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numens qui attesteront à tous les âges la majesté romaine; mais, à ces idées de grandeur et de luxe se joignait aussi une économie bien entendue, qui portait à employer les matériaux qui se trouvaient sous la main, et ce ne fut que pour les ornemens purement et simplement, qu'on faisait venir des matières étrangères; mais on n'avait recours à cet expédient que lorsqu'il était de toute impossibilité de faire autrement.

Nous osons donc espérer que les recherches que la Société de géologie a pu faire sur les monumens de la ville d'Autun, cette ancienne capitale des Éduens, auront le précieux avantage de confirmer les observations déjà faites sur la nature des élémens qui sont entrés dans leur construction, et qu'elles prouveront que les Gallo-Romains surent très bien allier le luxe, la grandeur et l'économie.

M. Leymerie demande à citer un fait à l'appui de son opinion sur l'origine de la roche des Couchets. Il s'agit de la masse de quarz compacte qui sort du grès houiller à SaintPriest près Saint-Etienne, masse non stratifiée, contenant des empreintes de fougères, des fragmens de schiste et de matières charbonneuses, et qui a été considérée par plusieurs géologues comme du grès houiller fondu. Vers le contact de cette roche et des stéachistes, paraissent à Latour des minerais ferrugineux. Il trouve une grande analogie entre ce fait et celui observé aux Couchets. Dans cette dernière localité, seulement le phénomène aurait eu bien moins d'intensité.

A la suite de cette observation, on reprend la discussion de la veille.

A l'appui de l'opinion qui a déja été soutenue à la séance précédente, M. Richard répète que, pour de l'arkose, la roche chromifère serait en masse bien puissante, sans aucune apparence de stratification; elle qu'on retrouve depuis le haut jusqu'au bas de la montagne des Couchets, de près de cent mètres d'élévation. D'ailleurs il existe des filons de quarz fort puissans qui ont altéré les roches dans lesquelles ils se sont introduits, sans en faire disparaître complétement la stratification. Il ajoute, en insistant sur cette observation, que cette roche chromifère, au lieu d'être, comme l'arkose l'est toujours, superposée au granite, lui est, à proprement parler,

adossée, dans le lieu même où l'on a observé le passage de l'une de ces roches à l'autre.

M. Walferdin rappelle que dans la carrière de la montagne des Couchets il a trouvé un noyau de granite faisant corps avec la roche en question, et ce fait complète à ses yeux les passages qui ont été observés. M. Leymerie répond que la masse de quarz de Saint-Priest est beaucoup plus considérable que celle de l'arkose des Couchets, et que cependant on n'y remarque pas de stratification, ce qui s'accorde au reste avec beaucoup d'autres observations du même genre. Quant au fragment de granite qu'on vient de citer, il croit pouvoir en tirer un argument en faveur de son opinion: car il est facile de concevoir qu'une roche arénacée formée aux dépens d'une roche préexistante renferme des morceaux de cette roche. Cet accident lui semble au contraire difficile à expliquer dans l'autre théorie.

M. Nodot (Léon) dit que, dans l'hypothèse de M. Leymerie, les bancs d'arkose auraient dû être bouleversés et arqués vers la partie centrale, et qu'à une certaine distance de part et d'autre, on devrait retrouver des traces de stratification.

M. Leymerie rappelle que la roche qui fait l'objet de la discussion a été vue sur une trop petite surface pour qu'on ait pu faire des observations de cette nature.

M. Grasset présente un morceau de basalte de Drevin, dans lequel il a reconnu le magnétisme polaire; l'expérience faite devant la Société réussit très bien.

M. Puton fait ensuite des observations sur le long espace qui s'écoule entre la distribution des bulletins de la Société. Il invite les membres de Paris à user de leur influence pour faire régulariser les envois.

M. le président, après avoir résumé les travaux de la réunion pendant son séjour à Autun, expose, ainsi qu'il suit, les résultats principaux auxquels elle est arrivée par suite de l'examen et de la discussion des faits.

La société a reconnu :

1° Que les Schistes bitumineux des environs d'Autun qui contiennent des poissons et autres corps organisés appartiennent au terrain houiller.

2° Que les Lycopodiacées et les Conifères qu'on trouve en abondance dans les environs d'Autun appartiennent aussi au terrain houiller.

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3o Que le mot arkose paraît devoir être réservé pour minéralogie, attendu qu'en géologie il peut amener de la confusion, puisque cette nature de roche se trouverait en Bourgogne, dans des formations très différentes, dans des terrains plutoniques, comme dans des terrains stratifiés.

4° Qu'il existe dans les grès houillers de Chambois, d'Épinac et du Creusot, des galets d'eurite, de porphyre, de trapp, et même de conglomérats de ces roches annonçant qu'elles étaient déjà formées au moins en partie, avant le dépôt du grès houiller.

5° Que les divers élémens du grès houiller sont empruntés aux montagnes environnantes.

6. Enfin que l'apparition du basalte de Drevin ne paraît pas avoir été accompagnée de scories ou de conglomérats, etc., etc.

Après avoir exprimé, au nom de la Société, sa vive reconnaissance pour l'accueil obligeant et empressé qu'elle a reçu de la part des habitans et des autorités de la ville, il remercie en particulier MM. Desplaces de Charmasse, Micault de la Vieuville, Corbière, Raquin, Landriot et Pitrat des bons renseignemens qu'ils ont donnés à la Société, et des soins qu'ils ont mis à diriger ses explorations.

Il adresse ensuite des félicitations à M. d'Héricourt, évêque d'Autun, sur ce qu'il a introduit l'étude des sciences naturelles dans les séminaires de son diocèse; et termine en priant M. le maire d'Autun, ainsi que M. le directeur du grand séminaire, de vouloir bien accepter, comme un faible témoignage de reconnaissance, deux exemplaires des Mémoires publiés par la Société géologique de France, l'un pour la bibliothèque de la ville, l'autre pour celle du séminaire.

Sur la proposition de plusieurs membres, la Société vote des remerciemens au bureau, ainsi qu'à MM. Richard et Michelin (Ludovic), pour les soins qu'ils se sont donnés pour les transports des membres de la réunion, Elle décide aussi

Soc. Géol. Tome VII.

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que les dessins de ce dernier seront gravés avec les coupes prises sur les lieux, à la suite du procès-verbal de la

réunion.

Note sur les nouveaux thermomètres à MINIMA (1) proposés par M. Walferdin:

On sait

que le thermomètre à minima de Rutherford n'est pas susceptible d'être employé sur les points où l'on n'observe pas directement, parce qu'il doit être maintenu en position horizontale pour que la notation donnée par son index mobile ne varie pas, et que cette horizontalité ne peut être conservée quand on retire le thermomètre des points où il a été mis en observation.

Cet instrument, dont on ne saurait pourtant trop recommander l'emploi, pour connaître le minimum de température obtenu, pendant un certain temps, dans des lieux inhabités, sur de hautes montagnes, par exemple, à des stations où l'on parvient mais où l'on ne séjourne pas, ne peut servir pour apprécier l'abaissement de température des mers à de graudes profondeurs; on emploie pour cet usage le thermométrographe, instrument très difficile à transporter, et dont j'ai déjà signalé les divers inconvéniens; ou bien un thermomètre ordinaire qu'on entoure de substances peu conductrices de la chaleur; on laisse l'instrument ainsi préparé assez long-temps plongé dans le milieu à observer pour que la masse soit mise en équilibre de température avec ce milieu; on retire ensuite l'appareil aussi promptement que possible, et dégageant avec célérité l'instrument de ses enveloppes, on se hâte de lire la notation qu'il a pu conserver.

Mais on voit à combien d'inexactitudes ces sortes d'observations sont exposées, et c'est pour remédier aux inconvéniens que présentent l'emploi du thermomètre ordinaire ainsi disposé et celui du thermométrographe, que je me suis attaché à la recherche de nouveaux instrumens qui conservassent l'indication de la température la plus basse sur les points où l'observation directe ne peut avoir lieu, sans que les secousses qu'ils éprouvent quand on les retire fussent capables de déranger les notations obtenues.

(1) Présentés à l'Académie des Sciences, le 27 juin 1836.

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Instruments proposés par M. Walferdin,

pour constater la température des points où l'on ne peut pas

observer

Aircelement.

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