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Les Mémoires de la Société des sciences naturelles de Brême sont déposés sur le bureau.

Compte-rendu des herborisations :

1o HERBORISATION A RILLIEUX (AIN), le dimanche 9 juin, sous la direction de M. Cusin.

Voici les plus importantes des espèces qui y ont été récoltées : Salix cinerea (pied femelle), Ophyris aranifera, Pulsatilla rubra, Anthriscus vulga ris, Silene conica, Brachypodium sylvaticum, Carex nitida, Hutchinsia petroa, Helianthemum pulverulentum, H. salicifolium, Genista germanica, Euphorbia amygdaloides, Pterotheca nemausensis, Senecio gallicus, etc.

On a trouvé de plus le Vicia lathyroides qui est abondant sur les territoires de Chaponost et de Francheville, mais qui n'avait pas encore été signalé à la Pape.

2° HERBORISATION A DÉCINES.

Cette seconde herborisation a été faite le jeudi de l'Ascension, sous la direction de M. Vivian-Morel. Les espèces recueillies ayant été déjà signalées plusieurs fois, M. Morel se borne à mentionner les variations qu'il a observées chez plusieurs d'entre elles. Le Menyanthes trifoliata a été rencontré dans les marais de Décines sous deux formes différentes : l'une ayant des styles plus longs, l'autre les ayant plus courts que les étamines; ce cas d'hétérostylie doit être rapproché de celui signalé dans la séance du 1er avril dernier.

3° M. CARDONA fait passer sous les yeux des membres de la Société un échantillon d'une plante monstrueuse, qu'il a rapporté du Mont Cindre et qu'il cultive depuis huit ans dans son jardin, sans qu'elle ait subi de variation. Cette plante seraitelle un Pyrethrum corymbosum, qui n'aurait qu'un seul capitule, lequel ne s'épanouirait pas lui-même ?

M. ALLARD croit qu'il faut plutôt rapporter cet échantillon à un Leucanthemum à feuilles linéaires.

M. CARDONA dit aussi avoir trouvé, soit près de Monchat, soit dans les bois au-dessus de Miribel, deux variétés de l'Arum vulgare; l'un a le spadice marron, l'autre violet foncé.

4 M. FERROUILLAT a récolté en grande quantité à Sainte

Foy-l'Argentière le Genista anglica qui est assez rare dans nos environs immédiats.

M. SAINT-LAGER, qui vient de faire l'ascension du Pilat pour y récolter le Thlaspi virens, rappelle qu'on trouve en abondance ce même Genista anglica, ainsi que le Sarothamnus purgans, avant d'arriver au Planit.

5° MM. GUILLAUD et SAINT-LAGER présentent des pieds de Podospermum laciniatum couverts d'Ecidium chichoracea

rum.

MM. CUSIN et MOREL font remarquer que cette plante est excessivement abondante aux Charpennes, au Grand-Camp et à Vaise.

6° M. SAINT-LAGER informe la Société qu'étant allé, ces jours derniers, chercher le Carex brevicollis dans la localité dite Croix-du-Reposoir entre Belley et Saint-Germain-les-Paroisses, il n'a pas été plus heureux cette année que l'année dernière et n'a pu trouver, malgré les recherches les plus minutieuses, un seul pied du susdit C. brevicollis. En revanche, il a constaté l'abondance extraordinaire du C. pilosa. Ce Carex est fort rare dans la région méridionale où on ne le signale que dans les bois de Jau, de Salvanère et de Boucheville dans les PyrénéesOrientales. On ne le connaît pas dans la région pyrénéenne, non plus que dans l'ouest, le nord et le centre de la France, si ce n'est dans une localité des environs de Charolles (Saône-etLoire). Dans la Lorraine, il est fort rare près de Pont-àMousson.

En dehors de ces localités exceptionnelles et d'une autre au bois de Jacob près de Chambéry, le C. pilosa occupe en France deux petites aires peu étendues; la première s'étend dans le Jura d'Arbois à Lons-le-Saunier et jusqu'à Panessières, avec extension sur le premier plateau dans les bois de Beaume, de Montrond, des Moidons jusqu'à Pont-d'Héry. Il est rare dans le Jura neuchâtelois au Chaumont et dans le Jura bâlois à Olsberg, Rheinfelden, Crenzacherhorn; on l'a aussi observé dans quelques localités des cantons de Genève, de Vaud et de Berne.

La seconde aire locale du C. pilosa occupe les environs de Belley à Saint-Germain, Saint-Benoît, Glandieu, Pierre-Châtel, Parves.

Il est inconnu dans le Dauphiné.

Le C. pilosa offre donc un nouvel exemple d'une dispersion géographique dont la bizarrerie défie toute explication. C'est d'ailleurs une plante qu'on ne peut plus méconnaître lorsqu'on l'a vue une seule fois. Bien que ses feuilles poilues-ciliées sur les bords, les nervures et les gaînes aient quelque ressemblance avec celles du C. pallescens, ces deux Carex diffèrent tellement par la forme de leurs épis staminifères et fructifères qu'il est impossible de les confondre un seul instant.

Je serais bien désireux que quelqu'un me montrât la station précise du C. brevicollis à la Croix-du-Reposoir afin de dissiper le soupçon que j'ai eu d'une erreur commise par le botaniste qui a indiqué à l'auteur de la Flore lyonnaise l'existence de cette cypéracée dans ladite localité, où je n'ai vu que les C. pilosa, ornithopoda, sylvatica et gynobasis, sans parler des C. glauca et procox qui font le désespoir du botaniste en quête de plantes rares. Mais je n'ai garde d'oublier qu'on n'est pas autorisé à nier les faits qu'on n'a pas observés et j'attends de nouveaux et plus amples renseignements.

Une herborisation, dirigée par M. Cusin, aura lieu à Sathonay le dimanche 23 mai prochain.

M. DEBAT Continue la lecture de son mémoire sur l'examen des doctrines relatives à la question de l'espèce.

SÉANCE DU 27 MAI 1875

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et sa rédaction adoptée.

M. Renaud est admis comme membre titulaire.

Correspondance. Sont déposés sur le bureau:

1o Le n° 3 du tome XIII du Bulletin de la Société royale de botanique de Bruxelles, contenant une flore des Muscinées de la Belgique;

2o Essai d'un catalogue raisonné des Mousses et des Sphaignes de Maine-et-Loire, par M. G. Bouvet;

3° Plantes rares et nouvelles pour le département de Maineet-Loire, du même auteur;

4 Circulaire du Secrétaire général de la Société botanique de France au sujet de la prochaine session à Angers.

5° Revue bryologique de M. Husnot, no 1-3 de la 2TMe année ;

Compte-rendu des herborisations.

Une excursion a eu lieu le 23 mai dernier, à Sathonay, sous la direction de M. Cusin. En l'absence de M. Guichard qui devait faire le rapport, M. Cusin rend compte de cette herborisation.

Les espèces habituelles ont été récoltées : Ranunculus nemorosus, Fumaria parviflora, Spergularia rubra, Geranium sanguineum, Trifolium alpestre, Caucalis daucoides, Sanicula europœa, Sedum fabaria, Galium tricorne, Asperula odorata, Convolvulus cantabrica, Orobanche epithymum, Euphorbia dulcis, Maianthemum bifolium, Carex pallescens, C. divulsa, C. muricata, Phleum asperum, Melica uniflora, Bromus madritensis, Myosurus minimus, près de la gare.

Une espèce mérite une mention spéciale: c'est le Bromus maximus, qui a été trouvé sur le mamelon situé en face du tir du Grand-Camp. Cette espèce n'avait pas encore été donnée comme appartenant à la Flore lyonnaise, bien qu'elle soit indiquée à Néron dans le Catalogue de J. Fourreau.

M. SAINT-LAGER rappelle que le Bromus maximus est trèsabondant sur les talus qui relient le fort de Villeurbanne à celui des Brotteaux.

Communications :

1o M. Cusin présente à la Société les espèces critiques démembrées du Sideritis hyssopifolia L., ce sont :

Sideritis remotiflora Jord. F. Jonage.

S. longicaulis Jord. F. Bords de l'Ain à Chazay, Jonage, la Pape.

S. stricta Jord. F. Bords de l'Ain, Jonage, îles du Rhône. S. orophila Jord. F. Le Reculet.

S. jurana Jord. F. Le Reculet, Nantua, Ordonnaz, Inimont. S. integrifolia Jord. F. Tenay.

S. pyrenaica Poir. Pyrénées (S. crenata Lap.)

M. CUSIN explique aussi les caractères des différentes formes du Sideritis hirsuta qui ont servi à établir les espèces sui

vantes :

S. provincialis Jord. F. Saint-Paul-Trois-Châteaux, Orange, Saint-Remy, les Alpines, Barbentane, Graveson.

S. nemausensis Jord. F. Nîmes, Jonquières, Broussan. S. hirsuta L. (S. tomentosa Pourret). Saint-Gilles (Gard). M. Cusin présente, en outre, des échantillons nombreux de Capsella bursa-pastoris pouvant rentrer dans les coupes suivantes C. agrestis, virgata, præcox, ruderalis, sabulosa, rubella Reut., gracilis Gren.; cette dernière peut bien être le C. virgata Jord.; elle se distingue par des silicules très-grèles, qui ne sont probablement que des silicules avortées.

2° M. VIVIAN-MOREL, dans une excursion faite le 17 mai dernier aux Roches de Beaume-les-Messieurs (Jura) a récolté: Hyssopus officinalis, Sesleria cærulea, Arabis alpina, Teucrium montanum, Hieracium Jacquini, Sedum dasyphyllum, Gentiana cruciata, G. lutea, Saxifraga sponhemica, S. aizoon, Draba aizoides, Saponaria ocymoides, Anthriscus vulgaris, Digitalis lutea, etc.

M. Morel a été très-étonné de rencontrer dans cette localité, située en plein terrain jurassique, le Sarothamnus scoparius qui se plaît habituellement dans les terrains siliceux.

M. SAINT-LAGER explique la présence du Sarothamnus dans cette localité, par la nature du sol formé d'argiles de l'oxfordien, argiles à Chailles ou rognons siliceux qui ont pu fournir l'élément minéral nécessaire à la végétation de cette plante.

Il est certain que le Sarothamnus scoparius et le Calluna vulgaris qui couvrent, d'une manière uniforme, les coteaux incultes des territoires d'une grande partie de la France constitués par le granite, le gneiss, le micaschiste, le grès ou d'autres terrains de composition analogue, ne se montrent que par places très-restreintes dans les chaînes jurassiques et seulement là où le calcaire devient fortement argileux, c'est-à-dire lorsqu'il contient de notables quantités de silicates alumineux et alcalins, ou bien encore, ainsi qu'il arrive fréquemment dans l'oolithe inférieure et moyenne, et surtout dans les couches oxfordiennes, lorsque le calcaire marneux est mélangé à de grandes quantités de rognons siliceux appelés Chailles dans le Jura et Charveyrons dans notre Mont-d'Or lyonnais.

Les S. scoparius, Calluna vulgaris et autres plantes qu'on

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