C'est Phérécyde qui a rattaché la formation des quatre éléments à l'action de la Triade primordiale; nous ne trouvons rien de semblable dans l'Orphisme, et c'est là, croyons-nous, que se fait sentir l'influence du génie grec (1). L'invention de ces quatre ou cinq éléments nous semble essentiellement hellénique, et en effet une fois créés, nous les voyons fournir à l'école naturaliste le principe des cosmogonies qu'ils substituent à celles qui étaient sorties des sanctuaires de l'Orient. Les éléments sont mis à la place du Temps, de l'Éther et du Chaos. Ils sont représentés comme les véritables principes, et comme se créant les uns par les autres, et de même que l'ordre assigné à chacun des trois principes de la Triade divine, paraît avoir varié suivant les écoles, nous voyons Thalès assigner la prééminence à l'eau, Hippon et Héraclite au feu, Anaximène et Diogène d'Apollonie à l'air, tandis qu'Archelaüs admet une dyade première formée de l'eau et du feu. ALFRED MAURY. (1) L'importation des idées orientales apparaît dans toute la théologie de Phérécyde; c'est lui qui le premier écrit sur la transmigration des âmes (Ciceron. Tusculan., 1, 5. Porphyr., de Antro nymph., c. ¡1), doctrine essentiellement asiatique. |