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rive gauche de l'Albarine jusqu'à la cascade et redescendre à Tenay par Chaley.

Suivant l'époque, on pourra récolter :

Jusqu'au pont de la Violette et dans les prés au-dessus :

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Au commencement d'avril, en montant de Chaley à Vaux-de

Boeuf, on pourra récolter :

Crocus vernus L.

Corydalis bulbosa D. C.

Mercurialis perennis L.

Leucoium vernum L.

Adoxa moschatellina L.

Erythronium dens canis L.

Après ces récoltes, on vient rejoindre la route au pont de la Violette pour redescendre à Tenay.

La troisième enfin, et sans contredit la plus agréable tournée que l'on puisse faire de Tenay, c'est l'ascension du Mont Jargoy (1,084 mètres). Je dis la plus agréable non-seulement sous le rapport de la richesse de la Flore, mais aussi à cause du coup d'œil magnifique dont on jouit au sommet de cette montagne. Attiré par ce double appât, aucun botaniste ne voudra venir à Tenay sans faire cette course.

Donc, par une belle journée de l'été, mettez-vous en route assez tôt pour arriver au sommet de la montagne avant le lever du soleil. Pour monter, vous avez le choix entre deux chemins, mais vous devez préférer celui dit de Change-Pont, qui vous conduit par une pente régulière assez douce jusqu'au point culminant de la montagne, grand pâturage où paîssent en été quelques troupeaux de vaches. Si vous êtes arrivé assez tôt et que le temps soit propice, vous découvrez: Au nord-est, tout le haut Bugey, ondulé, déchiré, entrecoupé, parsemé de petits villages, de champs cultivés, de verts pâturages, le tout encadré dans de sombres forêts de sapins; à l'ouest, la Bresse, les Dombes, dont vous voyez miroiter les étangs, les coteaux du Beaujolais; au midi, les plaines du Dauphiné, les nombreux circuits du Rhône, et Lyon qui se perd dans la brume; à l'est, les Alpes, dont la vue éveillera toujours de doux souvenirs dans l'âme du botaniste qui a été assez heureux pour les parcourir; puis enfin, à vos pieds, la vallée de l'Albarine encore noyée, à cette heure matinale, dans les brumes qui ne tarderont pas à s'élever et à se dissiper lorsquelles auront été échauffées par les rayons du soleil.

Sur le mont même et en descendant à Evoges, vous récolterez:

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Lonicera Etrusca Santi dans un bois, sur le versant du mont. Dianthus Carthusianorum L. Dianthus Scheuchzeri Rchb.

Le Dianthus superbus est signalé dans les bruyères d'Evoges.

Sous le rocher de Naz:

Stipa pennata L.

Helianthemum canum Dum.
Helianthemum fumana Balb.
Lactuca perennis L.

Phalangium liliago Schreb.

Rubia peregrina L.

Petroselinum sativum Hoffm.

Anthyllis montana L.

Helianthemum pulverulentum D. C.
Potentilla caulescens L.
Laserpitium siler L.

Phalangium ramosum L.

Hieracium lanatum Vill.
Caucalis grandiflora L.

D'Argis à Tenay, sur les talus entre la route et la rivière, près de l'usine Chancel Cardamine Impatiens L.

De là, en regardant dans les rochers à gauche, vous apercevez sur un des redans, un mur appliqué contre le rocher même; ce mur, construit je ne sais à quelle époque ni dans quel but, est appelé du nom prétentieux de Fort. Pour y arriver, on prend un petit sentier près de la gare et on monte une pente assez raide jusqu'à ce qu'on ait atteint le premier redan, que l'on suit ensuite sans courir le moindre danger; d'ailleurs, il faut tout au plus un quart d'heure pour monter de la route au fort. C'est autour du fort même que j'ai trouvé le Sysimbrium sophia L., non signalé encore dans nos environs; on doit le trouver probablement dans les terres au dessous, où il a dû descendre.

En montant, vous avez pu récolter:

Lactuca perennis L.

Vincetoxicum officinale Moench.

Dianthus Scheuchzeri Rchb.

Orchis muscifera Huds.

Vous revenez à la route en suivant le même chemin.

ANALYSE DU MÉMOIRE DE M. GILKINET SUR LE « SORDARIA FIMICOLA » OU « SPHÆRIA EQUINA », par M. Debat.

Les mycologues ont toujours éprouvé de grandes difficultés à observer l'évolution du conceptacle des Champignons, parce que cet organe qui renferme les thèques et les paraphyses se développe au sein du stroma, c'est-àdire de la masse cellulaire qui enveloppe plusieurs conceptacles.

M. A. de Bary avait tourné la difficulté en examinant les Erysiphe. M. Gilkinet a étudié de son côté le Sordaria fimicola dont les conceptacles naissent isolés sur un mycelium qui se développe sur le crottin de cheval, matière facilement désagréable.

Passons aux faits observés par M. Gilkinet, faits conformes à ceux déjà constatés par M. de Bary chez les Erysiphe.

Du mycelium horizontal s'élèvent des filaments verticaux dont l'extrémité supérieure se contourne en quatre ou cinq tours de spire serrés les uns contre les autres, c'est le carpophore.

De la base du carpophore naît un second filament assez court, un peu renflé à l'extrémité, c'est le pollinode. A un certain moment, l'extrémité du pollinode s'applique contre le carpophore, et son contenu se transvase à travers la membrane du carpophore pour opérer la fécondation. A partir de ce moment, le pollinode se flétrit, et l'on voit sur divers points du carpophore s'élever plusieurs cellules saeciformes, allongées, qui seront les thèques.

Pendant cette évolution, le Mycelium émet concentriquement au carpophore un grand nombre de filaments qui, par leur union, constituent l'en veloppe conceptaculaire des thèques. L'observation de ces dernières devient dès lors fort difficile, et malgré des dissections très-délicates, M. Gilkinet n'a pu suivre leur développement ultérieur.

L'enveloppe qui forme le conceptacle est formée par trois séries de couches cellulaires. L'extérieure, composée d'une seule série de cellules, est assez dure, colorée; c'est elle qui donne a■ conceptacle sa rigidité. Au-dessous sont trois ou quatre couches de cellules parenchymateuses assez serrées. A l'intérieur cinq ou six cellules à parois minces, hyalines, lâches. Ce sont elles qui donnent naissance aux paraphyses. Celles ci, en s'aliongeant s'entremêlent avec les thèques et, quand on détache le nucleus thécigère, sont entraînées avec les thèques, ce qui a fait croire à plusieurs mycologues, qu'elles faisaient partie du nucleus. En réalité leur origine en est complètement indépendante.

SÉANCE DU 4 MARS 1875

Correspondance :

Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse.

Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, contenant plusieurs mémoires intéressants dont M. Méhu donnera un compte-rendu.

Revue savoisienne.

Bulletin de la Société botanique de France, contenant un remarquable mémoire de M. Naudin sur la question de l'Espèce, une note de M. Méhu sur la Vallisnerie, et un travail de M. Max. Cornu sur la Puccinie des mauves.

A propos de la note de M. M. Cornu et de différents articles publiés dans les journaux de Lyon, M. Méhu fait remarquer qu'il n'y a aucun accident à redouter de l'emploi des fleurs de Mauve en médecine; puisque la puccinie ne se développe jamais

sur les fleurs, mais seulement sur les feuilles. M. Méhu ajoute que les cultures de M. Sylvestris qu'il fait à Villefranche pour les besoins de son officine, ont aussi été envahies par le parasite, et qu'il se propose de combattre celui-ci par le soufrage.

M. CUSIN dit que les M. sylvestris et rotundifolia ne sont pas les seuls employés en pharmacie et qu'on y fait aussi un grand emploi du M. mauritanica, appelé vulgairement Mauve du nord, dont les fleurs sont plus grandes que celles des autres espèces.

Sur la présentation de M. Therry, M. le docteur Bertillon est admis comme membre correspondant. M. Therry offre à la Société, de la part de M. Bertillon, un ouvrage sur les Champignons, tirage à part de l'article publié dans le Dictionnaire des sciences médicales.

Communications :

M. Cusin fait l'exposé des opinions émises par les auteurs sur la découpure des feuilles, et spécialement sur ce que l'on entend par feuilles simples et feuilles composées.

11 rappelle que lorsqu'un limbe de feuille présente des découpures, il prend, eu égard à la profondeur des lobes, des qualificatifs dont, malheureusement, les auteurs qui décrivent les plantes, ne respectent pas toujours la signification rigoureuse. (feuilles, — fides, partites, séquées).

Mais là où les opinions sont les plus diverses, c'est sur la manière de considérer et de qualifier les limbes qui arrivent à la sécation, c'est-à-dire dans le cas où le parenchyme de la feuille se divise jusqu'au pétiole ou jusqu'au faisceau fibreux, qui est la continuation de celui-ci et qu'on nomme le rachis; c'est alors que les mots de feuilles simples ou de feuilles composées sont employés de la façon la plus diverse et la plus arbitraire.

M. Cusin signale les auteurs anciens qui ne fournissent sur ce sujet que des données vagues et souvent contradictoires; il passe à quelques auteurs plus modernes et cite Lecoq, Payer, De Candolle et Seringe.

Lecoq appelle feuille composée la feuille séquée dont les parties n'adhèrent au rachis que par leurs vaisseaux. Selon lui, il faut qu'il n'y ait aucune décurrence de parenchyme sur le

rachis.

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