Page images
PDF
EPUB

M. Saint-Lager présente cette intéressante collection, et remercie vivement M. Paillot du don qu'il veut bien faire à la Société.

2° Revue savoisienne, 1875, no 7.

Communications :

1° M. SAINT-LAGER dit quelques mots de l'excursion qu'il vient de faire au Mont-Cenis avec deux autres de nos collègues MM. Perroud et Sargnon; le compte-rendu complet en sera présenté à la prochaine séance.

2° M. VIVIAN-MOREL présente à la Société les plantes formant la petite colonie adventice du talus du chemin de fer, près du fort de Villeurbanne.

Presque toutes les plantes signalées dans une note précédente par M. Saint-Lager ont persisté (1).

Cependant le Glaucium luteum, si abondant les années précédentes, paraît diminuer; il est étouffé par les Graminées, qui prennent un développement considérable.

Enfin M. Vivian-Morel présente les espèces suivantes provenant des mêmes localités, mais qui n'y avaient pas encore été signalées Dianthus liburnicus Bartl. et Wendl., Centaurea deusta Ten., variété du C. alba L., espèce d'origine italienne, Scabiosa gramuntia L., Lathyrus latifolius L. var. angustifolius, qu'il vaudrait mieux appeler, avec Badaro, L. ensifolius, afin d'éviter la contradiction des épithètes latifolius et angustifolius.

De la présence de ces plantes méridionales et de leur persistance dans notre région, malgré les hivers rigoureux qu'elles ont supportées depuis ces dernières années, M. Vivian-Morel conclut que la chaleur ne paraît pas être un facteur d'une importance aussi grande qu'on l'a supposé dans la dispersion des espèces.

M. THERRY dit qu'il y a lieu de croire, d'après ce que nous observons pour les espèces adventices, qu'un certain nombre de plantes considérées actuellement comme spontanées dans nos environs, n'ont pas fait de tout temps partie de notre Flore et ont été successivement introduites.

(1) Ann. de la Soc. bot. Lyon, t. I, p. 64.

3° M. Vivian-Morel donne lecture de la note suivante :

J'ai parlé, à plusieurs reprises, des modifications profondes qui surviennent dans l'organisation de certaines plantes spontanées de nos environs; modifications qui, à mon avis, sont non des monstruosités, mais le résultat d'états pathologiques.

Voici un Galium qui présente un cas bien marqué de fasciation tordue; je l'ai trouvé a Couzon (Rhône) en juillet 1874, au bas de la grande carrière, dans des pierres recouvertes d'une bonne couche de terre. Ce cas pathologique n'affectait que la moitié de la plante; l'autre moitié, comme vous pou vez le voir, ne paraît pas avoir souffert de ce voisinage. On observe aussi que les mérithalles sont complètement nuls; la tige a été raccourcie et ressemble assez à une corde fortement tordue. Le nombre des feuilles a augmenté dans une proportion notable; leur position sur l'axe qui les porte a changé, de telle sorte que, au lieu des verticilles réguliers des Galium, elles affectent l'insertion spirale continue, comme chez les Pandanées. L'inflorescence a un aspect plus corymbiforme. Les fleurs et les fruits ne présentent aucune altération, si ce n'est une augmentation de nombre.

La marche de cette affection dure une année seulement; l'hiver détruit les tiges, et l'année suivante la plante croît normalement, à moins que les mêmes causes ne reproduisent les mêmes phénomènes.

Le viviparisme complet qui atteint les Deschampsia media, Poa bul bosa, etc., est une affection plus commune que la précédente. Si on la rencontre assez fréquemment chez la variété vivipare du Poa bulbosa, ainsi que chez d'autres graminées, cela tient surtout à ce qu'elle se perpétue par les bourgeons qui remplacent les fleurs. Les plantes qui en sont atteintes n'offrent rien de particulier au début; le viviparisme se manifeste seulement pendant la floraison; les glumes et les glumelles sont alors transformées en bourgeons; la panicule devient très lourde; les pluies et les vents les couchent à terre et chaque bourgeon ne tarde pas à s'y enraciner. L'année suivante, les jeunes sujets reproduisent les mêmes phénomènes dans la plupart des cas.

Lorsque le viviparisme se présente pour la première fois, il suffit de couper les tiges florales atteintes; les tiges qui naîtront ensuite auront une floraison régulière, si des conditions anormales n'interviennent pas. Mais si la déformation est héréditaire, il n'y a pas moyen de l'empêcher.

J'attribue la cause de cette maladie à un abaissement de température qui survient pendant le développement de la fleur. En effet, on sait que la somme de chaleur nécessaire au développement des feuilles est moins élevée que celle exigée par les fleurs pour se développer normalement. D'un autre côté, les faits suivants observés par moi prouvent encore l'influence nuisible de l'abaissement de température. Au printemps de l'année 1874, je me promenais dans un pré où de nombreux Dactylis glomerata étaient en fleurs mêlés à d'autres graminées. Je n'observai alors rien d'anormal dans leur végétation. On faucha le pré plusieurs fois et notamment en septembre; vers la fin d'octobre, quelques pieds se mirent à montrer la forme de leur inflorescence. En novembre, à la suite d'un abaissement de température qui descendit à 8o, j'observai que la glume et les glumelles s'allongeaient beaucoup plus de coutume, et si la gelée ne les avait pas arrêtés, je suis con

vaincu qu'elles auraient atteint un développement bien plus considérable que dans l'échantillon que j'ai l'honneur de vous montrer.

Je donne à cette affection le nom de pseudo-viviparisme. J'appelle vivipa risme incomplet les cas où l'inflorescence est composée à la fois de fleurs bien formées et de bourgeons vivipares.

M. Vivian-Morel présente ensuite des échantillons de Lolium perenne, remarquables par l'allongement de leurs épillets; et enfin un cas d'accressence anormale compliquée de rubescence, observée sur le Polygonum aviculare,

4o M. MAGNIN présente à la Société plusieurs plantes récoltées aux environs d'Angers pendant la session de la Société botanique de France.

A propos des Sedum anglicum, andegavense, rubens, micranthum, collinum, etc., dont quelques-uns sont remarquables par leur glaucescence, MM. Saint-Lager et Vivian-Morel discutent au sujet de la valeur spécifique de ce caractère, dont il a été déjà question dans une précédente séance.

Une herborisation est fixée pour le dimanche suivant à Monchat, sous la direction de M. le docteur Guillaud.

SÉANCE DU 19 AOUT 1875

Lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée.

Admission de M. Guillot, avocat, comme membre titulaire. La Société a reçu depuis la dernière séance :

Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse, n° 2;

Bulletin de la Société d'études scientifiques de Nîmes, n° 2. Communications :

1° OBSERVATIONS SUR QUELQUES PLANTES TROUVÉES AUX ENVIRONS DE GRAND-CROIX (Loire) en 1875, par M. de Teissonnier. M. de Teissonnier accompagne la présentation de diverses espèces rares ou critiques trouvées aux environs de GrandCroix des observations suivantes :

1° Mentha origanifolia Bor., var. villosissima. Saint-Paul

en-Jarret, chemin de Lorette à Saint-Paul, dans les haies; août 1875.

Cette variété diffère du type par la villosité qui recouvre toute la plante, même les lobes de la corolle. Toutes les feuilles sont dentées dans leur moitié supérieure, et aucune partie de la tige ou du calice n'est colorée en rouge.

2° Crataegus oxyacanthoides Thuill., var. villosa. SaintPaul-en-Jarret, à l'extrémité de la haie qui borde à droite le chemin venant de Lorette; en fruits le 15 août 1875.

Jeunes fruits et jeunes rameaux velus-tomenteux. A leur maturité, les fruits conservent encore une sorte d'enveloppe aranéeuse.

3o Phalangium liliago Schreb., var. subramosa. Lorette, bois de Corbeyre; assez commun sur les rochers.

La tige, au lieu d'être simple, porte presque toujours un ou deux rameaux qui s'étalent obliquement et atteignent la hauteur de la tige.

4 Tilia cordata Desv. Lorette, bois de Corbeyre, en face de l'usine d'Assailly.

Tous les tilleuls observés par M. de Teissonnier dans cette localité étaient à l'état d'arbustes et non de grands arbres, et formaient un petit taillis.

M. Vivian-Morel demande à M. de Teissonnier si cette petite taille ne serait pas due simplement à la nature très-aride, rocheuse du sol.

M. de Teissonnier ne peut admettre cette explication; les autres arbres croissant en compagnie du Tilia cordata ont leur taille normale. M. de Teissonnier n'admet pas davantage que les Tilia observés par lui soient le produit de jeunes semis ou de rejetons. Pour lui, le Tilia cordata est bien un arbuste, et c'est en cela au moins qu'il diffère de la variété cordifolia du Tilia microphylla Willd.

5o Centaurea nemoralis Jord. Grand-Croix, bois de Comberigol; août 1875. M. de Teissonnier analyse minutieusement les différences présentées par les écailles de l'involucre.

6° Barbarea intermedia Bor. Vallée de Couzon, près Rive-deGier. Tous les échantillons récoltés ont une racine horizontale ou presque horizontale.

70 Potentilla procumbens Sibth. Commun à Sainte-Croix et à Lorette.

2° COMPTE-RENDU de l'herborisation faite le dimanche précédent à Monchat par M. Guillaud. Le rapporteur, après avoir

mentionné les principales espèces qu'on rencontre habituellement dans les sablières de Monchat, fait remarquer que l'Orcanette se raréfie dans cette localité par suite de l'extension des cultures environnantes.

3o M. GUICHARD rend compte d'une herborisation faite par lui à Saint-Léger, sur la limite des départements de l'Allier et de Saône-et-Loire; il signale particulièrement l'Osmunda regalis, très-abondant dans ce territoire, les Asterocarpus sesamoïdes, Clusii; enfin il montre des échantillons de Drosera rotundifolia ayant plus de 20 centimètres de hauteur.

4° M. CUSIN donne lecture de divers passages d'une lettre d'un de nos nouveaux membres correspondants, M. Achintre, d'Aix en Provence. Ce botaniste remercie la Société de son admission, annonce l'envoi de plantes pour l'herbier de la Société, et signale, dans les environs d'Aix, la présence du Marrubium peregrinum, une des raretés de la Flore française.

M. le Président, avant de lever la séance, propose de faire, pendant les vacances de la Société, des herborisations d'automne.

M. Vivian-Morel veut bien se charger de les diriger. La première aura lieu le dimanche 22 août, à Décines.

M. Cusin, revenant à la communication de M. de Teissonnier, signale, à propos des Centaurées critiques, une forme voisine du Centaurea maculosa trouvée par lui récemment au GrandCamp.

M. Vivian-Morel demande si ce n'est pas le Centaurea deusta, espèce adventive trouvée cette année aussi dans les environs de Lyon.

M. Cusin répond que la plante observée par lui est bien un C. maculosa. C'est une forme voisine à étudier; il l'a récolté en société du C. aspera.

« PreviousContinue »