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nouvelles localités de l'une des plus intéressantes Fougères, l'Ophioglossum vulgatum que l'on croirait rare dans notre circonscription, à en juger par les indications contenues dans la Flore lyonnaise (1) de M. l'abbé Cariot.

L'O. vulgatum est commun dans les prés tourbeux situés entre le bois de l'Étoile, d'une part, et les villages de Marcy et de St-Genis-les-Ollières d'autre part; puis dans les prés qui s'étendent entre le village de Chaponost et le Corandin.

Je m'empresse d'ajouter que je dois la connaissance de ces stations nouvelles à M. l'abbé Boullu qui, depuis de nombreuses années, explore avec un zèle infatigable les environs de Lyon, où il a fait plusieurs découvertes intéressantes.

RAPPORT SUR LE BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, ANNÉE 1873, par M. Vivian-Morel.

Ce numéro du Bulletin de la Société botaniqué de France contient les travaux et les rapports sur les excursions de la Société et sur ses visites à divers éta blissements publics ou particuliers de botanique et d'horticulture pendant la session extraordinaire, tenue en Belgique dans le courant de juillet 1873.

Parmi les intéressants mémoires contenus dans ce numéro, je vous signale une note de B.-C. Dumortier sur l'Atriplex laciniata L., qui jette une clarté nouvelle au milieu de la confusion qui règne dans les ouvrages de botanique au sujet des Atriplex de la section des Obionopsis.

M. Ascherson, de Berlin, dans l'Appendix ad indicem horti berolinensis, année 1872, renouvelant l'erreur de Smith, Korps, Van-Hall, etc., prétend que l'Atriplex farinosa Dum. est le véritable Atriplex laciniata L. Il s'appuie pour cela sur l'Hortus Cliffortianus, la lre édition du Flora suecica et la 1re édition du Species plantarum, mais comme le fait très-bien ressortir M. Dumortier, il oublie de citer la 2e édition du Species, revue, corrigée et augmentée, laquelle fait autorité dans la science.

La note de M. Dumortier réfute victorieusement l'opinion de M. Ascherson qui a d'ailleurs commis des erreurs analogues dans sa flore de Brandebourg.

Une plante trouvée dans l'herbier de Nyst, sous le nom de Lamium maculatum var.; dont les feuilles rappellent le Leonurus Cardiaca a été considérée par M. Alfred Cogniaux, aide-naturaliste au jardin botanique de Bruxelles, comme un hybride entre les deux genres Leonurus et Lamium. Je sais que l'hybridation entre espèces de genres différents, bien que très

(1) Je persiste dans mon appellation de Flore lyonnaise. Ce titre sérieux convient à l'œuvre magistrale de notre savant compatriote. L'étiquette d'Etude des fleurs, conservée sans doute par respect pour la mémoire de Chirat, est peu en rapport avec l'importance de l'ouvrage.

rare, est cependant possible; on en a quelques exemples. L'auteur n'ayant pas pu faire d'expériences, son opinion, quoique plausible, restera toujours dans le domaine de l'hypothèse, et si ce n'était pas entrer dans une discussion sans base solide, je pourrais dire que la susdite plante est peut-être une déformation, un état tératologique particulier, mais non une hybride.

M. Cogneaux donne des détails très-intéressants sur le Festuca loliacea, qu'il considère comme un hybride entre le Lolium perenne et le Festuca elatior. Il avait d'abord trouvé sur une touffe de cette plante des tiges normales et d'autres, dont la moitié inférieure était la panicule biglumée du Festuca elatior; enfin, après de minutieuses recherches, il est arrivé à rencontrer tous les intermédiaires entre le Festuca loliacea et le Lolium perenne d'un côté, et le Festuca elatior et le Festuca loliacea de l'autre. Il conclut à la non légitimité du Festuca loliacea.

M. Ch. Royer, dans une communication faite à la Société sur l'application des organes souterrains à la détermination des plantes fournit des preuves nouvelles à l'assertion qu'il avait déjà émise en 1870 sur le même sujet. J'ai parcouru les clefs analytiques qu'il donne pour les genres Ranunculus, Viola, Epilobium, Enanthe, Cirsium et Campanula. A l'aide de ces clefs, on arrive parfaitement à la connaissance du nom des espèces. Je pense que cette méthode, appliquée concurremment avec les clefs analytiques basées sur les organes floraux, ou mieux encore fondue dans des clefs nouvelles, rendrait certainement d'immenses services aux commençants dont les premiers pas sont toujours mal assurés. Employée seule dans des cas exceptionnels, les services qu'elle rendrait ne seraient pas moins grands.

Dans la séance du 22 juillet tenue à Liége, M. Ed. Morren, professeur de botanique à la Faculté de cette ville, occupe le fauteuil et prononce un discours qui est une véritable histoire de la botanique du pays de Liége. Il serait trop long de vous énumérer toutes les plantes des diverses régions de cette province. Nous les trouvons pour la plupart dans le bassin du Rhône. Je vous citerai toutefois dans le Condroz: Phelipœa coerulea, Saxifraga cœspitosa, Asarum europæum, Bromus arduennensis Lej., Struthiopteris germanica, Fougère que nous ne trouvons pas en France, et Botrychium lunaria.

L'Ardenne, avec ses terrains siluriens et cambriens, fournit quelques bonnes plantes, telles que : Corallorhiza innata, Senecio Jacquinianus, Trientalis europæa, Wahlenbergia hederacea que nous pouvons récolter à Chenelette, dans le département du Rhône, Meum athamanticum et Arnica montana comme au Pilat, Lycopodium clavatum L., chamaecyparissus et complanatum.

Dans les tourbières : Rhyncospora alba, Narthecium ossifragum, Andromeda polifolia, Oxycoccos palustris et Malaxis paludosa.

Derrière les plateaux de Herves, se trouve un terrain remarquable.qui s'étend sur les confins de la Belgique et de la Prusse depuis les environs de Theux, en passant près de Dolhain jusqu'au voisinage de Bleyberg et de Gladbach, près du Rhin, pour recommencer de l'autre côté du fleuve. Ces terrains appelés calaminaires tirent leur nom du silicate hydraté de zinc nommé calamine; ils sont tous imprégnés de différents minerais de zinc à l'état de silicate hydraté ou anhydre, ou bien de carbonate.

Ces terrains présentent un intérêt extraordinaire au point de vue de l'in

fluence du sol sur les plantes. Parmi les espèces végétales particulières aux terrains calaminaires, je citerai en particulier un Viola, un Alsine, un Thlaspi, un Armeria, un Polygala, un Silene et un Festuca, qui tous ont reçu l'épithète de calaminaris.

SÉANCE DU 24 JUIN 1875

Admissions de MM. Gachon, Berthet, de M" Remillieux comme membres titulaires.

Correspondance :

Le Secrétaire général, M. Ant. Magnin, écrit d'Angers une lettre dans laquelle il donne quelques détails sur le programme de la session extraordinaire, tenue actuellement par la Société botanique de France au chef-lieu du département de Maine-etLoire.

M. Méhu propose d'inviter la Société botanique de France à venir à Lyon l'année prochaine pour y tenir sa session extraordinaire.

Après une courte discussion, il est décidé qu'une invitation sera adressée par notre Président au Président de la Société botanique de France.

COMPTE-RENDU DE L'HERBORISATION FAITE LE 13 JUIN, DE SAINT-GENIS-LAVAL A CHAPONOST, par M. Em. Guichard.

Le dimanche 13 juin, vingt-six de nos sociétaires, parmi lesquels M. Chenevière (de Tenay), étaient réunis à SaintGenis-Laval pour y faire, sous la conduite de notre Président, l'herborisation de Saint-Genis à Chaponost, puis de ce village. au Corandin et sur les bords du Garon.

Comme il a été déjà donné, p. 80 du t. II de nos Annales, une liste des plantes qu'on peut trouver dans cette herborisation, je me bornerai à signaler les plantes omises dans la liste susdite ou qui n'ont pu y figurer à cause de la différence d'époque.

1° De Saint-Genis à l'étang du Loup :

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En réunissant les indications qui précèdent à celles qui ont été déjà données (p. 80 du t. II), on aura la liste à peu près complète des principales espèces qui composent la florule intéressante de Chaponost.

Parmi les plantes ci-dessus désignées, il en est plusieurs au sujet desquelles je ferai quelques remarques. Le Potentilla decumbens est indiqué par M. Cariot sur les pelouses sèches des bords du Garon. Je crois pouvoir assurer que cette Potentille vit de préférence dans les lieux humides des bords de la rivière.

Je ferai remarquer aussi que les Lysimachia nemorum et Tordy lium maximum n'avaient pas encore été signalés dans la vallée du Garon.

Le Bunias qui a été récolté dans un champ situé à l'est de l'étang de Loup présentait un phénomène des plus singuliers. Sur le même pied on voyait des silicules crêtées et des silicules sans crêtes. Il résulte de là que ce Bunias était à la fois le B. erucago L. et le B. arvensis Jord. Cette bizarrerie a donné lieu à plusieurs personnes de conjecturer que le B. arvensis Jord. pourrait bien être un cas tératologique du B. erucago et non une véritable espèce. Il ne m'appartient pas de trancher une pareille question sur un simple soupçon.

M. THERRY montre quelques Champignons qu'il a récoltés pendant une herborisation faite le 13 juin dernier au Pilat. Parmi les espèces les plus intéressantes il convient de citer: Mycena vulgaris, Galera stagnina, Pholiota caperata, Ecidium periclymeni, Uromyces cacaliæ, Helminthosporium obovatum, Vibrissea truncorum, Mitrula paludosa, Stictis rhodoleuca et alba, Mesocarpus robustus.

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M. Therry montre aussi d'autres cryptogames communs tels que Uredo potentillarum, rosa, hypericorum, bistortæ; plusieurs Lichens vulgaires, entre autres les Cladonia cornucopioides et pyxidata, Evernia furfuracea, Cetraria islandica, Parmelia caperata.

La Société décide qu'une herborisation sera faite les 10 et 11 juillet de Tenay à Hauteville et de là à la forêt de Mazières et au Vély. Tous les membres de la Société seront invités par lettre spéciale à prendre part à cette belle excursion.

SÉANCE DU 8 JUILLET 1875

Admission de M. Grosjean comme membre titulaire.

Sont déposés sur le bureau :

1° Revue savoisienne;

2o Première livraison de l'Hepaticologia gallica de M. Husnot;

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