are) Aug(usto) | in Ægypt(um) ad iur(is)dict(ionem)| decessit provinc(ia) | Aquitania.

« A. Lucius Volusénus Clémens, fils de Lucius, inscrit dans la tribu Clustumina, tribun des soldats, préfet de cavalerie, préfet des recrues de la Gaule Narbonnaise, préfet..... il a reçu, ayant été envoyé par le divin Auguste. C'est en ce pays, alors même qu'il était envoyé par Tibère César Auguste, en Égypte, pour y exercer les fonctions de juridicus, qu'il mourut, étant dans la province d'Aquitaine. »

No 3.

Gruter, 667, no 10.

CONDITVS. HIC. AMOR. EST. DICTVS. DE. NOMINE. PATRIS

HEV. MISERI. PATRIS. CONDITVS. HIC. AMOR. EST

GALLIA. QVEM. GENVIT. DE. GENTE. NOVEMPOPVLANA
ITALA. TERRA. TEGIT. GALLIA. QVEM. GENVIT

NOBILIS. INGENIO. DOCVIT. IVS. INCLYTA. ROMA

OPPETIIT. FATIS. NOBILIS. INGENIO

LAESERIS. IIVNC. TVMVLVM. SI. QVISQVAM. IN. TARTARA. PERGAS
ATQVE. EXPERS. TVMVLI. LAESERIS. HVNC. TVMVLVM.

Conditus hic amor est, dictus de nomine patris.
Heu! Miseri patris conditus hic amor est.
Gallia quem genuit de gente Novempopulana,
Itala terra tegit Gallia quem genuit.

« PreviousContinue »