LIBÉRALITÉS DU CONSEIL GÉNÉRAL DU BAS-RHIN EN FAVEUR DE Comme bel exemple de libéralité à suivre pour tous les conseils généraux de la France, nous nous plaisons à rappeler qu'un chiffre très-important de ressources nouvelles, pour l'exercice de 1858, avait été mis à la disposition de M. le préfet du Bas-Rhin, par le conseil général de ce département, en faveur de l'instruction primaire. Or, dès les mois de juin et juillet, M. le préfet Migneret avait donné, par diverses décisions, à une partie de ces fonds une destination équivalant à 61,364 fr., dont voici l'énumération : Un somme de 28,564 fr. avait été allouée à titre de subvention pour l'établissement et l'entretien d'écoles des filles. Sur cette somine, M. le préfet a autorisé le prélèvement de 10,405 fr. partagés entre 46 communes. Une somme de 9,000 fr. avait été allouée pour l'établissement et l'entretien des salles d'asile. Sur ce fonds, M. le préfet a accordé 3,195 fr. à 14 communes. Une somme de 10,000 fr. était émargée pour acquisition, construction et réparation de maisons d'écoles de garçons ou communes aux deux sexes. Sur ce crédit, 7 localités ont obtenu ensemble 5,176 fr. Sur un crédit de 3,000 fr. pour achat et renouvellement du matériel et du mobilier des écoles, 5 communes ont obtenu ensemble 1,210 fr. Un crédit de 1,500 fr. était émargé pour subvention à des écoles libres. Sur ce crédit, il a été alloué 400 fr. pour 2 communes. Sur le crédit de 2,500 fr. ouvert pour l'établissement d'ouvoirs et de salles d'adultes, l'ouvroir israélite de Niederbroun a obtenu 100 fr. Sur le crédit de 5,000, fr. ouvert à titre d'encouragements et de secours à des instituteurs en activité, M. le préfet a alloué à six instituteurs divers des secours montant ensemble à 450 fr. Sur le crédit de 2,000 fr., ouvert pour secours à d'anciens instituteurs, iustitutrices et directrices de salles d'asile, M. le préfet a accordé à deux anciennes institutrices et quatre veuves d'instituteurs une somme totale de 450 fr. Voilà de belles semences de bien, et de plus belles promesses d'avenir encore pour la prospérité de la cause de l'enseignement primaire dans le département du Bas-Rhin. UN BIENFAITEUR DES SALLES D'ASILE. L'éducation vient de faire une perte bien regrettable dans la personne de l'abbé Ferrante Aporti, mort récemment à Turin, à l'âge de plus de quatre-vingts ans. Cet ecclésiastique était le bienfaiteur des enfants, et particulièrement des enfants pauvres. Il était principalement connu dans toute l'Europe par son dévouement à l'institution des salles d'asile, dont il peut être considéré comme le fondateur en Italie, et pour lesquelles il a témoigné de son attachement pendant près de trente ans par ses écrits et par ses actes. Il a publié notamment un Manuel d'éducation qui a eu plusieurs éditions. Cet ouvrage, quoiqué écrit spécialement pour les personnes qui s'occupent des salles d'asile, n'est pas moins utile à lire pour toutes celles qui s'intéressent au progrès de l'éducation. L'auteur y traite en effet, dans la première partie, des questions d'un intérêt général. Après une préface historique qui contient quelques renseignements peu connus en France, il examiné les erreurs qu'on commet généralement en éducation, et il expose les règles qu'il convient de suivre. Ces conseils, bien. que donnés en vue des jeunes enfants, s'appliquent également à l'éducation des enfants plus âgés. L'abbé Ferrante Aporti n'était pas seulement dévoué aux salles d'asile, que leur rôle important dans l'éducation de la jeunesse avait rendues depuis longtemps l'objet de ses prédilections. Presque toutes les œuvres de bienfaisance avaient à se louer de sa coopération et de son zèle aussi éclairé qu'infatigable. Il est mort laissant une mémoire vénérée, et em portant les regrets non-seulement de Crémone, qui fut le théâtre de ses premiers travaux, et de Turin, où il résidait dans les derniers temps, mais encore éeux de l'Italie tout entière. ANGOULÊME. Tout récemment, MM. les instituteurs des deux cantons d'Angoulême se sont réunis, sous la présidence de M. l'inspecteur des écoles primaires de l'arrondissement, à l'effet d'entendre de lui des explications sur le nouveau règlement de classes relatif aux écoles primaires. APPAREIL INGÉNIEUX, La salle d'asile Sainte-Anne de Nancy vient d'être pourvue d'un appareil fort ingénieux et qui doit faciliter singulièrement les progrès des enfants. C'est une boîte qui peut avoir un mètre de long, et qui renferme cinquante ou soixante petites cases, dans chacune desquelles sont placées des lettres en zinc. Les enfants forment, avec ces caractères, des mots qu'ils placent sur une planchette destinée à cet effet, absolument commé les compositeurs d'imprimerie. LE DOYEN DES INSTITUTEURS. Un instituteur public à Westergeest, en Hollande, agrégé en 1796, et qui, par conséquent, compte soixante-deux années de service, y remplit encore ses fonctions. Il est agé de quatre-vingt-deux ans. Parmi ses élèves, il y en a de plus de soixante-dix ans. D'autres de ses écoliers lui ont fourni leurs enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. Il est assurément un des instituteurs qui comptent le plus d'années de service. CUMUL DE FONCTIONS POUR LES INSTITUTEURS, Le préfet de la Gironde vient d'interdire aux instituteurs primaires de son département le cumul de leurs fonctions avec celles d'afficheur et de tambour de la commune. Il serait peu convenable, dit ce fonctionnaire, que le maître qui donne aux enfants l'instruction, et, ce qui est plus précieux encore, l'éducation, perdît, par les détails dont il serait chargé en dehors de son service, une partie du respect que les enfants lui doivent. ÉCOLES GRATUITES.-Les douze municipalités parisiennes ont fait ouvrir dans leurs arrondissements respectifs des écoles gratuites pour les ouvriers et les apprentis. LIVRES EMPLOYÉS DANS LES ÉCOLES. M. le ministre de l'instruction publique a demandé à MM. les inspecteurs primaires la liste exacte et complète des livres employés dans les écoles normales primaires et dans les écoles publiques de garçons et de filles, laïques et religieuses, de leur circonscription. Cette liste devra être préparée par ordre de matières, conformément à l'art. 25 de la loi de 1850, et contenir : 1o Le titre exact de l'ouvrage; 2o Le nom de l'auteur et de l'éditeur; 3o La date de l'édition; 4o Le nombre des écoles dans lesquelles le livre est suivi; 5o La nature de l'établissement, en distinguant les écoles publiques de filles et les écoles de garçons, les écoles laïques et les écoles religieuses. HEUREUSE IDÉE DE M. BARONNA. Voici un fait touchant arrivé dans une des écoles de l'arrondissement de Soissons, celle du Grand-Rosoy, dont la direction est confiée à M. Baronna, instituteur capable, modeste, et homme d'exemple sous tous les rapports. « Une petite fille, appartenant à une famille excessivement pauvre, chargée de cinq enfants, avait cessé, depuis quelque temps, de venir en classe à cause de l'état de vétusté et de délabrement de ses habits. Informé de cette détresse, l'instituteur conçoit aussitôt la généreuse pensée d'exposer la situation aux élèves de sa classe. Ceux-ci, touchés de pitié, organisent entre eux une petite collecte dont le montant, grossi par la générosité d'une dame de l'endroit, sert à l'achat de vêtements que confectionnent immédiatement les petites filles de la commune. Aujourd'hui l'enfant revient à l'école....» PARIS. — IMP, SIMON RAÇON ET COMP., rue d'erfurth, 1. 4 SÉRIE, N° 74. JOURNAL D'ÉDUCATION POPULAIRE. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ POUR l'Instruction élémentaire ACTES DE LA SOCIÉTÉ. ACTES DE LA SOCIÉTÉ : Procès-verbaux des 9 et 24 février 1859. RAPPORTS sur le catéchisme agricole à l'usage des écoles rurales de M. Michel Greff, par le docteur Herpin. ACTES OFFICIELS : Circulaire aux recteurs relative à un nouveau mode de répartition des médailles et mentions honorables décernées aux instituteurs primaires. ACTES ADMINISTRATIFS Circulaire de M. le préfet du Bas-Rhin, relative à l'établissement d'écoles de filles et d'ouvroirs. - DOCUMENTS STATISTIQUES: Rapport au conseil du département du Nord, par M. Vallon, préfet. PEDAGOGIE De la loi du respect envers l'instituteur. VARIÉTÉS Lettre de M. Jomard à M. le viceprésident de la Société; de l'importance de la première éducation des enfants. SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1859. Présidence de M. GODART DE SAPONAY, vice-président. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'instruction publique et des cultes annonce à M. le Président de la Société qu'il |