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préjugés du temps, exercer sans déroger une utile industrie.

Malheureusement c'était à la condition d'un privilége circonscrit entre les mains d'un petit nombre de familles qui, n'ayant rien à redouter de la concurrence, n'avaient guère de souci de faire progresser leur art; aussi le travail que nous avons sous les yeux est-il bien moins l'histoire de l'art du verrier, que la biographie souvent fort aride des gentilshommes verriers. Peut-être que plus d'un lecteur trouvera que l'on s'est parfois trop complu dans ses détails, mais il faut le pardonner à l'auteur: c'est l'un des descendants de ces nobles industriels, et, en retraçant leurs noms, leurs titres et leurs alliances, il a quelque peu écrit pro domo.

Pour nous que l'histoire de l'art intéresse avant tout, notre curiosité n'est pas complètement satisfaite. Si l'historien nous renseigne sur la date des priviléges concédés aux gentilshommes verriers, sur le nombre. et le nom des familles privilégiées, il laisse complètement dans l'ombre l'origine et la marche de cette industrie pendant la longue période qui a précédé l'époque des priviléges, c'est-à-dire le XIVe siècle; nous regrettons aussi que l'on ne soit pas parvenu à dissiper les doutes qui planent encore sur la belle invention de la fabrication du verre en plats, qui permet déjà de tailler des verres à vitres de 18 à 20 pouces. Cette invention doit être attribuée aux gentilshommes

forme, et hors de toute comparaison avec les admirables produits des verreries vénitiennes. Quand on songe aux brillants progrès que l'art du verrier a faits en France depuis l'abolition des priviléges, on a peu d'éloges à donner aux efforts des gentilshommes verriers, et on se dit que, si les priviléges ont eu leur raison d'être lorsqu'il s'agissait de fonder l'industrie, ils ont plutôt entravé que servi sa marche progressive. Du reste, nous rendons pleine justice au travail de M. Le Vaillant de La Fieffe, si rempli de documents, fruits de longues et consciencieuses recherches, et l'on suit avec intérêt l'origine et le développement de cette industrie, dont l'importance se signalait par l'établissement de plus de soixante verreries sur le sol de l'ancienne Normandie, et dont il n'existe plus aujourd'hui qu'un nombre bien réduit.

Nous n'hésiterions donc pas à proposer l'insertion de ce travail dans vos Mémoires. Toutefois, un scrupule nous arrête c'est l'étendue de l'œuvre, qui menace d'envahir un volume entier de vos Mémoires, de près de 700 pages. De pareilles publications ne dépassentelles pas les limites que nos statuts nous imposaient, au moins dans l'origine? Ne sont-elles pas de nature à imposer à nos finances de trop lourdes charges? N'y aurait-il pas justice, si nous dégrevons les auteurs d'ouvrages étendus des frais de publication, de réclamer, au moins dans une certaine limite, une contri

Nous pensons être agréable à l'auteur et utile à nos lecteurs en donnant ici la nomenclature des soixantequinze verreries normandes, dont les notices ont été consciencieusement faites par M. Le Vaillant de La Fieffe.

VERRERIES DE LA FORÊT DE LYONS.

-

1. Verrerie de La Haye. Preuve de son existence en 1302. Le four s'est éteint en 1805, après cinq siècles de travaux.

C'est à cette verrerie qu'a été fait, en 1330, le premier plat de verre à vitres par Philippe de Caqueray.

Dans cette notice, l'auteur donne l'histoire inédite du château de la Fontaine-du-Houx, domaine royal dont la verrerie dépendait avant 1330.

2. Verrerie du Landel. Preuve de son existence en 1497. La seule de la forêt de Lyons qui soit encore en activité. Elle marche depuis plus de 372 ans.

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en 1565. Le four s'est éteint en 1808.

L'auteur nomme les huit gentilshommes qui ont fait à cette verrerie le dernier plat de verre à vitres produit par les verreries de la forêt de Lyons.

4. Verrerie de La Croix. Preuve d'existence en 1634. Elle a marché peu de temps.

L'auteur esquisse une courte notice sur le prieuré de St-Laurent-en-Lyons, fondé en 990, et où les seigneurs de La Croix, propriétaires de la verrerie, avaient leur sépulture.

8.

-Refus, en 1822, d'une autorisation pour l'érection d'une verrerie. Les motifs du refus offrent de l'intérêt.

9. Verrerie de Lyons-la-Forêt.

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Fondée en 1850. Le

four ne marcha que trois semaines.

FORÊT DE TELLE.

10. Verrerie de Telle. — Elle existait en 1489. Le four

s'est éteint au commencement du XVIIIe siècle.

FORÊT DE GISORS.

11. Verrerie de Neaufles-St-Martin. avant 1768. Fxtinction du four en 1805.

FORÊT DU CAMP-d'eau.

12. Verrerie du Camp-d'Eau.

Elle existait

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Extinction de ses deux fours vers 1750.

FORÊT D'EAWY.

13. Verrerie du Lihut. Fondée en 1450. Elle a marché sans interruption jusqu'en 1807 (357 ans).

14. Verrerie de Martincamp. Elle a été établie en 1594 et n'a eu qu'une courte durée. Curieux détails sur les Caqueray.

15. Verrerie de Maucomble. Fondée en 1673. Extinction des fours le 20 mars 1812.

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en 1808.

FORÊT D'EU.

18. Verrerie de Varimpré.

Elle existait avant 1573,

et elle est en activité depuis plus de trois siècles. 19. Verrerie de St-Martin-au-Bosq. Elle existait en 1441. Le four s'est éteint avant la fin XVIIIe siècle.

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20. Grosse verrerie du Val-d'Aulnay.

Elle existait

en 1493. Le four s'est éteint vers 1785, après trois siècles de fonctionnement.

21. Petite verrerie du Val-d'Aulnay.

1772. Le four s'est éteint vers 1785.

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Fondée en

22. Verrerie actuelle du Val-d'Aulnay. Fondée en 1812. Elle est toujours en activité.

23. Verrerie de Courval. Fondée en 1623. Elle est toujours en activité.

24. Verrerie de la Grande-Vallée. Elle existait le

31 mars 1640. Elle est toujours en activité.

25. Verrerie du Cornet.

s'est éteint en 1811.

Érigée en 1728. Le four

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Fondée en 1776. Le

28. Verrerie de Rétonval. Elle a commencé à marcher en janvier 1801. Elle est toujours en activité.

29. Verrerie de Rieux. Elle a commencé ses travaux en 1825 et a été supprimée en 1830.

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