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lesquels se trouvent des Orchis, si difficiles à préparer, ont très

bien conservé leurs couleurs.

SÉANCE DU 26 JUIN 1873

Admission de M. Achard (Félix).

Lecture d'une lettre de M. Moullade offrant des renseignements. sur la flore de la Haute-Loire.

Rapports sur les herborisations

1° Herborisations de la Société à Dardilly, sous la direction de M. Cusin; cette herborisation n'a présenté rien de particulier; on y a rencontré les plantes habituelles: Hypericum pulchrum, H. humifusum, Rubia tinctoria, etc., etc.

2o M. le D' Aubert présente à la Société le Plantago coronopus trouvé à Pierre-Bénite, sur les bords du Rhône; à propos de cette espèce, M. Cusin fait remarquer qu'elle se trouve habituellement près des cultures; ce Plantago est cultivé en Italie et a été aussi cultivé à Lyon comme plante alimentaire. M. Magnin, sur l'indication de M. Vivian-Morel, signale sa présence au bord des fossés, près la gare des Brotteaux.

3° M. le D' Saint-Lager rend compte de diverses herborisations faites dans les localités suivantes:

A. A Balan: Polygala exilis, D. C., Orchis fragrans, Poll. Ce dernier était autrefois, d'après M. Cusin, très-abondant à Vaux; B. Dans les marais de Frontonas: Anagallis tenella, Hypnum scorpioïdes, etc.;

C. Plusieurs plantes méridionales trouvées à la Buire, Villeurbanne, les Charpennes; (voyez Annales, p. 59); au sujet du Salvia verticillata, M. Cusin fait observer qu'Estachy a autre

fois semé aux environs de Lyon plusieurs espèces étrangères à notre flore Biscutella intricata, Isatis alpina, Echinops banaticus, Ptychotis Timbali, Sison amomum.

Communications:

M. Merget continue l'exposition de ses recherches de physiologie végétale.

Après avoir repris et complété l'étude des voies d'entrée des gaz et, à la suite d'expériences très-ingénieuses répétées en grande partie devant la Société, après avoir démontré que l'acide carbonique et l'oxygène pénètrent dans la plante par les stomates, M. Merget aborde l'étude des voies de sortie.

L'oxygène produit de la respiration chlorophyllienne provient de la décomposition de l'acide carbonique; M. Boussingault en cherchant à étudier cette respiration a prétendu démontrer que la face supérieure des feuilles respirait plus que la face inférieure; il faut en conclure que l'oxygène sort par la face supérieure en se dialysant à travers la cuticule; bien que les expériences de Boussingault ne soient pas suffisantes, on peut admettre leurs résultats qui ne prouvent pas que l'oxygène ne puisse sortir par la face inférieure et par conséquent par les stomates. Du reste, des observateurs sérieux, Duchartre entre autres, ont vu des bulles se dégager de la face supérieure des feuilles placées sous l'eau de plus, l'épiderme des fruits et d'autres parties de la plante dépourvues de stomates respire; on peut donc admettre que l'oxygène sort partiellement par la cuticule; mais il résulte d'expériences faites par M. Merget sur la respiration des feuilles dans l'eau chargée d'acide carbonique que la majeure partie de l'oxygène produit se dégage par les stomates.

Pour les voies de sortie de la vapeur d'eau, ce ne sont pas les observations qui manquent, mais la plupart doivent être rejetées; M. Merget s'étend surtout sur les expériences de M. Garreau qui établit: 1° que l'évaporation est plus considérable à la face infé

rieure de la feuille qu'à la face supérieure; 2° que l'évaporation pour la face supérieure doit se faire surtout par les nervures, en donnant pour raison qu'à leur niveau la cuticule était de nature différente; M. Merget admit d'abord cette interprétation, mais il vient apporter des preuves de fait autrement concluantes.

Si la vapeur d'eau sort par les stomates et par les nervures de la face inférieure, en bouchant les stomates d'une feuille monostomatée et les nervures, par la méthode des réserves, l'eau s'accumulera et il se produira ce qu'on appelle la pourriture humide; c'est qui arrive en effet, et comme ce phénomène se produit seulement si on place les réserves sur la face inférieure on doit en tirer cette conclusion que la vapeur d'eau sort par les stomates. M. Merget, a, du reste imaginé une expérience qui rend cette sortie évidente: prenant un papier hygroscopique, noircissant sous l'influence de la vapeur d'eau et l'appliquant sur les deux faces d'une feuille encore adhérente à la branche, on observe que pour la face inférieure l'empreinte des stomates est presque instantanée, puis les nervures apparaissent peu à près, enfin à la face supérieure on n'a que de faibles traces de

nervures.

La sortie de l'acide carbonique a donné lieu jusqu'à présent à peu d'expériences: on sait que ce gaz est puisé presque exclusivement dans le sol par les racines, que l'eau dans laquelle il est en dissolution prend tout le long de son parcours dans la plante l'acide carbonique provenant de la combustion du carbone dans la cellule; cet état de dissolution de l'acide carbonique fait voir que ce gaz doit sortir comme l'eau par les nervures pour la face supérieure et par les stomates et les nervures pour la face inférieure des feuilles monostomatées.

M. Lambert a démontré ce fait en prenant du papier de tournesol et en appliquant des réserves comme pour le papier hygroscopique; les résultats obtenus par ce jeune et zélé collaborateur ont été identiques avec ceux de M. Merget; de plus M. Lambert

instituant des expériences analogues à celles de M. Garreau, au moyen de petits entonnoirs placés à la surface des feuilles et contenant de l'eau de baryte, a constaté que la pellicule formée par le dégagement de l'acide carbonique était plus épaisse à la face inférieure qu'à la face supérieure de la feuille.

Ainsi, en résumé, il est bien démontré par ces expériences que :

Les voies d'entrée des gaz sont exclusivement les stomates. Les voies de sortie sont: 1° les stomates et probablement aussi la cuticule pour l'oxygène; 2° les stomates et les nervures pour la vapeur d'eau et l'acide carbonique.

Des résultats précédents, M. Merget tire des déductions heureuses, d'ingénieuses explications de divers points de morphologie et d'organographie végétale; c'est ainsi qu'on s'explique pourquoi les stomates se trouvent de préférence à la face inférieure des feuilles pour les plantes aériennes, puisque l'acide carbonique se diffuse de bas en haut à partir du sol; on comprend aussi l'utilité des tomentum, villosités qu'on rencontre quelquefois à cette même surface inférieure et qui ont pour but d'arrêter les molécules, d'empêcher leur rebondissement, de les conduire sur les stomates. Une autre conséquence de ces recherches, ce sont les vues nouvelles qu'elles ouvrent sur la constitution de la cellule: on se rappelle que les vapeurs mercurielles agissent sur le protoplasma de la cellule et l'utricule primordiale de H. Mohl; or ce résultat conduit aux conséquences suivantes: c'est que la membrane de la cellule étant de nature colloïde et les cellules étant plongées dans le liquide ambiant, les molécules mercurielles ne peuvent cheminer qu'à la condition de passer par des pertuis infiniment petits, creusés dans la paroi de la cellule, pertuis qu'il ne faut pas confondre avec les pores, ponctuations, déjà signalés par les micrographes, mais que l'analyse histologique parviendra peut-être à démontrer.

SÉANCE DU 10 JUILLET 1873

Admission de MM. Blanc et Maigret.

Communication de M. le Président au sujet de l'Association pour l'avancement des sciences. M. le Président donne lecture d'une circulaire par laquelle le Comité invite les sociétés savantes à choisir deux délégués; la Société nomme MM. Merget et SaintLager, et à défaut de ce dernier M. Magnin.

M. Merget annonce qu'il fera deux communications à la section de botanique.

Rapports sur les herborisations

1° Herborisation de la Société à la Grande-Chartreuse, les samedi et dimanche 5 et 6 juillet.

M. Cusin fait le compte-rendu de cette herborisation (voyez Annales, p. 67).

2° M. Magnin ajoute qu'avec une dizaine de personnes il a continué l'excursion par le Sappey, le Saint-Eynard et Grenoble : voici les plantes les plus intéressantes récoltées au SaintEynard:

Thlaspi virgatum, Gr. et God. (brachypetalum, Jord.), Rosa pimpinellifolia, D. C., R. alpina, L. var. alpina vera, pyrenaica et intermedia, R. tomentosa, Sm., Catananche cærulea, L., Hieracium staticefolium, Vill., etc.

Communications:

1° M. Saint-Lager analyse la brochure envoyée par M. Thielens et ayant pour titre Excursion botanique dans l'Eifel: Elle est surtout intéressante au point de vue de la géographie botanique.

2° M. Merget, dans cette communication, complète ses recher

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