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Toutes les pentes du vallon d'Irancy sont couvertes de vignes qui jouissent d'une notable renommée dans la Basse-Bourgogne. Le lieu que les religieux de Reigny choisirent pour le dépôt de leurs vins fut un terrain bordé par l'Yonne, qui, autrefois plus qu'aujourd'hui, était la grande voie de communication (1).

Ce bâtiment se compose de deux étages dont le premier est voûté et divisé en deux nefs, comme le montre le plan ci-joint : le premier étage

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est éclairé, d'un côté, par quatre fenêtres cintrées et garni de plusieurs contreforts du même côté.

On ignore si le grand bâtiment, dont nous donnons le dessin d'après M. Victor Petit, est de la fin du XIIe siècle. Quoiqu'il en offre le style, on pourrait aussi y reconnaître le caractère général des constructions élevées au commencement du XIIIe.

Ce dessin (V. la page 79) représente la façade extérieure donnant sur la rivière quatre fenêtres cintrées correspondent à quatre travées délimitées par des contreforts saillants; le côté opposé est à moitié enfoui sous la pente même du terrain. Il en résulte qu'on entre de plain-pied

(1) Les celliers de l'abbaye donnèrent à la localité le nom de Vini-Cellulæ : d'où est venu VINCELLOTES, Ou Vincellottes, nom du village qui s'est formé peu à peu autour des celliers et le long de la berge qui domine les eaux de l'Yonne,

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Coupe longitudinale du cellier de Vincelottes, jusqu'à la hauteur de la voûte.

dans les chambres établies au-dessus de la grande salle voûtée du rezde-chaussée. Ces chambres servaient de logement aux gardiens et aux vignerons, mais elles n'ont rien conservé de leur caractère primitif.

Le cellier de Vincelottes a perdu, dit M. Victor Petit, une grande partie de sa beauté primitive: la salle voûtée a été partagée par des murs de refend qui forment des caves particulières; les anciennes chambres du premier étage, occupées aujourd'hui par plusieurs familles, ont subi de regrettables embellissements. Toutefois, malgré des replâtrages, on peut encore très-facilement rétablir l'état ancien de ce grand cellier. Les gens âgés du village peuvent indiquer, avec certitude, l'emplacement oc

cupé autrefois par le pressoir et les diverses dépendances qui s'y rattachaient.

Les colonnes monocylindriques, dans le genre de celles que nous venons de figurer en parlant de la grange du

prieuré de Perrières, reçoivent les arceaux des voûtes entre les deux nefs (Voir le plan, page 78). Les fûts reposent sur un socle carré, taillé en chanfrein à la partie supérieure; les chapiteaux sont garnis de larges feuilles très-caractéristiques de la fin du XIIe siècle.

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Évêchés.

es anciens palais épiscopaux étaient toujours à côté des cathédrales

et communiquaient souvent avec celles-ci par le transept, comme les abbayes: soit du côté du Nord (Chartres, Meaux, Bayeux, Laon, Séez, Le Mans, Angers, Auxerre, etc., etc.), soit du côté du sud (Reims, Besançon, Bourges, Sens, Poitiers, Nîmes, Fréjus, etc.,

etc.), suivant que les circonstances de localité avaient déterminé le choix de l'emplacement au nord ou au midi.

En général, les habitations des chanoines étaient groupées près de l'église cathédrale, du côté opposé à celui qu'occupait l'évêché; elles étaient entourées d'une enceinte dont on fermait les portes chaque soir.

Les chanoines, comme on le sait, étaient dans l'origine des ecclésiastiques qui vivaient en commun et qui résidaient près de la cathédrale, pour aider l'évêque à la desservir; un concile tenu en 816, à Aix-la

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Chapelle, fit beaucoup de réglements à leur égard dans la suite, ces ecclésiastiques formèrent un corps à part, et cessèrent de vivre en commun; mais ils habitaient toujours les abords de la cathédrale.

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