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Ononis cenisia L.

Alsine mucronata L.

Cerasus padus D. C.

Odontites lanceolata Rchb.

Salix daphnoides Vill.
Thlaspi arvense L.

ainsi que le Stipa pennata L., superbe graminée auprès de laquelle il est difficile de passer avec indifférence.

Entre Bonneval et l'Écot, petit hameau perdu dans la mon

tagne, à 1,900 mètres d'altitude, nous ramassons :

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De l'Écot au glacier des Eivettes, toujours en suivant les bords

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ainsi que l'Achillea herba rota All., très-abondant dans ce lieu. Si nous avions pu explorer la prairie tourbeuse comprise entre les deux branches d'origine de l'Arc et qui doit être l'emplacement d'un ancien lac, puis remonter le vallon de la Duis jusqu'aux sources de l'Arc et visiter les environs des glaciers de la Levanna, nous aurions sans doute fait une riche moisson, mais la pluie devint si persistante, qu'il fallut bien battre en retraite et revenir à Bonneval, où nous eûmes à regretter le défaut absolu de ce confortable sur lequel le touriste peut compter dans les endroits les plus reculés des montagnes de la Suisse. Nous ne devions trouver dans la seule auberge de la localité qu'un mauvais grabat et une table plus mauvaise

encore.

Nous ne saurions trop recommander aux touristes et aux botanistes qui s'aventureront dans ces parages d'apporter avec eux des vivres et surtout de la viande de Lanslebourg, en attendant que le Club alpin français ait rendu plus accessible aux voyageurs cette partie réellement admirable de la Savoie.

1er AOUT. Herborisation de Bonneval à Laval-de-Tignes par le col du mont Iseran. - La fauchaison des prés retenant à la montagne bêtes et gens, nous fûmes menacés d'être obligés de charrier nous-mêmes notre bagage, devenu passablement lourd et encombrant, jusqu'aux granges de la Lenta, où étaient les hommes, les ânes et les mulets. C'est ce qu'avaient été obligés de faire l'année précédente, à pareille époque, M. SaintLager et son fils, qui n'avaient trouvé, à Bonneval, que le curé, l'instituteur, quelques vieilles femmes et des enfants.

Que de fois n'avons-nous pas envié le sort de l'entomologiste qui, comme le sage d'autrefois, peut tout porter sur lui! Enfin, après avoir découvert deux ânes et leur conducteur que les loisirs du dimanche rendaient libres, nous nous mîmes en route.

Nous abandonnâmes vite, à mesure que nous montions, le terrain granitique, pour rentrer dans le trias, que nous trouvâmes un peu avant les granges de la Lenta. Nous ramassâmes en ce point :

Centaurea montana L.
Phleum alpinum L.

Michelii All.

Phaca astragalina D. C.

Betonica hirsuta L.

Festuca violacea Gaud.

Au-delà des granges de la Lenta, le sentier suit des pentes plus rapides, dominées à la droite par le glacier de Pissailos, et à sa gauche par celui d'Arzeilaz. Les arbustes ont complètement disparu, et la Flore a revêtu les formes grêles et maigres des hautes régions alpestres. Nous revoyons avec plaisir sur les rochers qui bordent le sentier l'Achillea herba rota All., que nous avions déjà cueilli plus bas, à l'Écot, puis :

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Cependant, nous nous élevions progressivement, et bientôt nous atteignîmes, à 2,700 mètres d'altitude, la ligne de partage des eaux; là, au milieu de furieuses rafales de neige chassées par un vent du nord violent et glacé, nous eûmes la patience de cueillir :

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Après avoir franchi le col du mont Iseran, une pente rapide nous conduisit dans la vallée de l'Isère, et, en descendant du côté de Laval, nous cueillîmes plusieurs espèces alpestres que nous avions déjà eu occasion de ramasser les jours précédents :

Gnaphalium norvegicum Gunn.
Alchimilla pentaphyllea L.
Leontodon taraxaci Lois.
Rhododendron ferrugineum L.

Gentiana bavarica L.
Empetrum nigrum L.
Azalea procumbens L.
Salix glauca L.

Bientôt nous retrouvâmes les sapins, et, après une longue descente à travers les forêts et les prairies, nous atteignîmes l'Isère, dont nous suivîmes la rive gauche. Là, dans les prairies qui longent la rivière et qui entourent Laval-de-Tignes, nous avons ramassé Cirsium anglicum Lob., Linaria genistifolia D. C., ainsi que :

Anemone alpina L.
Scabiosa sylvatica L.

Meum adonidifolium Gay.
Centaurea nervosa Willd.

Il était huit heures quand nous arrivâmes le soir à Laval-deTignes, village placé dans la vallée de l'Isère, à une altitude de 1,849 mètres. C'est le dernier village que rencontre le voyageur en remontant l'Isère. L'hospitalité que nous trouvâmes dans la seule auberge de l'endroit ne fut guère plus brillante qu'à Bonneval; il nous fallut tout l'appétit excité par la longue course

de la journée pour nous faire supporter le maigre repas qu'on nous servit.

2 AOUT.

-

Exploration de la vallée de l'Isère de Laval-deTignes à Bourg-Saint-Maurice. — Plus basse que la vallée de l'Arc, la haute vallée de l'Isère est moins sauvage et moins désolée. Son aspect riant, les nombreux ruisseaux qui tombent en cascades des flancs des montagnes la rapprochent davantage des parties les plus pittoresques de la Suisse. La constitution géologique paraît aussi plus variée; c'est ainsi que de Laval-deTignes à Bourg-Saint-Maurice, de 1,849 à 842TM et sur un parcours de 28 kilomètres, nous avons trouvé plusieurs formations différentes. A Laval - de - Tignes se sont des grès blancs quartzeux passant à la structure du quartzite; bientôt le calcaire compacte du jurassique inférieur alpin leur succède, pour leur céder la place de nouveau à Tignes et jusqu'un peu plus loin que les Brévières; la route alors traverse ces mêmes schistes lustrés de l'étage supérieur du trias alpin que nous avions vus au Mont-Cenis, et, après avoir franchi entre la Gurraz et la Thuile une bande de 3 kilomètres de schistes micacés du terrain primaire, elle entre dans le terrain houiller, qu'elle ne quitte plus jusqu'à Bourg-Saint-Maurice et même plus loin, jusqu'à Aime.

Pendant ce parcours, nous cueillons, entre Laval et Tignes: Laserpitium gallicum Bauh.

Alsine striata Gren.

verna Bartl.

Kernera saxatilis Rchb.
Silene rupestris L.
Saxifraga cosia L.

Plus loin, près du dernier pont que nous trouvons sur l'Isère, avant d'arriver à Tignes, M. Saint-Lager nous montre le Cortusa Matthioli L. qui couvre le sol d'une grotte.

Sur les rochers qui couronnent cette grotte, nous trouvons : Atragene alpina L. Goodyera repens R. B.

Carex atrata L.

Plus nous avancions, plus diminuait le nombre des espèces alpestres, si bien que le touriste chez nous finit par l'emporter sur le botaniste. Nous admirions l'aspect de plus en plus confortable et civilisé que prenaient les villages et même les habitants à mesure que nous quittions la montague et que nous nous rapprochions des grands centres. Nous trouvions bien encore quelques-unes de ces modestes croix de bois que les habi

tants élèvent le long des chemins pour indiquer qu'un malheureux, surpris par la neige ou la tourmente, a trouvé la mort en ce lieu, mais elles devenaient plus rares; tout enfin annonçait que nous avions quitté les hautes régions. A Sainte-Foy nous revîmes les noyers et les châtaigniers, et bientôt après la vigne.

De Sainte-Foy à Séez, nous avons vu, le long de la route, Chenopodium botrys et Bromus commutatus. Ce furent nos dernières captures. L'éternelle difficulté du transport de nos bagages nous imposa, à Sainte-Foy, un retard considérable; aussi n'est-ce qu'à onze heures du soir que nous arrivâmes à Bourg-Saint-Maurice.

Ici se termine notre expédition.

Le lendemain 3 août, un service de voitures publiques nous transporta à Moutiers. Nous saluâmes, en passant, Ononis rotundifolia L. et Anthemis nobilis L., tout en admirant les sites gracieux qui se présentent successivement à nos regards.

A Moutiers, la correspondance du chemin de fer nous conduisit d'abord à Albertville, puis à Chamousset, où nous prîmes le train, qui nous ramena à Lyon.

SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1875

Le procès-verbal de la dernière séance est lu par M. G. Roux, un des secrétaires.

A l'occasion du procès-verbal, M. Roux donne lecture de la note suivante adressée par M. Ant. Magnin.

SUR LES VIRESCENCES, par M. Ant. Magnin.

La communication que M. Vivian-Morel a faite à la dernière séance de la Société m'a engagé à rechercher ce que les tératologistes pensent de la nature et des causes de la virescence; je suis heureux de pouvoir vous communiquer quelques renseignements puisés dans l'ouvrage, devenu aujourd'hui très-rare (1), de Moquin-Tandon.

D'après l'auteur des Eléments de Tératologie végétale (p. 201), la vires

(1) Il n'existe pas, à ma connaissance, un seul exemplaire de cet ouvrage dans les bibliothèques de Lyon publiques ou particulières; et, comme il est aujourd'hui introuvable en librairie, j'ai dû recourir à l'obligeance de M. Bureau, professeur au Muséum, qui a bien voulu me le communiquer.

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