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enfin le texte innocentissimus suivi d'une feuille de ponctuation, ne terminait pas le texte.

<< Quoi qu'il en soit, l'inscription est des plus précieuses pour l'histoire de la cité d'Eauze, à laquelle elle donne le titre de colonie,que ne lui attribuaient aucun des documents jusqu'à présent connus. De plus, elle confirme le témoignage d'autres textes épigraphiques antérieurement découverts, à l'égard de l'importance qu'avait à Eauze le culte de Mithra, car c'est bien certainement ce Dieu que désigne la dénomination Deus Invictus. »

On sait que l'usage de désigner la maison impériale sous le nom de domus divina, ne commença à s'introduire qu'à l'époque de Marc-Aurèle, et ne devint que plus tard d'un usage fréquent. L'inscription ci-dessus, et toutes celles où il est question de la domus divina, sans indications de dates, ne sauraient donc être plus anciennes que le règne de MarcAurèle.

No 10.

Fragment de marbre trouvé en 1881, en déblayant l'emplacement de la gare d'Eauze. Haut. 0m348; larg. 0368. Publiée pour la première fois, et inexactement, par M. Piette, dans sa Note sur plusieurs inscriptions récemment découvertes dans les ruines d'Elusa. Le lecteur me saura gré d'y substituer la restitution de M. Allmer, Rev. épigr. du Midi de la Fr., p. 329. Cet épigraphiste admet comme possible sanctissimo sacerdoti, au lieu de sanctissimo sacerdotio; et il présente comme simplement probable, le nom de Paramuthius.

M. POM //////////

SANCTISSIMOSA

C. CVPIT||||||||

MVTHIVS ////

M. Pom(peio).... | sanctissimo sa(cerdotio functo) | C. Cupitius Para) | muthius.

A M. Pompeius, qui s'est acquitté d'un très-saint sacer doce, C. Cupitius Paramuthius.

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N° 11.

Musée d'Agen, n° 247. Fragment de marbre provenant de Sos, canton de Mézin (Lot-et-Garonne), et transporté au Musée d'Agen, en 1881. Ce marbre est blanc, et poli en toutes ses parties, moins celle qui devait être adhérente à la portion perdue. Dans celle-ci, se trouvait le commencement de l'inscription. H. 0m90; L. 078; Ép. 030. Ce marbre a été trouvé dans les substructions de l'église. romane de Sos, que M. Tholin dans ses Études sur l'architecture religieuse de l'Agenais, p. 148 - 50, date du XIe siècle. D'après Dom Brugèles, elle fut consacrée par l'archevêque Guillaume I, l'an 1095. Chroniques di Diocèse d'Auch, p. 490. Cette église, démolie vers 1874, a été rebâtie ailleurs. Inscription nette et belle, remontant au moins au second siècle. Troisième ligne, Do liés. M. Aurès dit que c'est une des rares inscriptions trouvées à Sos. Le mot « rares» donnerait à croire qu'il existe, dans cette localité d'autres monuments d'épigraphie antique; mais je les ai vainement recherchés, à Sos et aux environs. Le personnage auquel l'ordo ou conseil de la Civitas Elusatium consacre ce monument, était flamine du temple de Rome et d'Auguste, situé à Lyon, au confluent du Rhône et de la Saône. Il était aussi duumvir et questeur.

Cette inscription a été rétablie comme suit par M. Léon Renier, dans la Revue des sociétés savantes des départements, sixième série, t. I, p. 115-16.

/M

.....

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.(Sa)c(erdoti) a(d aram_ Ro)m(ae) | et Aug(usti) duumvir(0) | quaestori) ordo Elusat(ium).

« A un tel..... prêtre de l'autel de Rome et d'Auguste, duumvir, questeur, l'ordre des décurions des Elusates. »

Dans le même recueil, sixième série, t. II, p. 289, existe une courte mention d'un travail de M. Aurès, qui restitue ainsi le texte :

.....

(Dis/ Manibus | N........... | Flam(inis) (t)em(pli) Rom(ae) | et Aug(usti) п vir(0) / q(uaestori) ordo Elusatium.

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<< Aux Dieux Mânes de N.... flamine du temple de Rome et d'Auguste, questeur, l'Ordre des Elusates. »

Dans sa Revue épigraphique du Midi de la France, 61-62, M. Allmer, opérant sur estampage, constate, à bon droit, que les lettres de l'inscription sont de la meilleure forme. Elles sont incontestablement de la fin du premier siècle, ou du commencement du second. Voici le texte rétabli et figuré par M. Allmer.

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cae f(lamini) Romae | et Aug(usti) π vir(o), q

(uaestori) ordo Elusat(ium).

« A..... ca, flamine de Rome et d'Auguste, duumvir, questeur, l'ordre des Elusates. »

«

L'estampage que nous avons sous les yeux, dit M. Allmer, ne permet d'accepter que partiellement cette lecture (de MM. Léon Renier et Aurès). La lacune comprise entre les

lettres A et м, placées comme elles le sont sur notre copie, l'A au-dessus de TA, I'M au-dessus de vi présente un espace très-suffisant, mais qui ne saurait en contenir cinq qu'à la condition que deux seulement soient des lettres étroites. La restitution ad aram roм, qui fournit sept lettres doit être forcément abandonnée. Il faudra rejeter également celle de Arensi roм qui formeraient sept lettres, ou six en adoptant l'abréviation Aren. Même celle de Arae roм réduite à cinq lettres, et autorisée jusqu'à un certain point par les exemples du fragment du Musée de Lyon, et d'une inscription du Musée de Sens..... ne nous parait pas devoir être admise.

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Pour ces raisons, M. Allmer croit qu'il s'agit, non pas d'un prêtre de l'autel de Lyon, mais d'un simple flamine de Rome et d'Auguste :

Cette argumentation me semble décisive. J'ajoute que le bourg de Sos, où l'inscription a été trouvée, est généralement considéré comme bâti sur l'emplacement de l'Oppidum Sotiatum ou Sontiatum, assiégé et détruit, 56 ans avant J.-C., par P. Crassus, lieutenant de César. Je n'ai pas à discuter ici cette opinion. On me permettra pourtant de remarquer, que l'inscription ci-dessus, de quelque façon qu'on l'interprète, prouve nettement que, même en acceptant l'opinion courante, Sos n'en aurait pas moins été absorbé dans le territoire des Elusates vers la fin du premier siècle de notre ère, ou au commencement du second. La forme des lettres de l'inscription ne permet aucun doute à cet égard; et les circonstances de la découverte du marbre, excluent la supposition qu'il ait été transporté jadis à Sos. dans un intérêt industriel ou archéologique. Cela étant, l'inscription est à Sos depuis l'époque même où elle fut gravée. Or, l'ordo Elusatium ayant érigé en ce lieu un monument au flamine de Rome et d'Auguste, Sos devait

être englobé dans le territoire des Elusates, vers la fin du premier siècle, ou au commencement du second.

Rien ne prouve d'ailleurs, que l'inscription de Sos doive être rangée dans les monuments funéraires. La première lettre de la première ligne me semble être le bas d'un E ou d'un L, et non d'un c.

No 12.

Musée de Toulouse, no 193. Table de marbre incomplète en-haut et en-bas, et aux angles supérieur, droit et inférieur gauche. Elle a été découverte à Eauze. Haut. 045, L. 058. Dans son Catalogue, p. 82, M. Roschach a commis de déplorables inexactitudes, relevées par M. Allmer, Revue épigr. du Midi de la France, p. 211-12, et par le Bulletin de la Soc. des Antiq. de France 1881, p. 194-96. Voici le travail rectificatif, et fort nécessaire, de M. Allmer. «La partie inférieure des lettres de la seconde ligne, et presque tout le dernier 1 du mot ANTONINI, la partie inférieure de l'E au commencement de la sixième, de l'L au commencement de la septième, de l'x au commencement de la huitième, la haste verticale de l'r à la dixième, et la partie inférieure des lettres ES.P à la dernière, emportées par la cassure du marbre. »>

L'auteur de l'article du Bulletin s'exprime ainsi : « Mais il (M. Roschach) a omis dans le texte les petites lettres F et Es qui tiennent la 6o et la 7° ligne. Il a également omis le в de l'avant-dernière ligne, et les lettres ES.P de la dernière. › Après avoir donné la traduction fautive de l'auteur du Catalogue, l'auteur de l'article du Bulletin ajoute: « C'est à tort, me semble-t-il, que M. Roschach a pensé qu'il était question d'Elagabale. On n'aurait pas gravé divi Severi nepoti; il aurait fallu mettre pronepoti; or, il n'y a pas place dans l'inscription pour la syllabe pro après le mot Severi. Il s'agit du fils de Caracalla. On pourrait, par de nombreux exem

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