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TABLE DES MATIÈRES

CONTENUES DANS LA PREMIÈRE PARTIE (AVRIL A SEPTEMBRE 1850).

DOCUMENTS ET MÉMOIRES.

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PAGES

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ETUDES SUR LES ANCIENNES
MUSICALES DE L'EUROPE, par M. Nisard. 129
NOTICE SUR LA BIBLIOTHÈQUE DE JEAN DUC
de Berry en 1416, par M. Douët d'Arcq.

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ORDONNANCE DE 1515

SUR

LES MONNAIES BARONNALES.

la

Le document que nous allons publier est connu depuis longtemps; il en est fait mention d'une manière spéciale dans le premier volume du recueil des Ordonnances des rois de France, où pour première fois il a été l'objet d'un examen approfondi et fort exact. En effet, avant cette époque, les historiens en avaient mal interprété la provenance et voulaient à toute force que l'ordonnance de 1315 fût l'œuvre du roi Louis le Hutin, tandis qu'au contraire, et nous le savons de source certaine, la pièce dont il est question, est tout simplement une ordonnance des généraux des monnaies, faite d'après l'avis du roi, pour empêcher les exactions que les barons de France commettaient sans cesse dans la fabrication de leurs monnaies. L'ordonnance de 1315, détournée par quelques auteurs de son sens primitif, a besoin d'être précédée de quelques données critiques, avant de passer sous les yeux des lecteurs. Nous allons donc faire l'historique abrégé des causes qui la provoquèrent, et qui occupèrent en grande partie le règne déjà si court du roi Louis X.

A l'avénement de Louis le Hutin, les barons de France, forts de leur puissance et confiants dans leurs forces réunies, renouvelèrent contre l'autorité royale, la ligue qu'ils avaient déjà formée contre Philippe le Bel, et obtinrent du nouveau roi une foule de concessions qui affaiblirent la royauté, et doublèrent leur puissance. Ils profitèrent du désordre des affaires, de la pénurie du trésor et de la faiblesse du roi, pour battre monnaie, «< ce qui causa un grand trouble dont tout le monde souffroit beaucoup (1). »

« En ce temps-là, un particulier donna un avis au roy, dans lequel il luy marquoit, qu'il ne pourroit rien faire de plus utile << pour son peuple, que d'obliger ceux qui avoient droit de battre

(1) Leblanc, Traité des monn. roy. de France, p. 228.

<«< monnoie, dans le royaume, à la fabriquer sur un certain pied <«< qu'il leur prescriroit et qu'il ne leur fût pas permis ensuite d'en <<< affoiblir le poids ni la loy (2). » Le roi prévoyant qu'il serait difficile dans un tel état de choses, quelque règlement que l'on pût faire, d'empêcher les malversations que les prélats et les barons commettaient sans cesse dans leurs monnaies, se résolut à les priver entièrement de ce droit pour rétablir le calme et l'ordre dans les affaires du royaume et soulager autant que possible les misères de son commun peuple. Alors Louis X s'attribua à lui seul le droit de battre monnaie (3). Les historiens en ce point sont d'accord entre eux, seulement les ordonnances du roi ne paraissent pas aussi positives à ce sujet que le semblent dire les chroniqueurs. Deux chartes ayant trait à la fabrication des monnaies baronnales, et émanées du roi Louis X, nous apprennent seulement « que les monnoies noires ou blanches forgées dans les pays étrangers, n'auront plus cours dans le royaume; que celles des barons n'auront cours que dans leurs terres (4); que nul ne pourra faire monnaie ressemblant à celle du roi, et qu'il y aura toujours des différences à pile et à croix, suivant les ordonnances de saint Louis; enfin que les monnaies des barons seront différentes les unes des autres à croix et à pile (5). » Ces chartes ne retiraient pas aux barons tous leurs priviléges, seulement elles les restreignaient; c'était assez pour leur inspirer des craintes, aussi opposèrent-ils une grande résistance, «< car lors ils étoient forts et peu soumis (6), » et l'ordonnance demeura sans effet.

Réduit ainsi à l'impuissance, « le roy dut seulement se contenter de leur prescrire la loy, le poids et la marque de leur monnoie (7). » C'est sur cette dernière phrase que roule la difficulté. Comme nous le disions plus haut, les historiens des derniers siècles semblent dire qu'une ordonnance spéciale de Louis le Hutin régla la monnaie des

(2) Leblanc, p. 228. — Boizard, Traité des Monnoies, 1re part., p. 55 (Paris, 1692, in-12.) - D'Hérouval, cité par Leblanc.

(3) Réné Choppin, Comment. sur la coutume d'Anjou (trad. du latin), p. 80, liv. I, t. I, art. 3. (Paris, 1662, f.) Leblanc, p. 228. Jean Boivin, moine de Saint-Victor (Manuscrit de la Bibliothèque nationale, no 4949): Memoriale hist. Joann. Parisiens. Can. Sti. Victoris, ab orbe condito, usque ad annum 1322. (4) Charte du 19 nov. 1315. Cf. Ord. de rois des Fr., t. I, p. 609. (5) Id. du 15 janv. 1315. Cf. Ord. des rois de Fr., t. I, p. 613.

(6) Acles des ligues et assoc. de la noblesse des diverses prov. de Fr., etc., contre Louis le Hutin, pour s'opposer à plusieurs exactions et lailles mises sur eux en 1314-1315. (Bibl. nat., fonds Dupuy, manuscrit n° 758.)

(7) Leblanc, p. 198. Boizard, p. 55. D'Hérouval, cité par Leblanc.-Ord. des rois de Fr., t. I, p. 623-624.

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