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>> J'ai dressé et signé le même acte au bas de la consultation qui est entre les mains de M. le curé de S'-Nizier de Troyes. Le désistement signé d'autre part n'a été fait qu'après avoir consulté le célèbre M. Petitpied, docteur de Sorbonne, qui, par sa lettre du 5 mars 1739, m'a confirmé dans la pensée où j'étois de la nullité de la transaction passée en 1678, entre le P. Ryane, prieur de l'abbaye de S'Martin, et M. Le Bey, curé de S'-Nizier, et du peu de fondement qu'avoit par conséquent le droit de curé prétendu par le P. Ryane et ses successeurs. Qu'après avoir informé Monsieur l'Evêque de Seez des raisons que j'avois de me désister d'un droit que je croyois abusif et avoir reçu de ce prélat, abbé de S'-Martin, une réponse le 4 janvier 1740, par laquelle il en reconnaît la solidité et l'illusion de prétendre le droit de curé dans l'enceinte de son abbaye, et enfin qu'après avoir été autorisé par le R. P. supérieur général qui me faisoit l'honneur de m'écrire le 26 de janvier 1740: « Je reçois votre lettre où vous me parlez de votre cure. » Les T. R. P. assistants sont d'avis qu'on ne doit pas » penser à intenter procez la-dessus et qu'on y succombe

>> roit. >>>

me

« Loin de penser à intenter procez, j'avois eu l'honneur d'informer le Rm P. Général que je savois que le nouveau curé de S'-Nizier vouloit m'attaquer sur mon prétendu droit de curé et faire casser la transaction de 1678, qui en étoit le seul fondement; que je croyois l'affaire insoutenable; qu'ils me fissent l'honneur de me faire savoir ce qu'ils en pensoient. C'est ma lettre qui a donné occasion à celle du Rme P. Patot, du 26 janvier 1740.

>> Quoique bien convaincu que le droit prétendu de cure dans l'enceinte de l'abbaye de S'-Martin étoit une pure chimère, j'ai cru devoir ne le pas abandonner sans avoir, pour ma décharge auprès des prieurs, mes successeurs, une réponse, donnée par un avocat habile dans les matières. bénéficiales; c'est ce qui a fait avoir celle cy-dessus rap

portée, faitte par M. Dehéricourt, dont la réputation a été solidement établie et par les réponses que l'on a de lui tous les jours et par les ouvrages sur les lois et matières ecclésiastiques, dont il a enrichi le public.

» Ce 5 avril 1740.

>> F. Legaingneulx, ch. rég. prieur de l'abbaye de S'-Martin (1). »

Cette fois l'affaire fut définitivement terminée, et il n'en fut plus jamais question.

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La bibliothèque de Saint-Martin-ès-Aires renfermait 1,124 volumes, en 1791. Le catalogue en fut dressé par le citoyen Bramant (2). On y remarquait un manuscrit du panégyrique de sainte Maure par saint Prudence.

Quatre manuscrits seulement restent de cette bibliothèque. C'est 1° l'Ordo Processionum noté, dont nous avons parlé plus haut. Il porte au répertoire des manuscrits de la bibliothèque de Troyes le n° 2387;

2° Remarques sur les conciles des six premiers siècles augmentez des canons latins aux marges, des notes des plus célèbres canonistes, des épitres tant de quelques papes que des roys ou empereurs et des signatures des évesques qui y ont assisté, in-4° sur papier, xvII° siècle. Il porte le n° 1016;

3° Rhetorica latina rhetoribus trecensibus, anno 1662, oblata; in-4° sur papier, xvIIe siècle. Il porte le n° 1252; 4° Les pseaumes de David expliqués à la lettre (sans nom d'auteur). 2 vol. in-12, xvII° siècle. Ils portent le

n° 2111.

(1) Voir dans Feller le jugement porté sur M. de Héricourt. Les lettres et les consultations dont parle le prieur sont aux Archives de l'Aube, F. de Saint-Martin-ès-Aires.

(2) Annuaire de l'Aube 1845.

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SCEAUX DE L'ABBAYE & D'ABBÉS

de Saint-Martin-ès-Aires

Lith Dufour Bouquot

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Pour donner aux chartes qu'elle rédigeait un caractère indubitable d'authenticité, l'abbaye les munissait du sceau du chapitre ou du sceau de l'abbé. Un très-petit nombre de pièces ont conservé l'un ou l'autre. Nous sommes assez heureux cependant pour en offrir quelques spécimens au lecteur. Le sceau du chapitre de Saint-Martin-ès-Aires se trouve aux Archives nationales, appendu à un acte de l'an 1303; mais il est moins intact que celui d'une charte de l'abbé Félix pour régler les obligations de la Fraternité consentie entre Saint-Martin-ès-Aires et N.-D.-en-l'Ile, en 1423. C'est ce dernier sceau que nous avons reproduit en tête de ce travail. Il est circulaire et le champ représente saint Martin à cheval, coupant avec son sabre le pan de son manteau et le donnant à un pauvre entièrement nu. La légende est presque entièrement enlevée. On ne lit plus que ces fragments de mots: ITULI D...ARTIN... Le contresceau est tiré des archives nationales et de la pièce de l'an 1303; il représente grossièrement saint Martin crossé et mitré, et l'on peut lire à l'entour : † SANCTVS : MA...NVS EPC.

Quant aux sceaux d'abbés, nous n'en connaissons que trois dont nous reproduisons le dessin.

C'est d'abord celui de Lambert, qui régnait de 1200 à 1206. Il est ovale et représente l'abbé debout, tenant une crosse de la main droite et un livre de la main gauche. On lit cette légende à l'entour† SIGILL: LAMBERTI : ABB: STI: MARTINI: TRECENSIS. Il est tiré des archives nationales.

L'autre sceau est celui de Pierre qui régnait en 1207. Il est également ovale et représente l'abbé avec la tonsure monacale, enveloppé d'une ample chape et tenant une crosse de la main droite et un livre de la main gauche. La

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