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scolaire des instituteurs et des institutrices. Les maîtres et maîtresses devront être considérés comme plus ou moins dignes des encouragements de l'administration supérieure, selon qu'ils se seront conformés plus ou moins fidèlement, dans la direction pédagogique de leurs classes, aux prescriptions de ma circulaire du 20 août 1857.

<< En conséquence, toute proposition ayant pour but la concession d'une médaille ou d'une mention honorable devra être appuyée d'un rapport spécial, constatant non-seulement le zèle et la bonne conduite du maître (ou de la maîtresse), mais encore, et d'une manière détaillée, l'état de l'enseignement tous ces rapports me seront transmis avec la liste définitive des propositions.

« Je crois inutile d'accompagner d'aucune autre explication le document ci-inclus. Ce qui vient d'être dit vous indique assez dans quel sens devront être conçues. les instructions que vous aurez à adresser à vos subordonnés immédiats. « Je notifie aujourd'hui à MM. les Préfets les dispositions qui précèdent.

Recevez, Monsieur le Recteur, l'assurance de ma considération très-distinguée.

« Le Ministre de l'instruction publique et des cultes,

« Paris, 18 novembre 1858. »

« ROULAND. >>

ACTES ADMINISTRATIFS.

CIRCULAIRE DE M. LE PRÉFET DU BAS-RHIN RELATIVE A L'ÉTABLISSEMENT D'ÉCOLES DE FILLES ET D'ouvroirs.

Strasbourg, 29 juillet 1858.

« Messieurs, dans une circulaire du 30 avril 1857, j'ai appelé l'attention des autorités municipales sur les inconvé

nients que présente la réunion des enfants des deux sexes dans une même classe, et je les ai invitées à pourvoir à la création d'écoles spéciales de filles. Ma recommandation s'adressait spécialement aux communes dont la population dépasse huit cents habitants et qui, aux termes de l'art. 51 de la loi du 15 mars 1850, sont tenues de séparer les sexes dans leurs écoles. Mais les autres communes doivent également, si leurs ressources le leur permettent, entretenir des écoles de filles. Beaucoup d'entre elles reçoivent aujourd'hui les élèves des deux sexes dans des locaux qui ne sont pas suffisamment spacieux; elles compromettent ainsi la santé des enfants en même temps qu'elles pourvoient d'une manière imparfaite aux besoins de l'enseignement. Dans les écoles spéciales scules, dirigées par les institutrices, les jeunes filles peuvent recevoir une instruction et une éducation convenables.

« Je ne puis donc assez engager les autorités municipales à prendre les dispositions nécessaires pour créer des écoles de filles dans toutes les localités où il n'en existe pas encore. Le concours du département ne leur fera pas défaut; le conseil général a mis à ma disposition des ressources qui me permettent de venir en aide d'une manière efficace à celles qui s'imposent quelques sacrifices pour réaliser cette importante amélioration.

<< Sans doute, malgré les efforts qui, je l'espère, vont être tentés sur tous les points du département, un certain nombre de communes se verront dans la nécessité d'ajourner encore l'établissement d'écoles spéciales pour les enfants de chaque sexe. Mais, dans ces localités, il devra au moins être remédié aux inconvénients résultant pour les jeunes filles de la privation d'un enseignement particulier dans les écoles, au moyen de la création d'ouvroirs.

« Les ouvroirs, vous le savez, sont des établissements où les jeunes filles apprennent les travaux de l'aiguille sous la direction de la femme de l'instituteur,, ou, à son défaut, d'une couturière agréée par l'autorité.

« Les ouvroirs se tiennent dans les écoles après les heures

de classe. Ils donnent lieu à une dépense très-peu élevée. Presque partout, la personne qui les dirige se contente d'une rétribution de quarante à cinquante francs par an. En outre de cette modique rémunération, la commune a à pourvoir en hiver au chauffage de la salle et à l'achat de quelques étoffes et autres matières premières pour les enfants pauvres dont les parents ne sont pas en état de se les procurer.

<«<Les frais sont donc de peu d'importance. Néanmoins, si quelques communes n'étaient pas en mesure d'y pourvoir, je leur accorderais des subventions sur les fonds votés par le conseil général.

« J'invite MM. les maires à donner connaissance aux conseils municipaux des instructions qui précèdent, et à leur proposer la création d'écoles de filles, et à défaut d'écoles de filles, l'établissement d'ouvroirs.

«< Agréez, messieurs, l'assurance de ma considération la plus distinguée.

« Le préfet du Bas-Rhin, S. MIGNERET.

DOCUMENTS STATISTIQUES.

RAPPORT AU CONSEIL DU DÉPARTEMENT DU NORD, SITUATION DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE POUR 1857-58.

Le département du Nord possédait au 1er juillet 1858, 1,433 écoles dont 1,052 publiques et 381 libres, réparties ainsi qu'il suit :

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ÉCOLES PUBLIQUES; dans les arrondissements d'Avesnes 204, dont 66 de garçons, 51 de filles, 87 des deux sexes; de Cambrai 176, dont 67 de garçons, 56 de filles, 53 des deux sexes; de Douai 105, dont 49 de garçons, 37 de filles, 19 des deux sexes; Dunkerque 84, dont 23 de garçons, 21 de filles, 40 des deux sexes; de Hazebrouck 91, dont 35 de garçons, 27

de filles, 29 des deux sexes; de Lille 255, dont 120 de garçons, 104 de filles, 31 des deux sexes; de Valenciennes 137, dont 68 de garçons, 56 de filles, 13 des deux sexes.-Total,1,052.

ÉCOLES LIBRES; d'Avesnes 46, dont 14 de garçons, 31 de filles, 1 des deux sexes; de Cambrai 48, dont 16 de garçons, 32 de filles; de Douai 47, dont 11 de garçons, 36 de filles; de Dunkerque 46, dont 16 de garçons, 30 de filles; de Hazebrouck 18, dont 1 de garçons, 14 de filles, 3 des deux sexes; de Lille 99, dont 21 de garçons, 78 de filles; de Valenciennes 77, dont 23 de garçons, 54 de filles.

La séparation des sexes a eu lieu dans huit communes qui n'avaient eu jusqu'ici que des écoles mixtes. Nous comptons 20 écoles communales de filles en plus. Une commune est privée d'école parce que l'instituteur démissionnaire était propriétaire du local et qu'il a été impossible de trouver jusqu'ici une maison convenable. Quatre communes, Boussois, Boussières, Rousies et Capelle-en-Pévèle, en sont également dépourvues pour cause d'interdiction des locaux.

Le nombre des écoles libres de garçons a diminué de deux; celui des écoles de filles est augmenté de cinq.

Nous comptons encore 276 écoles publiques ou libres, communes aux deux sexes, et un trop grand nombre de localités où la population dépasse 800 âmes ne paraissent pas encore avoir compris ce qu'il y a d'importance morale à ce que les jeunes filles reçoivent une éducation appropriée à leurs besoins.

Les ressources d'un grand nombre de petites communes ne permettront sans doute pas de longtemps d'y entretenir à la fois un instituteur et une institutrice, et nous ne pourrons que leur appliquer la mesure proposée dans le décret du 31 décembre 1853, de substituer aux instituteurs des institutrices chargées des deux sexes. Cette mesure a été appliquée dans huit communes.

Il restera donc toujours un grand nombre d'écoles mixtes confiées à des instituteurs. Dans un certain nombre d'entre elles, la femme ou la sœur de l'instituteur donnent des leçons de couture aux jeunes filles, mais la plupart des communes

n'ont voté aucune somme pour rémunérer ce travail, malgré les instances qui ont été faites auprès des administrations.

Nous comptons 54 écoles publiques et 14 écoles libres de garçons, dirigées par des instituteurs appartenant à divers ordres religieux; 169 écoles publiques et 104 écoles libres de filles sont tenues par des religieuses.

POPULATION DES ÉCOLES COMMUNALES. Garçons et filles, juillet 1857, 75,439; août 67,068; octobre 69,636; novembre 84,193; décembre 95,602; janvier 1858, 96,317; février 94,288; mars 92,665; avril 85,834; mai 85,916; juin 82,115.

POPULATION DES ÉCOLES LIBRES. Dans les sept arrondissements du Nord, l'hiver 26,906; l'été 23,757.

La comparaison de la population actuelle des écoles à celle de l'année 1856-57 montre une augmentation de 4,036 enfants dont 3,242 appartiennent aux écoles publiques. La population totale s'élève à 123,223, dont 96,317 dans les écoles communales. Au mois d'avril, la population des écoles communales était encore de 85,834, ou à peu près les neuf dixièmes de la population maximum; au mois d'août 1857, elle en surpassait les six dixièmes. La rentrée était plus complète au mois de novembre qu'à la même époque de l'année précédente, mais il reste toujours à désirer plus d'assiduité de la part des élèves.

Le dénombrement suivant de la population des écoles de filles donnera une idée de la séparation des sexes dans les écoles.

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JEUNES FILLES FRÉQUENTANT LES ÉCOLES. Écoles mixtes, dans les sept arrondissements 276; spéciales aux jeunes filles 627; POPULATION des écoles mixtes 7,709; des écoles spéciales 56,971.

Il résulte de ce qui précède que le nombre des jeunes filles fréquentant les écoles mixtes ne surpasse pas 13 pour cent du nombre total.

On compte, en moyenne, 28 jeunes filles par école mixte, tandis que dans les 627 écoles spéciales la moyenne est de 91 par école. Les familles font quelquefois parcourir à leurs

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