Page images
PDF
EPUB

commission chargée d'examiner les pierres druidiques du hameau de la Plumaudière.

La Compagnie écoute avec attention et intérêt ce rapport si lucide, auquel plusieurs membres ajoutent quelques détails similaires.

[ocr errors]

M. le baron Le Menuet cite un assemblage de pierres identiques à celles de la Plumaudière, et situées à VillyBocage. Il penche à croire que ces amas symétriques de pierres rappellent un culte religieux fort ancien. M. le Dr Faucon en signale d'à peu près analogues à Jurques. M. Joly souhaite que M. l'abbé Laurent veuille bien compléter son excellent rapport, en relevant les légendes locales auxquelles ces pierres alignées ont dû donner lieu. Le Secrétaire répond que M. Jules Tirard, l'un des membres de la commission et l'un de nos plus zélés confrères, a justement entrepris, comme il en a été question précédemment, un travail d'ensemble dont certaines parties répondront au vou exprimé par M. Joly.

[ocr errors]

M. le conseiller G. Dupont lit enfin une longue et savante Notice de M. l'abbé Cochet sur les fibules scandinaves.

M. le Président remercie les auteurs et les lecteurs de ces Mémoires, et avant de clore la séance, il prie ceux des membres qui prépareraient durant les vacances un travail pour la séance solennelle fixée au jeudi 24 novembre, de vouloir bien communiquer leurs

première réunion du 4 novembre, et lève la séance à 9 heures 50 minutes du soir.

Séance du 2 décembre 1870. Présidence de M. le baron Le Menuet de La Jugannière.

Le Président donne la parole au Secrétaire pour la lecture du procès-verbal de la séance du 5 août et le compte-rendu des diverses réunions du Conseil d'administration.

« Nous sommes heureux d'inaugurer la reprise tardive de nos travaux pacifiques, le jour même où nous arrive l'heureuse nouvelle du succès de l'armée de Paris, qui, continuant les succès de l'armée de la Loire sous Orléans, rendent la confiance au pays, indignement foulé, et vont, ayons- en la consolante et patriotique espérance, changer nos défaites en victoires. - La prolongation forcée de nos vacances et la privation que nous avons dû nous imposer de notre réunion publique, ont tenu aux douloureuses nouvelles de nos désastres, qui n'étaient pas faites pour encourager les hommes d'étude à la reprise de leurs travaux; d'autres devoirs nous en éloignaient forcément, plusieurs d'entre nous servaient la patrie les armes à la main, aussi notre Conseil d'administration, réuni le 3 novembre 1870, a-t-il cru devoir ajourner l'envoi des lettres de convocation que le Secrétaire de la Société

avait préparées pour la séance ordinaire du 4 novembre. Aujourd'hui que le temps est désassombri, nous recommençons notre tâche sous de meilleurs auspices par le procès-verbal de la séance du 5 août.

Après la lecture du procès-verbal, M. J. Travers exprime le regret de ce que le Conseil d'administration ait cru devoir, en présence des malheurs du pays, ajourner la réunion du 4 novembre au 2 décembre; il dit qu'il est bon de réagir, chacun dans sa sphère, contre les douleurs publiques par la régularité que chacun doit mettre à remplir son devoir.

M. le Président répond que la tristesse des circonstances n'était pas de nature à encourager les pacifiques travaux des gens d'étude et que d'autres devoirs retenaient ailleurs les hommes de bonne volonté, enfin que des considérations de haute convenance empêchaient la réunion solennelle de la Société d'avoir lieu cette année.

M. le Président consulte la Compagnie sur le jour et l'heure de la séance administrative annuelle, qui est fixée au vendredi 16 décembre, à 9 heures du matin.Il n'y a pas d'opposition.

Le Secrétaire donne la liste des ouvrages reçus depuis la séance du 5 août, parmi lesquels il signale:

1° L'Abécédaire ou Rudiment d'Archéologie (ère gallo-romaine), avec un aperçu sur les temps préhistoriques, par M. de Caumont, directeur de la Société.

Cet ouvrage a été offert à notre bibliothèque par notre confrère M. Le Blanc-Hardel.

2o La brochure de M. Thaurin intitulée: Antiquités de tous les âges trouvées à Rouen.

3o Le Cotentin et ses îles jusqu'au XIIIe siècle, par M. le conseiller Gustave Dupont.

Le Secrétaire rend compte des diverses séances dụ

bre, pour délibérer sur l'opportunité ou l'inopportunité d'envoyer les lettres de convocation que le Secrétaire avait préparées pour la séance ordinaire de novembre; enfin, le 1er décembre, pour préparer la réunion de la Compagnie le lendemain, et pour aller trouver M. le Préfet et lui demander de faire partie de la Société, comme c'est son droit, d'après les traditions de la Société, confirmées par l'article additionnel en date du 3 mai 1861, portant que :

« MM. les Préfets et les Évêques ayant leur résidence dans les cinq départements formés de l'ancienne Normandie sont, à raison du haut et bienveillant patronage que la Société peut en espérer, membres de droit. »

La démarche a été faite, et le Conseil d'administration n'a qu'à se louer d'avoir suivi les traditions et de s'être conformée à la teneur de l'article ci-dessus. Non-seulement M. le Préfet remercia la Société de sa démarche courtoise, mais il l'assura qu'il s'emploierait autant que possible à la prospérité d'une Compagnie dont il connaît et apprécie les savantes productions. Il s'empresse de lui garantir la jouissance du lieu de ses réunions ordinaires dans les salles de l'ancien collége du Mont, que M. Tonnet, alors préfet du Calvados, avait mises en 1853 à la disposition de la Société pour l'installation de son Musée.

M. le Président accorde la parole à M. Bayeux, pour une proposition qu'il avait faite au Conseil d'administration et qui consisterait à faire voter des fonds de secours en faveur des blessés.

3

Le Secrétaire dit que le Conseil d'administration, tout en partageant les sentiments qui inspirent cette généreuse pensée à M. Bayeux, a dû forcément exprimer le regret de ne pouvoir soumettre cette proposition à la Compagnie, en raison de l'exiguité des ressources financières de celle-ci et de ses dettes arriérées, qui seront à grand'peine payées.

Alors MM. Dupont et Joly proposent d'ouvrir une souscription individuelle. M. Dupont écrit tout aussitôt sur une feuille de papier :

SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE NORMANDIE

Pour les blessés.

Il signe son nom en face de sa cotisation; la liste circule et est aussitôt signée de tous les membres présents à la séance. Le Secrétaire put ainsi remettre 300 fr. à M. Roulland, maire de Caen.

M. le Président procède à l'élection de M. Desnoiresterres, qui est admis membre titulaire non résidant.

M. le Président annonce la candidature de M. Amédée du Buisson de Courson, pour qu'il soit statué, dans la séance suivante, sur cette présentation.

Bien que plusieurs lectures fussent à l'ordre du jour, M. le Président, voyant la plupart des membres de la Compagnie se retirer pour connaître les dernières nouvelles, lève la séance à 8 heures et demie, en faisant remarquer que cette inquiétude des dernières nouvelles ne justifie que trop la décision du Conseil d'administration qui avait ajourné la séance du mois de novembre. Il rappelle que la séance administrative est fixée au vendredi 16 décembre 1870, à 9 heures du matin.

« PreviousContinue »