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C'est la classification adoptée par MM. Benoît et Falsan, qui y sont arrivés par une autre voie.

M. Arcelin met ensuite sous les yeux de l'Académie une carte des environs de Mâcon où sont figurées par des courbes de niveau les différentes terrasses d'alluvions quaternaires se rapportant soit au régime lacustre de la Bresse, soit au régime fluviatile de la Saône.

Les terrasses fluviatiles observées par M. Arcelin se succèdent à 5, 10, 20, 35 et 40 mètres au-dessus de l'étiage de la Saône. Les terrains lacustres occupent les niveaux compris entre 40 et 100 mètres au-dessus de la Saône (210-270 mètres au-dessus de la mer). On trouve encore, à des altitudes de plus de 100 mètres, des lambeaux de terrain de transport. Mais l'auteur ne croit pas pouvoir les classer dans l'époque quaternaire. Ils dateraient donc de l'époque tertiaire.

Le terrain glaciaire des vallées de l'Arlois, de la Grosne et de la Mouge se confine avec les alluvions du haut niveau lacustre à une altitude de 270 mètres, soit 100 mètres audessus de la Saône à l'étiage. C'est un niveau constant.

M. Arcelin pense que les traces les plus anciennes de l'homme en Mâconnais, révélées par les antiquités de Charbonnières, correspondent synchroniquement avec la terrasse de 20 mètres. L'âge de Solutré correspondrait à une terrasse inférieure à celle-ci.

L'homme serait donc récent dans nos pays par rapport à l'époque glaciaire et au régime de la grande extension lacustre. M. Lacroix donne lecture de la note qui suit :

« L'Académie a fait adresser aux instituteurs du département une circulaire pour les inviter à rechercher les antiquités existant dans le pays ou mises à découvert par des fouilles récentes et d'en faire part à la Société. Cette mesure porte déjà ses fruits. Dernièrement, M. Ricard, membre du conseil municipal de Mâcon, a donné au Musée lapidaire de notre ville, de la part d'un ancien instituteur de Laizé, une pierre trouvée dans cette commune et portant une inscription.

>> Tous les auteurs qui se sont occupés des voies romaines traversant notre pays, entre autres notre regretté confrère M. Monnier (Annuaires 1838 à 1846), ont écrit que le pont jeté par les Romains sur la Mouge portait dans sa voussure l'inscription suivante : « Hic pons olim confectus a Cæsare refectus ab episcopo de Lingendes. » Il en résulterait que la voie romaine de Mâcon à Autun passait sur ce pont et qu'ayant été peut-être emporté par les eaux, ou étant tombé de vétusté, il aurait été refait par l'évêque de Lingendes. Ce fait est bien

établi. Mais il reste une incertitude au sujet de cette inscription. L'ancienne était latine; les habitants de Laizé désignent encore ce pont sous le nom de Pont-Olin (Pons olim); tandis que celle que nous avons reçue est en français, puis la mauvaise disposition des lettres me ferait douter de son authenticité, car aucun auteur français n'a parlé de cette leçon française. Je n'en ai pas moins remercié M. Ricard en votre nom, et cette inscription restera dans notre Musée lapidaire. >>

La communication de M. Lacroix était accompagnée d'un dessin exact de cette inscription.

Une enquête sera faite pour vérifier la provenance et l'authenticité de ce document.

M. Arcelin exprime le regret que l'Académie n'ait pas encore publié dans ses Annales les monuments archéologiques les plus curieux et les plus intéressants faisant partie soit du Musée de Mâcon, soit de quelques collections particulières locales.

M. Lacroix met sa collection à la disposition de la Société pour en publier tout ce qui sera jugé intéressant. Puis il demande s'il ne serait pas possible d'obtenir pour la bibliothèque de la Société l'inventaire des archives nationales.

M. Dabancour veut bien se charger de faire des demandes à ce sujet.

Il est décidé que, conformément à un usage ancien, les Annales seront envoyées à toutes les bibliothèques publiques du département.

La séance projetée pour entendre les membres titulaires qui n'ont pas encore prononcé leur discours de réception, est fixée au 20 juillet courant. Elle aura lieu à Solutré.

Une discussion s'élève à propos des formalités usitées pour l'élection des membres titulaires. Quelques-uns des membres présents à la séance expriment le désir qu'il soit exigé des candidats une demande formelle par écrit et des titres précis.

M. Pellorce fait observer que ces conditions ne sont pas inscrites au règlement et insiste pour qu'il n'y soit fait aucune innovation.

M. le Président pense que la Société a toujours le droit d'adopter une réglementation qui lui paraît opportune et propose de faire des formalités en question une note additionnelle au règlement.

La suite du débat est renvoyée à la prochaine séance. Il sera également pourvu, à cette séance, à la nomination d'un trésorier, en remplacement de M. Monnier, décédé. La séance est levée à cinq heures.

SÉANCE EXTRAORDINAIRE DU 20 JUILLET 1876..

Présidence de M. J.-B. DESPLACE, président.

L'Académie avait décidé, dans sa séance de juin, qu'une réunion extraordinaire aurait lieu le 20 juillet pour entendre une lecture de chacun des membres titulaires qui avaient négligé jusque là de prononcer leur discours de réception, moyennant quoi ils seraient tenus quittes de cette formalité.

La réunion devait avoir lieu à Solutré, et notre collègue M. l'abbé Ducrost avait bien voulu mettre son presbytère à la disposition de la Société.

Le départ de Mâcon avait été fixé à neuf heures du matin. A dix heures, l'Académie entrait en séance sous la galerie couverte du jardin de la cure de Solutré.

Quatorze membres avaient répondu à la convocation: MM. Alexandre, Arcelin, Dabancour, Desplace, Devienne, Ducrost, de Fréminville, Gloria, Lacroix père, F. Lacroix, Marchal, Pellorce, Putois et de Surigny.

M. Sagot, professeur d'histoire naturelle à l'Ecole de Cluny, membre correspondant, qu'un heureux hasard avait amené à Solutré, assistait à la séance.

M. le Président donne successivement la parole à MM. Devienne, de Fréminville, Lacroix, Gloria et Alexandre, et répond à chaque lecture par une courte improvisation. Président et récipiendaires sont chaleureusement applaudis. On trouvera à la seconde partie le texte des lectures.

Après le déjeuner, où régna la plus franche cordialité, l'Académie se transporta au Crot-Charnier, où M. l'abbé Ducrost rendit compte verbalement de l'état des fouilles et des résultats obtenus pendant l'année 1875-76. Ce compterendu sera transmis, sous forme de rapport, à MM. les Membres du Conseil général pour justifier de l'emploi de l'allocation de 500 fr. affectée, sur le budget départemental, aux fouilles de Solutré.

Les dernières recherches opérées par les soins de M. l'abbé Ducrost et de M. Arcelin lèvent tous les doutes sur la stratification de l'éboulis de Solutré, et les tranchées ouvertes sous les yeux de l'Académie permettent à chacun de vérifier les

Les couches supérieures représentent ce qu'on appelle l'âge du renne ou l'âge solutréen proprement dit. Ces couches sont actuellement explorées et connues aussi complétement que possible.

Au-dessous, mais séparés par une certaine épaisseur de terrain détritique, règnent de grands amas d'ossements de chevaux, qui constituent à Solutré ce qu'on pourrait appeler l'âge du cheval.

Plus bas, jusqu'aux marnes sous-jacentes du lias, l'éboulis est rempli encore de débris d'ossements et de silex taillés qui représentent une industrié antérieure à celle des couches de l'âge du renne. Les pointes de flèches et de lances y font défaut. On n'y trouve que des lames, des couteaux, des grattoirs et quelques instruments hachettiformes qui semblent autoriser à assimiler ces couches au célèbre gisement du Moustier.

La visite des fouilles terminée, on donna le signal du départ. Il était quatre heures.

SÉANCE DU 28 JUILLET 1876.

Présidence de M. J.-B. DESPLACE, président.

:

Etaient présents MM. Alexandre, Arcelin, Dabancour, Desplace, Ducrost, Devienne, de Fréminville, Gloria, Lacroix père. F. Lacroix, Marchal, Martin, Nazareth, Pellorce, Putois, Reboul, de Surigny.

Le procès-verbal de la séance extraordinaire de Solutré sera lu à la prochaine séance.

Les publications reçues pendant le mois de juillet sont déposées sur le bureau.

Revue des Sociétés savantes, septembre-décembre 1875, 1 vol. in-8°.

Bulletin de la Société des antiquaires de Picardie, 1876, no 1. Bulletin des sciences de la Société centrale d'agriculture de France, 1876, no 3.

Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe, 4e trimestre 1875, Le Mans, 1 vol. in-8°.

Annales de la Société d'émulation, agriculture, sciences et arts de l'Ain, avril-mai-juin 1876.

Annales de la Société historique de Château-Thierry, 1874, 1 vol. in-8°,

Le Tournoi poétique et littéraire, 1er juillet 1876.

Revue du Lyonnais, juin 1876.

Revue savoisienne, juin 1876.

Bulletin de la Société des agriculteurs de France, juillet 1876, nos 13 et 14.

Mémoires de la Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, 2e trimestre 1876.

Bulletin de la Société d'agriculture de l'Indre, Châteauroux, nos 3 et 4, 1876.

Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse, 1875-76, 1er fasc., mai 1876.

Société linnéenne du Nord de la France, juillet 1876.

Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne. (Tables analytiques.) 1875, 1 vol. in-80.

Société centrale d'agriculture de la Seine-Inférieure, destruction de la cuscute, 1 br. in-8°.

Bulletin mensuel du Comice agricole de l'arrondissement de Vitry-le-Français, juin 1876, 1 vol. in-80.

Collection des inventaires sommaires des archives départementales de la Côte-d'Or antérieures à 1790, t. IV, Dijon 1875, 1 vol. in-8°.

Mémoires de la Société centrale d'agriculture, 1875. 1 vol. in-80, 2 exemplaires.

Mémoires de la Société d'émulation du Doubs, 1874, Besançon. Recueil des travaux de la Société libre de l'Eure, 1873-74-75, 1 vol. in-8°.

Revue du Lyonnais, juillet 1876.

Actes de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, 1873. Bordeaux 1875.

Art dentaire, juillet 1876.

Exposition des insectes en 1876. Règlement et programme. Bulletin du bouquiniste d'Aubry, 15 juillet 1876.

Bulletin d'agriculture de l'Allier, août 1876 (double). Bulletin mensuel du Comice agricole de l'arrondissement de Vitry-le-Français, juillet 1876.

Bulletin d'archéologie chrétienne, 1876, no 1, 1 vol. in-80 Le secrétaire rend compte de la correspondance.

M. le baron de Beer remercie la Société d'avoir bien voulu émettre un vote favorable sur la prise en considération de sa candidature.

M. le docteur Missol remercie la Société de lui avoir donné le titre de membre correspondant.

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