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MM.

Le comte Lecourbe;

Le baron O. Saillard;

Ch. Canivet;

Labbey, propriétaire à Couvains.

Le 25 avril 1900, le Conseil général du Calvados, « considérant que la bataille de Formigny, qui réveille chez nous des sentiments de fierté locale et nationale, a eu pour résultat de délivrer notre belle et vaillante Normandie du joug de l'étranger, qui, depuis plus de trois cents ans, pesait sur ceux dont les pères victorieux avaient, quatre siècles auparavant, conquis l'Angleterre », votait 100 fr. pour le monument, s'excusant de ne pouvoir faire plus.

Les souscriptions, recueillies lentement, mais sans interruption, par le Comité d'études, s'élevèrent, en deux années seulement, malgré des obstacles de plus d'un genre, à la somme de 19.375 fr. 35, dont 5.500 fr. provenant de la générosité de la famille Gérard.

Le bronze du monument commandé à M. Le Duc était prêt; on n'attendait plus que le piédestal pour fixer la date de l'inauguration.

Le 15 avril 1903, jour du 453 anniversaire de la bataille, le Comité réuni à Formigny, après avoir réglé les mémoires de l'architecte et des entrepreneurs, décida, en présence du monument qui venait d'être mis en place, que l'inauguration solennelle en serait faite le lundi de la Pentecôte, 1er juin ensuivant. Et avant de lever la séance, M. Rauline, maire de Formigny, et M. Joret-Desclosières, président du Comité d'études, adressèrent,

de Formigny même, à M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, une lettre officielle d'invitation. Dès le principe, d'ailleurs, le Comité et la municipalité avaient fait toutes les démarches nécessaires pour demander à M. Chaumié de bien vouloir présider cette fête organisée par une société savante, et destinée à perpétuer le souvenir d'un des plus glorieux événements de notre histoire nationale.

C'est ici que doit prendre place la description du monument reproduit dans la photogravure placée en tête de ce compte-rendu, monument vraiment digne des glorieux souvenirs qu'il consacre, et que le Comité d'études et la municipalité de Formigny ont pu, grâce à la générosité de plus de 1.500 souscripteurs, grands ou petits, et au désintéressement patriotique de M. Le Duc, ériger à la gloire des libérateurs de la Normandie.

Il est vraiment beau ce monument!

Sur un terrain suffisamment élevé au-dessus des routes de Paris à Cherbourg et de Trévières à Vierville, dominant le carrefour, en face du calvaire et de la mairie de Formigny, un piédestal en granit, d'une forme sévère et pourtant gracieusement orné, supporte le groupe admirable de la France couronnant les vainqueurs, groupe en bronze, de dimensions monumentales et d'un superbe caractère, dû au talent si apprécié de notre éminent compatriote le sculpteur Albert Le Duc.

La bataille est terminée: l'ennemi est en fuite et les troupes françaises vont prendre, avant de le poursuivre, un repos bien gagné; le connétable de

Richemont, ayant conservé encore une partie de son armure, ses vêtements mis en lambeaux par les rudes péripéties de l'action qui vient de finir, confie au comte de Clermont la garde du camp.

Les mains des deux guerriers se rencontrent et s'étreignent sur l'écu de France, image de la Patrie; le jeune lieutenant général des armées du roi, encore revêtu de son armure complète, étend son épée devant ce symbole sacré qu'il jure de protéger et de défendre envers et contre tous.

Et, en arrière des deux guerriers, s'élevant dans une idéale et gracieuse attitude, la France, la patrie qu'ils viennent de délivrer de l'invasion étrangère, soutient au-dessus de leurs têtes la couronne de lauriers qu'a méritée leur victoire, leur montrant en même temps, de sa main droite toujours armée de l'épée victorieuse et vengeresse, que là-bas, vers Cherbourg, il reste encore des Anglais à expulser du royaume de saint Louis.

Ce groupe magnifique repose sur un piédestal en granit exécuté par M. Legorgeu, de Vire, sur les plans de notre distingué architecte départemental, M. Nicolas, et sur les modèles de plâtre faits d'après ces plans par la maison Jacquier de Caen.

Au-dessus d'un soubassement en granit s'élève le dé octogonal, couronné d'ogives avec fleurons de la plus grande élégance, supportant une corniche aux lignes harmonieuses sur laquelle repose le groupe de bronze.

Sur la face principale, au-dessous de l'inscription Gloria Maiorum, est un bas-relief en bronze œuvre du sculpteur Le Duc, représentant une des

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ASTOR, LENOX AND TILDEN FOUNDATIONS.

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