ACADÉMIE DE MACON. PREMIÈRE PARTIE. Extrait des Procès-Verbaux des Séances. SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1875, Présidence de M. MILFAUT. Etaient présents: MM. Arcelin, Dabancour, Desplace, Ducrost, de Fréminville, Gloria, de Jotemps, Lacroix père, Francisque Lacroix, Marchal, Milfaut, Monnier, Nazareth, Putois, Rousselot, de Surigny. M. Pellorce, absent de Mâcon, s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. En l'absence de M. Pellorce, M. Milfaut est invité à présider la séance. Les publications reçues depuis le mois d'août sont déposées sur le bureau : ED. FLEURY: Cinquante ans de l'histoire du chapitre de NotreDame de Laon, un vol. in-8o, Laon, 1875. A. FABRE Comment on peut guérir les vignes malades et préserver celles qui ne sont pas encore attaquées, un vol. in-8°, Montpellier, 1875. GONZEL Les oiseaux de mer, leur utilité au point de vue de la navigation et de la pêche, Nantes, 1875. : EUGÈNE MOTTARD Destruction du phylloxera dans les vignes d'Ampuis (Rhône), Lyon, 1875. C.-A.-L. LETELLIER: Le mot base de la raison et source de ses progrès, Caen, 1875. HENRI BERNARD Réflexions sur l'état de la question des sucres. PRÉTERRE: L'Art dentaire, novembre 1875. La Réforme économique, revue bi-mensuelle, t. I, 1re livrai son. Le Moniteur de Lyon, du 28 août au 26 novembre 1875. Bulletin d'archéologie chrétienne, 2e série, 6e année, no 2. Journal de Saône-et-Loire, septembre-novembre 1875. Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de Poligný, 1875, nos 6-9. Annales de la Société académique de Nantes, 1875, 1er semestre. Revue des Sociétés savantes des départements, t. I, janvierjuin 1875. Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts du département de la Haute-Saône, 3e série, no 6. Bulletin des séances de la Société centrale d'agriculture de France, année 1875, nos 5-8. Mémoires de la Société centrale d'agriculture de France, 1873. Bulletin de la Société des agriculteurs de France, 15 juin1er décembre 1875. Compte rendu des travaux de la Société des agriculteurs de France, annuaire de 1875. Société des agriculteurs de France; liste générale des membres, 1875. Mémoires de la Société académique de l'Aube, t. XI, 3e série. Annales de la Société historique et archéologique de ChâteauThierry, année 1873. Société académique de Saint-Quentin, 3e série, t. XII. Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 2o e 3o trimestres 1875. Bulletin de la Société archéologique du Midi de la France, année 1873, février-août 1875. 12, Société de l'agriculture de l'Allier; Bulletin-journal, nos 91875. Annales de la Société d'émulation de l'Ain, juillet-septembre 1875. Mémoires de l'Académie nationale de Caen, 1875. Mémoires de la Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne, 1873-1874. Recueil de l'Académie des Jeux floraux, Toulouse 1875. Mémoires de la Société d'émulation de Cambrai, t. XXXIII, 1re partie. Mémoires de l'Académie de Savoie, 3e série, t. I et II, 1875. Mémoires de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, t. XIII, 1875. Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, 1er trimestre 1875. Mémoires de la Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, t. XVII, no 4, 1875. M. Lacroix soumet à l'Académie un certain nombre de pièces consistant principalement en minutes de procès-verbaux des séances de l'Académie, provenant de la succession de M. Mottin de la Falconnière, et qu'il a rachetées pour les réintégrer dans les archives de la Société. M. Lacroix reçoit les remerciements de l'Assemblée, qui l'autorise à se faire rembourser les frais d'acquisition. Puis il annonce, pour la prochaine séance, la communication d'une lettre de M. Gonon, adressée à M. de Lamartine par l'intermédiaire du secrétaire perpétuel de l'Académie, contenant certains faits relatifs au siége de Lyon, inexactement rapportés par l'auteur de l'Histoire des Girondins. Cette pièce provient du même dossier que les pièces dont il est question plus haut. Mais M. Lacroix désire en conserver la propriété. Une discussion s'engage sur l'opportunité de cette communication. L'Académie décide qu'elle entendra la lecture de M. Lacroix. M. de Surigny a la parole pour lire un rapport sur le phylloxera et les expériences faites à Mancey pour le traitement des vignes malades par la méthode de M. Dumas. (Voir à la 2e partie.) M. Marchal lit le résumé des observations météorologiques faites à l'Ecole normale de Mâcon pendant l'année 1874-75. M. Arcelin lit une Note sur le terrain carbonijère des environs de Mâcon, et donne ensuite communication d'une lettre de M. Etienne Létienne, d'Hurigny, accompagnant l'envoi d'un crâne et d'un squelette humain dont M. Létienne fait don au musée de Mâcon. Cette lettre est complétée par un mémoire dont la teneur suit : M. Létienne procédait au minage d'un terrain situé à Hurigny, lieu dit les Sarrazins. Sur un espace de six ares (six cents mètres carrés), il a mis à découvert cent cinquante tombes formées de laves brutes. Les ayant défoncées, il a reconnu qu'elles contenaient parfois jusqu'à trois squelettes homme, femme et enfant. Tous ces squelettes avaient les pieds vers l'orient et les tètes vers l'occident. Quelques exceptions se rencontraient néanmoins. Il arrivait qu'un deuxième corps avait été placé la tête dans les pieds du premier occupant. Mais c'était très-rare. La tête ci-jointe est un spécimen du type de ces individus. Les ossements joints à ce crâne paraissent avoir appartenu à un individu de grande taille et d'une force peu ordinaire, à en juger par la forme arquée des membres et la grandeur de la tombe (deux mètres.) Toutes les tombes étaient faites de la même façon : des laves brutes en dessous, des laves par côté et par bout et des laves pour la couverture. Dans une de ces gaînes, de 40 centimètres en carré, M. Létienne a mis à découvert un trèsfort adulte, une femme et un tout petit enfant. M. Létienne a fait son possible pour découvrir quelques débris d'une industrie quelconque, arme, anneau ou autre objet ; il n'a rien trouvé. Dans ces cas-là, il faudrait persévérer davantage encore et aller jusqu'à tamiser la terre. Un poinçon, un pendant d'oreille, une piécette se perdent aisément dans un terrain marneux devenu très-compact. Ces tombes n'étaient pas à une profondeur de plus de 60 centimètres, et fort souvent leur lit était creusé dans la marne calcaire blanchâtre qui recouvre les premiers bancs friables de pierre blanche dits bancs pourris. Souvent ces premières couches de calcaire ont servi soit aux parois latérales, soit aux fonçures des tombelles et aussi aux cales sur lesquelles on appuyait généralement la tête et même les pieds du défunt. D'autres fois, les couvercles ou dalles de recouvrement des sépultures étaient faites avec les laves de calcaire. rose si commun dans ces montagnes. Nulle trace de mortier, seulement on voit un résidu blanchâtre provenant de suintements calcaires mêlés aux terres glissées et aux os contenus dans les tombes. On dirait une moisissure de la terre qui a pris la place des corps. |