Journal d'éducation [afterw.] Bulletin [afterw.] Journal d'éducation populaire

néfices qu'il a choisi pour faire hommage de son école a l'État, au pays. Mais son patriotisme n'était pas encore satisfait. Les amphithéâtres de l'Ecole centrale étaient libres le soir; il les a mis à la disposition de l'Association Polytechnique. Ainsi, messieurs, le jour, l'enseignement rétribué au fils de fabricant; le soir, dans le même amphithéâtre, l'enseignement gratuit au fils de l'ouvrier, à l'ouvrier lui-même. C'est là une grande et noble pensée, une pensée éminemment démocratique, éminemment fraternelle, éminemment conciliatrice.

<< Remercions donc M. Lavallée, remercions donc aussi M. le Ministre des Travaux publics qui, avec une grâce parfaite, nous a accordé l'autorisation nécessaire pour occuper l'amphithéâtre de l'École centrale; M. Dumas, président du conseil des études de l'École centrale et président aussi du Conseil municipal de Paris, qui nous a prêté son concours dans l'un et l'autre conseil; M. Durnas, l'un des savants les plus éminents de notre époque, M. Dumas dont je vous raconterais la vie si je voulais vous apprendre comment l'on parvient aujourd'hui par le travail réuni à l'intelligence, au génie. Remercions encore, car il semble que l'on se soit disputé une part de notre œuvre patriotique, MM. Perrier et Varin, toujours si dévoués aux intérêts de la classe ouvrière, MM. les maires des 4 et 8e arrondissements, M. Landois, chef du bureau des Écoles à la ville, M. le préfet de la Seine et MM. les membres du Conseil municipal.

<< J'approche du terme de ma carrière, messieurs, bientôt cette voix que vous entendez chaque année depuis vingt-huit ans s'éteindra. Mais je suis heureux de cette penséc que notre œuvre, que cette œuvre que nous avons fondée il y a vingthuit ans avec nos camarades de l'École Polytechnique, que cet enseignement qui compte aujourd'hui, dans l'une et l'autre association, de soixante-dix à quatre-vingts professeurs nous survivra, que vos enfants aussi bien que vous, mieux que vous encore en profiteront. Les hommes passeront, messieurs, les hommes passeront, mais l'œuvre subsistera; l'Associati on Polytechnique se perpétuera. >>

M. Marguerin, vice-président de l'Association Philotechnique, a ensuite pris la parole; ses paroles ont été simples, affectueuses et pleines d'enseignements élevés : « Le travail, a-t-il dit, donne aux uns la fortune et la gloire; à tous il ouvre le premier des biens, l'estime de soi-même et celle d'autrui. >>

Puis, encourageant les ouvriers à propager encore les bienfaits auxquels ils ont pris part: « Si vous voulez, ajoutaitil, témoigner votre reconnaissance au Gouvernement, dont la présence du Ministre de l'Instruction publique parmi vous atteste la sollicitude; si vous voulez payer de retour le dévouement des maîtres qui vous consacrent leurs efforts, faites passer de main en main le flambeau de l'instruction populaire. >>

De vifs applaudissements ont répondu à cet appel.

Les prix accordés par l'Association Polytechnique à ses élèves ont été proclamés par M. Moynier, secrétaire, dans l'ordre suivant :

LANGUE FRANÇAISE (1" ANNÉE).

M. DAUDET, professeur.

1er PRIX et MÉDAILLE. MOUTHIER (Pierre), graveur. 2a PRIX. — Luck (Edmond), employé.

MENTIONS. GIRARBON, Sculpteur. - DECORSE, employé. — CORNU, bijoutier. DEVILLOY, commis.