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séances; il compte pouvoir présenter bientôt à la Société un premier fascicule de sa florule de la Grand-Croix;

4° M. Fazende, de Rosans, écrit à la Société au sujet du Phylloxera vastatrix: on a avancé, il y a quelque temps, que certaines plantes, par leur forte odeur, pourraient éloigner le parasite; M. Fazende demande des renseignements sur ce point et engage la Société à faire des expériences. Plusieurs sociétaires font observer qu'il est difficile à notre Société de faire des essais dans les environs de Lyon, où le Phylloxera n'a pas encore apparu.

5° M. Méhu présente à la Société, comme membre titulaire, M. Justin Paillot, pharmacien à Besançon, continuateur du Flora Sequaniæ exsiccata, du Billotia, etc.

NOTE SUR LE « SENECIO LEUCOPHYLLUS », par M. Isidore Hedde.

Je viens présenter à la Société botanique de Lyon quelques specimens du Senecio leucophyllus, cueillis, au Mezenc, par M. Moullade, pharmacien au Puy.

D'après les renseignements qui m'ont été donnés par notre savant collègue, cette belle composée se trouve à 150 mètres au- -dessous du sommet de la montagne, à 1,630 mètres d'altitude, sur la pente sud-ouest qui regarde le versant de l'Ardèche, entre la Croix-des-Boutières et le Gerbier-de-Jonc. Ces indications précises sur la station de cette espèce sont d'autant plus justifiées qu'on ne trouve point le Senecio leucophyllus sur les pentes voisines, l'Ambre, Tourte, Signon, bien que celles-ci soient constituées, comme le Mezenc, par des roches phonolithiques.

Pour aller au Mezenc on peut suivre deux itinéraires, l'un par Fay-le Froid, bourg situé à environ trois heures du sommet de la montagne et qui en est séparé par des prairies entrecoupées de ravins à pente raide et escarpée; l'autre, beaucoup plus commode, par le village des Estables, à partir duquel on arrive en une demi-heure, au sommet du Mezeuc, à travers des pentes gazonnées, d'un abord facile.

C'est au mois de juillet que fleurit le Seneçon à feuilles argentées. Déjà, il avait été indiqué, par Arnaud, dans la Flore de la Haute-Loire, publiée, au Puy, en 1825.

Après cette communication, M. Saint-Lager ajoute que le Senecio leucophyllus a été aussi signalé, par MM. Lecoq et Lamotte, dans leur Catalogue des plantes vasculaires du plateau central de la France, Paris, 1848; et en 1849, par Boreau, dans sa Flore du centre de la France. Toutefois, dans ce dernier ouvrage, s'est glissée une erreur géologique :

à la place de rochers trachytiques, c'est rochers phonolithiques qu'il faut lire.

Enfin, le Senecio leucophyllus ne se trouve pas seulement au Mezenc, mais encore en diverses localités des PyrénéesOrientales, notamment dans les vallées d'Eyne, de Llo, de Prats-de-Balaguer et sur les sommités du Canigou.

COMPTE-RENDU DES HERBORISATIONS D'AUTOmne,
par M. Vivian-Morel.

A. Herborisation dans les fossés et sur les talus des forts des Brotteaux et de Villeurbanne, à Lyon.

Cette herborisation assez courte, faite au mois d'août dernier, et presque au milieu de la ville, était surtout destinée à montrer que l'on peut encore, à cette époque, et sans aller bien loin, récolter beaucoup de bonnes plantes, quelquefois communes, mais toujours intéressantes; il s'agissait aussi de réagir contre cette habitude de terminer les excursions au mois de Juillet; sans compter les végétaux qui ne fleurissent qu'en automne, ne faut-il pas récolter les fruits des plantes dont on ne cueille généralement que les fleurs ?

Les fossés des forts présentent, à cette époque, une végétation lacustre des plus remarquables; nous avons récolté abondamment dans l'eau: Utricularia minor L.; Ceratophyllum demersum L.; Myriophyllum verticillatum L., M. spicatum L.; Leersia oryzoïdes Sw.; Vallisneria spiralis L., pieds mâles et femelles; Potamogeton natans L., lucens L., plantagineus Ducros, perfoliatus L., densus L., pectinatus L.; Naïas minor All., major Roth.; Cyperus fuscus L., flavescens L.; Alisma lanceolatum Reichb., ranunculoïdes L.; Heleocharis acicularis R. Br.

Sur les talus: Scutellaria galericulata L.; Lactuca scariola L. et dubia Jord.; Silene conica L.; Centaurea solstitialis L.; Scolymus hispanicus L.; Amaranthus retroflexus L., albus L., sylvestris Desf., patulus Bert., blitum L.; Polycnemum majus Al. Br., etc.

B. Herborisation à Cusset (Rhône).

En partant de la Cité-Lafayette pour se rendre à la digue de

Cusset, on suit des chemins couverts de graminées estivales plus ou moins communes, parmi lesquelles nous citons: Eragrostis megastachya Link; Tragus racemosus Desf.; Setaria viridis P. B., verticillata P. B., glauca P. B.; dans les champs bordant la route, d'immenses plaques roses sont formées par Galeopsis angustifolia Ehrh.; les Odontites serotina Rchb. et divergens Jord.; Linaria elatine et spuria L. sont assez communes; Stellera passerina L., dont l'aspect grisâtre, se confondant avec la couleur du sol, rend la recherche difficile.

Sur la digue, on trouve abondamment le Ptychotis Timbali Jord.; cette plante, originaire de Toulouse, naturalisée par un botaniste lyonnais, se retrouve depuis cette digue jusqu'à Décines; elle s'est déjà répandue sur un espace de plus d'une lieue d'étendue, et je ne doute pas qu'elle ne devienne une des plantes les plus communes de la rive gauche du Rhône. Nous trouvons encore: Echinops banaticus; Xanthium strumarium L., macrocarpum D. C., spinosum L.; Stachys germanica L.; Echium Wierbizckii Haberl. flore albo; Lepidium draba L.; Micropus erectus L.; Senecio erucæfolius L.; Carlina vulgaris L.; Anacampseros delphinensis (Sedum). Dans les endroits humides sur le bord des eaux : Hydrocharis morsus-ranæ L.; Persicaria hydropiper L.; dubia Stein, dubio-persicaria G. God., mite Schrk., etc.

C. Herborisation à Irigny.

Pour se rendre à Irigny nous avons dû traverser toutes les saulées d'Oullins, nous y avons récolté: Inula britanica L.; Oporinia autumnalis (Leontodon) Four.; Mentha pulegium L.; Lysimachia vulgaris L.; Carduus crispus L. flore albo; plusieurs formes différentes de Thrincia hirta L. : Persicaria lapathifolia L., hydropiper L., mite Schrk.; Bilderdykia dumetorum Fourreau (Polygonum). A Irigny une immense plaine d'Oporoscilla autumnalis Fourr.; Delphinium consolida L. et Stellera passerina L. (1).

(1) En ce qui concerne la désignation des Polygonum, l'auteur de la notice adopte la nomenclature de Fourreau.

COMMUNICATIONS DIVERSES DE CRYPTOGAMIE, par M. Therry.

Pendant les vacances de la Société, M. Therry a fait plusieurs excursions et observations cryptogamiques, qui lui ont donné les résultats suivants :

1° Herborisation à Decines et au Mollard.

Puccinia recondita, champs de seigle; Phyllosticta destructiva, sur Fraxinus excelsior, à Villeurbanne;

Dans les marais de DÉCINES: Puccinia junci, P. scirpi; P. arundinacearum, sur Arundo phragmites; j'ai remarqué, au sujet de cette belle espèce, que les puccinies venues sur les vieilles feuilles tombées à terre avaient un pédicelle extraordinairement long; les spores des échantillons pris sur des feuilles vivantes sont moins longuement pédicellées. - Uredo maydis? — Uredo ovata sur feuilles du Salix alba; Agaricus nigripes, au pied des mûriers; Ag. stypticus sur tronc de Rhamnus; Nectria punicea sur tronc de sureau; Actinothyrium graminis; Cladosporium herbarum; Batrachospermum pulcherrimum? Hydrodictyon pentagonum;

AU MOLLARD

Puccinia asparagi; Agaricus infundibuliformis, Ag. ericetorum, Ag. petaloïdes, Russula adusta, Elaphomyces granulatus, Tulostoma brumale, parmi la mousse; Stilbum erythrocephalum, sur crottes de brebis; Cladonia furcata var. fruticosa, Hamata; Cl. rangiferina, endiviæfolia, alcicornis; Racomitrium canescens; Thalloïdima vesicularis; et enfin un Monatospora.....? sur tiges d'asperges.

2° Observations sur le Phragmidium bulbosum var. pulvinatum (MAGNIN) et var. disseminatum (Ann. Soc. bot. Lyon, p. 43).

Je signale sur ces deux variétés un caractère qui m'a paru assez constant c'est une différence dans la segmentation de la spore; dans la var. pulvinatum les spores m'ont toujours paru plus volumineuses, à échinulations plus prononcées, ainsi que la segmentation qui produit ordinairement trois loges; dans la var. disseminatum, forme moins robuste, plus élégante, la segmentation produit le plus souvent quatre loges, rarement trois. Si de nouvelles observations confirment celles ci-dessus, on devra les ajouter aux caractères si nettement distinctifs fournis par la forme et la disposition des pulvinules, caractères qui ont porté, avec raison, à diviser cette espèce en deux variétés.

M. Therry présente les observations suivantes sur des cryptogames recueillis au Parc de la Tête-d'Or :

Erysiphe astragali, sur Astragalus glycyphyllos, au jardin botanique; Phoma nothum? sur feuilles de platane; les arbres de nos promenades en ont été couverts cette année; cette plante se développe rapidement et semble préférer les feuilles à demi-mortes; elle se trouve de préférence aux endroits

où il reste de la chlorophylle; Discosia platani (Castagne : Catal. pl. de Marseille, supp. p. 71), j'ai trouvé cette plante mêlée au Phoma précédent; son état avancé ne m'a pas permis d'observer les périthèques; cette espèce serait, d'après Castagne, différente de celle de l'aulne (Lib.) par ses spores arquées, caractère que j'ai bien constaté sur les nombreuses spores trouvées parmi le Phoma. Melanconis.....? trois échantillons, dont deux pris sur le même panier d'orchis des serres du Parc; je n'ai pu déterminer ces trois plantes fort différentes l'une de l'autre par la couleur du stroma et la grosseur des spores; Fusisporium solani, sur pomme de terre pourrie.

M. Therry complète cette communication en faisant circuler sous les yeux des Sociétaires, les échantillons de tous les cryptogames cités.

M. MAGNIN ajoute ce qui suit au sujet du Phragmidium bulbosum:

A la suite de recherches bibliographiques plus complètes, j'ai trouvé un autre Phragmidium indiqué sur les Ronces; c'est le Ph. asperum, dénommé par Wallroth, décrit par Bonorden (Handbuch, t. II. 49) autant que j'ai pu le voir par la description donnée par Kickx (Flore crypt. des Flandres), ce Phragmidium correspond à une des deux variétés que j'ai décrites précédemment; mais, comme je n'ai pu remonter aux sources, je ne sais si ces cryptogamistes ont fait ressortir la différence d'habitat de ces deux variétés ou espèces, l'une venant sur les Rubus à feuilles blanchâtres-tomenteuses en dessous, l'autre sur les Rubus à feuilles vertes sur leurs deux faces; Kickx tout au moins n'en parle pas. Dans tous les cas, au point de vue de la synonymie, je devais avertir que le Phr. asperum Wallr. paraît correspondre à notre Ph. bulbosum var. pulvinatum.

SUR LES PHÉNOMÈNES DE THERMO-DIFFUSION GAZEUSE, observés DANS LE NELUMBIUM SPECIOSUM, » par M. Merget.

La plante qui a été le sujet des expériences de M. Merget, est une belle nymphéacée, dont on a pu admirer, tout l'été, les magnifiques fleurs dans un des fossés du Parc. Le Nélumbium développe sous l'eau un rhizôme qui donne naissance à de longs pétioles supportant des feuilles larges peltées, d'abord nageantes, puis s'élevant bientôt au-dessus de l'eau; ces pétioles et ces feuilles sont parcourus par un système de lacunes communiquant entre elles. Les feuilles cupuliformes renferment souvent une certaine quantité d'eau; elles peuvent présenter alors, ce curieux phénomène de laisser dégager des bulles gazeuses, lorsqu'elles sont frappées par les rayons solaires. Ce fait fut signalé à M. Merget, lors de la session lyonnaise de l'Association française, par M. Baillon, qui le

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