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Les rochers du Châtelard-Condamine (1,400m), bien exposés, supportent les espèces suivantes, dont quelques-unes ont un caractère méridional:

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Dans les bois qui avoisinent Tournoux (1,500") on rencontre les espèces terricoles et lignicoles suivantes :

Cladonia alcicornis.

furcata.

v. scabriuscula.

Lecidea sanguineo-atra.

milliaria.

parasema.

En continuant à remonter l'Ubaye, on récolte dans les environs de la Rissolle et de Saint-Paul (1,500):

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Plus haut, à Serennes (1,600"), commencent à apparaître :

Rhizocarpon geographicum & alpicolum.
Squammaria rubina.

et dans les endroits ombragés : Solorina saccata, S. crocea; sur les arbres Physcia stellaris, Anaptychia ciliaris.

En remontant le vallon de Fouillouse (1,800-2,400"), où l'on trouve abondamment Parmelia saxatilis, Cladonia, etc., on arrive aux stations des :

Thamnolia taurica.

Alectoria ochroleuca.

Si, en face du fort de Tournoux on prend la vallée de l'Ubayette, on trouve successivement :

Dans la forêt et au Vallonnet de Meyronne (2,000-2,400"):
Rhizocarpon alpicolum.
Platysma nivale.

Platysma pinastri.

Usnea barbata.

Chlorea vulpina.

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Si l'on fait l'ascension des cols de la Portiole et de Soltron,

situés au-dessus de Larche, à 2,600TM environ, on récoltera sur

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Enfin, sur les rochers de Mirandol (2,600") on pourra récolter le Platysma juniperinum, et sur les rochers de Saint-Ours (3,000TM):

Rhizocarpum alpicolum.
Placodium chrysoleucum.

III. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

Le premier fait qui ressort de l'examen des énumérations qui précèdent, c'est que les espèces méridionales remontent le long de la vallée de l'Ubaye jusque vers 1,400" d'altitude; si l'on compare, en effet, notre liste avec celle donnée par M. Nylander (Syn., p. 72), on verra que ce savant indique comme espèces les plus caractéristiques du bassin méditerranéen :

Omphalaria pulvinata,
Squammaria Lagascæ,

Urceolaria occellata,

qui se rencontrent abondamment aux environs de la Condamine. Plus haut, la Flore prend un caractère franchement montagnard; les espèces suivantes de notre énumération sont données comme propres aux régions subalpines et alpines :

Alectoria ochroleuca,
Platysma nivale,

Solorina crocea,
Squammaria chrysoleuca.

Ce résultat concorde exactement avec ceux auxquels sont arrivés MM. Saint-Lager et Debat par l'étude des Phanérogames et des Mousses provenant des mêmes localités. M. SaintLager a fait ressortir l'analogie qui existe entre la végétation des environs de la Condamine et celle des environs de Gap dont le caractère méridional est très-accusé (1). M. Debat de son côté, a donné dans le mémoire déjà cité (tableau B) la liste

(1) Ann. Soc. bot. Lyon, t. II.

d'une série de Mousses méridionales provenant des environs de Condamine.

Si nous étudions nos Lichens au point de vue de leur relation avec la composition minéralogique du sol, nous voyons qu'un grand nombre sont franchement calcicoles; nous signalons spécialement :

Squammaria lentigera,
Psoroma fulgens,

Lecidea lurida,

vesicularis,

Endocarpon rufescens,
Collema melænum,

Synalyssa symphorea,

qui sont donnés comme particuliers aux terrains calcaires par M. Nylander (Syn., p. 73), et les espèces suivantes :

Placodium circinatum,

Aspicilla occellala,

Thalloidima candidum,

Biatora rupestris,

Lecidea calcarea, etc.,

qui, d'après nos observations, se trouvent dans nos environs, surtout sur les sols calcaires.

Cependant nos listes comprennent aussi des espèces silicicoles, telles que Umbilicaria, et surtout Lecidea geographica dont la var. alpicola paraît très-abondante dans plusieurs localités explorées par M. Boudeille. Un fait qui mérite aussi d'être signalé, c'est que tous les Amphiloma que j'ai reçus se rapportent à l'A. murorum, plante des substratums siliceux (Voyez Weddel in Bull. Soc. bot. France, 1876, p. 89); je n'ai vu aucun échantillon d'A. callopisma, si abondammenf répandu sur tous les murs et tous les rochers calcaires du mont d'Or lyonnais, du Jura, du Bugey, du Dauphiné, etc., et qui certainement n'aurait pas échappé à M. Boudeille.

Malgré la présence de ces quelques espèces calcifuges on peut donc conclure, comme M. Debat l'a fait pour les Mousses, que

à côté d'espèces indifférentes à la nature du sol, ce qui domine c'est une Flore calcicole. >

Mais ce n'est pas la végétation typique des calcaires purs secondaires (calcaires à entroques, corallien, craie blanche, etc.) caractérisée par l'abondance des Amphiloma callopisma, Verrucaria rupestris calciseda, Urceolaria contorta calcarea, Hoffmanni, etc.; c'est plutôt une végétation mixte, analogue à celle des calcaires de transition, et due à des conditions particulières dont le Lecidea geographica var. pulverulenta

Schær. est un curieux exemple (voy. Nylander, Syn., p. 75, en note) la présence sur les rochers du Vallonnet de cette variation intéressante d'un type nettement silicicole sous l'influence d'une modification du substratum, confirme encore cette manière de voir.

Je termine en notant quelques espèces qui ne se trouvent pas mentionnées dans la liste des cryptogames des environs de Grenoble et des sommets qui l'avoisinent, dressée par M. l'abbé Ravaud, liste qui du reste et ainsi qu'on pouvait s'y attendre, offre beaucoup d'analogie avec la nôtre; ce sont :

Cetraria Pinastri.
Physcia chrysophthalma.
Solorinella asteriscus.

Psoroma Lamarkii.

Urceolaria cinerea.

Urceolaria verrucosa.
Gyalolechia Schistidii.
Rhizocarpon alpicolum.
Endocarpon rufescens.

2° ANALYSE DU MÉMOIRE SUR L'HISTOTAXIE DES FEUILLES DE GRAMINÉES DE M. DUVAL-JOUVE, par M. Debat.

L'objet de la présente étude est, d'après l'auteur lui-même, de constater les principales dispositions des tissus dans les feuilles de graminées, et de déterminer, autant que possible, le rapport de certaines dispositions avec les fonctions imposées par le milieu.

Laissant de côté les considérations historiques qui, malgré l'intérêt qu'elles présentent, nous entraîneraient dans de trop longs détails, nous indiquerons tout d'abord la disposition histotaxique des feuilles de graminées, telle que l'auteur a pu la constater sur une section transversale. On voit : 1o à l'extérieur une enveloppe cellulaire constituant l'épiderme; 2o à l'intérieur un mésophylle composé de faisceaux fibro-vasculaires de divers degrés; de groupes fibreux, sous-jacents à l'épiderme, placés soit au-dessus, soit audessous des précédents, ou contre les marges des feuilles; d'un parenchyme vert remplissant l'intervalle; en outre, chez certaines espèces, on découvre un parenchyme incolore et un tissu étoilé à canaux aérifères.

Épiderme. — Les cellules de l'épiderme affectent trois formes différentes : 1° cellules recouvrant le tissu fibreux, très-étroites, à parois très-épaisses, avec ou sans expansions exodermiques; 2° cellules recouvrant le parenchyme, plus larges que les précédentes, à parois médiocrement épaisses, l'externe en général lisse, avec stomates; 3o cellules bulliformes, à grandes dimensions, parois minces, et configuration caractéristique. Ces trois espèces de cellules, par suite de la place qu'elles occupent, déterminent sur le limbe extérieur de la feuille des bandes allongées dans la direction des nervures et alternant les unes avec les autres. La répartition des bandes allongées constituées par les cellules bulliformes étant très-variée, mais constante suivant l'espèce, nous en signalerons les diverses particularités. Elles sont résumées dans le tableau suivant :

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Une observation très-délicate établit que c'est aux propriétés hygromé-, triques des cellules bulliformes que sont dus les plissements et circonvolutions que présentent en partie ou en totalité les limbes des feuilles chez les Graminées. M. Duval-Jouve a l'honneur de cette intéressante découverte.

Faisceaux fibro-vasculaires. Un faisceau complet ou primaire se compose de 2, rarement 4 gros vaisseaux ponctués ou rayés en ligne parallèle à la face inférieure du limbe, d'un groupe de très-petits vaisseaux réticulés et ponctués, aréolés, séparant les précédents et en nombre très-variable. Audessus et vers la face supérieure et sur la ligne médiane, un ou plusieurs vaisseaux annelés; à l'opposé, et toujours sur la ligne médiane, un groupe de cellules à parois grillagées. Cet ensemble est circonscrit en totalité ou en partie par une couche de cellules à parois jaune clair et que l'on peut assimiler à l'assise limite, membrane protectrice de M. Van Tieghem. Chez les faisceaux secondaires, les vaisseaux annelés disparaissent. En outre, chez les faisceaux tertiaires, les gros vaisseaux se réduisent à un cordon de petits vaisseaux ponctués. Ceci établi, les feuilles de graminées peuvent présenter les diverses dispositions suivantes: 1o à la nervure médiane, un faisceau primaire; aux nervures latérales saillantes, des primaires et des secondaires; aux petites nervures, des tertiaires; 2o seulement des primaires et des secondaires; 3° un primaire sur la carène, des tertiaires sur les parties latérales; 4° des rudimentaires seulement.

Tissu fibreux hypodermique. Ce tissu, constitué par des masses de fibres dites libériennes, est réparti en groupes isolés, lesquels, à l'exception des deux marginaux, sont situés au-dessus et surtout au-dessous des faisceaux fibro vasculaires, soit en contact immédiat avec eux, soit séparés par des assises de parenchyme. En règle générale, il peut se présenter des faisceaux fibro-vasculaires sans accompagnement de fibres libériennes. Jamais ces dernières ne se rencontrent sans être accompagnées de quelques vaisseaux. Voici

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