temps dont on peut disposer. Il est bon d'être prévenu que le retour par Pelussin, Chavanay et Condrieu, le plus fructueux pour les botanistes, est fort long et ne doit être entrepris que par les personnes qui ne craignent pas la fatigue.

Dans une prochaine notice, nous donnerons l'énumération des plantes qu'on trouve en suivant les deux derniers itinéraires. Actuellement nous nous bornons à faire connaître celles que nous avons récoltées en allant au Pilat par Saint-Martin-enCoallieu, le Planit et la Gorge-du-Gier; puis en explorant le plateau et revenant par la forêt vers Doisieu et Grand-Croix. Arrivons maintenant à la partie botanique de l'excursion. Afin de donner plus de précision à nos indications nous diviserons l'herborisation en six parties portant chacune un titre séparé :

30 Des bords du Gier au-dessus du Saut.

Rumex arifolius All.
Stellaria nemorum L.
Lychnis sylvestris Hoppe.
Larbræa aquatica St-Hil.
Epilobium montanum L.
= collinum Gmel.
obscurum Rchb.
Cystopteris fragilis Bernh.

Blechnum spicant Roth.
Sedum hirsutum All.
Sesleria cærulea Ard.

Chrysosplenium alternifolium L.
Circea alpina L.
Alchemilla vulgaris L,
Carex stellulata Good (2).
Calamintha grandiflora Moench.
Poa sudetica Hæncke.
Polygonatum verticillatum All.
Viola palustris L.

Impatiens noli tangere L.
Ribes alpinum L.

petræum Wulf.

Lonicera nigra L.

Chrysosplenium oppositifolium L.
Senecio Fuchsii Gmel.
Polypodium phegopteris L.
Adenostyles albifrons Rchb.
Myosotis palustris Vith.
Doronicum austriacum Jacq.
Cardamine amara L.
Lysimachia nemorum L.
Aconitum napellus L.
Euphorbia dulcis Sibth.
Valeriana dioica L.
Juncus supinus Moench.
Eriophorum augustifolium Roth.
Adoxa moschatellina L.
Leontodon pyrenaicus Gouan.

(1) Forme remarquable par sa villosité et l'exiguité de toutes ses parties.

(2) Ce Carex a ici une racine évidemment stolonifère.

(1) Dans les rochers à la base du Crêt-de-la-Perdrix.

6o Autour de la ferme de Botte et dans la forêt située au-dessous.

Signalons encore deux Fougères intéressantes qu'on peut trouver sur les rochers qui bordent la route de Doisieu à GrandCroix Asplenium Halleri D. C., A. Breynii Retz.

Nous n'avons pu trouver les plantes suivantes qui ont été signalées au Pilat:

Autour de la grange: Vicia Orobus D. C.

Vers la source du Gier: Epilobium alpinum L.

Vers le Saut: Lycopodium Selago L., Rosa rubrifolia Vill, Polypodium rhoeticum L., Polystichum cristatum Roth. Au Planit: Orchis sambucina L., Myosotis lutea Balb. Le long du ruisseau de Botte: Botrychium rutaceum Willd.

NOTICE GÉOLOGIQUE SUR LE PILAT, par le D' Saint-Lager.

Le massif du Pilat est formé par une chaîne montagneuse dirigée du N.-N.-E. au S.-S.-O. depuis Givors jusqu'au delà de Bourg-Argental et de Saint-Genest-Malifaux.

Cette chaîne principale, à laquelle viennent se relier des chaînons secondaires dont nous n'avons pas à parler, sépare la vallée du Rhône de celles du Gier et de la Loire et donne naissance à plusieurs cours d'eaux: la Semène, l'Ondène et le Furens qui se jettent dans la Loire, puis le Gier et la Diaume. qui se déversent dans le Rhône.

La base du massif est constituée par un micaschiste alternant avec des couches de gneiss qu'on peut observer entre Givors et Rive-de-Gier.

Les sommités de la chaîne, depuis le Bessac jusqu'aux montagnes qui dominent la Croix-de-Montvieux, sont formées par un granite schisteux traversé sur un grand nombre de points par des filons de quartz blanc-laiteux.

Ce granite a dû être fortement disloqué et bouleversé; car, en plusieurs endroits, on observe d'énormes amas de blocs fracturés qui constituent ces entassements singuliers de rochers que les gens du pays appellent Chirats.

Entre la Croix-de-Montvieux et Pelussin le granite devient porphyroïde par la présence de gros cristaux de feldspath.

Après ce qui vient d'être dit sur la constitution géologique du Pilat, on ne sera pas surpris du contraste frappant que présente la végétation de cette montagne avec celle des massifs calcaires du Bugey, du Dauphiné et de la Savoie à égale altitude. La flore du Pilat est essentiellement silicicole et, à ce titre, offre un intérêt particulier en nous fournissant un point de comparaison dans l'étude si instructive des rapports qui existent entre la végétation et la nature du sol.

Sans doute les plantes du Pilat n'appartiennent pas toutes exclusivement au groupe des espèces silicicoles.

Il en est heaucoup parmi celles qu'on trouve le long des chemins ou dans les bois qui se rencontrent à peu près partout dans les mêmes conditions.

Voici la liste des plantes du Pilat qui sont plus spécialement caractéristiques des terrains à base de silicates alcalino terreux: Scleranthus perennis, Holcus mollis, Epilobium collinum, Jasione montana, J. perennis, Corrigiola, Galeopsis ochroleuca, Logfia, Filago minima, Spergularia rubra, Anarrhinum, Ornithopus, Arnoseris, Aira caryophyllea, les Sarothamnus, Teesdalia, Montia, Viola canina, V. sudetica, V. palustris, Ervum hirsutum, les Nardurus, Nardus, Genista ang lica, les Joncs, Carex et Luzules, Poa sudetica, Sedum hirsutum, Doronicum, Veronica officinalis, Meum, Scorzonera, Arnica, Drosera, Polygala, Campanula linifolia, Conopodium, Bunium verticillatum, Sonchus Plumieri, Angelica pyrenæa, Vaccinium vitis idea, Leontodon pyrenaicus, Centaurea nigra, Galium saxatile, G. rotundifolium, Digitalis, Circea alpina, Senecio adonidifolius (1) Hypericum pulchrum, H. humifusum, Lycopodium clavatum, Polypodium dryopteris, P. phegopteris, Blechnum spicant.

(1) Ce remarquable Seneçon se trouve sur le versant oriental du Pilat le long du chemin qui descend vers Pelussin et aussi près d'une croisière de chemins en descendant de la Grange au Bessac.