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plusieurs formes de S. piliferum Jord., S. calcareum Jord., S. arachnoideum L. et montanum L.

Dans les moissons de la montagne, placées habituellement dans les dépressions où la terre a pu échapper aux dénudations produites sous l'action des pluies torrentielles et à la suite des déboisements, on trouve les espèces suivantes :

Alyssum campestre L.

Bunium bulbocastanum L.

Euphorbia segetalis L.
Odontites lanceolata Reichb.

qui se rencontrent dans tous les champs placés à une certaine hauteur sur le flanc des montagnes du Dauphiné.

Enfin sur les parties les plus élevées on est en pleine flore alpine:

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Telles sont les plantes qui constituent comme le fonds commun de la végétation des montagnes des environs de Gap; il me reste à indiquer les espèces plus spéciales à quelques massifs montagneux.

Charance présente du côté de Gap des pentes bien exposées

au soleil; on peut y récolter:

Jasminum fruticans L.

Linum narbonense L.

Erysimum montosicolum Jord.

Hieracium lanatum Vill.

amplexicaule L.

saxatile Vill.

Les raretés de l'endroit sont:

Crepis albida Vill.

Tragopogon crocifolius L.
Lilium croceum L.
Verbascum Chaixi Vill.
Tulipa Celsiana D. C.
Bulbocodium vernum L.

Hieracium eriopsilon Jord.,

Rhaponticum heleniifolium Godr. et Gr. que nous retrouvons au col de Glaise, et surtout le Delphinium fissum Waldst. et Kit. qu'il est difficile de trouver en bon état.

En contournant l'extrémité sud-ouest de Charance, on arrive au bois du Devez-de-Rabou où existe l'Androsace Chaixi Vill. et le rarissime Lactuca Chaixi Vill., qu'on ne trouve que dans cette partie des montagnes françaises et que les botanistes vapençais s'efforcent de mettre à l'abri des centuriateurs.

Au Col de Glaise, situé à l'extrémité nord de Charance, on trouve à peu près les mêmes espèces signalées plus haut; énumérons surtout:

Allium narcissiflorum Vill.
Scabiosa graminifolia L.
Lepidium pratense Serres.

Cerinthe minor L.

Hieracium eriopsilon Jord.

Rhaponticum heleniifolium Godr.
et Gr.

Eryngium spina-alba Vill.
Hieracium hybridum Chaix.

L'Helianthemum tomentosum Dun. y a été trouvé par M. Borel, et enfin M. Burle y a découvert deux Hieracium nouveaux : H. leiopogon Grenier, H. Burlæi Fr. in litt.

Enfin, au sommet du Pic-de-Glaise on trouve le Berardia subacaulis Vill. Cette composée ne se rencontre que sur quelques points du Dauphiné.

Le col Bayard a une flore analogue à celle du col de Glaise; on y a signalé en outre:

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la plaine jusqu'à plus de 1,000 mètres d'altitude et c'est ce qui rend les herborisations de cette ville si fructueuses et si attrayantes. Mais, malgré toutes ces richesses végétales, après quelques jours passés au milieu de ces roches nues, on se prend à regretter les vertes pelouses, l'ombre des hauts sapins de nos montagnes alpines. C'est sous cette influence, que le 28 juillet, nous quittions Gap, pour nous diriger vers les riches prairies du Viso, dont M. Sargnon vous fera l'intéressante description.

COMPTE-RENDU

D'UNE HERBORISATION DANS LE QUEYRAS ET AU MONT VISO

Par M. SARGNON

Les membres de notre Société qui ont pris part à la Session extraordinaire de la Société botanique de France à Gap avaient formé le projet de terminer leur voyage par une excursion dans le Queyras où je devais les rejoindre.

Le 28 juillet, fidèles au rendez-vous, nous nous trouvâmes tous réunis à Guillestre. Notre caravane composée de MM. Magnin, Mathieu, Perroud, Rérolle, Saint-Lager, Therry et de votre Serviteur s'était augmentée de M. l'abbé Chevalier et de M. Husnot, bryologue distingué.

Je ne vous ferai pas la description des gorges pittoresques et sauvages par lesquelles on pénètre dans le Queyras ni de l'admirable tableau qui se présente aux regards, lorsque, au sortir de l'étroit défilé de la Chapelue, on voit subitement apparaître la belle forteresse de Château-Queyras.

Notre trajet se faisant en voiture, nous ne pûmes récolter, pendant cette première journée, qu'un très-petit nombre de plantes.

Avant d'arriver à la Maison-du-Roi, ainsi nommée à cause du séjour qu'y fit Charles VII lorsqu'il essaya de pénétrer en Italie, nous vîmes sur les rochers qui bordent la route:

Ononis fruticosa L.

Potentilla petiolulata Gaud.

Scabiosa graminifolia L.
Juniperus sabina L.

Plus loin, entre Château-Queyras et Aiguilles :

Ribes uva crispa L. var. glandulo- Laserpitium Siler L.

sum.

Hyoscyamus niger L.

Salvia æthiopis L.

Campanula spicata L.

Laserpitium gallicum Bauh.

Lasiagrostis calamagrostis Link.
Astragalus onobrychis L.

A. aristatus Lhér.

Hyssopus officinalis L.
Satureia montana L.

Non loin de là se trouve une station d'une des plus rares papilionacées de la Flore de France l'Astragalus alopecuroides L. que nos collègues avaient abondamment récolté au Mont-Chabrières près de Chorges.

Enfin nous arrivons à Abriès, village placé au confluent de deux vallées dans une charmante situation qui nous rappelle certains paysages de la Suisse.

Les habitants d'Abriès paraissent jouir d'une assez grande aisance qu'ils doivent, non pas aux productions agricoles de leur pays, mais aux habitudes d'émigration qui les poussent à chercher fortune en diverses parties de l'Europe et même en Amérique. Il est rare que ceux d'entre eux qui ont réussi dans le commerce ne reviennent pas s'établir au pays natal. Ces estimables montagnards ont un goût très-singulier pour l'épigraphie. Sur tous les monuments publics et même sur quelques maisons particulières, nous remarquons des inscriptions rimées, des sentences prétentieuses et souvent naïves dont la collection ferait les délices des amateurs de ce genre de littérature. Nous avons lu, à la porte de l'église, un arrêté de M. le Maire rédigé en un style si original que nous ne pûmes nous défendre d'en prendre copie pour en faire part aux amis de la gaîté française. Mais ce n'est pas ici le lieu d'insister sur ces sortes d'observations humoristiques. Reprenons bien vite le récit de notre herborisation.

Le lendemain, nous devions faire une herborisation dans le val Preveyre. Malheureusement, arrivés au village des Rousses, nous fùmes surpris par la pluie et obligés de rentrer à Abriès. Nous ne pûmes récolter dans ce trajet que les espèces sui

vantes :

Epilobium Fleischeri Hochst.
Sempervivum arachnoideum L.
Euphrasia alpina Lam.
Linaria supina Desf.
Hieracium leiopogon Gren.
Artemisia absinthium L.
Triglochin palustre L.
Erysimum virgatum Roth.
Primula marginata Curt.

Adenostyles albifrons Rchb.

alpina Bl. et Fing.

Sisymbrium austriacum Jacq.
Alyssum alpestre L.
Alsine mucronata L.

Kæleria alpicola Godr. et Gr.
Odontites lanceolata Rchb.
Arabis saxatilis All.

Charophyllum Villarsii Koch.
Colchicum alpinum D. C.
Asperugo procumbens L.

Rumex scutatus L.

Le jour suivant nous nous dirigeons vers Ristolas, puis à

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