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Mme Joannès Coquais, institutrice, Lyon, Grand'rue de la Croix-Rousse, 41, présentée par MM. Cusin et Lambert.

La Société a reçu depuis la dernière séance:

Jo Annales de la Soc. d'hortic. et d'hist. nat. de l'Hérault, tom. vIII, 1876, no 3;

2o Bulletin de la Soc. d'Etudes des Sc. nat. de Nîmes, tom. iv, 1876, no 2; ce numéro contient des Observations sur quelques plantes nouvelles ou critiques de la flore du Gard, par M. A. Lombard-Dumas : Astragalus glaux, indiqué à Narbonne et près de Lunel par MM. Loret et Barrandon, trouvé par M. L. Dumas, à Aubais près de Sommières, en compagnie de l'Astragalus stella, A. hamosus, Trigonella gladiata; le Crataegus ruscinonensis Gren, et Bl. (in Billotia), récolté dans les garrigues néocomiennes d'Aujargues près Sommières; plusieurs hybrides des Narcissus poeticus et N. Tazetta, parmi lesquels le N. Tazetto-poeticus et le N. poetico-Tazetta Loret, dans les prairies situées entre Sommières et Aubais; et enfin en remontant le Vidourle, l'Ophrys scolopax Cav.;

3. Procès-verbaux des séances de la Soc. malacologique de Belgique, t. v, séances de janvier à juin 1876.

Communications :

1° M. le D' GUILLAUD présente à la Société le Corallorhiza Halleri Rich. du Colombier du Bugey, en accompagnant cette présentation des considérations suivantes :

La plante que j'ai l'honneur de vous présenter a été trouvée pendant l'herborisation faite par la Société botanique de France au Colombier du Bugey, le 1er juillet 1876; c'est le Corallorhiza Halleri Rich., C. innata R. Br., Ophrys corallorhiza de Linné.

C'est une plante parasite venant sur le bois mort, à tige grêle, munie d'écailles engaînantes au lieu de feuilles, à racines blanches, tortueuses, semblables à une branche de corail, d'où lui est venu son nom de Corallorhiza. Les fleurs sont petites, blanchâtres, en épi lâche, au nombre de 4 à 8; leur tablier étalé et trilobé à lobes latéraux très-petits; l'éperon est court.

Cette plante n'avait pas encore été indiquée au Colombier du Bugey; elle s'y trouve sous les sapins ombragés, dans la mousse et les feuilles mortes, au-dessus de la Chartreuse d'Arvières. Elle est indiquée à Retord (d'après l'abbé Bichet); dans le Jura, à la Faucille et au Reculet; dans l'Isère, à Pariset, Saint-Nizier, Villard de Lans et aux Baux près Gap; à l'Espérou, dans le Gard, les Vosges et les Pyrénées.

2o M. SAINT-LAGER annonce aussi qu'on a trouvé dans la même excursion, près de la chapelle de Mazières, le Geum intermedium Erh. qui est considéré comme un hybride des Geum rivale et G. urbanum. M. Saint-Lager ajoute qu'on a trouvé aussi l'Arabis brassicaformis Wallr. près des ruines de la Chartreuse d'Arvières.

M. VIVIAN-MOREL, au sujet du G. intermedium, demande s'il est bien prouvé que ce soit un hybride; M. Morel l'a cultivé chez M. Jordan pendant plusieurs générations et en très-grand nombre, sans avoir jamais remarqué d'individus stériles ou revenant à l'un des prétendus parents.

Sur cette question d'hybridité, une discussion s'engage entre MM. Vivian-Morel et Cusin; ce dernier cite l'exemple d'un hybride stable qu'il a vu se former dans son jardin et qu'il cultive depuis une sixaine d'années. C'est le Cirsium oleraceo-bulbosum Næg., hybride qui a reçu, du reste, un nom particulier, le C. pallens D. C.; M. Cusin se propose de continuer son expérience.

M. l'abbé BoULLU dit avoir vu à Tassin, en 1868, dans le jardin de M. le curé Cariot, l'hybride du Linaria vulgaris Mill. et du L. striata D. C., hybride qui a recu différents noms: L. ochroleuca Bréb., L. striata, & ochroleuca Germ. et Coss., L. striata, grandiflora Gr. et Godr., L. stricta Hornm. Cette plante, rapportée de la chapelle de Beaunant, donne des graines, les unes largement bordées comme dans le L. vulgaris, les autres triquètres du L. striata. Il suppose que si l'expérience eût été poussée plus loin, il y aurait eu retour au L. vulgaris par les graines bordées, et par les graines triquètres au L. striata.

Des graines qu'ils avaient cueillies ensemble sur l'Echium Wierzbickii Hab. ont produit dans le même jardin un pied (le seul, du reste, qu'on ait conservé) dont la moitié des fleurs étaient petites à étamines incluses et les autres grandes à étamines exsertes, ainsi que M. Cariot le mentionne dans sa 5° édition.

M. V. MOREL semble n'admettre l'hybridité qu'autant qu'elle est prouvée expérimentalement par la fécondation artificielle ou par la stérilité du produit.

M. M. CHATELAIN croit qu'on pourrait concilier ces trois opinions et admettre, du moins jusqu'à plus ample informé, que les produits de l'hybridation peuvent se ranger dans trois catégories 1° les hybrides inféconds dont nous avons vu un exemple dans le Carex fulva Hoppe, C. flavo-hornschuchiana A. Br., du marais du Vély, où il a été trouvé en grande abondance, pendant l'herborisation du Bugey, en compagnie des parents et qui est constamment stérile; 2° les hybrides avec tendances

divergentes du côté du père et du côté de la mère; 3° enfin les hybrides stables, sans cependant admettre complètement la création de nouvelles espèces par l'hybridation; dans cette dernière catégorie on classerait le Geum intermedium et le Cirsium oleraceo-bulbosum de M. Cusin.

3° M. V.-MOREL annonce qu'il a trouvé le Campanula rhomboidalis au Pilat, vers la ferme et au Bessac.

M. SAINT-LAGER fait remarquer que le Vicia Orobus D. C. qui avait été signalé vers la ferme du Pilat, ne s'y retrouve plus, tandis qu'il est très-abondant dans les prés autour des villages d'Essartines et de Planfoy dans la vallée du Furens au-dessus de Rochetaillée.

M. BOULLU ajoute que dans l'herborisation (4 et 5 juillet) au Pilat, on a récolté une Ombellifère encore jeune prise par les uns pour le Peucedanum Chabraei Lam., par les autres pour l'Angelica Pyrenæa Spreng.; M. l'abbé Boullu a étudié cette plante et il reste convaincu que c'est l'Angelica Pyrenæea. Il ajoute que dans cette herborisation il a cherché sans succès le Lycopodium annotinum L. au Crêt de la Perdrix, où il l'avait trouvé en 1844.

4° M. BOULLU fait part à la Société de la découverte qu'il vient de faire aujourd'hui même, d'une hépatique assez rare le Riccia cavernosa Hoffm. sur le bord d'un fossé du marais des Echets;

5° M. CUSIN propose d'établir un comité de physiologie qui aurait pour but de s'occuper de travaux physiologiques, sous la direction de M. Merget. Les personnes de bonne volonté qui désireraient en faire partie, se réuniraient à jour fixe pour faire des observations, les contrôler, et en rendraient compte ensuite à la Société qui publierait dans ses Annales les observations nouvelles.

La discussion de cette proposition est renvoyée à la séance prochaine.

6° M. SAINT-LAGER présente à la Société l'envoi de plantes qui vient d'être fait par M. le chanoine Chevalier, professeur au Grand-Séminaire d'Annecy, envoi qui contient un certain nombre d'espèces alpines destinées à l'herbier de la Société.

M. Saint-Lager a déjà remercié verbalement M. le chanoine Chevalier de ce don très-important et composé presqu'entièrement de plantes rares.

7° M. Saint-Lager entretient la Société de l'analyse que M. Grenier a bien voulu faire de l'ouvrage de M. Darwin sur les Plantes insectivores. Vu l'heure avancée, la lecture de ce travail est renvoyée à la prochaine séance.

La séance est levée.

SÉANCE DU 27 JUILLET 1876

En l'absence des secrétaires, M. Nizius Roux qui en remplit les fonctions, donne lecture du procès-verbal de la séance du 13 juillet, procès-verbal rédigé par M. Maurice Chatelain et dont la rédaction est adoptée.

Communications :

1o M. Isidore HEDDE présente à la Société une épreuve photographique obtenue par notre correspondant M. Moullade, du Puy, d'une jolie et rare Primulacée, le Pyrola umbellata.

M Hedde entre dans des détails nombreux sur cette plante, son histoire, ses caractères et sa dispersion géographique; notre collègue présume que cette belle plante peut exister dans le bassin du Rhône, et c'est pour cela qu'il la signale aux membres de la Société.

M. Hedde explique que le P. umbellata se distingue de toutes les autres Pyroles, lesquelles ont une inflorescence spiciforme, par ses fleurs roses en corymbe ombelliforme, ainsi que par sa tige suffrutescente. Cette dernière particularité l'avait fait nommer par J. Bauhin P. fruticans.

Cette espèce rare n'est connue que dans une forêt de pins près de Haguenau (Alsace); puis dans le Palatinat rhénan, vers Rastadt, Iffertsheim, Spire, Kaiserslautern, Schwetzingen.

2° Lecture de l'analyse de M. Grenier sur l'ouvrage de M. Darwin, intitulé Insectivorous Plants. (Voyez ce travail inséré par anticipation, en appendice, à la fin du fascicule n° 1 du tome IV de nos Annales).

3o M. BOULLU annonce qu'il donnera à la prochaine séance des renseignements sur une plante qu'on pourrait croire une plante carnivore, l'Arum muscivorum.

M. Boullu fait ensuite passer sous les yeux des sociétaires quelques plantes dont il a parlé à la dernière séance.

4° M. HEDDE a remarqué que certains arbres de nos promenades publiques se dessèchent, tandis que d'autres placés dans leur voisinage, et selon toute apparence dans les mêmes conditions, se trouvent encore en pleine végétation.

Une discussion s'établit sur ce sujet entre MM. Morel, Guichard, Boullu, Therry, qui signalent diverses causes telles que l'influence du terrain, une maladie de l'arbre, le voisinage des conduits de gaz.

M. Hedde fait remarquer que les sujets ainsi attaqués refleurissent quelques temps après, tandis que leurs voisins, qui ont été bien portants, ne fleurissent qu'une fois.

Vu l'heure avancée, la discussion des questions administratives à l'ordre du jour est renvoyée à la séance suivante. La séance est levée.

SÉANCE DU 10 AOUT 1876

M. Nisius Roux, qui remplit les fonctions de secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance dont la rédaction est adoptée après quelques rectifications de MM. Boullu et Morel.

L'admission de MM. Victor Treille, Romain Neyra, Servajean, Me Coquais-Suiffet, présentés à la séance du 13 juillet est prononcée.

M. le président donne lecture d'une lettre de M. des Étangs (1) accompagnant l'offre des deux brochures suivantes pour la bibliothèque de la Société :

1° Divers articles du Bull. de la Soc. bot. de France, session d'Autun, 1870: Sur le gui du chêne; sur la fécondation du blé ; sur l'absence de bourgeons latéraux chez le Pinus austriaca; sur la coloration rouge de la moëlle du Sambucus racemosa; sur la Fumagine, etc.

(1) M. des Étangs qui, malgré son grand âge (76 ans), herborisait encore avec tant d'entrain lors de la session de Lyon, est mort le 15 décembre 1876.

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