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le choix entre deux routes: la première consiste à se rendre en chemin de fer à Grenoble, et de là par voiture à Gap, puis à Barcelonnette; la seconde, à prendre le chemin de fer jusqu'à Avignon, et ensuite remonter par Sisteron et Gap, enfin suivre la vallée de l'Ubaye jusqu'à Barcelonnette.

De Barcelonnette, M. Gacogne se rendit à la Condamine, où réside notre correspondant, M. Lannes.

Sur les coteaux de l'Ubaye, autour de la Condamine, il remarqua une grande abondance d'Asperula longiflora, Onosma echioides, Onobrychis saxatilis, Scabiosa graminifolia.

Dans la forêt de la Silve:

Ononis cenisia.

fruticulosa.

Achillea macrophylla.

Polygala Chamœbuxus à fl. rouges.

Sur le rocher qui supporte le village de Chatelard, il trouva :

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Et plus haut, en remontant le torrent qui passe à la Condamine :

Ranunculus parnassifolius.

Seguieri.

Hierochloa borealis.
Papaver alpinum.

Près de Meyronne, croît le Teucrium lucidum.

Dans les prairies du Lauzannier, le botaniste peut récolter:

Eryngium alpinum.

Fritillaria delphinensis à fl. jaunes.

Centaurea Kotschiana.

uniflora.

phrygia.

Senecio aurantiacus.

Gentiana asclepiadea.

Oxytropis Halleri.

Lychnis flos Jovis.

Hypocharis uniflora.
Plantago argentea.
Achillea dentifera.
Brassica Richeri.
Cardamine azarifolia.

Dans les environs de Boussolières, M. Lannes a découvert une nouvelle station d'une des raretés de la Flore française dont M. Saint-Lager vous a parlé, l'Astragalus alopecuroides qu'on ne connaissait jusqu'ici que dans le bois de Boscodon, près d'Embrun, et à la montagne de Chabrières, sur Chorges (1). Dans cette même localité, M. Gacogne a observé un Hieracium

(1) Voir un article de M. Saint-Lager publié dans le Bull. de la Soc. bot. de France, t. XXI; session de Gap, p. 80.

lanatum dont les feuilles sont entièrement violettes sur la face supérieure et vertes à la page inférieure.

Non loin de Sérennes est la station de l'une des plus intéressantes Violettes des Alpes, le V. pinnata.

Enfin la prairie du Longet offre la réunion des nombreuses espèces qu'on trouve habituellement dans les prés de la région alpine et parmi lesquelles on remarque surtout:

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M. Gacogne se propose de retourner dans la vallée de l'Ubaye au mois de juillet 1877, afin de compléter ses études botaniques, sous la direction de notre zélé correspondant, M. Lannes, qui connaît admirablement tous les coins et recoins de cet intéressant pays. Il donnera alors un rapport détaillé de ses observations.

SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1876

En l'absence du Secrétaire, il est donné lecture d'un procèsverbal rédigé par M. Saint-Lager.

M. LE PRÉSIDENT fait part à la Société de la résolution à laquelle on s'est arrêté, au sujet des conférences. Le bureau, de concert avec MM. Cusin et Debat, a été d'avis que, même dans l'hypothèse peu probable où l'autorisation serait accordée, il serait trop tard pour les commencer. Il y a lieu d'espérer que

(1) Ce Cerinthe, qui diffère du C. minor par les divisions de la corolle non acuminées, courbées en dehors et non conniventes, n'était signalé que dans les Pyrénées centrales.

(2) Cette intéressante Epervière avait été indiquée sur le revers septentrional du mont Viso et dans les parties supérieures des passages qui font communiquer le Queyras avec le Briançonnais.

les circonstances défavorables qui ont empêché de reprendre les conférences n'existeront plus à la fin de la présente année, et que celles-ci pourront être faites, dès le mois de novembre, après autorisation préalable.

M. CUSIN veut bien se tenir à la disposition de ceux de nos Sociétaires qui désireraient recevoir quelques notions de botanique élémentaire, et les recevra tous les dimanches, à neuf heures, au Conservatoire de botanique du parc de la Tête-d'Or.

Correspondance:

1 La Société des sciences naturelles de Nîmes a envoyé le n° 4-1875 de son Bulletin ;

2o Notre collègue, M. Paillot de Besançon, a fait don à la Société des fascicules 9-10-11 des exsiccata Flora Sequaniæ et de deux fascicules de Mousses;

3° M. Magnin informe la Société du résultat des recherches de M. Max. Cornu sur un nouveau liquide conservateur des préparations microscopiques (1). Voici comment il faut l'employer:

On soumet d'abord l'objet à l'action de l'acide acétique cristallisable, puis on le recouvre d'un mélange de dissolution de gomme arabique additionnée de 1/3 de glycérine.

M. Cornu a aussi fait part à la Société botanique de France de la découverte à Gisors d'une Orange sans anneau à chapeau brun et à lames jaunes, que MM. Poisson et Brongniard croient être l'Amanita prætoria du cap de Bonne-Espérance.

Communications :

1° Lecture est donnée d'un mémoire qui a pour titre :

OBSERVATIONS SUR LA TOPOGRAPHIE ET LA FLORE DE LA VALLÉE D'AIX-LES-BAINS, par le R. P. Jacquart.

Retenu par les devoirs de ma charge à l'école d'Oullins et privé ainsi du plaisir d'assister aux séances de la Société botanique de Lyon, je veux cependant montrer tout le prix que j'attache à me mettre en relation avec mes savants collègues en leur présentant les observations que j'ai faites dans la vallée

(1) Voy. Bull. de la Soc. bot. de France, 1876.

d'Aix-les-Bains, dont j'ai étudié la végétation pendant les longs séjours que j'y ai faits.

J'ai d'ailleurs été singulièrement favorisé dans mes explorations par des circonstances particulières, et si je puis aujourd'hui vous présenter une page de l'histoire naturelle de ce charmant pays, c'est grâce au bienveillant concours de M. Joseph Blanchard, qui m'a communiqué avec le plus généreux empressement toutes les observations faites par lui antérieurement. Je suis heureux de lui témoigner ma vive reconnaissance, à lui et à son aimable famille dont la cordiale hospitalité m'a laissé les plus agréables souvenirs. Je dois beaucoup aussi aux conseils de M. le D' Guilland d'Aix, chez qui j'ai reçu le plus gracieux accueil.

Au préalable, il ne sera pas inutile de donner un aperçu sur la topographie de la vallée d'Aix-les-Bains.

Cette vallée est comprise entre deux chaînes de montagnes qui s'étendent du Nord au Sud; l'une, appelée successivement. montagne de Trévignin, du Grand-Revars, de Mouxy, de Clarafond, de Méry et de Nivolet, commence près du Chéran et se termine au-dessus de Chambéry par la dent de Nivolet (1558"). Elle prend aussi les noms de Saint-Offenge, d'Arith, de la Cluse, de la Rame et de Nivolet. L'autre chaîne, sous les noms de montagnes de la Grotte, d'Aiguebelle, de Bissy, de La Motte, de l'Epine, de la Dent-du-Chat (1616), d'Hautecombe et de Chanaz, court depuis les Echelles jusqu'au Rhône, non loin de Culoz. Entre ces deux chaînes principales, et dans la même direction, une troisième, plus petite et plus basse, s'étend de Seyssel (rive gauche) à Saint-Innocent, en prenant les noms de Chindrieux, de Saint-Germain et de la Chambaute. Son point culminant est à 1041" au mont Clergeon. Enfin, et toujours dans le même sens, s'élève encore dans le milieu de la vallée la colline de Tresserves, sur la rive orientale du lac du Bourget, formée de sables et de molasses, et couverte d'une riche végétation, rideau de verdure qui se dresse entre la ville et le lac.

Au sud, la vallée est fermée par le Granier, Joigny et Othran; au nord, s'étendent les marais de la Chautagne, derrière les rochers de Châtillon et de son vieux château.

Or, la chaîne qui se termine par la dent de Nivolet est une chaîne secondaire des Alpes qui viendrait du Salève. Sa masse

forme ce qu'on appelle les Bauges. La chaîne où se trouve la Dent-du-Chat serait un prolongement du Reculet, du Crédo et du Colombier; ce serait la suite du Jura méridional. Quant à la chaîne intermédiaire, c'est-à-dire celle de Saint-Germain et de la Chambaute, elle serait, d'après les géologues, une répétition affaiblie de la chaîne jurassique où émine la Dent-duChat. Moins élevée, souvent ensevelie sous les alluvions, elle est plus difficile à suivre dans son cours. Par une singularité bizarre, la ville d'Aix est précisément assise sur la cîme de la Chambaute (ou Chambotte), au point où cette chaîne, assez élévée en certains endroits, disparaît presque sous terre.

Aussi, est-ce à raison de cette position centrale que l'on peut donner à la vallée entière le nom de vallée d'Aix, vallée qui serait subdivisée par la Chambaute en deux vallons distincts. Le vallon occidental, entre la Chambaute et la chaîne de la Dent-du-Chat, serait appelé le vallon du Bourget, du nom de cette jolie bourgade ou plutôt du beau lac qui occupe le fond du bassin; et le vallon oriental qui sépare la Chambaute de la chaîne du Nivolet, porterait le nom de vallon de Rumilly.

Le fond du vallon du Bourget renferme le lac de ce nom, long de plus de 16 kilom., large de 5 à 6, et profond de 110 mètres, près d'Hautecombe. Ce lac devait s'étendre au sud par delà Chambéry, et au nord couvrir les marais de la Chautagne. C'est ce qui fait dire qu'un anneau de fer qu'on voit scellé dans le rocher de Cules, à une grande hauteur au-dessus du lac actuel, servait à amarrer les bateaux. Les bonnes femmes le nomment même l'anneau du déluge. Trois ruisseaux ou torrents viennent se jeter dans le lac : la Laisse, qui vient de Chambéry et qui se dégorge près du Bourget ; le Tillet, grossi du ruisseau de Mouxy et de celui de Drumettaz, qui se jette au Petit-Port; le Sierros, grossi de la Laisse, qui va se perdre entre Cornin et le Grand-Port ou Port-Puer. Enfin, un canal, dit canal de Savières, fait communiquer le lac avec le Rhône, et de méandres en méandres, à travers les joncs et les roseaux, porte les eaux du lac au fleuve, ou réciproquement celles du fleuve au lac.

N'oublions pas non plus deux ruisseaux clairs et limpides, qui, descendus des pentes du Mont-du-Chat, viennent par de pittoresques cascades, précipiter leurs eaux dans les anses profondes qui se creusent aux environs du château de Bourdeau.

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