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filles jusqu'à deux et trois kilomètres par jour pour les envoyer dans les écoles spéciales.

M. l'inspecteur d'Académie a fait établir le tableau du mouvement comparatif des élèves payants et des élèves gratuits dans les écoles communales :

Mouvement de la population des écoles communales. (Payants. -Gratuits.)

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Il résulte de ce tableau que le nombre des élèves gratuits a été à peu près de 56 p. cent du nombre total des élèves. L'assiduité paraît plus grande de la part des élèves gratuits; mais, si l'on tient compte des écoles entièrement gratuites, et si l'on fait attention qu'elles se trouvent presque toutes dans les villes et que leur population est par suite à peu près invariable, en retranchant le nombre 23,171, qui représente la population de ces écoles, on arrive à trouver que, pour les élèves gratuits, la diminution en été est à peu près de 45 élèves p. cent, tandis que, pour les élèves payants, elle est de p. cent. La fréquentation est donc à peu près la même de la part des deux catégories, et nous devons attribuer ce résultat aux sages exigences des bureaux de bienfaisance et de MM. les curés, qui insistent pour que les enfants suivent les

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classes pendant plusieurs années avant de les admettre à la première communion.

ÉCOLES DE FABRIQUE. — A la population des écoles communales et libres nous devons ajouter les enfants qui, employés dans les fabriques, doivent consacrer une heure par jour à leur instruction.

La population des écoles de fabrique, d'après le relevé de MM. les inspecteurs primaires, est ainsi répartie dans les sept arrondissements, 125 classes dont 71 de garçons, 54 de filles; population qui les fréquente 12,830, dont 6,987 garçons, 5,843 filles.

Le chiffre des écoles de fabrique régulièrement établi est demeuré le même que l'an dernier dans les arrondissements d'Avesnes, de Cambrai, de Douai et de Dunkerque. Il y en a une de moins dans l'arrondissement d'Hazebrouck, cinq de plus dans l'arrondissement de Lille.

Les écoles de fabrique ont été généralement plus fréquentées, excepté dans l'arrondissement de Cambrai; ce que l'inspecteur primaire attribue à quelques chômages. Mais il serait à désirer que partout les élèves pussent consacrer une heure entière à leur instruction sans prélever sur ce temps celui qui leur est nécessaire pour se rendre à l'école.

CLASSES D'ADULTES. Dans les sept arrondissements, 215 cours; population qui les fréquente, 6,677.

Les classes d'adultes ont augmenté, cette année, de 47, et leur population s'est accrue de près de 1,900 élèves. Le but que se proposent en général les élèves de ces cours est d'acquérir une instruction qu'ils n'ont pas reçue dans le jeune âge. Dans les villes seulement, l'instruction que l'on donne vient compléter l'enseignement des écoles primaires...

OUVROIRS. Dans les sept arrondissements, on compte 45 ouvroirs, dont 20 à Lille; la population qui les fréquente monte à 2,725 enfants, dont 1,265 appartiennent à Lille.

On a rangé, dans cette catégorie, les établissements charitables, le plus souvent dirigés par des associations religieuses qui s'occupent de réunir des jeunes filles pauvres ou orphelines auxquelles elles enseignent principalement les

travaux d'aiguille. Les ouvroirs sont souvent annexés à des écoles de filles. Les ressources de la charité privée et le faible produit du travail des jeunes filles suffisent à l'entretien de plusieurs d'entre eux.

Les dépenses de ces établissements ont été évaluées à environ 59,000 francs pour l'année 1857.

SALLES D'ASILE. - Dans les sept arrondissements il existe 84 classes communales; 73 libres; salles d'asile laïques 46; congréganistes 111; population: 18,263.

Le nombre des salles d'asile a augmenté de 18 pendant le cours de l'année. Cet accroissement a porté principalement sur l'arrondissement de Lille. Cependant, plusieurs villes importantes sont encore privées de ces utiles établissements ou n'en possèdent pas en nombre suffisant pour recevoir tous les enfants qui sont trop souvent entassés dans de malheureuses garderies, où ils reçoivent à peine les soins physiques les plus indispensables.

La direction des asiles s'améliore tous les jours, grâce au zèle intelligent des comités de patronage, aux conseils si précieux de madame la déléguée spéciale et à l'active surveillance de MM. les inspecteurs. Les soins moraux dont les enfants ont été l'objet et les habitudes d'ordre et de discipline qu'ils ont contractées dans les asiles, les font presque toujours distinguer ensuite parmi les meilleurs élèves de nos écoles.

Nous comptons en outre 109 petites classes annexées aux écoles de filles des communes, où il n'existe pas de salle d'asile. Là, sous la direction d'une sous-maîtresse, les enfants reçoivent quelques-uns des soins qui leur sont donnés avec tant de sollicitude dans les salles d'asile; mais il serait utile qu'un grand nombre de ces petites classes fussent transformées le plus tôt possible en asiles convenablement organisés, où les enfants pussent trouver l'espace nécessaire aux évolutions indispensables à leur âge. La population de ces petites classes est de 3,839 ou de 35 enfants par classe en moyenne. Enfin, nous avons malheureusement encore à enregistrer 303 garderies, ayant une population de 8,182 enfants, dont

l'existence prouve l'urgente nécessité de multiplier les salles d'asile.

En résumé, le nombre des enfants qui participent aux bienfaits de l'instruction primaire dans le département du Nord, est ainsi décomposé:

Écoles primaires 123,187 enfants; écoles de fabrique 12,830; cours d'adultes 6,637; ouvroirs 2,725; salles d'asile 18,263; petites classes 3,839: total 167,481; le nombre des établissements est de 2,084.

C'est une augmentation de 11,371 sur l'année précédente.

En réunissant seulement la population des écoles primaires et celle des classes de fabrique, on trouve le nombre 135,917 supérieur de plus de 5,000 au nombre analogue du précédent rapport.

Néanmoins, le nombre des enfants qui n'ont point paru dans les écoles pendant l'année s'élève encore à 15 p. cent. Rarement un enfant atteint sa treizième année sans avoir été à l'école; mais plusieurs n'y font qu'un séjour de trop peu de durée, ou n'y viennent pas assez régulièrement pour en retirer quelque fruit.

SITUATION INTELLEctuelle des écoles dans les sept arrondissements: Écoles de garçons, 202 bonnes, 143 assez bonnes, 64 médiocres, 19 mauvaises; écoles de filles, 170 bonnes, 127 assez bonnes, 44 médiocres, 11 mauvaises; école des deux sexes, 99 bonnes, 90 assez bonnes, 60 médiocres, 23 mauvaises.

Les peines disciplinaires prononcées contre les instituteurs se sont bornées à une interdiction, trois révocations et quatre réprimandes.

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Les habitudes des maîtres continuent heureusement à se modifier leur conduite est régulière et leur moralité à l'abri de reproche. Ils ont le désir d'arriver au succès, et à défaut de ce zèle ardent qui enflamme quelques-uns, tous au moins font preuve d'exactitude et de bon vouloir. Ils se maintiennent généralement dans les sentiments religieux et dans la pratique des devoirs essentiels, mais il y a encore à gagner

sur ce point, et tous, surtout dans la partie flamande, n'ont pas complétement oublié le chemin du cabaret. L'indulgence des autorités locales est excessive sur ce point; aussi, malgré plusieurs exemples d'une juste sévérité, ne sommes-nous pas encore parvenus à faire disparaître complétement une fréquentation si peu en harmonie avec les graves fonctions dont les instituteurs sont investis. Nous avons dû poursuivre d'abord ceux d'entre eux qui nous ont été signalés pour fréquentation habituelle.

« La capacité des instituteurs, dit M. l'inspecteur d'Aca« démie, est aujourd'hui bien suffisante si l'on s'en tient à <«< l'instruction proprement dite, mais la science pédagogique << ne se développe que depuis quelques années. Elle est,

pour beaucoup de maîtres, une étude nouvelle à laquelle il a <«< fallu les plier, en multipliant les conseils pendant l'inspec<«<tion des écoles et en les réunissant à la suite des inspec<«<tions afin d'insister auprès d'eux sur la nécessité de s'arrè«ter à des méthodes rationnelles, suivies avec ordre et per« sévérance, en leur demandant même de rendre compte par « écrit des procédés qu'ils suivent dans les diverses branches << d'enseignement. On a dû les rappeler souvent à l'étude sé<«<rieuse des principes contenus dans la circulaire rectorale << du 15 décembre 1854, et dans la circulaire ministérielle « du 20 août 1856.

« Frappé du peu de temps que l'on consacrait aux plus « jeunes enfants, nous avons surtout insisté sur la nécessité << et les moyens d'occuper, pendant toute la durée de la <«< classe, ceux d'entre eux qui ne savent pas lire. Ces con«seils ont été entendus d'un grand nombre, et le progrès, << d'abord peu sensible, se dessine maintenant d'une manière << assez nette. Il y a à peu près partout aussi plus d'attention << dans le choix des devoirs, dirigés dans le but de faire péné« trer dans le cœur des enfants l'amour de tous leurs devoirs «<et de les passionner pour le bien comme aussi à multiplier « pour eux les connaissances usuelles.

« L'étude des prières, de la lettre du catéchisme, des « éléments de l'histoire sainte, est faite avec méthode et avec

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