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3° NOTE SUR LES LOCALITÉS DE L'ARTEMISIA VIRGATA, DANS LES ENVIRONS DE MEXIMIEU, par M. Fiard.

L'Artemisia virgata Jord., très-distinct de l'A. campestris L. avait été indiqué à Meximieu et sur les territoires de la rive droite de la rivière d'Ain, dans les précédentes éditions de la Botanique descriptive de M. l'abbé Cariot. Ces indications ont été supprimées dans la cinquième édition du même ouvrage où la susdite plante n'est plus indiquée qu'à Vienne et à Givors. Notre Armoise de Meximieu serait, non l'A. suavis, mais bien l'A. virgata Jord. Je vous apporte de très-nombreux échantillons cueillis par moi cette année sur les territoires de Meximieu, Charnoz et Loyes le long d'un talus qui passe successivement par ces trois communes. Au surplus voici des renseignements plus précis pour trouver l'A. virgata.

Partant de Meximieu par le chemin qui conduit au PortGalland on prend, à une distance de 4 kilom., un chemin situé à gauche et conduisant à l'ancien moulin de Giron. On ne tarde pas à trouver quelques pieds d'A. virgata, près de la saulaie située au pied d'un talus qui domine la route vers la droite. L'Armoise est particulièrement abondante près d'une petite vigne située à peu de distance du moulin Giron. On la retrouve près de l'extrémité N.-E. de l'écluse, puis sur le talus jusqu'à la limite des communes de Charnoz et de Meximieu; ensuite elle devient plus rare jusqu'à Bussin, où se trouve la limite des territoires de Meximieu et de Loyes. On en trouve aussi quelques touffes dans les pâturages de Giron qui, dans l'ouvrage de M. Cariot, sont appelés les Peupliers.

Enfin, j'en ai trouvé de fort belles touffes en revenant des Peupliers à Meximieu par le chemin qui passe vers les fours à chaux de Soffray; mais, dans cette dernière localité, la plante m'a paru plus petite et moins odorante que le long du talus dont j'ai parlé précédemment.

Je n'ai jamais rencontré l'A. virgata dans les montagnes du Bugey où on avait soupçonné son existence.

M. ROUAST rend compte d'une excursion qu'il a faite dernièrement à Tenay. Il a visité la localité du Carex brevicollis et récolté plusieurs des espèces intéressantes qui ont été signalées par MM. Saint-Lager et Grenier dans le t. II et dans le n° 1 du t. III de nos Annales.

M. LACROIX a trouvé à Chevagny près Mâcon un hybride entre l'Orchis morio et l'Orchis laxiflora.

M. MAGNIN analyse l'article sur les Champignons que M. Bertillon a rédigé pour le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, et dont il a bien voulu envoyer, sur la demande de M. Therry, un exemplaire à la Société. Cet article se recommande à l'attention des cryptogamistes par la clarté, la disposition méthodique des matières, la réforme heureuse de certaines dénominations barbares, la connaissance parfaite des dernières et récentes recherches de mycologie. M. Magnin donne lecture de plusieurs passages de cet article en faisant ressortir la puissante originalité de leur auteur.

SÉANCE DU 29 AVRIL 1875

MTM Legros et M. Quioc, interne des hôpitaux, présentés à la dernière séance, sont admis à faire partie de la Société à titre de membres titulaires.

Correspondance :

Sont déposés sur le bureau :

1o Le n° 1 de la 3me année du Bulletin de la Société des sciences naturelles de Nimes;

2° Un n° de la Revue des Sociétés d'histoire naturelle de province de M. Dubreuil. M. Magnin y relève une erreur grave qui s'est glissée dans les analyses d'articles parus dans les Annales de notre Société. L'auteur donne à entendre que nous aurions découvert le Carex brevicollis à la montagne de Parves. Nous croyons devoir rappeler qu'il fut trouvé, il y a déjà bien longtemps, par Auger, ainsi que le témoigne de Candolle dans la Flore française. La phrase devrait être ainsi modifiée : ce Carex, connu seulement dans quelques localités du Banat hongrois, de la Transylvanie, n'avait été signalé en France que dans les environs de Belley, notamment à la montagne de Parves.

Communications :

1o M. CUSIN a visité, pendant le printemps dernier et à plu

sieurs reprises, les bords du Rhône au voisinage du GrandCamp; il s'est assuré que les différentes espèces de saules signalées par les Flores y existent encore aujourd'hui.

En voici la liste: Salix alba L., amygdalina L., cinerea L., daphnoïdes Vill., fragilis L., incana Schrk., purpurea L., rubra Huds., viminalis L.

M. Cusin a reconnu la présence, dans les Saulaies du GrandCamp, de deux formes du Salix incana; l'une a l'écorce jaune, les chatons grands et recourbés; la seconde a l'écorce rouge et les chatons plus petits et droits.

Dans ces mêmes localités, on peut observer des pieds de Salix rubra dont les étamines, au lieu d'être soudées jusqu'au milieu de leurs filets, sont presque libres, à peine adhérentes à la base. Cette variété représente peut-être un hybride entre les S. rubra et viminalis.

Enfin, remarque intéressante, le Salix cinerea ne s'y trouve représenté que par des pieds femelles.

M. MOREL observe à ce sujet que c'est bien le cas ordinaire; il a toujours remarqué que sur cinquante pieds de S. cinerea on trouve ordinairement quarante pieds à fruit.

2° M. l'abbé CARRÉ annonce qu'il a récolté dernièrement, dans les îles Royes, quelques échantillons de Tulipa silvestris, et au Mont-Cindre un Vinca minor à fleurs doubles de couleur violet foncé.

3o M. SAINT-LAGER fait passer sous les yeux des sociétaires diverses mousses qu'il a récoltées dimanche dernier à Charbonnières, en compagnie de M. Sargnon. Il signale un fait qui donne une preuve nouvelle de la préférence bien connue de certaines mousses pour les places à charbon. Dans le bois de l'Étoile, on avait mis le feu, sur un assez grand espace, à des bruyères et à des genêts; peu de temps après, le sol était entièrement couvert de Funaria hygrometrica et de Ceratodon purpureus, deux mousses qui ont une prédilection toute particulière pour les sols où la présence de la potasse et des débris organiques azotés détermine la production du nitre.

A ce propos, M. Therry ajoute qu'il a observé, dans le département du Gard, une grande abondance de Funaria hygrometrica sur des débris scoriacés sortant d'une fonderie.

M. Saint-Lager dit que, sans quitter Lyon, on peut observer

actuellement un fait identique sur les scories ferrugineuses amoncelées le long des clôtures en planche des ateliers de la Buire. Les silicates alcalins contenus dans les scories jouent le même rôle chimique que les cendres végétales, et, comme cellesci, sont des causes énergiques de nitrification lorsqu'ils sont mélangés à des matières organiques azotées.

4° M. CUSIN fait hommage à la Société, au nom de M. Perret, de Saint-Genis-Laval, de soixante plantes de la Provence qui seront intercalées dans l'herbier.

M. Cusin lit ensuite un Mémoire de M. Perret, intitulé : Esquisse de la végétation spontanée du département des Bouches-du-Rhône. L'auteur examine d'abord les principales conditions climatériques de la Provence :

« Le botaniste, dit M. Perret, qui passe de notre région lyonnaise dans celle de la Provence, ne peut s'empêcher d'attribuer d'abord à la chaleur seule la grande différence qu'il observe dans la végétation des deux contrées. Mais lorsqu'il a séjourné assez longtemps dans le midi de la France, il reconnaît alors que, indépendamment de la thermalité dont l'influence est évidente, il est un autre élément qui joue dans la climatologie un rôle considérable et bien apprécié par M. Martins, c'est l'humidité plus ou moins grande du sol et de l'atmosphère, humidité qui est la conséquence de la quantité de pluie tombée aux diverses époques de l'année.

« Dans le nord de la France, les pluies sont légères et fréquentes; sur les bords de la Méditerranée, au contraire, les pluies sont rares, mais considérables eu égard à la quantité tombée en un temps donné. Il tombe, à Lyon, 080 de pluie par année; dans le Midi, il tombe 1" d'eau pendant le même laps de temps, avec cette différence que, dans le Nord, les pluies sont réparties presque également dans toutes les saisons, tandis que dans la Provence, le Roussillon et la partie voisine du Languedoc, toute l'eau tombe de l'automne au printemps, ces deux saisons étant séparées par une longue période sèche.

« On comprend alors que les plantes de nos pays à stomates développés et dans lesquelles l'exhalation est rapide se dessécheraient sous l'action énergique et prolongée de la chaleur estivale. Au contraire, la plupart des espèces méridionales à transpiration peu abondante résisteraient mal à l'influence persistante de l'humidité du sol et de l'atmosphère.

Après ces considérations sur la climatologie du midi de la France, M. Perret étudie successivement la végétation des champs, des coteaux incultes ou garrigues, des rochers, des bois et des plages maritimes, et énumère les espèces les plus intéressantes qu'on rencontre dans ces diverses stations. Un travail analogue a déjà été fait par M. Derbès, professeur à la Faculté des sciences de Marseille, dans l'ouvrage intitulé: Catalogue des plantes qui croissent naturellement dans le département des Bouches-du-Rhône. Il serait fort à désirer que quelque botaniste, réunissant tous les matériaux épars dans les livres et dans les collections particulières, nous donnât un tableau complet de la riche végétation de notre belle Provence, dont M. Perret, dans son Mémoire, nous donne une esquisse fort intéressante.

5° M. DEBAT lit la première partie d'un Mémoire intitulé: Remarques sur la doctrine de M. Jordan relativement à la question de l'espèce.

Une herborisation aura lieu jeudi, jour de l'Ascension, à Décines, sous la conduite de M. Vivian-Morel.

SÉANCE DU 13 MAI 1875

Le procès-verbal de la dernière séance rédigé et lu par M. G. Roux, un des secrétaires, est adopté.

MM. A. Boital et A. Gazagne, présentés à la dernière séance sont admis à faire partie de la Société à titre de membres titulaires.

Correspondance:

Le Secrétaire donne lecture des lettres suivantes :

1° M. de Schoenefeld, secrétaire général de la Société botanique de France, annonce l'ouverture de la prochaine session extraordinaire de la Société à Angers, le 21 juin prochain, et invite les membres de la Société botanique de Lyon à y prendre part;

2o M. Roux (de Marseille) remercie la Société de l'avoir admis comme membre correspondant et promet un envoi de quelques espèces rares des environs de Marseille, dont il donne la liste;

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