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c'est qu'il gouvernait l'abbaye de Saint-Loup en 1281 et qu'il mourut dans ces fonctions, le 9 avril 1300.

Une pièce du 30 octobre 1279 accuse pour l'abbaye de Saint-Martin cinq sols de censive sur plusieurs maisons sises à Croncels et payables à la Saint-Remi (1).

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Nous trouvons le nom de cet abbé en 1283, dans une charte pour Notre-Dame-aux-Nonnains, et en 1293, dans les lettres de franchise de Jean de Planteis, qui promet de ne pas vexer les hommes de l'église de Troyes (2).

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Les noms de ces deux personnages ne nous sont guère connus que par une transaction ménagée par leurs soins, en 1307, avec Félizé de Thorigny, curé de Piney. Ce dernier prétendait exercer le droit de dîme sur les terres de Rachisy, appartenant à l'abbaye. Raoul s'y opposa vigoureusement, fit nommer des arbitres et même intervenir l'autorité épiscopale pour assurer à son couvent une paix durable (3).

C'est aussi sous son gouvernement (1303) qu'on trouve l'abbaye en possession du moulin de Foletin (Yonne), de la chaussée de l'étang de Felizot de Chaissy et d'une maison à Fontaines, près de Neuvy-Sautour (4). Enfin, en 1326, Raoul, dont le caractère paraît avoir été la fermeté unie à la

(1) Archives de l'Aube, Fonds de Saint-Martin-ès-Aires.

(2) Cousinet, Op. cit., vol. III, fol. 91.

(3) Voir pièce justificative FF, et au chapitre des revenus l'article Rachisy.

(4) Voir au chap. des revenus l'article du moulin de Foletin.

douceur, fit un accord avec le prieur de Saint-Jean-enChatel, 27 juillet. Il mourut le 29 avril, entre 1326 et 1328, et fut enterré devant le Crucifix.

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Le premier acte que nous connaissons de cet abbé est relatif à une fondation en faveur du monastère. Pour couper court aux nombreuses contestations qu'il avait eues au sujet de dîmes et coutumes, Jean Cousin, dit de Senlis, avait donné à l'abbaye de Saint-Martin-ès-Aires son droit de dîme dans la paroisse de Neuvy-Sautcur, et celui qu'il possédait encore en cens et coutumes à la dîme de Bugnon. Il est vrai que le premier de ces droits devait être partagé avec le prieur de Neuvy seulement, et le second avec le prieur de Neuvy et le curé de Soumaintrain. Ce n'en était pas moins un bienfait, et par reconnaissance, l'abbé Jean fonda en janvier 1329, pour le repos de l'âme de ce bienfaiteur, une messe quotidienne de Requiem, qui devait être célébrée dans la chapelle de la Vierge, ou chapelle du cloître (2)

Une autre fondation fut faite du temps de cet abbé, et sut également inspirée par la reconnaissance. Un notaire public de Troyes, en même temps que tabellion de la chambre épiscopale, Jean Garneri ou Garnier, en souvenir des soins affectueux qui lui avaient été prodigués et des dépenses qui avaient été faites pour lui par l'abbé et le couvent de SaintMartin, donna au pitancier ou aumônier du monastère une rente annuelle de 20 sous tournois. Il réclama en échange des prières pour Jacques de Maraye, chanoine régulier de Saint-Martin, pour les parents de ce religieux qui avaient été

() Voir la note au sujet de Jean de Boulages.

(2) Arch. de l'Aube, F. de Saint-Martin. Pièce justificative GG.

ses bienfaiteurs et pour tous ses amis, vivants et morts. L'acte est du 27 octobre 1341, et l'anniversaire se célébrait le 20 novembre de chaque année (1).

L'évêque de Troyes, Jean d'Aubigny, n'oublia pas non plus l'abbaye de Saint-Martin. Par son testament du 6 novembre 1341, il légua aux religieux 4 livres tournois, s'il devait être inhumé dans sa cathédrale, et si les religieux accompagnaient en procession sa dépouille mortelle. Il leur donna encore tous ses anneaux d'or et d'argent, quelque valeur qu'ils eussent, et en quelque endroit qu'on les trouvật (2).

16. Pierre II de Montmirail.

1359-1373.

Cet abbé assista à la translation solennelle des reliques de Saint-Loup, le 6 juillet 1359 (3).

L'abbaye de Saint-Martin-ès-Aires reçut de Monseigneur Henri de Poitiers, évêque de Troyes, par testament daté du 21 août 1370 « 50 franz pour faire vne fois son dict anniversaire, cest assauoir vigilles, messe et commendises (4). »

Pierre de Montmirail mourut le 9 juin 1373, d'après le Nécrologe de Saint-Loup.

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Nous n'apprenons l'existence de cet abbé que par un compulsoire qui était au chapitre de l'église Saint-Urbain

(1) Arch. de l'Aube, F. de Saint-Martin et pièce justificative HH. Voir aussi au chapitre des revenus l'article de Pont-Sainte-Marie. (2) Camusat, Prompt., fol. 201, 202.

Camusat, Prompt.,

(3) Cousinet, Op. cit., vol. III, fol. 93-95. fol. 153 ro. (4) Camusat, Prompt., fol. 208 ro.

Des Guerrois, Saincteté chrest., fol. 378.

de Troyes, et qui lui donne à la fois le titre d'official de Troyes et d'abbé de Saint-Martin. Pierre Piscionarii, chapelain de la chapelle de Saint-Quentin en l'église de SaintEtienne, était retenu prisonnier en la cour de l'officialité de Troyes, et le chapitre de Saint-Etienne s'adressait à Richard pour le revendiquer. L'acte est du 23 juin 1376, et l'on y lit ces mots : Venerabilis in Christo Pater magister Richardus, abbas monasterii Sancti Martini in Areis, officialis Trecensis, qui ibidem exercebat officium seu factum officiatus (1).

Il paraît que, du temps de cet abbé, les priviléges des chapitres et abbayes étaient l'occasion de graves différends, car nous voyons l'abbé de Saint-Remy de Reims convoquer, le 31 janvier 1375, en qualité d'arbitres, les abbés de SaintLoup et de Saint-Martin de Troyes, les doyens de SaintPierre et de Saint-Etienne, pour y conférer sur les priviléges de leurs églises (2). La paix et le bon accord furent-ils à jamais rétablis? Hélas! non, puisqu'en 1380 la HauteCour de Paris terminait un nouveau différend entre l'abbé de Saint-Loup, Jean Perresin et l'abbaye de Saint-Martin, au sujet du clos adjacent à cette abbaye (3).

L'esprit de chicane qui régnait à cette époque était peutêtre entretenu par les faveurs qu'obtenaient parfois les chefs de communautés. Ainsi, le roi Charles-le-Sage accorda à l'abbé de Saint-Martin, son conseiller, des lettres de committimus, en date du 20 juin 1387, pour faire assigner des habitants de la rue Saint-Aventin et autres, qui, en détruisant la clôture de la vigne et du clos de l'abbaye, s'y étaient pratiqué un passage. Le roi ordonna au bailli de Troyes d'apaiser le trouble, et « attendu, dit Sa Majesté, que notre dit conseiller, sans intermission et empêchement de notre

(1) Archives de l'Aube, F. de Saint-Martin-ès-Aires.

(2) Bibl. de Troyes, mss. Sémillard.

(3) Cousinet, Op. cit., vol. III, fol. 101.

conseil, auquel il est tenu d'être pour raison de son office, ne pourroit plaider hors de notre ville de Paris, ajournez ou faites ajourner les opposants..... les coupables ou autrement compromis de l'infraction de notre sauvegarde, excès et délit dessusdit a être et comparoir par devant nos amez et féaux les gens tenant les requêtes de notre Palais, à Paris..... (1). »

Disons de suite, pour n'y plus revenir, que semblable privilége fut accordé le 3 juin 1665 et le 11 août 1666, que des lettres de garde gardienne, en date de 1492 et du 13 octobre 1527 (2).

ainsi

En montant sur le trône de France, Charles VI avait trouvé le trésor royal épuisé; il eut recours aux subsides. Le clergé du diocèse de Troyes lui envoya une somme de 1,173 livres 14 sous 12 deniers (environ 7,043 francs de notre monnaie). La part de l'abbaye de Saint-Martin-èsAires monta à 10 livres (60 francs), ainsi réparties (3):

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Ces dépenses n'étaient pas compensées par les donations qui devenaient rares. Cependant, en 1395, l'évêque de Troyes, Pierre d'Arcis, par son testament du 18 avril, donna à l'abbaye de Saint-Martin-ès-Aires 50 sous tour

(1) Archives de l'Aube, F. de Saint-Martin-ès-Aires.

On sait

que le droit de Committimus conférait le privilége de faire évoquer les procès devant des juges spéciaux. Le droit de garde-gardienne avait le même but. Le roi prenait en sa sauve et spéciale garde ceux à qui il l'accordait, et leur assignait des juges particuliers.

(2) Archives de l'Aube, F. de Saint-Martin-ès-Aires. (3) D'Arbois de Jubainville, Pouillé de 1407, p. 216.

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