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» X. LVDOVICVS REX ou RE. Deux pals avec alpha, Y et >> ôméga. Revers: PONTIRSI CNMR. SI. Croix avec un besan. » ✈ LVDOVICVS RE. Croix avec ôméga et alpha. Revers: PONTISAR CASTRI. Croix.

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» × LVDOVICVS RE. Croix avec alpha et ôméga.

» Variétés inscrites :

» PONTISAR CASTI.

» PONTISICNSI. (C pour E.)

» PONTISIENSE. >>

L'atlas ne contient qu'une figure du denier de Louis-le-Gros; elle est analogue à notre figure no IV :

L'excellent ouvrage de M. Ph. Lebas, le « Dictionnaire Encyclo» pédique de la France » (Paris, Didot, 12 vol. in-8° 1843), dans le tome X, page 344, dit au sujet de Louis VI:

« Louis-le-Gros fit frapper monnaie à Paris, Pontoise, Mantes, » Étampes, Senlis, Bourges, Château-Landon, Orléans, Compiègne, » Sens, Montreuil et Dreux...... Pontoise. Voici la description des » deniers que nous connaissons de cette ville: LVDOVICVS REX. » Alpha et ôméga, ou ôméga et alpha, attachés à un V placé au» dessous de l'X de la légende. Revers: PONTISAR CASTRI, >> autour d'une croix cantonnée d'un annelet au troisième canton. >> L'ouvrage n'en donne pas de figure.

Le denier de Louis-le-Gros est aussi représenté no 249 du « Nou» veau Manuel de Numismatique du moyen-âge et moderne, » par Barthélemy (Paris, collection Roret, environ 1852, un vol. in-12 avec planches), avec ces légendes: LVDOVICVS, REX, et au revers: PONTISI CANRSI. Cet ouvrage ajoute que Louis-le-Gros a fait fabriquer des deniers analogues à Orléans, Étampes, Mantes, Bourges, Langres, Paris, Dreux et Senlis.

L'ouvrage de M. Berry, déjà cité, va achever de nous éclairer sur les deniers de ce roi. Voici comment il s'exprime sur ce point, tome Ier, page 551 « Louis VI, dit le Gros. Le monnayage de » Louis VI est difficile à distinguer de celui de Louis VII, son fils.... » généralement on attribue à Louis VI les monnaies qui se rappro» chent le plus de la fabrication du règne précédent....., ainsi on » range parmi les monnaies de Louis VI les deniers frappés à » Orléans, Paris, Bourges, Pontoise, Étampes, qui offre le type..... » de l'alpha et oméga...... Les deniers de Pontoise, fief du Vexin » français...... offrent le même type de l'alpha et de l'oméga. Ces >> deniers offrent différentes variantes dans les légendes, où on lit >> diversement: PONTISI CASTRI PONTISAR CASTI » PONTISI CHARSI - PONTISI CHRSI

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PONTISANI

» CASTI. » Deux de ces pièces sont représentées sous les nos 17 et

18 de la planche XXV. Elles ne diffèrent que par les légendes de notre figure IV.

Enfin, le recueil, dont nous avons déjà parlé, de M. Hoffmann décrit ainsi deux deniers de Louis le Gros :

1° « Pontoise. LVDOVICVS REX. Dans le champ: alpha et » ômega suspendus à deux pals, entre eux un V. Revers: PON» TISI CNRSI. Croix cantonnée d'un annelet.-Denier en billon. » 20 « Pontoise. LVDOVICVS RE. Dans le champ: ômega

» et alpha suspendus à deux pals; entre eux un V. Revers: PON» TISAR CASTI. Croix cantonnée d'un annelet. Denier en » billon. >>

Et nos 5 et 6 de la planche VI, il représente ces deux pièces d'une manière analogue à notre dessin no IV.

Les deniers de Louis le Gros, frappés à Pontoise, sont beaucoup plus faciles à rencontrer que ceux de Philippe; aussi leur prix, quoique dépassant plusieurs fois leur valeur intrinsèque, est-il assez modéré.

Pendant que nous en sommes à ce prince, faisons une petite excursion numismatique voisine. Il s'agit du denier de Louis le Gros frappé à Mantes; cette pièse, analogue au denier de Pontoise, est ainsi décrite : « REX LVDOVICVS autour d'une croix can» tonnée de deux C opposés. Au revers: MEDANTE CASTELLV(M), autour de deux croisettes disposées horizontalement et de deux annelets disposés verticalement. » Il y a d'autres pièces semblables qui ne diffèrent que par la légende, où on lit par abréviation: CASTRVM MAT. Les pièces de Mantes ont été longtemps méconnues; on les attribuait à Mâcon ou plutôt à un Castellum Edante, dont on ne pouvait déterminer le nom actuel. Or ce qui avait fait méconnaître dans la légende Medante Castellum, le nom latin de Mantes, Medanta, c'est qu'on ne s'était pas aperçu que dans la légende disposée en cercle, comme dans les figures ci-dessus, la lettre M qui commence Medante et finit Castellum devait être employée deux fois, en sorte qu'on lisait seulement : Edante Castellum (1). Cet exemple montre combien la détermination exacte des anciennes monnaies présente de difficultés, par les abréviations fort singulières et fort difficiles à comprendre que renferment les légendes (sur nos pièces pontoisiennes il en existe que personne n'a encore expliquées, que nous sachions) et même par les erreurs des monétaires.

Si nous avons parlé de la pièce de Mantes, c'est à la fois pour donner une idée de ces difficultés et parce qu'il s'agit d'une ville voisine et dont l'histoire est souvent mêlée à celle de Pontoise.

(1) Voir à ce sujet, en sus des ouvrages spéciaux cités plus haut, l'Histoire de Mantes, par A. Moutié (Mantes, 1852, in-8°, page 87).

VI

Le nom des villes disparaît des monnaies

Louis VII (1137 à 1180) a frappé très probablement des monnaies à Pontoise; mais, ou bien il s'est servi des mêmes coins que son père, et c'est ainsi que Le Blanc et d'autres anciens auteurs attribuent le denier de Louis-le-Gros soit à ce dernier, soit à Louis VII, ou bien il a cessé de faire mettre sur celles de ses monnaies qui nous sont parvenues le nom de notre ville, car les numismates modernes ne citent plus de pièces de ce prince portant le nom de Pontoise.

Philippe-Auguste (1180 à 1223) et quelques-uns de ses successeurs, notamment saint Louis, ont eu aussi des ateliers monétaires à Pontoise; tous les auteurs qui ont écrit sur les monnaies de cette époque le constatent; mais là aussi on ne peut plus reconnaître les pièces qui ont été frappées à Pontoise, et voici pourquoi :

Philippe-Auguste, dans ses efforts pour unifier le pouvoir, voulut faire disparaître de ses domaines les pièces seigneuriales; il chercha à réformer les monnaies (1) et ne fit guère plus frapper, surtout à partir de l'an 1200, que des monnaies de deux types: le type Parisis (monnaie de Paris, portant les mots : Parisis ou Parisius civis) et le type Tournois (monnaie de Tours, portant Turonus civis; valant un cinquième de moins que le type parisis, en sorte que 15 deniers tournois ne valaient que 12 deniers parisis). Il avait cependant des ateliers à Étampes, à Mantes, à Pontoise, à Orléans, etc.; mais le nom de la ville de fabrication ne figure plus sur la monnaie et les mots de Parisis et de Turonus n'indiquent plus que la valeur de la pièce et non pas le lieu où elle est frappée.

Saint Louis (1226-1270), qui fit une véritable réforme monétaire, continua le système de son aïeul et même adopta d'une manière plus générale le type Tournois. Il fit faire aussi de véritables sous d'argent, tels que le gros-tournois d'argent, et le premier des Capétiens il frappa des monnaies d'or, notamment l'agnel, ainsi surnommé parce qu'il portait la figure d'un mouton.

Mais, nous le répétons à partir de Philippe-Auguste, le nom de la ville où la monnaie a été frappée cesse de figurer sur les pièces et aucun autre signe n'y supplée pour faire reconnaître le lieu de

(1) Ce prince fit le premier fabriquer une monnaie d'argent valant douze deniers ou un sou, appelée gros-denier, denier blanc ou gros-blanc, par opposition aux deniers de billon, qu'on appelait deniers noirs.

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la fabrication; il ne nous est donc plus possible de distinguer celles qui ont dû être frappées dans les ateliers pontoisiens pendant cette période.

Nous ignorons, du reste, à quelle époque précise on a cessé de frapper monnaie à Pontoise; cependant, nous avons lieu de supposer que cette fabrication a pu durer jusqu'à la guerre de CentAns, car les Archives Municipales de Pontoise renferment (AA, I, no 6) des Lettres du roi Jean, données à Paris, le 3 janvier 1350 (vieux style), qui, sur la plainte des « Maire, pairs et jurés de Pontoise exposant que Michel Messent et Thomas de la Fontaine refusaient de payer certaine taille en prétendant qu'ils étaient exempts de ces impôts en leur qualité de monétaires (dicentes se esse monetarios et per hoc immunes à talibus et aliis taliis), » ordonne de les assigner devant le Parlement.

VII

Conclusion et réponse à quelques objections

Nous aurions pu faire plus brièvement la description des monnaies dont nous nous occupons; mais nous avons voulu citer textuellement les passages des écrivains spéciaux qui en ont parlé, afin de mieux renseigner nos lecteurs.

Nous avons consulté nombre d'autres auteurs, notamment l'admirable et très volumineux ouvrage intitulé: « Trésor de numismatique et de glyptique, » mais nous n'y avons rien trouvé sur nos monnaies pontoisiennes. Nous nous bornons donc à donner ce que nous avons rencontré, sans affirmer que quelque chose ne nous a pas échappé. Nous croyons cependant pouvoir conclure en disant: il n'existe pas d'autres monnaies connues, portant le nom de Pontoise, que celles que nous avons décrites, et ce sont exclusivement des deniers et des oboles d'argent ou de billon de Philippe I et de Louis le Gros, peut-être aussi de Louis VII.

Nous terminerons en répondant d'avance à quelques objections: Mais la monnaie d'or, mais celle de cuivre ? pourquoi pas de millésimes ni d'effigies sur nos pièces? et les pièces seigneuriales?

Quant à l'or, il résulte de ce que nous avons dit plus haut qu'il n'a pas dû en être frappé à Pontoise. Pour le cuivre pur, les premières monnaies de ce métal, à part quelques essais remontant à Louis XII, ont été frappées en 1575, sous Henri III. Ce sont de petites pièces (qui ont circulé comme liards jusqu'en 1852) portant l'effigie du roi avec la légende: HENRI III R. DE FRANCE ET

POL. (Pologne); au revers, trois fleurs de iis et les mots : DOUBLE TOURNOIS. Les premiers sous de cuivre ont été frappés sous Louis XV, en 1719 (petits sous), et les premiers sous doubles (gros sous) ne datent que de Louis XVI. On sait que ces monnaies ont circulé en France jusqu'à la réforme monétaire de 1852. Antérieurement à ces dates, les plus basses monnaies étaient en billon.

Le millésime ne paraît sur les pièces que sous François Ier, en 1532.

L'effigie, c'est-à-dire la tête des rois, cesse d'être reproduite sur les monnaies d'argent ou de billon vers Charlemagne; elle ne reparaît pour la première fois que sur les testons (1) de Louis XII. Toutefois, ajoutons que sur les monnaies d'or de saint Louis et de ses successeurs on voit presque toujours la figure en pied du souverain, assise, à pied ou à cheval.

Enfin, il n'existe pas de pièces seigneuriales de Pontoise, à moins que, selon l'opinion déjà rapportée de certains auteurs, on ne considère comme telles les monnaies qui y ont été frappées par Philippe I et par Louis le Gros. Cette absence de monnaies seigneuriales proprement dites s'explique par ce fait que Pontoise n'a guère commencé à avoir quelque importance qu'après sa réunion au domaine des rois de la 3e race. Antérieurement à cette réunion, cette ville faisait partie du domaine des comtes du Vexin, qui n'ont pas, que l'on sache jusqu'ici, fait frapper de monnaies.

(1) Ce nom voulait dire, en ancien français: petite tête.

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