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M. Sabine, architecte à Paris, remerciant la Société de l'avoir admis membre titulaire non résidant.

Lettre de M. le censeur du Lycée au sujet de la médaille à décerner à l'élève de rhétorique qui a obtenu le 1er prix d'histoire au Lycée de Caen.

Le Secrétaire entretient la Compagnie d'une découverte de médailles. Il communique la lettre de M. l'abbé Marescot, curé de Formigny, prévenant la Société qu'un ouvrier terrassier de sa commune vient de découvrir, sur les biens communaux de Formigny, dits les Vignets, une quantité de monnaies romaines et autres objets en or et argent, bagues avec et sans camées, deux cuillères en argent, que l'ouvrier, malgré les avis de M. le Curé, s'empressa de vendre aux uns et aux autres. « Le «< surlendemain de cette mésaventure, ajoute M. l'abbé << Marescot, j'eus l'honneur de recevoir la visite du << très-honorable M. de Rampan; nous allâmes ensemble << visiter l'ouvrier sur le lieu même où les deux vases << remplis de monnaies ont été trouvés. Nos mutuelles << observations dessillèrent enfin, mais trop tard, les << yeux de notre ouvrier, qui voulut bien me promettre << de me confier ce qui lui restait de sa précieuse trou«vaille. Aujourd'hui il tient parole et me remet, contre « un reçu que je lui donne, 1191 pièces de monnaies à << effigies et emblèmes très-variés. Je tiens ce précieux « dépôt à la disposition de la Société des Antiquaires, << En même temps, de concert avec notre instituteur, « je m'occupe de dresser un petit plan du lot des Vi« gnets où la découverte a été faite, toujours à la dispo«sition de la Société, si elle le désire. L'endroit est « très-élevé et distant de la mer de 3 kilomètres environ; << on y extrait de la pierre pour l'entretien de nos che«mins vicinaux. »

de prêt, de quelques bagues-chevalières et autres objets pour mettre la Société à même de se bien fixer sur l'importance de la découverte et de juger si elle peut avoir quelque valeur historique. M. de Rampan écrit :

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« J'ai fait ramasser quelques débris du vase en terre « qui contenait tous ces objets et marquer la place où on l'a trouvé, à 35 centimètres environ de profondeur. « J'avais prié à la mairie de Formigny de me faire le << relevé du plan cadastral, afin de bien fixer la position « du lieu et la distance de l'ancienne voie romaine. »

Ayant été empêché de venir à notre réunion donner lui-même tous ces détails, M. de Rampan propose à la Compagnie de désigner des délégués de la Société, auxquels il montrerait tous les objets qui lui avaient été confiés, entre autres 1,200 pièces de monnaies dont le propriétaire désirait tirer le parti le plus avantageux.

Le Secrétaire s'est rendu, avec M. Lavalley-Duperroux, à l'invitation de M. de Rampan, et ils sont allés remercier, au nom de la Société, M. l'abbé Marescot, curé de Formigny, qui leur a montré le plan du lieu de la découverte, les a mis en rapport avec l'ouvrier qui l'a faite, et ils ont rapporté le sac contenant les 1,200 pièces qui formaient une masse d'oxyde de cuivre et dont quelques-unes à peine pouvaient laisser deviner leur effigie.

Le Secrétaire dit que, voulant mettre la Compagnie en mesure, le plus tôt possible, de savoir à quoi s'en tenir sur la valeur de la découverte, afin de prendre

une décision en connaissance de cause, il pria plusieurs numismates de se partager l'examen des pièces, que M. Gervais, notre savant conservateur du Musée, n'avait pas le temps d'étudier, seul, dans leur ensemble. La Compagnie, consultée sur le nombre des monnaies à acquérir des 1,200 pièces et sur le prix à en offrir, s'en remet entièrement à la prudence de MM. Gervais, Georges Villers, de Rampan et Lavalley-Duperroux, pour décider ces questions de détail.

Le Secrétaire communique à la Compagnie un extrait du procès-verbal de la séance tenue le 1er juillet 1871 par la Commission consultative départementale :

§ 2.

<< MONUMENTS HISTORIQUES.

<< Les monuments classés dans le département du Calvados sont l'objet d'allocations annuelles prélevées sur un crédit de 5,000 fr., qui est porté au budget départemental, sous le chapitre XI, article 4.

« Le crédit de 1870 ayant été employé jusqu'à concurrence d'une somme de 3,000 fr. pour la réparation du château de Falaise, il reste à répartir 2,000 fr., dont la distribution doit, à cause de la clôture de l'exercice, avoir lieu prochainement.

« M. le Préfet, avant de prendre une décision, a cru devoir provoquer l'avis de la Société des Antiquaires de Normandie. Il y avait, dans cette circonstance, une de ces occasions qu'il importera toujours de choisir pour accroître la vitalité des sociétés savantes et donner de l'impulsion à leurs travaux.

«La Société doit émettre son opinion dans la plus

pour l'avenir, recevoir une exécution plus ample; pourquoi ne pas demander à cette Société un travail d'ensemble sur l'importance et la nécessité des travaux de restauration concernant nos monuments historiques dans le Calvados, avec une évaluation approximative des travaux à faire pour chaque monument? Ces renseignements serviraient à établir avec plus de certitude les répartitions suivant le degré d'utilité et d'urgence, et on éviterait l'éparpillement des fonds.

« Cet avis est approuvé et aucune objection particulière n'est soulevée contre les propositions d'allocation mises en avant par la Société des Antiquaires de Normandie. >> - M. le Président se fait l'interprète de la Compagnie en appréciant ce qu'il y a d'aimable et de bienveillant. dans la mesure que M. le Préfet a prise « pour accroître la vitalité des sociétés savantes. >>

Le Président ajoute que la Compagnie ne doit pas une moindre reconnaissance à la Commission consultative, qui approuve la proposition de l'un de ses membres qui désire que l'on « demande à la Société des Anti

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quaires un travail d'ensemble sur l'importance et la « nécessité des travaux de restauration des monuments historiques dans le Calvados, avec une évaluation des << travaux à faire pour chaque monument. »

La Compagnie partage les sentiments de gratitude du Président pour les encourageantes dispositions du premier magistrat du département et de la Commission consultative.

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Les deux premiers sont élus membres titulaires non résidants; le troisième, correspondant étranger.

La Compagnie remet à M. le Président et au Secrétaire le soin de désigner ceux de nos confrères qui devront remettre les médailles aux élèves des six Lycées de Normandie qui ont obtenu le 1er prix d'histoire.

M. le Président donne la parole à M. Gervais et à M. G. Villers pour la lecture d'une notice sur les 1,200 médailles, du III au IVe siècle, trouvées aux Vignets de Formigny; puis à M. Cauvet pour le compte-rendu d'une notice de M. Denais sur l'Hôtel-Dieu de Beauforten-Vallée (Maine-et-Loire).

La séance est levée à 9 heures 1/2.

Séance du 3 novembre 1871.

Présidence de M. le

conseiller Eug. de Beaurepaire.

La séance est ouverte à 7 heures 35 minutes du soir. Après la lecture du procès-verbal de la séance du 4 août, qui est adopté, le Secrétaire dépose la liste de 75 livres et brochures, parmi lesquels il signale à l'attention de la Compagnie : 1° les Mémoires de l'Académie de Stanislas, volume de 1871, qui contient : 1° une histoire de l'ancienne chevalerie lorraine, par M. Meaume; 2° Une étude numismatique de M. J. Chautard sur les monnaies du type Esterlin; - 2o les Mémoires de l'Académie du Gard, 1870;-3° le Bulletin,

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