Page images
PDF
EPUB

elle durera dix jours au maximum, et sera consacrée à l'exploration botanique des Dombes, du Bugey, du Pilat et du Forez. Une herborisation est fixée pour dimanche prochain, à Francheville.

La séance est levée.

SÉANCE DU 20 AVRIL 1876

M. Magnin donne lecture:

1o Des procès-verbaux des séances des 23 mars et 6 avril dernier, dont la rédaction est adoptée après une rectification de M. Cusin;

2o D'une lettre de M. Ochs, membre titulaire, résidant à Tenay, accompagnant un envoi de plantes récoltées aux environs de cette ville et offertes à la Société.

La Société a reçu depuis la dernière séance:

1o Liste des membres de la Société botanique de France et des Sociétés correspondantes; notre Société n'y figure pas par un oubli qui sera réparé sur la réclamation du secrétaire;

2o Une excursion au mont Jura, par M. F. Lacroix; brochure offerte à la Société par l'auteur. Dans ce travail, lu à la séance du 26 août 1875 de l'Académie de Mâcon, notre collègue rend compte de l'excursion botanique qu'il a faite, avec deux autres de nos confrères MM. Fray et Gillot, au Reculet, au Colombier de Gex et à la Faucille; M. Cusin veut bien se charger d'examiner ce rapport et de voir s'il renferme quelques indications nouvelles sur ces localités qui sont rarement explorées.

Communications :

1 M. Guichard donne lecture du compte-rendu suivant: EXCURSION DU 9 AVRIL, 1876, A TASSIN, par M. Guichard.

Dans l'herborisation faite à Tassin dimanche dernier, sous la direction de M. Saint-Lager, onze personnes se sont trouvées au rendez-vous, fixé à la gare de Saint-Paul à 8 h. 50, d'où le chemin de fer nous transportait en 15 minutes à Tassin. De ce village à la rivière, nous avons récolté les Veronica dont je ne citerai que le V. Buxbaumii Ten., les Lamium, Holosteum umbellatum L., Saxifraga tridactylites L., Potentilla verna L., etc.; le Stellaria apetala était très-abondant, à l'exclusion du S. media Vill. que

nous n'avons presque pas rencontré dans cette localité. Le long de la rivière et dans la prairie: Anemone nemorosa L., Cardamine hirsuta L., C. pratensis L., Primula grandiflora Lamk., P. officinalis Jacq., Pulmonaria angustifolia L.; les Ranunculus acris L. et bulbosus L., commençaient à fleurir; les Viola Piviniana Rechb. et Reichenbachiana Jord. étaient dans tout leur éclat; c'était aussi le moment de récolter le Carex præcox Jacq. Pendant quelques minutes, nous quittons la rivière pour suivre la route; nous rencontrons: Turritis glabra L., Genista pilosa L., Orobus tuberosus L., et bien d'autres plantes communes que je ne mentionne pas.

Au bas de la propriété de M. de Bissuel, nous sommes obligés de traverser la rivière sur une sorte de barrage formé de grosses pierres conservant dans leurs interstices une certaine épaisseur de vase et de débris végétaux plus ou moins décomposés; cet endroit nous paraît propice pour acclimater une espèce rare que nous allons chercher à la Grande-Chartreuse ou au Pilat, et même, dans cette dernière localité, y est-elle cantonuée de manière à échapper facilement aux recherches: je veux parler de l'Impatiens nolitangere L.; nous en avons planté environ vingt pieds avec l'espoir qu'ils y prospéreront.

On nous objectera peut-être que la plante n'est pas à son altitude, qu'elle y peut végéter sans produire des fruits et des graines. A ces incrédules, nous répondrons que l'altitude a peu d'importance pour cette espèce; nous savons, en effet, que l'Impatiens est spontanée à Chamelet, dans le canton du Boisd'Oingt, d'où notre ami, M. Puvillaud, nous en a envoyé de nombreux échantillons qui atteignent une hauteur de 80 centimètres. Ce sont leurs graines qui, semées en pleine terre et en plein soleil dans le jardin de l'Ecole vétérinaire de Lyon, ont germé et fructifié, en 1875, et ont reproduit, en 1876, les jeunes plants introduits à Tassin; cependant, je dois dire qu'à l'Ecole vétérinaire les plants n'ont porté que quelques rares grandes fleurs; la fructification s'est du reste bien opérée.

Dans le bois de M. Rieussec, nous avons récolté: Oxalis acetosella L., Arenaria trinervia L., Luzula campestris D. C. et maxima D. C., Adoxa moschatellina; tout à fait au bord du ruisseau, le Cerasus padus D. C. montrait ses jolies grappes de fleurs blanches; enfin, nous avons constaté que l'Elodea canadensis se propageait avec rapidité. Dans un petit jardin abandonné, nous avons trouvé quelques Morilles (Morchella esculenta Pers.), et le long d'un petit sentier, Ranunculus auricomus L. très abondant.

En outre de la Morille, nous avons rencontré un certain nombre de Champignons, de Lichens et de Mousses; parmi ces dernières, je citerai les suivantes, que M. Saint-Lager nous a fait récolter: Mnium rostratum, Atrichum undulatum, Isothecium myurum, Ceratodon purpureus, Hypnum cupressiforme, Plagiochila asplenioides, Leucodon sciuroides, Anomodon viticulosus, Brachythecium rutabulum, Eurynchium prælongum, Thamnium alopecurum, Bryum capillare.

A la suite de ce compte-rendu, M. Guichard ajoute quelques renseignements sur les particularités qu'il a observées chez les graines de l'Impatiens noli-tangere. M. Guichard a remarqué que lorsque cette plante se sème elle-même, ses graines ger

ment presque toutes, tandis qu'elles germent difficilement si elles sont semées par la main de l'homme. Quelle explication peut-on donner de cette différence, qui s'observe même lorsque les graines ont été semées à l'automne ?

M. CUSIN l'explique ainsi : Lorsque les graines se sèment elles-mêmes, elles sont alors parvenues au degré convenable de de maturité, et la constitution de leurs différentes parties réalise toutes les conditions nécessaires pour que la germination soit possible.

M. SAINT-LAGER rappelle, à propos de la tentative d'introduction opérée par M. Guichard, que lui-même a planté, en 1876, le Gagea saxatilis de Vienne, sur les coteaux des environs de Francheville; M. Saint-Lager rappelle aussi que M. Boullu a introduit dans les environs de Tassin, en 1875, cette rare Liliacée, qui paraît devoir s'y acclimater, puisqu'elle y a fleuri cette année; les botanistes, qui rencontreront dorénavant le Gagea saxatilis dans ces deux localités, sont donc prévenus qu'ils ne feront pas une découverte.

2o M. SAINT-LAGER dit avoir constaté de nouveau l'envahissement toujours croissant du Pterotheca nemausensis dans les environs de Lyon, entre la Guillotière et Villeurbanne, et surtout entre cette dernière localité et Vaux-en-Velin; il signale aussi sa progression le long du chemin de fer de Lyon à Genève, jusque vers Ambérieu.

M. ANT. MAGNIN pense qu'on peut expliquer cet accroissement de l'aire de dispersion de certaines espèces observé dans nos environs depuis quelques années, en admettant, avec Fraas qui s'est occupé de ce phénomène dans son Travail sur les climats et la végétation selon les temps, que la température moyenne de l'Europe centrale s'adoucit et devient plus sèche; ce sont, en effet, les espèces méridionales des terrains secs qui présentent surtout cette tendance à s'acclimater autour de Lyon, ainsi que Thurmann l'avait déjà remarqué: « Les modifications

qui s'opèrent de nos jours, dit cet observateur, paraissent << encore avoir lieu dans le même sens, car l'aire des végétaux < à station humide tend à diminuer tandis que celle des plantes < des lieux secs paraît prendre de l'extension. »

Si cet adoucissement de la température est la cause qui permet à ces espèces de s'acclimater sous notre latitude, les che

mins de fer paraissent être, de nos jours, l'agent le plus important par lequel leur dispersion s'établit au loin. M. Magnin en donne comme preuve, non-seulement les exemples bien connus et signalés depuis longtemps sur les talus des chemins de fer aux Brotteaux, à Villeurbanne, etc., mais aussi les observations plus récentes sur l'envahissement du Pterotheca dans les communes de Miribel, Saint-Maurice, Beynost, La Boisse et Montluel; dans toutes ces localités, le Pterotheca, qui y est aujourd'hui très-abondant, a commencé à apparaître dans les terres qui avoisinent le chemin de fer. On peut rapprocher de ce fait l'exemple de l'Erysimum orientale qui, d'après MM. Guichard et Morel fils, se développe rapidement le long des talus du chemin de fer à Vaise.

Une herborisation est fixée à Miribel pour dimanche prochain. La séance est levée.

SÉANCE DU 5 MAI 1876

Le procès-verbal de la séance du 20 avril dernier est lu par M. Magnin, secrétaire, et sa rédaction adoptée.

Correspondance.

Le secrétaire donne lecture:

1° De la circulaire adressée par le bureau de la Société botanique de France, et annonçant officiellement l'ouverture de la session extraordinaire à Lyon le 26 juin prochain;

2o De quelques passages d'une lettre personnelle de M. Grenier, de Tenay, dans laquelle notre confrère demande à la Société si un résumé de l'ouvrage de M. Darwin sur les plantes carnivores lui serait agréable. M. Grenier, qui s'est mis en relation avec l'auteur, est, par conséquent, bien à même de donner un compte-rendu de cet ouvrage, dont les vues ingénieuses ont soulevé dans ces derniers temps une assez vive controverse.

Après quelques observations présentées par divers membres, M. le président propose de remercier M. Grenier de son offre et de lui faire savoir que la Société sera très-heureuse de recevoir son travail plein d'actualité. Adopté.

[ocr errors]

La Société a reçu depuis la dernière séance :

1° Revue savoisienne, 1876, no 4;

2° Note sur les mollusques de la formation post-pliocène de l'Acadie par M. G. Mathew, traduit de l'anglais et offert à la Scciété par M. Armand Thielens, membre correspondant..

Communications :

1o M. Cusin donne lecture du compte-rendu suivant :

HERBORISATION DU 23 AVRIL 1876 SUR LES COTEAUX DE NEYRON A MIRIBEL, par M. Cusin.

Le 23 avril, à 7 heures 30 minutes, une quinzaine de nos collègues se trouvaient réunis sur les bords du Rhône, près l'usine de la Compagnie des eaux, nonobstant les fâcheux pronostics du temps, qui cependant nous fut très-favorable.

Nous nous étions proposé de remonter le Rhône sans herboriser jusqu'au-delà de la Pape, de traverser ensuite la grande route, de parcourir, en les fouillant à mi-côte cette série de mamelons qui s'enchaînent en regardant le Rhône à l'est, et d'arriver à midi à Miribel pour prendre le train du retour.

Nous avons suivi de point en point notre programme. Malgré les regrets exprimés par nos jeunes botanistes le long du chemin de halage il a fallu, sans ralentir la marche, fouler aux pieds toutes ces petites plantes du premier printemps, qui d'ailleurs sont trop communes pour que je puisse les citer (1). J'appelle seulement votre attention sur le Linaria simplex, le Lamium incisum et le Pterotheca nemausensis, qu'on trouve moins communément ailleurs.

C'est sur les coteaux que nous avons commencé notre récolte, qui ne comprend, du reste, que des plantes signalées dans cet habitat et pour cette saison.

(1) Arabis Thaliana et A. hirsuta, Sisymbrium alliaria, Alyssum calycinum, Erophila vulgaris, Capsella Bursa-pastoris et C. rubella, Alsine tenuifolia, Arenaria serpyllifolia, Holosteum umbellatum, Stellaria holostea, Cerastium glomeratum et C. obscurum, Genista tinctoria et G. pilosa, Vicia sepium, Aphanes arvensis, Saxifraga tridactylites, Valerianella olitoria, Taraxacum palustre, Lithospermum arvense, Myosotis hispida, Scrophularia canina, Veronica arvensis, V. polita et V. hederafolia, Lamium amplexicaule, L. album et L. purpureum, Euphorbia verrucosa, E. Gerardiana et E. Cyparissias, Salix cinerea, S. purpurea, S. viminalis et S. triandra, Arum italicum, Carex glauca, etc.

« PreviousContinue »