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EXTRAIT SOMMAIRE

DES PROCÈS-VERBAUX

DU CONSEIL D'ADMINISTRATION

SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION

Du 18 Janvier 1882

Présidence de M. SERÉ-Depoin

Le Conseil prononce, à l'unanimité, l'admission, comme membres titulaires, de:

M. Jean de la Croix Le Bret, à Gisors, présenté par MM. Fitan et Lefèvre.

M. le général Horix de Valdan, à l'Isle-Adam, présenté par MM. Le Brun et Seré-Depoin.

M. Laurence, administrateur des Hospices à Pontoise, présenté par MM. Thomas et Le Charpentier.

M. Greuet, instituteur à Frémainville, présenté par MM. Vignier et Depoin.

M. Constant Galliet, à Pontoise, présenté par MM. Le Charpentier et Depoin.

M. Amédée Lamarre, à Pontoise, présenté par MM. Thomas et Depoin.

M. Stephano de Merval, au château de Canteleu, par Déville-lèsRouen (Seine-Inférieure), présenté par MM. Seré-Depoin et Depoin.

M. Charles Allez, à Eragny-lès-Gisors (Eure), présenté par les mêmes.

M. Alphonse Durand, architecte du Gouvernement, à Mantes, présenté par les mêmes.

Le Musée municipal d'Étampes, représenté par M. Chaudé, conservateur, présenté par les mêmes.

M. Charles, receveur des Postes en retraite, à Pontoise, présenté par MM. Depoin et Le Charpentier.

M. Alexandre Hahn, à Luzarches, présenté par les mêmes.

M. Pfahler-Millet, professeur de langues, à Saint-Ouen-l'Aumône, présenté par les mêmes.

M. Durenne, propriétaire à Presles, présenté par MM. Grimot et Depoin.

M. Léon Lefebvre, propriétaire à l'Isle-Adam, présenté par les mêmes.

M. Alexandre Hahn, en écrivant pour solliciter son admission, rappelle que c'est à son initiative qu'est due la conservation de la Pierre Turquaise, qu'il a arrachée, en 1842, alors qu'il était déjà délégué cantonal, au marteau de M. Chanudet, entrepreneur de pavage, de Paris, qui avait déjà détruit un grand nombre de pierres levées.

M. le comte de Marsy, correspondant de la Société, envoie un extrait du Journal d'Antoine Galland (auteur des Mille et une Nuits), pendant son séjour à Constantinople (1672-73), récemment publié et annoté par M. Schefer, de l'Institut. Voici le texte de cette communication :

<< Antoine Galland, le charmant conteur des Mille et une Nuits, fit à trois reprises successives des voyages en Orient. Dans le récit du premier d'entre eux, que M. Schefer vient de publier (1), nous voyons intervenir un pontoisien, sur lequel notre orientaliste ne dit, il est vrai, que quelques mots, mais tout n'est-il pas à relever quand il s'agit d'un enfant du pays? Et, qui sait, Domilié a peut-être échappé aux aventures que semblait lui réserver sa jolie figure; peut-être est-il revenu finir ses jours dans le Vexin ?

» C'était en mai 1673, le Grand Seigneur s'était rendu à Andrinople et y avait été suivi par le marquis de Nointel, ambassadeur de France, dont Galland était le secrétaire, lorsque deux Français, qui étaient entre les mains du bacha de Costrea, profitèrent de ce qu'ils étaient envoyés en corvée pour venir se réclamer de l'ambassadeur.

(1) Journal d'Antoine Galland, pendant son séjour à Constantinople (1672-1673), publié et annoté par Charles Schefer, membre de l'Institut. Paris, Leroux, 1881, in-8°, 2 vol.

>> Ils racontèrent que l'année précédente, se trouvant sur les vaisseaux corsaires qui étaient avec Beninville, et ayant eu à se plaindre, ils s'étaient, en allant faire de l'eau, mis sous la bonne foy du bacha de Costrea et avaient été retenus comme esclaves et amenés depuis avec lui jusqu'à Andrinople, pour aller à la guerre contre la Pologne. Ils ajoutèrent que le bacha avait encore avec lui dix français, qui étaient traités de même qu'eux et avaient le dessein de se sauver.

» L'ambassadeur les retint, ajoute Galland, voyant que c'étaient deux hommes bien faits qui pouvaient rendre bon service au Roy.

» Galland nous dit encore que le lendemain, 28 mai, six autres des dix français qui restaient au bacha trouvèrent moyen de se

sauver.

>> Parmi ceux qui restaient, « il y en avoit un de Pontoise, nommé à ce que l'on croit Domilié, élevé dans l'estude, qui estoit tenu de fort court à cause de sa beauté, jusques là mesme qu'il luy estoit deffendu de parler aux autres François. On le persécutoit fort de se faire Turc. On luy faisoit mesme desjà porter le turban et on luy apprenoit à lire en ture; enfin, c'estoit un véritable Ichoglan du Bacha. L'incident qui est arrivé à ces messieurs est si particulier qu'il mérite bien d'être remarqué, et ce leur a esté un bonheur bien favorable que la rencontre de la guerre de Pologne, car il y avoit grande apparence qu'ils auroient demeuré plus longtemps dans leur esclavage, si celuy qui s'estoit rendu leur maistre n'y eut csté appellé, Dieu veuille que celuy de Pontoise puisse aussi s'en délivrer avec les trois autres François. Mais il y a fort à craindre que l'évasion de leurs compagnons ne leur attire bien des coups de bâton. » (1)

» Galland ne nous parle plus de Domilié, il nous dit seulement que le Bacha décampa le lendemain pour aller rejoindre le Grand Seigneur, etc. »>

MARSY.

Le nom de Domilié, cité par Galland, est absolument inconnu dans l'histoire de Pontoise au xviie siècle. Il est vraisemblable que ce n'est pas la forme véritable de ce nom, si toutefois Galland n'a pas intentionnellement donné un pseudonyme au personnage qu'il met en scène. (2)

(1) Page 151.

(2) Peut-être, au lieu de Domilié, faut-il lire: Demachi, ou plus correctement: de Machy. Cette famille de robe a produit aussi plusieurs navigateurs. Un Jean-Louis de Machy, dit Beaupré, marchand à l'ile Saint-Christophe, mourut, sans postérité. en 1690, en revenant en France. Son neveu Pierre de Machy était, à la même époque, capitaine à la Martinique. (Notes de M. Pihan de la Forest). Mais peut-être Domilié est-il un nom de fantaisie sous lequel Galland aurait entendu parler de Paul Le Vasseur, pontoisien, qui, en 1670, était captif en Barbarie et y resta plus de deux ans, sa rançon payée, parce que le consul de sa nation faisait valoir l'argent envoyé par ses parents. (Lettre de M. Chennevière, Echo Pontoisien du 17 mai 1866.) (C. P.)

M. le Président signale à l'attention de la Société un livre d'un intérêt très piquant que vient de faire paraître notre confrère M. Frédéric Masson: Le Marquis de Grignan; c'est la biographie du mari de la célèbre fille de Madame de Sévigné, jusqu'ici laissé très injustement dans l'ombre.

M. le Président recommande aux investigations des sociétaires les fouilles qui se font en ce moment sur l'emplacement de l'ancienne église des Cordeliers, près de l'Hôtel-de-Ville, pour l'établissement d'un jardin d'expériences.

M. l'abbé Grimot donne lecture d'une page détachée de son Histoire de l'Isle-Adam; cette communication est accueillie avec le plus vif intérêt, et l'auteur reçoit les félicitations de toute l'assemblée.

M. Léon Thomas lit un Mémoire sur les Prieures de l'Hôtel-Dieu de Ponioise. M. le Président, au nom de la compagnie, remercie l'auteur d'avoir, en composant ce travail, comblé une des lacunes de notre histoire locale.

M. Thomas cite, d'après les Archives de l'Hôtel-Dieu, un détail inédit au sujet de l'anoblissement des deux soldats de Charles VII (Becquet et Guillet), qui montèrent les premiers à l'assaut de Pontoise, en 1441. Il paraît que les lettres de noblesse qu'ils reçurent ne furent pas leur seule récompense. On voit, en effet, que Louis XIV donna, en 1652, à l'Hôtel-Dieu un neuvième des droits de travers sur le pont de Pontoise, qui avait fait retour à la couronne, par suite du décès du dernier héritier de Becquet.

Sur la proposition du Comité de publication, le Conseil décide que le 1er volume des Documents qui paraîtra cette année sera tiré à 250 exemplaires, au compte de la Société; les auteurs, de leur côté, feront un tirage à part d'une égale quantité d'exemplaires.

Sur le désir exprimé par un grand nombre de membres, il est arrêté que les réunions trimestrielles du Conseil auront lieu à date fixe, le troisième mercredi des mois de janvier, avril, juillet et octobre.

En dehors de ces séances, d'autres réunions pourront avoir lieu sur la convocation du Président.

La date de l'assemblée générale sera fixée chaque année par le Conseil dans la séance d'avril.

SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION

du 22 Mars 1882

Présidence de M. SERÉ-DEPOIN

M. Thomas, à l'occasion du procès-verbal, fait observer que les indications fournies par lui sur la famille Becquet sont en contradiction avec celles données par M. Pihan de la Forest.

Sont admis, par le Conseil, à l'unanimité, comme membres titulaires :

M. Lambert, officier d'Académie, ancien délégué cantonal, à Méry-sur-Oise, présenté par MM. l'abbé Grimot et Depoin.

M. l'abbé Chevalier, aumônier de Bezons, présenté par les mêmes. M. Jarlet, conseiller d'arrondissement, maire d'Hédouville, présenté par les mêmes.

M. Fouyé, notaire à Marines, présenté par MM. Pâris et Thomas. M. Bibard, médecin à Pontoise, présenté par MM. Aigoin et Depoin.

M. Seyès, libraire à Pontoise, présenté par MM. Le Charpentier et Seré-Depoin.

M. Charles Delacour, négociant à Pontoise, présenté par MM. Le Charpentier et Depoin.

M. Greuet, instituteur à Frémainville (Seine-et-Oise), offre son concours à la Société et demande au Conseil de lui accorder des exemplaires gratuits des Mémoires pour la Bibliothèque scolaire de Frémainville. Le Conseil, tout en remerciant M. Greuet, a le regret, vu la très petite quantité d'exemplaires disponibles, de ne pouvoir accéder à son désir.

Le Conseil accepte l'échange de publications qui lui est demandé par la Société des Antiquaires de Picardie et par le Directeur du Musée Guimet, à Lyon.

M. le Trésorier rend compte de la situation financière pendant l'année 1881.

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M. le Président exprime le regret que divers objets, découverts dans les fouilles récemment faites à l'Hôtel-de-Ville, aient disparu sans que la Société ait pu en avoir connaissance.

M. Le Charpentier fait part au Conseil des éloges adressés aux publications de la Société par notre nouveau collègue, M. de Merval, membre de la Société des Bibliophiles Normands et des Antiquaires

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