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Valais : chaîne entre le Saint-Bernard et le mont Rose, Egginenthal, glacier du Rhône, Münstigerthal.

Onosma helveticum Boiss. L'Echaillon et Saint-Julien en Maurienne.

Pedicularis recutita L. Col de Balme, vallée des Allues, mont Cormet, bords du lac de la Girottaz, mont Mirantin à l'Haut-de-Tours.

Valais Saint-Bernard, glacier du Rhône, très-abondant près de l'hospice du Grimsel.

On reconnaît aisément cette Pédiculaire aux caractères suivants fleurs d'un rouge brun; calice à cinq dents inégales, aiguës, entières; lèvre supérieure de la corolle dressée, trèsobtuse, sans dents; bractées linéaires plus longues que le calice; folioles lancéolées, soudées à la base et décurrentes sur le pétiole.

Chamœorchis alpina Rich. Cette remarquable Orchidée ne devrait pas figurer dans la présente liste, car elle se trouve en plusieurs localités des Hautes-Alpes, notamment dans le Champsaur et le Queyras aux cols Agnel et Malrif; mais il importe de la signaler puisque les auteurs de la Flore de France l'ont complètement omise.

Elle existe en Savoie au Vergy, au Méry, au Brévent, au Sautdes-Allues, à Laval de Tignes, à la Gitaz, près Beaufort et au mont Drizon. Elle est assez commune au mont Cenis et dans les Alpes du Valais.

Kobresia caricina Willd. C'est à tort que Mutel a indiqué cette rare cypéracée au Lautaret. Depuis la publication de la Flore de France elle a été trouvée dans les Pyrénées au sommet des arêtes de Camp-Long, à la montagne de Vignec-Aure, à la base du Gabiédou et enfin aux sources d'Aspé entre Gavarnie et le port de Boucharo.

On la connaît depuis longtemps au mont Cenis. M. Perrier de la Bathie m'a dit l'avoir vue à la Plagne de Pesey, à la Savine entre Bramans et Chaumont et à la Rocheur, passage situé entre la Vanoise et Bessans. Enfin je l'ai cueillie près du lac de Tignes. On l'a observée en Suisse vers les glaciers du Rhône et de l'Aar, à la Gemmi, au Faulhorn et au Stockhorn.

Elle est rare dans les Alpes de la Carinthie et du Tyrol, en Ecosse, dans la partie septentrionale de la Suède et de la Norwège et enfin en Laponie.

Carex juncifolia All. Col du mont Iseran près de la cabane, prés marécageux du mont Cenis.

Dans le Valais près de Zermatt au Hornli, Augstelberg, Riffel, puis entre Saas et Mattmark. Dans les autres parties de la Suisse au Saint-Gothard, dans les Grisons et l'Engadine.

On reconnaît ce Carex à ses feuilles étroites, roides, canaliculées et aussi longues que la tige, à ses écailles largement ovales à la base, aiguës au sommet, à ses utricules glabres à bec court, à sa tige arrondie.

Carex lagopina Wahlenb. Mont Iseran, vallée du lac de Tignes, mont Cenis.

Valais Entremont, Saint-Bernard, Arolla, Augstelberg et les environs du lac du Riffelhorn près Zermatt, Distelap de Saas, Tortain. On le trouve aussi au Grimsel.

Carex microglochin Wahlenb. Entre Lans-le-Bourg et Bessans, entre Tignes et Laval, prés marécageux autour du lac du mont Cenis.

Valais Bagnes, Nendaz, Anniviers, revers méridional du Griess.

Agrostis rubra L. Cette graminée de la Finlande, de la Suède septentrionale et de la Laponie, a été trouvée par M. Perrier au col de Fenêtre.

Phleum commutatum Gaud. Entre le col du petit mont Cenis et le lac.

Valais : Saint-Bernard, Alpes d'Hérens, d'Hérémence, de Leukerbad, de Zermatt, de Saas, glacier du Rhône.

Botrychium rutafolium A. Braun. Trouvé par M. Venance Payot dans le bois du Bouchet, près Chamonix.

Woodsia ilvensis R. Br. Trouvé par M. V. Payot dans la vallée de Chamonix sur les rochers situés en face du village des Houches près le pont de Sainte-Marie. Cette Fougère se distingue du W. hyperborea, avec lequel elle est mêlée dans la susdite localité, par les caractères suivants : frondes plus robustes, plus longuement et plus étroitement lancéolées, de 12-15 centim. de longueur, à segments étroits, pinnatifides dont les lobes sont incisés jusqu'au limbe, arrondis, opposés, sessiles et moins serrés que dans le W. hyperborea.

Tel est le contingent d'espèces nouvelles que la Savoie a apporté à la Flore de France. Indépendamment de ces plantes, il en est d'autres qui mériteraient aussi, à cause de leur rareté en France, une mention spéciale. Ce sujet sera, si vous le permettez, l'objet d'une communication ultérieure.

SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1874

Admission de MM. Berchoux, Hervier-Basson, Fontannes, Rollet, Victor Morel, Vincent, Branche, Dutrait, Cotton, Legrand; de Mile Nétient.

Correspondance imprimée :

Le Secrétaire général présente et analyse les ouvrages suivants reçus depuis la dernière séance:

1o Le premier numéro du Recueil des mémoires et travaux publiés par la Société de botanique du Grand Duché de Luxembourg, 1874. Ce volume contient l'historique de la Société dont la fondation remonte à une année environ, l'indication des plantes phanérogames découvertes dans le Duché depuis la publication de la flore de Tinant (1836), des notes sur l'Hymenophyllum tunbridgense et une Saxifrage voisine du S. Sponhemica, enfin le catalogue de toutes les plantes vasculaires du Luxembourg.

A cette brochure est jointe une lettre d'envoi, par laquelle la nouvelle Société demande l'échange de nos publications.

2o Un tirage à part de la Revue des travaux français des Sociétés de sciences naturelles des provinces par M. Dubreuil (1873), contenant l'analyse de deux notes publiées dans nos Annales.

3o Le numéro quatre de la Revue bryologique de M. Husnot, donnant le compte-rendu de l'excursion faite dans le Queyras (Hautes-Alpes) par M. Husnot et huit membres de notre Société.

M. le Président donne lecture d'une lettre signée par douze sociétaires demandant quelques modifications au règlement. Conformément à l'art. 24 dudit règlement, la prise en considération de cette demande sera mise à l'ordre du jour de la séance suivante.

Communications :

1o SUR UNE ALGUE SE DÉVELOPPANT DANS LA PATE D'ORSEILLE, par M. Cotton.

J'ai à signaler l'existence d'une Algue microscopique dans la

pâte d'Orseille, Algue qui paraît jouer un rôle important dans le développement de la couleur.

Vous savez que l'art de la teinture utilise sous le nom d'Orseille plusieurs espèces de Lichens appartenant aux deux genres principaux Roccella et Variolaria.

L'Orseille de mer, ainsi nommée parce qu'elle croît sur les rochers maritimes, est exclusivement fournie par les espèces Roccella tinctoria et fuciformis.

L'Orseille de terre formée de croûtes adhérentes aux rochers est fournie par les espèces Variolaria dealbata et orcina.

Le Florentin Federigo découvrit par hasard en 1300 les propriétés tinctoriales des Lichens; car la couleur ne préexiste pas dans la plante mais résulte de la transformation que subit l'un des principes immédiats du végétal, l'érythrine laquelle produit de la picroérythrine, de l'orcine et de l'acide carbonique avec fixation d'eau. L'orcine, à son tour, jouit de la propriété de fixer les éléments de l'ammoniaque, en présence de l'oxygène, avec formation d'eau, pour produire de l'orcéine, principe colorant utilisable. Le procédé florentin consistait à traiter les Lichens par l'urine putréfiée avec addition de chaux.

Les progrès de la chimie moderne ont permis d'expliquer une partie des phénomènes qui se passent sans cependant soustraire l'industrie d'une manière complète au procédé ancien; et la principale substitution consiste à remplacer l'urine par l'ammoniaque.

M. Frézon, ayant observé que l'érythrine et l'acide lécanorique se trouvent à la surface de la plante et peuvent en être détachés par le frottement, a utilisé cette observation pour créer un nouveau mode de fabrication pouvant développer la couleur séparée de la plante.

D'autres industriels font un extrait concentré qu'ils étalent en couche mince au contact de l'air et de l'ammoniaque, mais les nuances ainsi obtenues diffèrent sensiblement de celles que donne la pâte.

M'étant occupé de rechercher la cause de cette différence, j'avais d'abord soupçonné la présence d'un ferment quelconque. Mes prévisions ont, jusqu'à un certain point, été justifiées, car j'ai constamment trouvé dans la pâte (procédé ancien modifié) une Algue microscopique très-abondante qui, jusqu'ici a complètement fait défaut en suivant les autres procédés. Les

débris du Lichen paraissent être un élément nécessaire à son développement. Cette Algue offre cela de particulier qu'elle se développe au sein d'une solution d'ammoniaque caustique.

Bien que son étude ne soit pas complètement terminée, le fait m'a paru assez intéressant pour devoir être signalé.

2o M. GEORGES ROUAST fait passer sous les yeux de la Société un échantillon de Salsola Kali trouvé par lui à la Mouche, près d'une usine abandonnée.

M. Vivian-Morel rappelle qu'on a aussi trouvé dans la même localité le Corispermum hyssopifolium qui appartient à la même famille.

M. Saint-Lager, a aussi trouvé ces jours derniers le S. Kali près du fort de Villeurbanne, sur un amas de décombres et fait remarquer que les plantes des bords de la mer qu'on observe accidentellement dans nos environs croissent toujours sur les terrains où elles peuvent trouver du sel marin c'est-à-dire sur les décombres ou près des fabriques de produits chimiques.

3o EXCURSION BOTANIQUE A SAINT-ANDRÉ-DE-CORCY (AIN), compte-rendu par M. Vivian-Morel.

Saint-André-de-Corcy, où la Société est allée faire une herborisation le 30 août dernier, est un village situé dans la Dombes. Son territoire est occupé par des étangs, des prés, des bois et des champs cultivés dont la plupart sont inondés pendant l'hiver à cause de l'imperméabilité d'un sol argilo-siliceux. C'est dans ces champs que nous avons trouvé : Illecebrum verticillatun, Limosella aquatica, Peplis portula, Glyceria loliacea, Juncus bufonius, Eleocharis ovata, Persicaria hydropiper, P. mitis, P. minor et autres plantes des lieux mouillés.

Dans les terrains plus secs nous avons récolté : Spergula arvensis, Spergúlaria rubra, Filago gallica, une forme trèsgrêle du Polycnemum majus, Gypsophila muralis, Ervum tetraspermum, Euphrasia officinalis, Trifolium arvense, Pulicaria vulgaris, Leontodon autumnalis, Hypocharis glabra, Centinodia microsperma Jord. Il n'est pas inutile de rappeler ici que le genre Centinodia comprend les espèces de Polygonum appartenant à la section aviculare. Je vous présente en même temps une autre espèce de Centinodia à feuilles

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