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Arrivés au pont de la Violette, nous nous engageons dans les prairies qui bordent l'Albarine et, tout en regrettant les espèces vernales que nous ne pouvons plus y rencontrer, telles que: Narcissus poeticus L., Scilla bifolia L., Gagea lutea Schult., nous récoltons :

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Puis, au lieu de traverser le pont et de suivre la route sur la rive gauche de l'Albarine, nous prenons le sentier qui conduit

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(1) Tous les échantillons que j'ai rapportés de la vallée de l'Albarine me paraissent identiques à la plante publiée dans le Flora sequaniæ exsiccata, no 304, sous le nom de Aconitum vulgare D. C. (Boreau !).

Cirsium oleraceum Scop.

Cardamine impatiens L.

Circæa lutetiana L.

Blitum bonus Henricus C. A. Mey.
Scrophularia aquatica L.

Au-delà du village, se trouve une grande prairie dans laquelle on peut récolter au printemps: Fritillaria meleagris L. et Gagea lutea Schult. Nous y voyons actuellement une grande abondance de Senecio flosculosus Jord.

Les rochers voisins sont couverts de:

Teucrium montanum L.
Ribes alpinum L.

Polypodium calcareum Sm.
Prenanthes muralis L.
Laserpitium Siler L.

Au Pont-des-Pattes :

Salvia glutinosa L.
Cystopteris fragilis Bernh.
Arabis alpina L.

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Laserpitium latifolium L.
Scolopendrium officinale Sm
Hieracium amplexicaule L.
Jacquini Vill.

Sesleria cærulea Ard.

Mæhringia muscosa L.
Silene glareosa Jord.
Valeriana montana L.
Polygonatum vulgare Desf.
-Cytisus laburnum L.
Mercurialis perennis L.
Rubus Idous L.

Senecio Fuchsii Gmel.
Coronilla Emerus L.

Malus acerba Mérat.
Carlina vulgaris L.
Hutchinsia petræa R. Br.
Sorbus Aria Crantz.

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Dans les éboulis et sur le bord du sentier qui s'élève de la vallée pour aboutir à la route de Hauteville près de la maison des gardes :

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Dès qu'on a franchi les premiers lacets du sentier, l'horizon s'élargit et nous nous arrêtons pour contempler dans toute

sa splendeur le merveilleux spectacle qui s'offre à nos regards. Nous embrassons d'un coup-d'œil la route que nous venons de parcourir sur les rives de l'Albarine, les nombreuses usines de Chaley, à nos pieds le hameau de Charabotte et devant nous, sur le plateau opposé, le gros village de Lacoux. A notre droite, << La roche de Thiou, qui relie la montagne de l'Esculaz à celle de Dergit, ferme entièrement la gorge en décrivant un gigantesque hémicycle. Elle atteint une hauteur de 150 mètres. L'Albarine s'y est creusée un passage; elle s'y précipite avec furie et forme trois cascades superposées, divisées entre elles par deux paliers qui affectent les figures les plus bizarres, résultat du travail des eaux sur une roche composée de couches plus ou moins compactes. Là, ce sont des grottes, des fissures, des cuves, des canaux; ici, des pyramides, des pendentifs, des corniches. En bas est un chaos de rocs précipités des flancs de la montagne et d'où s'élève une poussière humide qui souvent assombrit le tableau (1).

«

Grâce à la pluie des jours précédents, le volume ordinaire de l'eau de l'Albarine est presque doublé; la cascade de Charabotte présente rarement, au dire de M. Chenevière, un aspect aussi grandiose. Sans la perdre de vue et sans cesser de l'admirer, nous nous avançons sur la route d'Hauteville, qui se déroule sur le flanc de la montagne de Longecombe et de Dergit jusqu'au Golet du Thiou, où elle disparaît à nos yeux. Le talus est couronné par de grosses touffes d'Artemisia Absinthium L. ou de délicates rosettes fleuries de Campanula caespitosa Scop. On peut encore récolter:

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p. 212.

(1) Baron Raverat. Les vallées du Bugey, 11, (2) C'est sur la foi de M. Magnin (Ann. Soc. bot. Lyon, I, p. 48) que je mentionne ici le Salix Seringeana Gaud. (S. oleifolia Vill ?), car je n'ai rien trouvé dans mes récoltes de Charabotte que je puisse rapporter avec certi tude à cette rarissime espèce. Au reste la question ne pourra être tranchée

Prenanthes purpurea L.

Pimpinella magna L. v. rosea.

Amelanchier vulgaris Monch.
Cotoneaster vulgaris Link. (1).

On aborde le plateau d'Hauteville par une trouée pratiquée dans le rocher pour le passage de la route; c'est le Golet du Thiou. Les parois verticales de cet étroit défilé nous présentent quelques pieds de Potentilla caulescens L. et d'Hieracium glaucum All. Les plus agiles s'efforcent de les atteindre, mais avec un médiocre succès et nous dûmes, pour la plupart, nous contenter de les contempler à distance. A la portée de la main, les rochers nous offrent pour nous dédommager:

Oxalis acetosella L.

Kernera saxatilis Rchb.
Erinus alpinus L.

Asplenium viride Huds.
Veronica officinalis L.

Cependant la journée s'avance, et on nous presse de gagner Hauteville; aussi, à partir du Golet du Thiou (740 mètres), nous ne nous sommes plus écartés de la route. Il nous a fallu renoncer au plaisir de cueillir dans un bois qui, tout d'abord se présente sur la droite, l'Asarum europæum L., l'Orobus vernus L., les Pyrola minor L. et rotundifolia L., le Lonicera alpigena L., le Convallaria verticillata L. et le Veronica urticæfolia L. Plus loin, près du village de Nanthuy, à la Croix, nous dépassons le sentier qui conduit aux riches marais de Cormaranche. Nous avions formé, le matin, le projet de les visiter, afin de récolter, dans les parties rocheuses, l'Allium fallax Don, le Veronica spicata L. et l'Alsine Jacquini Koch, et, dans les marécages le Crepis paludosa Manch., le Salix repens L., le

que dans une herborisation vernale, en présence des rameaux portant leurs chatons; il appartient à nos collègues de Tenay, MM. Chenevière et Grenier, de la résoudre. Il est d'autant plus important de faire cette constatation qu'au dire de Michalet, notre saule n'a pas été retrouvé depuis Schleicher dans la vallée de Joux et que la seule station actuellement connue sur le versant français de la chaîne jurassique est celle qui a été signalée par Reuter, près du fort de l'Ecluse.

(1) Sur les rochers, dans les endroits humides, les bois et les pelouses qui s'élèvent au-dessus de la route, on a reconnu encore la présence d'une série d'espèces intéressantes que notre course trop rapide ne nous a pas permis d'y rechercher. Ce sont :

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Polygala austriaca Crantz, le Valeriana dioica L., le Geum rivale L. et toute la cohorte des Laiches amies des tourbières, Carex flava L., Schreberi Schrk., ampullacea Good., cæspitosa Good., stellulata Good., Davalliana Sm., dioica L. Mais il ne nous est plus permis de remplir cette partie de notre programme. Arrivés à l'Entrepont, nous apercevons enfin le village d'Hauteville (781 mètres), qui s'élève en amphithéâtre sur une éminence. Bientôt une grande table, convenablement servie, nous réunit à l'hôtel Rolland, où nous devons passer la nuit. La soirée est magnifique, la brise parfumée qui descend des grands bois de sapins de la Rochette et du Vély invite les botanistes à se répandre dans le village. Les uns vont reconnaître la silhouette du château de Lompnes, qui est à la fois un des plus beaux et des plus anciens du Bugey (1), tandis que d'autres partent à la conquête du Lappa tomentosa Lamk., dont on a signalé, puis contesté la présence dans les ruelles du bourg; mais cette recherche, poursuivie dans une demi-obscurité, n'a pas été couronnée de succès et mérite d'être reprise dans des circonstances plus favorables (2).

Notre programme faillit prendre dans la soirée un développement inattendu. Comme la discussion était engagée, selon la coutume, sur l'itinéraire à suivre le lendemain, un de nos amis propose de ne pas revenir à Tenay par le même chemin, mais de franchir le Valromey, en voiture, pour gagner la forêt d'Arvières. La promesse d'une herborisation au Colombier du Bugey

(1) Dès le XIIe siècle, les comtes de Savoie possédaient le château-fort de Lompnes. « Reconstruit au XVI siècle par Urbain de Bonnivard, évêque de Verceil, pris et démantelé par les troupes de Biron lors de la conquête de la Bresse et du Bugey, et rétabli en 1640, le château de Lompnes n'a presque rien conservé de son caractère défensif... » La terre de Lompnes, acquise le 28 octobre 1657 par Guillaume-Philibert d'Angeville, écuyer, et Antoinette de Massenay du Lac, son épouse, appartient encore aujourd'hui à la famille d'Angeville, « dont les services rendus au pays ont fait le nom si populaire dans nos montagnes.» M. C. Guigue. Topographie historique du département de l'Ain. Trévoux, 1873, p. 205.

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(2) Le Lappa tomentosa Lamk. est rare dans la chaîne du Jura. Michalet l'a cueilli aux Rousses et dans la vallée de Mijoux, et le professeur Grenier à Saint-Point. - La plante d'Hauteville ne serait-elle pas plutôt le Lappa minor D. C. var. pubens (L. pubens Bor. fl. C., éd. 3., II, p. 758. Arctium pubens Babgt.), que ses anthodes aranéeux peuvent faire confondre aisément avec le L. tomentosa? On n'aurait pas lieu de s'étonner de la présence de cette forme à Hauteville, car Reuter l'a signalée aux environs de Genève, et Rapin l'a retrouvée aux pieds de la Dôle, près de la maison des Rouges.

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