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(AIN)

Par M. Antoine MAGNIN

Le botaniste lyonnais peut, lorsqu'il dispose seulement de deux à trois jours, faire des excursions intéressantes dans les montagnes à proximité de Lyon; les excursions habituelles, classiques, se font ordinairement au Pilat, à la Grande-Chartreuse, ou dans le Bugey: cette dernière partie du département de l'Ain comprend un certain nombre de localités qui peuvent chacune être l'objet d'une excursion fructueuse : parmi ces dernières, l'herborisation d'Hauteville est sans contredit la plus facile, la moins fatiguante et la plus productive.

Si on adopte l'itinéraire suivant premier jour, trajet en chemin de fer de Lyon à Tenay; herborisation le long de la route de Tenay à Hauteville, par Charabottes, le Golet-du-Thiou, les marais de Cormaranche; le lendemain, excursion à Mazières et aux prairies du Vély, et retour dans la soirée à Lyon, on est à même d'explorer dans tout ce parcours et en peu de temps des flores très-variées. Les roches calcaires, leurs éboulis, les marnes jurassiques présentent dès l'abord une végétation caractéristique; les pelouses et les bois qui les recouvrent de temps à autre, de nature, d'exposition, d'essences variées, depuis les broussailles des éboulis jusqu'aux forêts de sapins et de fayards, les bords de l'Albarine, les marais de Cormaranche, les prairies tourbeuses du Vély, toutes ces conditions diverses de végétation donnent lieu à autant de flores différentes qu'il est difficile de trouver réunies dans une autre excursion d'aussi courte durée.

Présenter le tableau des différentes espèces au fur et à mesure de leur apparition en suivant l'itinéraire indiqué plus haut, m'a

paru pouvoir offrir, peut être, quelque utilité au botaniste qui explorerait pour la première fois ces riches stations.

Pour rédiger ce travail, j'ai mis à profit: 1o Des notes prises dans plusieurs voyages que j'ai eu l'occasion de faire à Hauteville, et notamment les 3 et 4 juillet 1869, avec M. Faivre; 2o les notes et la liste complète des espèces recueillies dans l'herborisation de la Société botanique les 5 et 6 juillet 1872, notes que je dois à l'obligeance bien connue de M. Cuzin; cette excursion à laquelle plusieurs sociétaires avaient pris part (MM. Cuzin, Reverdy, Mathieu, Magnin), donna des résultats remarquables : 215 espèces rares ou peu communes furent récoltées en deux jours; parmi ces espèces quelques-unes n'avaient pas encore été signalées dans ces localités.

Avant de faire cette énumération, donnons en quelques mots la constitution géologique du sol de Tenay au Vély; en suivant notre itinéraire, on rencontre successivement les trois subdivisions du terrain jurassique: Jurassique inférieur, moyen et supérieur, représentés d'une façon génerale, par une succession de calcaires, de marnes, de nature tout à fait dysgéogène, pour employer l'expression de Thurmann; aussi la flore, sauf sur les bords de l'Albarine et dans les marais de Cormaranche et du Vély, est-elle presqu'entièrement formée de plantes xerophiles. A un autre point de vue, mais sans entrer ici dans la discussion sur l'influence physique ou chimique du sol, je dois signaler l'aspect particulier de l'ensemble de la végétation, qui est essentiellement calcicole.

Énumération des plantes qu'on peut rencontrer

dans une herborisation faite les premiers jours de juillet.

Dès l'arrivée à Tenay (350 "), on rencontre sur les murs ou les rochers, les espèces suivantes, qu'on trouve habituellement dans les terrains calcaires :

Saponaria ocymoïdes, L.

Asplenium Halleri, D. C.

Sedum dasyphyllum, L.

Polypodium calcareum, Sm.

Rumex scutatus, L.

Au sortir de Tenay, le long de la route, avant d'atteindre le pont et la bifurcation, on rencontre les plantes suivantes dont la

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Dans les prairies qui bordent la route on trouve :

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Fossés, ruisseaux, endroits marécageux le long de la route :

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Enfin sur les bords de l'Albarine:

Hesperis matronalis, L., qu'on retrouve abondamment plus

haut,

Tussilago petasites, L.

Festuca gigantea, Vill.

Deschampsia caespitosa, P. B.
Cardamine amara, L.

Plus tard, nous aurions pu récolter l'Impatiens noli-tan

gere, L., qui y est indiquée.

A partir du pont, la route d'Hauteville se développe dans le flanc de la montagne de Longecombe en décrivant de nombreux lacets, soit taillés dans le roc, soit creusés dans les éboulis; de temps à autre quelques lits de marnes compactes viennent donner des espèces tout à fait pélophiles.

Avant d'arriver à la maison des Gardes, qui se trouve à peu près à moitié du chemin, on peut récolter:

Au bord de la route, sur les accotements :

Silene glareosa, Jord.

Cirsium eriophorum, Scop.

Carduus nutans, L.

Erigeron acris, L.

Lithospermum officinale, L.
Lolium temulentum, L.

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Ces éboulis sont, la plupart du temps, garnis de broussailles,

de bois dans lesquels on distingue :

Acer monspessulanum, L.

opulifolium, Vill.

Cytisus laburnum, L.

Malus acerba, Mérat.

Sorbus aucuparia, L.

Sorbus aria, Crantz.

Rhamnus alpina, L.

Sambucus racemosa, L.

Salix appendiculata, Vill. oleifolia (Seringeana).

Sous leur ombrage, et dans les pelouses voisines, croissent les

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Campanula trachelium, L.

linifolia, Lamk.
persicifolia, L.

Digitalis grandiflora, Lamk.

Les rochers couronnés par

Digitalis lutea, L.

Salvia glutinosa, L.

Vincetoxicum officinale, L.
Orchis conopsea, I.

Cotoneaster, Amelanchier vul

garis, Manch., Rhamnus alpina, L., supportent dans leurs

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Dans la moitié supérieure de la route, de la maison du Garde. au Golet-du-Thiou, on trouve, en outre des plantes précédentes:

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