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Or, ces traditions, que je connaissais depuis 25 ans, m'avaient toujours porté à croire que la chapelle, dite de St-Laurent, dont parle M. de Bras, avait été tout naturellement dédiée à l'ancien patron du lieu où la victoire se déclara en faveur du duc Guillaume contre ses barons révoltés. (Hist. de la bataille des Dunes, par M. l'abbé Le Cointe, p. 43 à 46.)

De plus, mon excursion au vignoble, aujourd'hui sans vignes, m'a appris que le territoire dit de StLaurent est une vraie campagne qui s'étend non-seulement au nord, mais au midi du chemin de Jort, à l'est dans la vallée, au couchant vers la Hogue, jusqu'à la ligne des Vieux Puits, dont l'un se trouverait à l'angle nord-ouest du bois de sapins de M. le Dr Faucon. La ferme de la Malcouronne était de construction trèsrécente, ainsi que les écuries et le puits qui existaient,

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y a 50 ans, dans une pièce de terre labourable voisine du parc de Chicheboville. Je consigne ici ces explications, parce que j'ai dû corriger l'inexactitude de mes. idées sur divers points mal compris par ma faute ou celle des narrateurs. J'ajoute également que, pour avoir une idée juste du terrain de la célèbre bataille suivant la description de Wace, il suffit de jeter la vue sur l'extrait de la carte d'Outhier, de 1736, publié dans les Recherches de M. Vaultier sur le Doyenné de Vaucelles (Hardel, 1840), et de savoir que la portion de marais, qui environnait la plaine au-dessus de l'église de Chi

dant quelques moments libres de l'année 1869, M. La Housse, propriétaire du cimetière mérovingien découvert en 1868, a mis au jour quatre nouveaux sarcophages en pierre. Dans le 3 il a rencontré, vers les pieds: une moitié d'agrafe en bronze ciselé, une double boucle et une hache d'armes pareille à la plus élégante exposée au Musée sous le n° 372 bis. Le nombre total des cercueils découverts est de sept. Le premier, vu par MM. Charma, Puiseux, le comte de Toustain, le baron de St-Maclou, etc., était seul au milieu de 70 à 80 sépultures peu profondes (55 à 60 c.), ouvertes à l'occasion de la grande fouille de 1868, dans la partie septentrionale du champ de la Vallée; le couvercle de ce tombeau tout brisé était uni et plat. Les six derniers étaient dans la partie méridionale; plusieurs se touchaient. Différents en dimensions, ils sont semblables en façon minces, plus étroits aux pieds, entailles pour la tête, couvercles en dos d'âne rompus vers le milieu; les fosses ont 1 m. 50 et 60 de profondeur sous les cercueils, dans lesquels se rencontrent quelquefois plusieurs squelettes ensemble.

M. La Housse a l'intention de consacrer une journée à faire des recherches dans une haie entre l'église et le Torp de Billy. Il me donnera avis.

Tels sont les renseignements que je peux fournir sur l'état actuel des investigations archéologiques du Valdes-Dunes. Si la Société veut faire reprendre une

viron un kilomètre et forment un triangle dont les carrières font le sommet vers l'orient, près du point de section de la route d'Argences, 15 bis, et du chemin de Jort, à 3 kilomètres au couchant de la gare de MoultArgences.

L'antiquité de ces carrières est incontestable. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, avant l'ouverture de celles des Ocrais et de Cauvicourt, ou du moins avant leur grande vogue, les carrières de Conteville étaient d'une grande importance pour la partie du nord-est du Doyenné de Vaucelles; car, à l'exception de celles de Quilly et de la banlieue de Caen, il n'en existait pas d'autres à portée de cette vaste contrée. La pierre franche de Conteville ne se rencontre qu'à 15 et 18 m. de profondeur; les bancs supérieurs sont remplis de silex; aussi la pierre de Conteville n'était pas extraite à ciel ouvert, mais par des galeries dans lesquelles pénétraient les voitures. Par suite de l'abandon, les galeries sont devenues un pur objet de curiosité. Cependant depuis vingt ans peu de curieux se sont hasardés à y pénétrer à cause des éboulements. Il ne suffisait plus de se traîner sur les genoux et sur les mains, il fallait ramper à platventre. Depuis 1847, la fameuse Gueule-Noire, qui vomissait la vapeur comme une fournaise ardente (en hiver), s'étant trouvée absorbée, obstruée par le passage de la route, il ne resta plus qu'une mauvaise communication.

Au rapport de divers témoins oculaires qui ont visité ce séjour ténébreux, munis de chandelles allumées, voici ce qui a été le plus remarqué à 150 pas de l'entrée est une galerie de 5 m. de largeur et de 3 m. de hauteur, qui semble se diriger au levant, vers l'église de Billy, distante d'un kilomètre et demi. Elle porte le nom de rue du Puits. En effet, à 4 ou 500 pas, on rencontre un vaste compartiment où les voitures peuvent manœuvrer et se diriger en divers sens. Il y a un puits avec margelle, et parmi les pierres qui semblent le combler on peut puiser de l'eau avec la main; cette eau est d'une saveur remarquable. A gauche, en entrant dans cette place (on a le dos à l'occident), on remarque des attaches scellées pour les chevaux. Parmi d'autres galeries, il en est une, assez libre, assez droite sous les pieds, qui porte un nom lugubre, rue de la Mort. Elle incline à droite, vers le sud et la ligne du chemin de Jort.

Je ne parle pas des aventures, des égarements, etc., etc. Mais personne ne s'est vanté d'avoir vu l'extrémité des souterrains; les uns croient avoir marché la valeur d'un kilomètre, d'autres un peu plus, d'autres moins; mais tous ont remarqué que les parois sont couvertes d'écritures, de noms, français, anglais, en caractères d'époques diverses. Beaucoup d'inscriptions sont difficiles à lire. Je n'ai reconnu qu'un nom ancien, celui de Goupil, premières années du XVIIe siècle. Cette famille était de Conteville.

Il existe encore deux carrières à ciel ouvert, dont on fait peu d'usage. La première du côté de Conteville appartient à M. Louis Desprès, maire de la commune ; la deuxième au sieur Philippe, propriétaire de la chapelle St-Laurent. Cette dernière est voisine du chemin.

établissement primitif, plus ou moins important, dans le voisinage du cimetière mérovingien, et peut-être à Conteville même, qui a été détruit à une certaine époque, puisqu'on y rencontre, çà et là, des fondations d'anciennes constructions.

Ce qui serait encore, pour moi, un indice d'importance pour une localité, existante ou rasée, c'est la convergence antique des voies de communication dirigées vers certains points, quand il en existait d'ailleurs qui conduisaient au but ultérieur et final. L'application, à Conteville, de ce principe, qui n'est que d'une valeur relative, serait possible, mais trop longue, et dépasserait le but de ma note, déjà trop chargée.

Agréez donc, cher et très-honoré confrère, l'expression sincère de ma très-cordiale et très-dévouée confraternité.

NOEL,

Curé de St-Aignan.

Rapport de M. Ch. Gervais sur le manuscrit de M. Le Vaillant de La Fieffe sur des Verreries de la Normandie et des Gentilshommes verriers.

J'ai parcouru avec intérêt les quelques cabiers que vous m'avez confiés du travail de M. Le Vaillant de La Fieffe sur les Gentilshommes verriers.

L'histoire de cette industrie, jadis si florissante en Normandie, est une page pleine d'intérêt pour qui

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