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présenté par M. l'abbé Do et le Secrétaire. MM. Stanislas Le Cointe et l'abbé Pigeon sont élus membres titulaires non résidants.

Lettre de M. Jules Tirard, demandant à la Société de nommer une commission pour examiner les pierres de quartz blanc, dites druidiques, alignées dans le champ de la Plumaudière, et qu'il considère comme l'un des monuments les plus intéressants de la Normandie : « Ce serait pour nous, dit-il, ce que sont les aligne<<ments d'Erdevon et de Carnac pour les Bretons. » Il ajoute que la commission pourrait aller voir, « revenant, le pavé de la Couarde, vieille portion de la route d'Étouvy à Falaise, encore pavée sur une largeur de 100 mètres environ. Enfin on verrait ce « que peuvent être les retranchements de la Bruyère « au Corps-Nu, des pierres de Becquerel, etc., etc.▸

en

Le Président procède à la nomination des membres de cette commission. Les suffrages de la Société désignent MM. l'abbé Laurent, Jules Tirard et Charles Blanchard.

Dans une autre lettre, M. J. Tirard dit avoir trouvé des traces nombreuses de forges anciennes dans les bois aux environs de Condé-sur-Noireau. Il a ramassé « des scories très-riches en fer, attestant l'ancien« neté de ces établissements; car les procédés em«ployés aux temps anciens étaient fort imparfails et ne «< rendaient que très-peu pour cent de la fonte du < minerai. »

Remercîments à M. Jules Tirard, dont les communications fréquentes attestent assez le zèle de notre laborieux confrère, dont l'esprit investigateur amasse sans cesse des matériaux propres à compléter la légende de Mathilde et de Grimoult du Plessis.

Le Secrétaire rend compte des séances de la section d'archéologie à la Sorbonne, où ont figuré les travaux de nos confrères M. Ch. Bréard, M. Quenault, et surtout de M. Gaston Le Hardy, dont le Secrétaire a lu plusieurs fragments de sa Réhabilitation de Robert Courte-Heuse, écoutés avec une attention marquée.

Le Secrétaire avait lu aussi quelques notes du secrétaire de la Société des Études havraises sur la mosaïque de Lillebonne, dont le monde savant se préoccupait déjà beaucoup, car M. l'abbé Cochet en avait entretenu quelques Sociétés. Mais le dernier mot est encore loin d'en être dit.

Le Secrétaire entretient encore la Compagnie de l'état des fouilles pratiquées sur le terrain des arènes de Paris, qu'il a visitées avec MM. Eug. de Rozière et Francis Wey, inspecteurs-généraux des archives, le jour même où M. le Ministre des Beaux-arts se faisait rendre compte sur les lieux mêmes des découvertes déjà faites, et dont l'intérêt serait doublé si l'on achevait les opérations commencées, comme l'atteste le Musée improvisé des objets trouvés sur place.

Le Président donne la parole à M. Gaston Le Hardy, qui apprécie et réfute la savante brochure de M. l'abbé Tapin, sur la tradition relative à la visite de saint Thomas de Cantorbéry à Lisieux et au Val-Richer.

M. Gervais lit ensuite une appréciation de la brochure de M. Tournal sur les tombeaux chrétiens. Ce savant compte-rendu donne lieu à une des plus intéressantes

L'ordre du jour épuisé, M. le Président lève la séance

à 9 heures 3/4 du soir.

Séance du 3 juin 1870.

Présidence de M. le baron

Le Menuet,

--

le

Après la lecture du procès-verbal, le Secrétaire donne la liste des livres offerts à la Société, et signale à l'attention de la Compagnie:-le Dictionnaire topographique du département du Morbihan, par M. Rosenweg; Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest; ceux de la Société des Antiquaires de Picardie, ainsi que la belle et luxueuse brochure des Brocs à cidre en faïence de Rouen, éditée par notre confrère M. G.-S. Trebutien, avec ce sentiment exquis de l'art qui lui a valu le titre d'éditeur-artiste, et sortie des presses de notre imprimeur, M. Le Blanc-Hardel.

Le Secrétaire dépouille la correspondance.

Lettres de M. l'abbé Pigeon, aumônier du lycée de Coutances, et de M. Le Cointe, professeur au lycée de Tournon, remerciant la Société de les avoir élus membres titulaires non résidants.

Lettre de M. l'abbé Laurent, acceptant la mission que lui confie la Société d'aller explorer avec MM. J. Tirard et Ch. Blanchard les pierres de la Plumaudière, sur lesquelles il adressera un rapport à la Société.

Lettre de M. J. Tirard, continuant son travail, qui consiste à relever, dans un rayon de terrain de trois ou

<< culte, points fortifiés occupés par les Romains, objets d'origine romaine, monnaies, glaives, cercueils, etc., chemins cavés, voies guerrières, chaus«<sées, etc. »

La Compagnie applaudit aux recherches persévérantes d'un confrère aussi actif que dévoué à l'archéologie.

Lettre de M. l'abbé Noël sur les Fouilles de Conteville. Lettre de M. l'abbé Do sur l'Apostolicité des Églises de France, à propos de la dissertation de M. l'abbé C. Chevalier, secrétaire perpétuel de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres d'Indre-etLoire, à Tours.

Le Secrétaire rend compte d'une réunion du Conseil d'administration, convoquée à l'occasion de la lettre de M. le vicomte Ponlon d'Amécourt, président de la Société française de Numismatique et d'Archéologie, demandant le concours de la Société des Antiquaires de Normandie pour l'aider, avec les autres Sociétés d'Archéologie de toute la France, à obtenir l'achèvement des fouilles commencées aux arènes de Paris, récemment découvertes dans la rue Monge.

M. le Président rappelle que, à la séance de mai, M. Eug. Chatel, secrétaire de la Société, avait donné beaucoup de détails sur les fouilles et les découvertes dans les arènes de la rue Monge, dont il certifiait l'authenticité, se fondant sur ce que ces arènes avaient été citées par Grégoire de Tours, par Adrien Le Valois, et rap

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Paris vers 1180 et qui, dans son Éloge de Paris, signalait d'immenses ruines attestant l'existence d'un cirque détruit par la foi des chrétiens. Le Secrétaire avait aussi rappelé les observations de M. HuillardBréholles sur le point précis où était situé le lieu dit des Arènes, qui devait son nom à cet ancien amphithéâtre. Les sagaces recherches de M. Huillard-Bréholles l'avaient amené à contrôler et à réfuter les assertions de Sauval, de Félibien et de Jaillot, sur le véritable emplacement desdites arènes; il citait à cet égard un texte de 1307. Enfin, le Secrétaire avait aussi mentionné divers articles des organes de la grande et de la petite presse, qui s'occupaient activement de la conservation de cette remarquable découverte, confirmant d'une manière aussi éclatante les données de la science archéologique.

La Compagnie, tout en prenant un vif intérêt à cette importante restauration de la plus ancienne des ruines de la Lutèce gallo-romaine, ne veut prendre aucun parti et renvoie à son Conseil d'administration pour décider dans quelle mesure la Société des Antiquaires de Normandie pourrait, avec quelques chances de succès, intervenir dans la question qui lui était soumise.

Le Conseil d'administration, après avoir de nouveau entendu les explications et les détails donnés par le Secrétaire de la Société, après avoir pris connaissance des documents communiqués sur la découverte de l'amphithéâtre gallo-romain de la rue Monge et sur les dé

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