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Compte-rendu des herborisations:

1° MM. VIVIAN-MOREL et MAGNIN font le compte-rendu de l'herborisation du lundi de Pâques, dans les bois du Vernay : le Viola sepincola Jord. dont la récolte était le but principal de l'excursion a été trouvé en abondance. (Voyez note p. 73).

M. MOREL a signalé aux excursionistes le Stachys alpina L. plante montagnarde dont la présence au Vernay est très-remarquable; cette espèce y est du reste signalée dans les flores locales; d'autres plantes qui n'étaient pas encore fleuries, telles que Lilium martagon, très-abondant, promettent une herborisation fructueuse, dans quelques semaines, à l'époque de leur floraison.

L'excursion a été continuée par quelques membres dans les îles Royes, où le Fritillaria meleagris avait été récolté il y a quelques années; malgré de minutieuses recherches, il nous a été impossible de mettre la main sur cette magnifique et rare liliacée.

2° M. MATHIEU lit le rapport suivant sur l'herborisation du dimanche 12 avril, de la Cité-Lafayette à Décines.

Partis de la place de la Cité, nous suivons le chemin de Saint-Antoine. Nous remarquons sur le mortier d'un mur, les coussinets gris du Grimmia crinita Brid. Les champs voisins sont couverts de Pterotheca nemausensis Cass., Veronica procox All., Capsella rubella Reut. dont les capsules sont atrophiées, Gagea arvensis Schult.

Arrivés à Cusset, nous récoltons dans les graviers deux plantes qui y ont été introduites et qui s'y maintiennent : Biscutella intricata Jord. et Ptychotis Timbali Jord. Sur la droite de la route nous cueillons Carex Schreberi Schrank, Aphanes arvensis L., Rosa delphinensis.

Nous arrivons sur le territoire de Décines, au hameau de Pierre-Fêtre, et nous allons voir sur le petit tumulus, bien connu des vieux botanistes lyonnais, les souches de l'Andropogon gryllus L., l'une des raretés de notre flore.

Puis nous allons cueillir sur le Mollard de Décines, les Pulsatilla rubra Jord. et P. propera Jord. Dans les vignes, nous trouvons Erophila majuscula Jord. Sur le sommet de la butte, le Taraxacum lævigatum D. C. Vers la base du monticule

nous revoyons le Ptychotis Timbali Jord. Enfin, dans les fossés. nous remarquons une grande quantité de Lemna trisulca L.

Communication:

1° M. VIVIAN-MOREL: sur un procédé rapide de dessication des plantes au moyen de la gomme arabique :

La détermination des plantes surtout des espèces affines demande, pour être bien faite, l'étude sur le vif; elle exige une foule de caractères qui disparaissent par la dessication. Les échantillons d'herbiers, à moins de soins particuliers, ne présentent généralement que des individus déformés dont il est difficile le plus souvent de déterminer exactement l'espèce. Mais comme il n'est pas donné à tout le monde d'avoir un jardin d'expérience, j'ai cherché s'il ne serait pas possible en une certaine mesure, d'éviter les inconvénients de la dessication ordinaire.

Je crois que le procédé très-simple auquel je me suis arrêté sera de quelque utilité.

Au moyen d'un pinceau j'étends sur un fort papier une solution de gomme arabique, puis j'applique sur ce papier ainsi préparé la plante préalablement comprimée à la manière ordinaire pendant cinq ou six heures. Cela fait on laisse sécher.

Voici les avantages que j'attribue à ce procédé : La teinte des feuilles et la couleur des fleurs se conservent incomparablement mieux; les détails de la fleur, pétales, sépales, étamines, peuvent être, ainsi que les stipules, desséchés à part et ne sont pas sujets à s'égarer; enfin, il ne faut que vingt-quatre heures pour dessécher une plante ordinaire. J'ajouterai que jusqu'à présent les insectes paraissent attaquer moins facilement les échantillons préparés de cette manière, et je crois qu'en additionnant la gomme d'une substance toxique ils ne les attaqueraient pas du tout

Le seul inconvénient, et il est assez grave, je l'avoue, c'est que les échantillons une fois gommés ne peuvent pas se détacher. L'échantillon représente une image en relief que l'on peut examiner, mais non retourner.

Comme exemples des résultats obtenus par ce mode de dessication, M. Morel fait circuler une série d'espèces critiques du genre Viola, conservées avec leurs couleurs et leurs détails les plus fugaces. Ces Viola proviennent de localités diverses, environs de Vienne, le Vernay, pelouses du Parc, etc.; de cette dernière station, M. Morel a rapporté une varieté à fleurs roses du Viola hirta.

M. SARGNON a appliqué le procédé de M. V.-Morel à la dessication de l'Erythronium dens-canis L. récolté par lui à Ambérieux-en-Bugey. Cette belle et rare Liliacée qui, comme toutes les espèces de la même famille, noircit si facilement en herbier, a conservé, par ce procédé, d'une façon remarquable, les marbrures de ses feuilles et le joli coloris de ses fleurs.

2° M. SALLE présente à la Société des échantillons de Tulipa sylvestris L. et T. Clusiana D. C. récoltés à Saint-Genis-Laval. La spontanéité de cette dernière espèce dans les environs de Lyon excite quelques doutes chez plusieurs Sociétaires, qui allèguent que le Tulipa Clusiana, se trouvant à Saint-Genis dans une vigne close, peut fort bien s'être échappé de cultures.

3° M. Nizius Roux a rapporté des environs de Moras (Drôme) des Vinca minor à fleurs doubles et panachées; cette variété a été trouvée, en grand nombre d'exemplaires, dans un bois, loin de toute habitation. (Voir sur le même sujet ce qui a été dit Ann., I année, p. 82.)

SÉANCE DU 30 AVRIL 1874

Admission de MM. Villard et Nodet.

Correspondance:

Le secrétaire donne lecture d'une lettre de M. de Schoenefeld, secrétaire de la Société botanique de France, en réponse à la lettre de remerciements adressée au bureau de cette Société, par le secrétaire et au nom de la Société lyonnaise.

Compte-rendu des herborisations:

1° M. MATHIEU: Herborisation du 26 avril dernier, sur les bords du Garon.

Pour se rendre sur les bords du Garon, on peut suivre trois itinéraires différents : 1° aller en voiture jusqu'à Brignais et de là remonter la rivière; 2o se rendre en voiture à Chaponost, puis gagner le hameau nommé Corandin, situé immédiatement au-dessus du Garon; 3° aller d'abord à Saint-Genis-Laval en voiture, et ensuite par le coteau de Beauregard et l'Etang-duLoup à Chaponost-le-Vieux jusqu'au Corandin. C'est ce dernier itinéraire que nous avons suivi sous la conduite de MM. Perret et Saint-Lager.

De la Croix-de-Beauregard en descendant sur l'étang du Loup, on peut récolter successivement les espèces suivantes : Stellaria graminea L. Sonchus asper Vill.

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A cent mètres environ de l'Etang-du-Loup se trouve un monticule rocheux vers lequel il faut aller pour cueillir Pulsatilla rubra Jord.

Sur les bords de l'étang ou dans les eaux croissent :

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Nous prenons ensuite le chemin de Brignais pendant environ cent mètres, puis le premier chemin à droite qui nous conduit dans un ravin parcouru par un petit ruisseau sur les bords duquel nous trouvons:

Gaudinia fragilis Pal. de Beauv.
Carex distans L.
Stachys sylvatica L.

Luzula vernalis D. C.

campestris D. C. Adoxa moschatellina L.

Nous prévenons les botanistes qu'on doit ici prendre garde aux vipères très-communes en cet endroit et qu'il est prudent de porter avec soi un flacon contenant du chlorure de zinc ou de fer afin de pouvoir pratiquer une cautérisation immédiate en cas de morsure.

(1) Ce Bunias diffère du précédent par ses silicules dont les angles ne sont pas bordés d'une crête dentée.

Au lieu de suivre le ravin jusqu'au bout, il faut gravir à gauche à travers des fourrés épais de Pteris aquilina pour gagner la route de Chaponost-le-Vieux.

Entre ce village et le Corandin on récolte le long du chemin:

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Après le Corandin, il faut chercher à travers les bruyères qui couvrent les rochers granitiques de la rive gauche du Garon le Trifolium lagopus devenu fort rare, puis la série des plantes suivantes :

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