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lumières toujours vives et une expérience hautement appréciée par des juges tels que M. de Mas-Latrie,le savant professeur à l'Ecole des Chartes, et M. Léopold Delisle, l'éminent directeur de la Bibliothèque nationale de Paris. »>

La mort d'Henri Le Charpentier a causé une profonde émotion et laissé chez tous ceux qui ont pu le connaître, de bien vifs regrets. Il s'était créé,en effet, de nombreuses amitiés par son caractère accueillant et affectueux et par ses manières aimables et d'excellente compagnie.

Amateur délicat et éclairé, ayant sous toutes ses formes le culte de l'art, sa gaîté de bon goût, son esprit orné faisaient de lui un causeur charmant et dont la conversation était très attrayante. Il avait, du reste, une véritable aptitude à conter. D'une nature obligeante, il aimait à rendre service et était toujours prêt à se déranger pour tous ses amis et surtout pour les faibles et les opprimés, dont il se faisait volontiers le défenseur. Bon et charitable, il aimait d'ailleurs à secourir les infortunés.

Henri Le Charpentier n'a pas laissé d'enfants survivants du mariage qu'il avait contracté, en octobre 1879, avec Mlle Marie de Parseval, petite-nièce de l'amiral de Parseval des Chênes. De cette union étaient nés un fils et une fille, qu'il eut la douleur de perdre tous deux, le premier en juillet 1880, et la seconde en octobre 1882.

Ses obsèques ont eu lieu le vendredi 1er février 1884, à onze heures et demie, à l'église Saint-Maclou de Pontoise, sa paroisse, au milieu d'une affluence considérable, où l'on remarquait de nombreux représentants de la littérature, de la science et de l'art français.

Le deuil était conduit par M. Seré-Depoin, ancien Maire de Pontoise, ancien président du Conseil d'arrondissement, beau-père du défunt; par M. Edmond de Parseval, capitaine d'Etat-major, et M. Albert de Parseval, ses beaux-frères ; M. Joseph Depoin, secrétaire général de la Société Historique du Vexin, et M. Richard Le Charpentier, ses cousins.

Le cortège funèbre était précédé de la bannière de la Société de secours mutuels des ouvriers de Pontoise et de Saint-Ouen-l'Aumône, dont M. Le Charpentier était depuis longtemps membre honoraire, et dont une nombreuse députation accompagnait le convo i.

J'ai le devoir de remercier au nom de la famille les éloquents amis qui viennent de parler et toutes les personnes qui sont ici autour de ce tombeau.

Si quelque chose pouvait arrêter un moment les larmes d'une mère et d'une épouse désolées, ce seraient ces témoignages d'unanime sympathie.

Pour moi je perds dans Henri Le Charpentier non-seulement un parent d'un dévouement inaltérable, un ami d'enfance bien cher, mais encore le compagnon des heures d'étude, de toutes les bonnes heures de ma vie. J'avais avec lui cette fraternité de l'esprit, cette union constante de pensées qui, lorsqu'elle est rompue, laisse en nous un vide que rien ne peut combler. Aussi, est-ce le cœur brisé que je lui dis un dernier adieu !

L'assistance s'est retirée sous l'empire d'une profonde et douloureuse impression. La population entière de Pontoise, sans distinction de classes et de partis, avait tenu à témoigner, par l'unanimité de son hommage, sa reconnaissance pour l'historien élégant et disert, pour le chercheur perspicace et infatigable qui consacrait sa vie à l'étude des souvenirs du passé de son pays, et qui, mieux que personne, eût pu prendre pour devise, en le changeant quelque peu, ce vers si connu de Térence :

Homo sum, et nil humani a me alienum puto

Pontoisien suis, et rien de ce qui touche mon pays n'est indifférent pour moi.

J'ai le devoir de remercier au nom de la famille les éloquents amis qui viennent de parler et toutes les personnes qui sont ici autour de ce tombeau.

Si quelque chose pouvait arrêter un moment les larmes d'une mère et d'une épouse désolées, ce seraient ces témoignages d'unanime sympathie.

Pour moi je perds dans Henri Le Charpentier non-seulement un parent d'un dévouement inaltérable, un ami d'enfance bien cher, mais encore le compagnon des heures d'étude, de toutes les bonnes heures de ma vie. J'avais avec lui cette fraternité de l'esprit, cette union constante de pensées qui, lorsqu'elle est rompue, laisse en nous un vide que rien ne peut combler. Aussi, est-ce le cœur brisé que je lui dis un dernier adieu !

L'assistance s'est retirée sous l'empire d'une profonde et douloureuse impression. La population entière de Pontoise, sans distinction de classes et de partis, avait tenu à témoigner, par l'unanimité de son hommage, sa reconnaissance pour l'historien élégant et disert, pour le chercheur perspicace et infatigable qui consacrait sa vie à l'étude des souvenirs du passé de son pays, et qui, mieux que personne, eût pu prendre pour devise, en le changeant quelque peu, ce vers si connu de Térence :

Homo sum, et nil humani a me alienum puto

Pontoisien suis, et rien de ce qui touche mon pays n'est indifférent pour moi.

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